Nicolas-Edme RESTIF DE LA BRETONNE (RÉTIF DE LA BRETONNE)
Reference : AMO-4250
(1769)
LE PORNOGRAPHE OU IDÉES D'UN HONNÊTE-HOMME SUR UN PROJET DE RÈGLEMENT POUR LES PROSTITUÉES, Propre à prévenir les Malheurs qu'occasionne le Publicisme des Femmes. Avec des Notes historiques et justificatives. A Londres, chez Jean Nourse et à La Haye, chez Gosse junior et Pinet, 1769 2 parties reliées en 1 volume in-8 (19 x 12 cm) de 368 pages. Les pages 5/6 n'existent pas. Bien complet du faux-titre "Idées singulières. Première partie.". Reliure plein veau fauve marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin vieux rouge, tranches jaspées (reliure de l'époque). Réparation au mors supérieur. Les plats sont cambrés et légèrement déformés, sans gravité. Léger manque de cuir à la coiffe inférieure et sur un coin. Intérieur très frais. Provenance : ex libris du Chevalier Hervé. Le Chevalier Hervé était un traducteur de la langue allemande en français. On a de lui une traduction datant de 1828 (Théâtre de la guerre autrichien et russe, dans la Turquie d'Europe) ainsi qu'une traduction datant de 1826 (Chimie du fer de Berzelius). On sait désormais que ce Chevalier Hervé lisait Rétif de la Bretonne. ÉDITION ORIGINALE DE CE CÉLÈBRE TEXTE DE RÉTIF DE LA BRETONNE. Tirage à 2.000 exemplaires suivant la Revue des ouvrages de l'Auteur (1784). Ici avec le tirage de la page de titre sans le nom du libraire Delalain qui vendait les exemplaires. « La dépravation suit le progrès des lumières. Chose très naturelle que les hommes ne puissent s'éclairer sans se corrompre. » écrit Rétif dans son Pornographe, lui qui fréquentait assidûment les petites maisons de la capitale comme il le décrit lui-même dans divers ouvrages. Rétif se targuait de vouloir tout réformer : les mœurs, les arts (le théâtre), et bien d'autres choses encore. Les mots pornographie et pornographe ont déjà au XVIIIe siècle le sens d’aujourd’hui (peinture ou texte obscène, et celui qui produit ces œuvres), mais Rétif dans son titre l’emploie dans un sens plus technique, celui d’essai sur la prostitution et la manière de la réformer. « Je te vois sourire ; le nom demi barbare de PORNOGRAPHE erre sur tes lèvres. Va, mon cher, il ne m’effraie pas. Pourquoi serait-il honteux de parler des abus qu'on entreprend de réformer ? » (Le Pornographe). L'ouvrage est divisé en deux parties. La première, sous forme de lettres adressées entre deux personnes de qualité. On trouve à la fin le Projet de Règlement pour les Filles publiques, sous la protection du gouvernement, établi en LXV articles. La seconde partie contient les notes historiques. C'est le même Rétif qui écrivait : « La pudeur des femmes n'est que leur politique ; tout ce qu'elles cachent ou déguisent n'est caché ou déguisé que pour en augmenter le prix quand elles le révèlent. » ou encore « La femme ne sent son pouvoir qu'autant qu'elle en abuse. » ; attaqué sournoisement par une première maladie vénérienne en 1757 (il a 23 ans), puis une seconde en 1770 même, puis encore en 1776 et 1785 ; Rétif avait de quoi en vouloir aux prostituées, sa passion dévorante pour le beau sexe et le libertinage lui aura prodigué mille délices et mille supplices. « Les belles du Palais Royal sont très jolies, surtout les jeunes ; quant aux vieilles, c’est comme partout ; une vieille bête n’est jamais belle. » in Le Palais Royal - Première partie: Les filles de l’Allée-des-soupirs, en 1790. Références : P. Lacroix, p. 98-100 ; Rives-Childs, p. 210-212 TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CETTE ÉDITION RARE ET RECHERCHÉE.
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Paris, Jules Tallandier, 1929 14 x 19, 217 pp., broché, bon état
préface de Paul Bourget
1931 Paris édition du Tianon. 1931 In8, demi chagrin, couverture conservée, 498 pages, illustrations hors texte couleurs, exemplaire numéroté sur vélin. Texte et notes établis par Henri Bachelin, illustré de cuivres originaux par Carlo Farnetti.
Paris, Editions Stock, 1949. 12 x 19, 203 pp., broché, très bon état.
Paris, Editions Bossard, 1924. 14 x 19, 289 pp., broché, très bon état.
"N° 1639 sur 2500 exemplaires numérotés sur papier pur chiffon; introduction et notes de Marius Boisson."
Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-3252
(1789)
Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne] Les Nuits de Paris, ou l'Observateur Nocturne. Par M. Rétif de la Bretone, auteur des Contemporaines, du Paysan et de la Paysane pervertis. [Première-Onzième partie]. A Londres, et se trouve Chez les principaux Libraires de France, 1789 11 parties reliés en 6 volumes in-12 (16,5 x 10 cm environ) de 171-(1), 180, 176, 183, 168, 168, 166, 168, 183, 187 et 176 pages. [Parties 1 à 11]. Tout ce qui a paru de cette contrefaçon. Reliure demi-basane fauve de l'époque à petits coins, plats de papier raciné. Reliures usagées aux coins et coiffes, mors parfois fendus ou faibles, accrocs et manques aux pièces de titre et tomaisons, intérieur très frais et collationné complet de tout ce qui a paru de cette édition "pirate" (voir ci-dessous). Édition "pirate". Contrefaçon partielle des Nuits de Paris. Les "Nuits de Paris", l'un des plus importants ouvrages publiés par Rétif de la Bretonne, a paru en 16 parties entre 1788 et 1794. En 1788 ont paru les 14 premières parties qui constituent le corpus initial auquel ont été ajoutées les XVe (1791) et XVIe (1794) parties. L'ensemble des 14 premières parties de l'édition originale contient 380 nuits et 16 illustrations. L'édition que nous proposons, très mal décrite par les bibliographes (sans doute parce qu'ils n'ont pu l'avoir en mains - comme Paul Lacroix et Rives Childs qui en parle d'après Lacroix ...), est complète en 11 parties et sans illustrations. Cette édition clandestine semble donc n'avoir pas été jusqu'à son terme, volontairement semble-t-il si l'on prend en compte la date d'édition de 1789 (date à laquelle les 14 volumes de l'édition originale avaient déjà été publiés). J. Rives Childs indique qu'il manque à son exemplaire les parties 12, 13 et 14. En réalité elles ne manquent pas, elles n'ont tout simplement jamais été imprimées. Cette série en 11 parties s'achève donc sur la 309e nuit (sur 380 que compte normalement les 14 premières parties). Selon Michel Delon : "L'impression des Nuits commença, parallèlement à leur rédaction en mars 1787 et se poursuivit - avec des adjonctions de dernière minute - jusqu'en novembre 1788, ce qui permit aux douze premières parties de paraître avant la fin de cette année 1788. Les deux dernières (XIII et XIV) ne furent disponibles qu'en 1789. [...]. En 1789, sont parues une contrefaçon des sept (??) premiers volumes, intitulée Les Nuits de Paris ou l'Observateur nocturne (Londres) [...]." (Notes de l'édition Folio Classique, pp. 327-328, 1999). "Qui Rétif rencontre-t-il lorsqu'il se promène la nuit du côté des Tuileries, de la foire Saint-Laurent, du Jardin des plantes, au bal de l'Opéra ou dans les allées du nouveau Palais-Royal ? Une Vaporeuse, une fille violentée, une fille perdue, une fille honteuse, une fille ensevelie vivante, un homme aux lapins, un homme qui ne dépense rien, un décolleur d'affiches, un homme échappé au supplice, un pendu puis rompu, des bouchers, deux abbés qui se battent en duel, un garçon en fille, des tueurs-de-temps, des violateurs de sépultures, des balayeurs, des acteurs, des littérateurs et toutes les «incongruités nocturnes» qu'offfrent les bas-fonds, les ruelles, les bals, les cafés et les cachots de Paris à la veille de la Révolution. Les surréalistes se souviendront du Paris de Rétif, qui est déjà celui de Nerval et de Baudelaire." (Michel Delon) Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (Babelio) Provenance : signature "Bartholdi" (?) au premier volume. Localisation : Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (Suisse) [11 parties] ; Bibliothèque de Bordeaux (catalogue, 1837), n°4.666 [11 parties] ; Le Bibliographe alsacien, n°364 (11 premières parties ... et pour cause). Nous ne savons pas à qui imputer la mise en œuvre de cette édition "avortée" ? Une étude précise des ornements utilisés, de la mise en page et du caractère utilisé, du papier, pourrait sans doute permettre d'attribuer à une ville et un atelier d'imprimerie précis. Une étude rapide nous amène à penser qu'il pourrait s'agir d'une contrefaçon produite en Suisse. Elle est imprimée sur beau papier en assez jolis caractères et assez correcte. Références : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne, pp. 303-307 ; P. Lacroix, Restif de la Bretonne, pp. 258-301 (qui décrit si mal cette contrefaçon qu'il ne l'a sans doute jamais eu entre les mains). Bon exemplaire en condition d'époque de cette édition pirate rare, encore plus rare même que l'édition originale. Renseignements complémentaires sur demande.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-3624
(1788)
A Neufchatel, et se trouve à Paris, chés la Veuve Duchesne, 1788 2 parties en 1 volume in-12 (16,7 x 10,4 cm - Hauteur des marges : 163 mm) de (2)-232 et 222-(4) pages. 14 figures hors-texte + vignette-portrait en médaillon sur chaque page de titre. Reliure de l'époque pleine basane marron d'Inde granité, dos lisse orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, doublures et gardes de papier marbré. Quelques restaurations à la reliure (extrémité de la coiffe supérieure, mors, quelques frottements et fissures sans gravité le long d'un mors. Intérieur frais. Cicatrices de mouillure ancienne en marge de quelques feuillets, sans aucune gravité. Troisième édition. Il n'existe pas à proprement parler de "seconde édition" de La vie de mon père. Il existe deux tirages de l'édition datée 1779 (le premier sorti des presses à la fin de l'année 1778 et le suivant, quasi identique, sorti quelques mois plus tard). En réalité cette "troisième édition" n'est véritablement que la seconde. Les gravures sont les mêmes que celles de la première édition (premier et deuxième tirage). On trouve, à la page 197 de la deuxième partie, pour la première fois, la curieuse notice généalogique sur sa famille. C'est une plaisanterie de Rétif faisant remonter ses origines familiales à l'empereur Pertinax. Rétif nous dit dans Mes inscripcions qu'il commença à travailler sur cette nouvelle édition le 21 juillet 1785. La Vie de mon père a été composé en 1778 immédiatement après la mise en vente du Nouvel Abeilard, parut à la Saint-Martin [novembre], sous la date de 1779. C'est de ce petit ouvrage, qu'un homme en place a dit : "Je voudrais que le Ministère fit tirer cent mille de ces petites parties, pour les distribuer gratis à tous les chefs de villages." (Revue des ouvrages, p. CLXXXV.) "Débarrassé du Nouvel Abeilard, en me rappelant ce que mon père avait souvent raconté devant moi, pendant mon enfance, de son séjour à Paris et de Miss Pombellins, il me vint une idée vive, lumineuse, digne du Payan-Paysane pervertis ! Je réfléchis sur tous les traits sortis de la bouche d'Edme Retif et je composais sa vie. Je ne revis pas ce petit ouvrage, je le livrai à l'impression, en achevant de l'écrire. Aussi, tout y est-il sans art, sans apprêt ; la mémoire y a tenu lieu d'imagination. A la seconde et à la troisième édition, je n'ai fait que corriger quelques fautes de style ou replacer quelques traits oubliés. Cette production eut un succès rapide, ce qui doit étonner ! Elle n'était fait ni pour les petits-maîtres, ni contre les femmes, ni pour dénigrer la philosophie : les bonnes gens seuls la pouvait acheter. Apparemment, ils donnèrent le ton pour la première fois. C'est dans la Vie de mon père que j'ose inviter les prêtres au mariage." (Monsieur Nicolas, tome X, p. 234). "Cet ouvrage, le plus estimable des miens et celui dont le succès a été le plus général, me fut inspiré tout à coup, en finissant l'impression du Nouvel Abeilard, à laquelle j'avais travaillé sans relâche, je mis la main à la plume avec ardeur et je l'écrivis tout d'un trait, car je ne fus occupé d'autre chose, tant que l'impression dura." (Mes ouvrages, p. 149). "Avec La Vie de mon père, Restif de la Bretonne s'est fait le nouveau Plutarque d'un simple paysan de la région de Tonnerre, un homme de bien dur à la tâche, juste dans ses jugements et ses actions et aux saines mœurs patriarcales. Jamais, dans la littérature française, la classe laborieuse n'avait encore été célébrée de manière aussi fervente. Car si Rétif de la Bretonne parfois enjolive et ne résiste pas à une certaine sentimentalité bien dans le goût de son temps, cette peinture d'une paysannerie française heureuse émeut par son authenticité et la finesse de ses détails. Mais La Vie de mon Père est un ouvrage profondément nostalgique. Le monde rural cher au souvenir de son auteur, c'est en effet un âge d'or qu'il oppose à la corruption des mœurs parisiennes et dont il fait mélancoliquement sentir qu'il est déjà révolu. Il y a chez lui quelque chose de la psychologie des Romains de la décadence qui regrettaient les vertus de la République, et là encore, Restif de la Bretonne était bien de cette génération prérévolutionnaire qui appelait à leur restauration." (Présentation, édition Garnier). Référence : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Témoignages et Jugements. Bibliographie. p. 250 ; P. Lacroix, Bibliographie de Restif de la Bretonne, p. 155. Bel exemplaire en reliure de l'époque de cette édition rare.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-4386
(1782)
L'Andrographe ou Idées d'un honnête-homme, sur un Projet de Règlement, proposé à toutes les Nations de l'Europe, pour opérer une Réforme générale des mœurs, et par elle, le bonheur du Genre-humain. Avec des Notes historiques et justificatives. Recueillies par N.-E. Rétif-de-la-Bretone, éditeur de l'ouvrage. Première partie. [suivi de :] Seconde partie contenant les notes. A La-Haie, chés Gosse et Pinet, et se trouve à Paris, chés la d(a)me Veuve Duchesne et Belin, et Mérigot-jeune, 1782 2 parties reliées en 1 volume in-8 (20,7 x 13,5 cm. Hauteur des marges : 201 mm) de (1)-475-(1) pages. Pagination continue. Reliure de l'époque pleine basane caramel marbrée, dos lisse orné, pièce de titre et tomaison. Mors fendus (les plats restent solidement attachés), quelques épidermures sur les plats, la partie haute du plat supérieur épidermé (frotté), dos frotté, coins et coupes frottés, coiffes usées. Les gardes volantes et doublures sont un étonnant et superbe papier dominoté montrant un motif en trompe l'œil. Intérieur très frais. Une rousseur courant dans la marge inférieure de quelques feuillets. Reliure solide et décorative typique de son époque (vers 1790-1795). NDLR : Nous n'avons pas souhaité toucher à cette reliure d'époque, remarquable par son papier décoré en doublure et gardes, afin de laisser les soins d'un travail de restauration professionnelle à l'acquéreur. La fraîcheur intérieure du volume justifie ce travail. Edition originale. Notre exemplaire est en 476 (i.e. 478 la dernière n'étant pas paginée et donnant une liste des ouvrages de l'auteur) pages mal paginées à la fin (il y a 2 pages paginées 472). Lacroix signale des exemplaires en 492 pages (les pages 477 à 492 son un Supplément au Pornographe et Suite de la note [Q]. Mais Rives-Childs précise que ce supplément signalé par Paul Lacroix n'a rien à faire avec l'Andrographe. C'est une suite normalement ajoutée à la troisième édition du Pornogaphe de 1776 et c'est par une simple coïncidence que la pagination de ce supplément se trouve conforme à la fin de l'Andrographe et c'est ce fait seulement qui a permis à Restif de l'ajouter comme s'il appartenait à ce volume. Cet ouvrage devait tout d'abord porter le titre de l'Anthropographe, ou l'Homme réformé, titre qui se trouve en tête du texte après l'introduction et au commencement de la seconde partie. C'est le tome IV des Idées singulières, et "le complément du troisième volume (les Gynographes) ; l'homme et la femme ne pouvant être réformés l'un sans l'autre". "Les journalistes n'ont point parlé de ce quatrième volume que l'auteur ne leur a point envoyé, mais il est bien supérieur aux deux premiers, par l'importance de la matière." (Rétif de la Bretonne, Revue des ouvrages, p. CCXLIII.). L'ouvrage, commencé en 1776 et repris en 1780, fut achevé en 1781, durant l'impression des Contemporaines (Ibid., p. CCXXXIV). Tabarant avait le pressentiment que l'Andrographe "ne circula que par le colportage. Il est des plus rares." Le livre a-t-il été saisi, supprimé, mis à l'index ?" se demande Paul Lacroix. Rives-Childs ne tranche pas sur ces points malgré ses propres recherches. "C'est surtout dans l'Andrographe que Restif a donné pleine carrière à ses théories socialistes." (Rives-Childs). Au verso du titre, on lit cet avis de l'éditeur (Rétif de la Bretonne) : « Les puristes, ces ennemis immortels de tout bien, m'ont reproché d'avoir composé le Pornographe. Je leur déclare ici que je m'en applaudis ; c'est un projet utile, honnête, et le Gouvernement ne commettrait aucune indécence, en le réalisant : il n'y a rien d'indécent, pour la Divinité, pour la Nature et pour les corps politics (sic) ; Dieu et la Nature ont fait l'anus et la bouche, sans s'avilir ; ils ont réglé les fonctions des parties secrètes, etc. Les corps politics peuvent en faire autant. Comme auteur, je n'ai pas traité une matière insolite ; Philon, qui valait bien nos puristes, a fait un livre de Meretricis mercede, et Philon avait des mœurs pures. Les écrivains utiles ont toujours de la peine et du temps à perdre, pour répondre aux sots et aux mal-intentionnés ; c'est un mal nécessaire. » Référence : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Témoignages et Jugements. Bibliographie, p. 281-282. P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, p. 207-212 ; Tabarant, le Vrai visage de Rétif de la Bretonne, p. 275-276). Très bon exemplaire en condition d'époque.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-3244
(1782)
Recueillies par N.-E. Rétif-de-la-Bretone, éditeur de l'ouvrage. Première partie. [suivi de :] Seconde partie contenant les notes. A La-Haie, chés Gosse et Pinet, et se trouve à Paris, chés la d(a)me Veuve Duchesne et Belin, et Mérigot-jeune, 1782 2 parties reliées en 1 volume in-8 (21 x 13,5 cm. Hauteur des marges : 202 mm) de (1)-475-(1) pages. Pagination continue. Reliure de l'époque pleine basane caramel, dos lisse orné, pièce de titre. Quelques épidermures sur les plats. Les gardes volantes ont été coupées. Intérieur très frais. Le pourtour des premiers et derniers feuillets légèrement bruni sans gravité. Reliure solide et décorative typique de son époque (vers 1790-1795). Edition originale. Notre exemplaire est en 476 (i.e. 478 la dernière n'étant pas paginée et donnant une liste des ouvrages de l'auteur) pages mal paginées à la fin (il y a 2 pages paginées 472). Lacroix signale des exemplaires en 492 pages (les pages 477 à 492 son un Supplément au Pornographe et Suite de la note [Q]. Mais Rives-Childs précise que ce supplément signalé par Paul Lacroix n'a rien à faire avec l'Andrographe. C'est une suite normalement ajoutée à la troisième édition du Pornogaphe de 1776 et c'est par une simple coïncidence que la pagination de ce supplément se trouve conforme à la fin de l'Andrographe et c'est ce fait seulement qui a permis à Restif de l'ajouter comme s'il appartenait à ce volume. Cet ouvrage devait tout d'abord porter le titre de l'Anthropographe, ou l'Homme réformé, titre qui se trouve en tête du texte après l'introduction et au commencement de la seconde partie. C'est le tome IV des Idées singulières, et "le complément du troisième volume (les Gynographes) ; l'homme et la femme ne pouvant être réformés l'un sans l'autre". "Les journalistes n'ont point parlé de ce quatrième volume que l'auteur ne leur a point envoyé, mais il est bien supérieur aux deux premiers, par l'importance de la matière." (Rétif de la Bretonne, Revue des ouvrages, p. CCXLIII.). L'ouvrage, commencé en 1776 et repris en 1780, fut achevé en 1781, durant l'impression des Contemporaines (Ibid., p. CCXXXIV). Tabarant avait le pressentiment que l'Andrographe "ne circula que par le colportage. Il est des plus rares." Le livre a-t-il été saisi, supprimé, mis à l'index ?" se demande Paul Lacroix. Rives-Childs ne tranche pas sur ces points malgré ses propres recherches. "C'est surtout dans l'Andrographe que Restif a donné pleine carrière à ses théories socialistes." (Rives-Childs). Au verso du titre, on lit cet avis de l'éditeur (Rétif de la Bretonne) : « Les puristes, ces ennemis immortels de tout bien, m'ont reproché d'avoir composé le Pornographe. Je leur déclare ici que je m'en applaudis ; c'est un projet utile, honnête, et le Gouvernement ne commettrait aucune indécence, en le réalisant : il n'y a rien d'indécent, pour la Divinité, pour la Nature et pour les corps politics (sic) ; Dieu et la Nature ont fait l'anus et la bouche, sans s'avilir ; ils ont réglé les fonctions des parties secrètes, etc. Les corps politics peuvent en faire autant. Comme auteur, je n'ai pas traité une matière insolite ; Philon, qui valait bien nos puristes, a fait un livre de Meretricis mercede, et Philon avait des mœurs pures. Les écrivains utiles ont toujours de la peine et du temps à perdre, pour répondre aux sots et aux mal-intentionnés ; c'est un mal nécessaire. » Référence : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Témoignages et Jugements. Bibliographie, p. 281-282. P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, p. 207-212 ; Tabarant, le Vrai visage de Rétif de la Bretonne, p. 275-276). Bel exemplaire en condition d'époque.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]
Reference : AMO-3230
(1767)
Lettres traduites de l'anglais par M. de la Bretone. A Paris, Chés la Veuve Duchesne, 1767 [de l'imprimerie de Quillau] 4 parties en 4 volumes in-12 (17 x 10 cm) de XXXVI-251, 288, 300 et 299-(13) pages. Reliure de l'époque plein veau brun, dos lisses ornés. Le quatrième volume est dans une reliure différente. Quelques usures aux reliures néanmoins solides. Galeries de vers et manques de cuir sur les plats de la 4eme partie. Intérieurs très frais. Les 3 premières parties ont les tranches rouges tandis que la 4e partie a les tranches mouchetées bleues. Edition originale. Tirage à 2.000 exemplaires (J. Rives Childs / Lacroix) Premier ouvrage de l'auteur. Celui par lequel tout a commencé. "J'entrai, dit Restif, chez F.-A. Quillau pour régir son imprimerie, vers le 2 juillet 1764 ... Je remplis mon devoir comme aucun prote de Paris ne l'a rempli ... Je réussis, à force de travail et d'exactitude. Je montai, en trois années d'administration, son imprimerie de quatre à douze presses ... Tous mes moments de loisir, sous la charge accablante de soixante-six ouvriers, furent employés à la composition de mon premier ouvrage, intitulé la Famille vertueuse [...]" (Monsieur Nicolas, éd. Liseux, IX, p. 195-196). "Je vendis la Famille vertueuse à la dame veuve Duchesne, quinze livres la feuille ; l'ouvrage en fit cinquante et une ; et je me crus très riche ! Jamais si grosse somme ne m'avait appartenu. On imprima, sous ma double direction de prote et d'auteur, chez F.-A. Quillau, dans les six premiers mois de 1767, mais l'ouvrage ne parut qu'à la Saint-Martin ... [...] J'avais achevé le manuscrit de la Famille vertueuse, avec la fin de 1766 ... on commença l'impression le 20 janvier 1767. J'étais ivre de joie de me voir imprimer. Les quatre volumes furent achevés au mois de mai ... je résolus de me consacrer tout entier à la littérature. [...]" (Monseur Nicolas). "Tous les romans de Restif ont une base et une muse. Il disait dans la Revue des ouvrages de l'auteur (p. CLXX-CLXXI) :". Tous ses romans, dont on va parler, ont un fond vrai (c'est leur principal mérite), qu'il a été obligé d'altérer légèrement ... La Famille vertueuse est le premier de ses ouvrages qui ait vu le jour ... Ce roman, qui n'est pas traduit de l'anglais, comme le titre l'annonce, présente d'abord l'histoire véritable d'un négociant de Lyon, déguisé sous le nom de sir Kirch. Henriette, fille de cet homme, eut réellement de M. Dulisse [Rétif] une fille nommée Léonore, etc. Les historiettes rapportées dans ces quatre parties sont des aventures bourgeoises arrivées à Paris, à l'exception de celle de Laurenza, fille du jésuite Llamas, qui est espagnol, et que l'auteur tenait d'un neveu de ce jésuite. Tout l'ouvrage ne respire que la vertu. L'orthographe, qui est conforme à la prononciation, fit tort à la vente." D'autre part, il ajoute : "Je n'ai jamais pu me soumettre à l'orthographe ordinaire ; je l'ai plus ou moins contrariée toute ma vie." (Mes ouvrages, p. 4-8) Sa muse fut Mlle Rose Bourgeois qui lui donna le courage d'écrire. "En 1766, au moyen de l'énergie que Rose m'avait donnée et de la honte que je ressentais, qu'une ex-blanchisseuse comme la lyonnaise Benoit fit des romans que je n'aurais pas faits, je me mis à composer la Famille vertueuse." (J. Rives Childs, p. 198). "Cet ouvrage, publié sans nom d'auteur, fut tiré à 2,000 exemplaires et n'a pas été réimprimé, ni contrefait. Il en restait encore des exemplaires, en 1784, lorsque Restif rédigea la Revue des ouvrages de l'Auteur, pour faire suite aux Figures du Paysan perverti. Il expliquait alors la lenteur de la vente de son livre, en disant : « L'orthographe, qui est conforme à la prononciation, fit tort à la vente. » (P. Lacroix, p. 80 Provenance : les 3 premiers volumes proviennent de la bibliothèque de monsieur De Fauconpret de Thulus (ex libris armorié gravé du XVIIIe siècle dans la 3e partie - arraché dans les parties 1 et 2). Supra libris encadré gratté sur le premier plat des 3 premières parties. Références : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Bibliographie. p. 197-198 ; P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Restif de la Bretonne, p. 78-81 Bon exemplaire du premier ouvrage de Rétif de la Bretonne. Il ne fut ni contrefait ni réimprimé.
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A Amsterdam Chez Changuion. A La Haie, Chez Gosse & Pinet 1770 In-8° pp. 466, legatura coeva in piena pelle bazzana, dorso a cinque nervi, titolo su tassello e fregi in oro al dorso, tagli rossi, carte di guardia in carta marmorizzata. Manca, come sovente, l'occhietto dove è indicato: Idées singulières, tome second. Ex libris della Biblioteca di Louis Jouvet e altro ex libris di biblioteca privata. Tiratura di 2000 esemplari. L'opera, in prima edizione, uscì come secondo tomo nella serie delle opere di Restif de la Bretonne “Idees Singulieres” stampata a più riprese tra il 1769 ed il 1789. Rara edizione, come tutte le opere di Restif, perchè a causa dei contenuti troppo esplici vennero spesso messe al rogo. Questa in particolare non venne più ristampata nè contraffatta, l'autore ebbe da ridire con il suo editore per il mancato compenso a causa delle numerose correzione che dovette fare prima della pubblicazione. L'opera (una delle più insolite) si divide in due parti distinte sul teatro: la prima illustra un progetto di riforma del teatro destinato a morallizare e a chirarificarne la teoria. Restif affronta dapprima la configurazione materiale del teatro, poi studia i diversi aspetti della letteratura drammatica e in seguito analizza la pratica degli attori. Nella seconda parte raccoglie delle note erudite chiarendo il proposito sulla legittimità del teatro rifacendosi a celebri autori come Antoine François Riccobini e Jean Jacques Rousseau sulle differenti tipologie di rappresentazione, in particolare l'opera e la danza. Lacroix, Bibliographie et iconographie de tous les ouvrages de Restif de la Bretonne p.104; Rives Childs, Restif de la Bretonne. Témoignages et Jugements. Bibliographie. p. 215
[Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne - Restif de la Bretonne] - Isidore Liseux (éditeur).
Reference : AMO-3299
(1883)
Mémoires intimes de Restif de la Bretonne. Réimprimé sur l'édition unique et rarissime publiée par lui-même en 1796. Paris, Isidoire Liseux, 1883 14 tomes reliés en 14 volumes in-8 (20,3 x 14 cm) de X-(1)-248, (3)-234-(2), (3)-231-(1), (3)-256, (3)-256, (3)-264, (3)-256, (3)-256, (3)-253-(3), (3)-255-(1), (3)-269-(3), (3)-238-(2), (3)-320 et (3)-227-(1) pages. Frontispice-portrait de l'auteur gravé à l'eau-forte présent au dernier volume. Reliure de l'époque demi-chagrin rouge, dos à nerfs, pièces de titres et tomaison de chagrin olive, filet doré sur les plats, tête dorée, non rogné (relié sur brochure), les deux plats de couverture des brochages imprimés sur papier vert ont été conservés. Reliures fraîches malgré deux pièces de tomaison manquantes et quelques minimes frottements, quelques coins légèrement émoussés. Intérieur comme neuf, très frais, belle impression sur beau papier de Hollande. Tirage numéroté à 225 exemplaires sur Hollande (tirage de tête). Les 12 premiers volumes contiennent les IX "époques" de la vie et de l'oeuvre de Rétif de la Bretonne. Le 13e volume contient "Mon Calendrier". Le 14e volume contient "Mes Ouvrages" (commentaire sur ses ouvrages et leur publication). « Avez-vous lu par hasard le singulier ouvrage de Rétif : le Cœur humain dévoilé ? en avez-vous du moins entendu parler ? Je viens de lire tout ce qui en a paru, et malgré les platitudes et les choses révoltantes que contient ce livre, il m'a beaucoup amusé. Je n'ai jamais rencontré une nature aussi violemment sensuelle ; il est impossible de ne pas s'intéresser à la quantité de personnages, de femmes surtout, qu'on voit passer sous ses yeux, et à ces nombreux tableaux caractéristiques qui peignent d'une manière si vivante les mœurs et les allures des Français. J'ai si rarement l'occasion de puiser quelque chose en dehors de moi, et d'étudier les hommes dans la vie réelle, qu'un pareil livre ma paraît inappréciable. » (Lettre de Friedrich von Schiller à Johann Wolfgang von Goethe, 2 janvier 1798). Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (source Babelio). L'édition originale de cet ouvrage est aujourd'hui devenue rarissime. Les 8 premiers volumes furent tirés à 450 exemplaires seulement tandis que les 8 suivants (l'édition originale est en 16 parties) n'ont été tirés qu'à 250 exemplaires. Cette très belle impression due à l'imprimeur Ch. Unsiger et à l'érudit éditeur Isidoire Liseux permet d'avoir le texte dans une belle présentation. Certains parties n'ont pas été reprises dans cette réimpression (il faut dire que Monsieur Nicolas se répète souvent ...). Bel exemplaire du tirage de luxe sur Hollande, malgré les petits défauts signalés.
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RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas Edme) ou RETIF DE LA BRETONNE
Reference : 38569
(1783)
1783 2 parties reliées en un volume in-12 (173 x 102 mm), plein maroquin grenat, dos à 5 nerfs richement orné de caissons fleuronnés et cloisonnés, plats encadrés d'un triple filet doré, dentelle et roulette intérieures, tranches dorées (reliure début XXe dans le goût de l'époque), 528 p. (titres compris, les 2 parties en pagination continue, sous pages de titre particulières), 4 planches gravées hors texte dont 2 en frontispice. Genève, Regnault, 1783.
Edition originale et seule édition ancienne, illustrée de 4 figures hors texte de Binet gravées par E. Giraud l'aîné et Pauquet."L'un des récits les plus cohérents de Restif () et un des grands romans des lettres françaises, désenchanté, en avance d'un demi-siècle sur son temps. L'analyse psychologique est d'une grande finesse introspective (). Ce livre se rattache par son sujet le moi, la délectation morose, les amours impossibles, le renoncement à l'école romantique" (J.-C. Courbin, 'Le monde de Restif', n°14617)."Cest la prise de conscience brutale de la vieillesse, du corps qui cesse dêtre désirable: la fin dune carrière de séducteur. Lambition de Rétif est de confondre sa vie avec lécriture: toute son oeuvre est une recréation littéraire de sa vie, annonçant la pratique actuelle de lautofiction (...) Ce très beau roman, mélancolique et jamais moralisateur, est une ode à la jeunesse et à lamour perdus" (Michel Delon, Editions Gallimard, 2012).Lacroix considère cet ouvrage comme un chef-d'uvre et le place au-dessus de 'Manon Lescaut'.(Cohen, col. 878. Lacroix, p. 212-215. Rives Childs, n°XXV-1, p. 282-283).Quelques infimes accrocs de papier. Un mors légèrement frotté.Bel exemplaire, très bien relié en maroquin grenat.
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RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas Edme) ou RETIF DE LA BRETONNE
Reference : 38571
(1784)
1784 2 parties en 3 volumes in-12 (163 x 100 mm), demi-basane acajou de l'époque, dos lisses ornés de doubles filets dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin havane et fauve, tranches rouges, les 3 volumes sous chemise et emboîtage, 302, (8) p. ; (1) f., 216 p. et [-216], 451, (1) p., 3 pages de titre ornées d'encadrements typographiques gravés. La-Haie [i.e. La Haye], Genève (tome II) et trouve à Paris, Regnault, 1784.
Edition originale ornée de 10 figures hors texte de Binet non signées, gravées en taille-douce. Dans l'une des figures, le père de famille est représenté sous les traits de Restif lui-même (I, 158).Cet exemplaire est bien complet des 8 pages non foliotées, reliées ici en fin de première partie. Ce drame composé par Restif est l'adaptation libre de son roman épistolaire 'La malédiction paternelle', centré autour des problématiques de la famille, des relations de couples, parents-enfants, etc. Le héros principal, "Dulis", porte le nom que Restif utilisa à plusieurs reprises comme alias, patronyme de sa grand-mère maternelle.L'édition a de particulier qu'elle propose trois versions du drame. Au premier tome, le drame est suivi d'une "Analise (sic) de la Pièce par l'Éditeur" et, sous un titre propre, d'une "Seconde composition, ou Seconde Variante, Rendue à la manière de Shakespear, c'est-à-dire, sans unité-de-temps ni de lieu, afin-de pouvoir tout mettre en-tableaus vivans, sous les ïeus des Spectateurs" (sic). Les second et troisième volumes débutent par une première variante de 'La Prévention Nationale', suivie de pièces justificatives et des sources du drame ("Faits qui servent de base"): une authentique correspondance, une longue notice historique sur Jeanne d'Arc, sur le chevalier d'Assas, des projets de réformes théâtrales, critiques, historiettes, etc. L'édition se termine par divers fragments sur l'oeuvre, dont une lettre de Voltaire, une analyse et une suite à la 'Dernière Aventure d'un homme de 45 ans' qui avait paru l'année précédente. La critique moderne (Françoise Le Borgne) qualifie la pièce de "laboratoire dramaturgique" en y retrouvant la problématique théâtrale de lépoque, en relation avec les théories de Diderot.Cette pièce, que Restif destinait à être jouée aux Italiens par le célèbre Granger, ne fut jamais représentée, et pour cause: comme le releva la critique dans la "Correspondance philosophique" de Grimm et Diderot, la durée du spectacle aurait dépassé les vingt-quatre heures.(Cohen-Ricci, col. 878. Lacroix, XVII, p. 215-219. Rives-Childs, XXVII, p.284-286).Quelques piqûres et rousseurs éparses, infimes traces de restauration à la reliure.Très bon exemplaire, bien relié à l'époque en trois volumes, protégés sous étui et chemise.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [ Restif de la Bretonne ]
Reference : 14706
(1782)
1782 A La-Haie, chés Gosse et Pinet, et se trouve à Paris, chés la Veuve Duchesne et Belin, et Mérigot-jeune, 1782 2 parties reliées en 1 volume in-8, reliure demi veau (reliure XXe) de (1)-475-(1) pages. Pagination continue. Edition originale. 476pp (i.e. 478 la dernière n'étant pas paginée) et donnant une liste des ouvrages de l'auteur) .. L'ouvrage, commencé en 1776 et repris en 1780, fut achevé en 1781,"C'est surtout dans l'Andrographe que Restif a donné pleine carrière à ses théories socialistes." (Rives-Childs)
bel exemplaire en grande marge, reliure postérieure
Paris, Marpon et Flammarion, s.d. [vers 1875] ; 3 vol. in-12. XL-263 pp. / XXXVI-276 pp. / XLIV-255 pp. Demi-chagrin rouge, dos à nerfs, titres et filets dorés. Bon exemplaire quasi exempt de rousseurs.
Cette édition présente un condensé des textes parus sous le titre des "Contemporaines", entre 1777 et 1783, en 42 volumes. Elle est enrichie d'une vie de Rétif, d'une appréciation de son uvre et d'une intéressante bibliographie dues au journaliste et écrivain à Jules Assézat, également éditeur scientifique des uvres complètes de Diderot.
RESTIF DE LA BRETONNE, Nicolas Edme (RETIF DE LA BRETONNE).
Reference : AMO-1912
(1948)
LA DUCHESSE OU LA FEMME SYLPHIDE par Restif de la Bretonne, illustré d'eaux-fortes en couleurs. Aux dépens de quelques bibliophiles, s.d. (1948) 1 volume in-4 (28 x 23 cm), 125-(2) pages, 19 eaux-fortes en couleurs hors-texte et 1 eau-forte à mi-page dans le texte. Fleuron priapique en couleurs sur la page de titre imprimée en 3 couleurs. Complet, parfait état intérieur. Papier de qualité, très épais. Superbe tirage des eaux-fortes en couleurs. Reliure de l'époque plein maroquin caramel beurre salé, dos à nerfs, auteur et titre dorés, filet à froid sur les plats, doublure et garde de papier marbré fait main, tête dorée, non rogné, relié sur brochure, couverture conservée. Excellent état. Léger frottement sur un nerf. TIRAGE A 240 EXEMPLAIRES SEULEMENT. CELUI-CI, UN DES 190 EXEMPLAIRES SUR PAPIER LANA CHIFFON AVEC L’ÉTAT DÉFINITIF DES 20 EAUX-FORTES EN COULEURS. Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1441 ; inconnu de Pia ; aucun exemplaire au CCfr (Bibliothèque nationale de France et autres bibliothèques de France) ; absent de l'Enfer donc ... "Une femme doit avoir l'air sylphide : un soulier plat lui donne l'air matériel ; au lieu qu'un talon haut l'empêche de toucher la terre en quelque sorte et en fait une créature céleste [...] Parmi nous, les Duchesses s'en tiennent presque toutes à ce dernier privilège : elles font les Sylphides chez elles, vont quelquefois se montrer à la Cour, s'enorgueillissent d'un sourire, d'un regard de la souveraine, et reviennent dans leur palais faire le même rôle qu'elles ont vu faire à leur égard. [...]" (Rétif de la Bretonne) La Femme-Sylphide ou Femme-Sylfide est une nouvelle tirée des Contemporaines de Rétif de la Bretonne parues pour la première fois en 1783. La première édition séparée de ce texte date de 1946 seulement (Paris, Librairie Lefrançois, 1946). Cette première édition séparée, de petit format, est ornée d'un frontispice et d'une planche hors-texte de Marcel Jean. L'édition de 1948 (date fournie par Dutel) que nous proposons ici est peu connue et Dutel ne donne aucun nom d'illustrateur pour cette superbe suite de 20 eaux-fortes en couleurs. Personne ne semble d'ailleurs s'être risqué à en donner un. Il s'agit pourtant d'un grand artiste au trait sûr et délicat. BEL EXEMPLAIRE DE CE SUPERBE ET RARE LIVRE ÉROTIQUE CLANDESTIN ILLUSTRÉ. TRÈS RARE EN PLEINE RELIURE.
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[Gaston Barret] - Rétif de La Bretonne Restif de la Bretonne
Reference : 5564
(1961)
1961 Paris. Cercle des Amateurs de Livres et d'Art Typographique. 1961 Jacques Haumont éditeur 2 volumes grand in-8° en feuilles sous chemise et étui. Couvertures rempliées. 132 + 146 pages. Nombreuses gravures hors texte de Gaston Barret. -Un des 25 exemplaires sur hollande Exemplaire avec double suite en noir et sanguine. 1/500 sur vergé d'Ingr Bel et élégant exemplaire, l'emboitage imite un placage de bois précieux, belle matière
l'enfance de rétif, Nitry, Noyers et les environs bon état
1899 2 volumes, broché petit in-octavo, dos jaune, couverture imprimée légèrement défraîchie, en grande partie coupé - long papier, 264 + 280 pages, sans date (dix-neuvième Siècle) à Paris C. Marpon et Ernest Flammarion,
choix des plus caractéristiques de ces nouvelles pour l'étude des moeurs à la fin du XVIIème siècle - bibliographie raisonnée des ouvrages de Restif, annotations tirées surtout des autres écrits de l'auteur - les deux premiers volumes d'une série de trois volumes - bon état général.
La-Haie, Gosse et Pinet et se trouve à Paris chés Humblot, 1777 ; deux paries reliées en un tome in-8 ; veau fauve marbré, dos à nerfs décoré et doré, pièce de titre grenat, tranches rouges (reliure de l'époque) ; VIII, 567, (1) pp. en pagination continue.
Edition originale : "cet ouvrage, imprimé à Paris, comme les autres volumes des "Idées singulières", avait paru l'année précédente, portant seulement l'adresse du libraire [...]. On ne fit que changer le titre, avec le millésime, pour obéir à une exigence de Police" (Jacob, p.144 ; Muselet-126). Petite auréole en tête de quelques feuillets, petites restaurations, très bon exemplaire en général. La première partie est une étude sur les femmes, dans tous les domaines, la seconde traite des femmes du monde entier.
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Paris, Au Cercle du Livre Précieux, 1959. 6 volumes 197 x 125 mm, (1) f. blanc, LVI-546 pp. + (1) f., 658 pp. + 675-(1) pp. + 657-(1) pp. + 585-(1) pp., 621-(1) pp., 72 planches d'ill. gravures n/b, 24 fac-similés. Reliure plein cuir d'éditeur, dos orné d'un fleuron doré. "De cette nouvelle édition de Monsieur Nicolas, pour la première fois complète de tous les volumes prévus par l'auteur, revue sur les textes originaux, et illustrée de 72 gravures et de 24 fac-similés, il a été tiré spécialement pour les membres du Cercle du Livre précieux cinq cents exemplaires augmentés d'une préface inédite de Marc Chadourne." Ex. n° 488. Très bel exemplaire.
RESTIF DE LA BRETONNE, Nicolas Edme (RETIF DE LA BRETONNE).
Reference : AMO-1929
(1948)
1 volume in-4 (28 x 23 cm), en feuilles, 125-(2) pages, 19 eaux-fortes en couleurs hors-texte et 1 eau-forte à mi-page dans le texte. Fleuron priapique en couleurs sur la page de titre imprimée en 3 couleurs. Complet, parfait état intérieur. Papier de qualité, très épais. Superbe tirage des eaux-fortes en couleurs. Quelques rousseurs ponctuelles dans le volume. Rousseurs plus marquées sur les planches de la suite. Sans emboîtage. TIRAGE A 240 EXEMPLAIRES SEULEMENT. CELUI-CI, 1 DES RARISSIMES 20 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER LANA CHIFFON COMPRENANT : - 20 EAUX-FORTES EN COULEURS - 20 EAUX-FORTES AVEC REMARQUES EN SANGUINE - 3 PLANCHES REFUSÉES (sur les 4 annoncées). - 1 DESSIN ORIGINAL AU LAVIS A L'ENCRE NOIRE (Scène saphique). - 1 ÉPREUVE MISE EN COULEURS AU PINCEAU PAR L'ARTISTE (Essai de couleurs de la même planche que le dessin original). Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1441 ; inconnu de Pia ; aucun exemplaire au CCfr (Bibliothèque nationale de France et autres bibliothèques de France) ; absent de l'Enfer donc ... "Une femme doit avoir l'air sylphide : un soulier plat lui donne l'air matériel ; au lieu qu'un talon haut l'empêche de toucher la terre en quelque sorte et en fait une créature céleste [...] Parmi nous, les Duchesses s'en tiennent presque toutes à ce dernier privilège : elles font les Sylphides chez elles, vont quelquefois se montrer à la Cour, s'enorgueillissent d'un sourire, d'un regard de la souveraine, et reviennent dans leur palais faire le même rôle qu'elles ont vu faire à leur égard. [...]" (Rétif de la Bretonne) La Femme-Sylphide ou Femme-Sylfide est une nouvelle tirée des Contemporaines de Rétif de la Bretonne parues pour la première fois en 1783. La première édition séparée de ce texte date de 1946 seulement (Paris, Librairie Lefrançois, 1946). Cette première édition séparée, de petit format, est ornée d'un frontispice et d'une planche hors-texte de Marcel Jean. L'édition de 1948 (date fournie par Dutel) que nous proposons ici est peu connue et Dutel ne donne aucun nom d'illustrateur pour cette superbe suite de 20 eaux-fortes en couleurs. Personne ne semble d'ailleurs s'être risqué à en donner un. Il s'agit pourtant d'un grand artiste au trait sûr et délicat. BEL EXEMPLAIRE DE CE SUPERBE ET RARE LIVRE ÉROTIQUE CLANDESTIN ILLUSTRÉ, SURTOUT DANS CE TIRAGE DE TÊTE.
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RETIF (ou RESTIF) de La BRETONNE (Nicolas-Edmé) - MOREAU (Jean-Michel, dit MOREAU-le-JEUNE) & FREUDEBERG (Sigismond, gravures de) - GALLIMARD (Paul, exemplaire de la bibliothèque de).
Reference : 29348
(1881)
Paris, Librairie L. Conquet, 1881 et 1883. 2 vol. au format in-4 (354 x 254 mm) non paginés, en feuilles, sous chemises de plein papier titrée réunies dans une chemise à larges rabats de pleine percaline satinée crème, dos lisse et muet, titre frappé en rouge et noir au premier plat.
Ensemble complet de ses deux volumes de planches ; chacun tiré pour Paul Gallimard. Il s'agit ici de l'exemplaire numéro 1 (sur Japon nacré) ; imprimé nominativement pour Paul Gallimard. ''Parfaite reproduction, très rare et cotée, de ces planches célèbres, fort bien gravées ; elles ont eu un très vif succès'' (in Carteret). ''Epreuves gravées avec une perfection rare'' (in Brivois). Le feuillet liminaire stipule que le présent exemplaire appartient à un ''tirage exceptionnel à 20 collections des 3 états réunis (eaux-fortes pures, épreuves avancées et épreuves terminées avant toute lettre) fait pour le compte de 20 souscripteurs''. Outre les 24 planches en trois états, le premier volume recèle une page de titre gravée (en quadruple état) ainsi qu'un portrait de Moreau le Jeune (en triple état). La suite de Freudeberg est complète de ses 12 planches en triple état (l'une ; en quadruple) ainsi que sa page de titre et de son portrait (chacun en triple état). L'ensemble est en outre complet de ses serpentes volantes légendées. Bulletin de souscription conservé ; lequel renferme deux feuillets de texte ainsi qu'une planche en sextuple état. Colas, Bibliographie du costume I, 1128-29. Vicaire VI, Manuel de l'amateur de livres du XIXème,1069-70 - Carteret IV, Le Trésor du bibliophile,p. 292 - Brivois, Bibliographie des ouvrages illustrés du XIXème, 290-291. Chemise commune présentant un éclat légèrement altéré. Chemises papier effrangées présentant en outre quelques rousseurs ; ainsi qu'une déchirure longitudinale pour l'une d'entre-elles. Planches quant à elles parfaitement conservées.
[Binet] - Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]
Reference : AMO-4497
(1782)
Imprimé à La Haie [La Haye], et se trouve à Paris chés [la d.me Veuve Duchesne, libraire], 1784 8 parties en 4 volumes in-12 de 344, 320, 320-(4) et 344-8-[clxix à ccxliv]-(10) pages. 38 figures hors-texte dont 8 frontispices. Soit un ensemble complet de 16 parties reliées en 8 volumes in-12 (17 x 10,5 cm). Reliure demi-maroquin rouge à petits coins. Reliure pastiche XVIIIe siècle (exécutée dans la première moitié du XXe siècle). Tête dorée. Tranches inégales (non rognées après reliure). Particularités de l'exemplaire : Notre exemplaire est bien complet de 120 figures hors-texte. A noter qu'une des figures pour la Paysanne a été reliée par erreur dans un des volumes du Paysan. Par ailleurs notre exemplaire contient 2 états en couleurs (aquarellés anciennement à la main) pour le Paysan ainsi que 4 états supplémentaires (3 pour le Paysan et 2 pour la Paysanne). La figure de l'attentat est ici en 2 états, avant et après la censure (jambes en l'air visibles et non visibles pour le viol de Madame Parangon). Les reliures sont en excellent état et de très bonne facture. Les dos ornés sont à l'imitation des meilleures reliures décorées de la fin du XVIIIe siècle avec petits fers dorés et pièces de titre et tomaison de maroquin citron. Le quatrième et dernier volume de la Paysanne a les premiers feuillets partiellement délavés (mouillures anciennes sans doute au moment même de l'impression des feuillets). Ce défaut a été fixé par un encollage et un lavage professionnel des feuillets concernés. Le reste des volumes est très frais. Le tirage des figures est de très bonne qualité.
Concernant Le Paysan : Quatrième édition, la plus correcte, donnée par Rétif de la Bretonne lui-même. Exemplaire bien complet de la suite de 82 figures en excellent tirage publiée courant 1781-1782. Le Paysan perverti est aujourd'hui reconnu comme l'ouvrage le plus important de Rétif de la Bretonne et il fut en son temps aussi celui qui fit le succès de son auteur. Son style et son fond en font l'un des ouvrages du XVIIIe siècle précurseurs du genre naturaliste par bien des aspects. Avec le Paysan perverti de Rétif on est très loin des marivaudages creux et autres romans sans tenue de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Rétif insuffle à la psychologie des personnages une teneur inégalée alors. Le mode d'écriture épistolaire ajoute à l'intensité dramatique et ancre le tout dans la réalité non-romanesque. Avec ce long roman par lettres Rétif obtient la reconnaissance d'homme de lettres tant recherchée par lui depuis ses débuts en littérature en 1764 (La Famille vertueuse). La remarquable illustration renferme 82 figures gravées en taille-douce, 8 frontispices, dont quatre signés par Berthet, et 74 planches par Le Roy, le tout d'après Louis Binet sous la direction de Restif. Cette quatrième édition du Paysan, pourtant décriée par lui-même (Monsieur Nicolas), a en réalité été exécutée à Paris par lui et/ou sous ses ordres. C'est la seule édition du Paysan à posséder un errata et la seule pour laquelle le placement des figures correspond à la pagination. Cette édition s'accorde avec la Paysane pervertie publiée seulement en 1784 mais rédigée en seulement 30 jours en septembre 1780 (Monsieur Nicolas). Rétif insiste sur les difficultés qu'il rencontra pour son Paysan avec la censure. Ce sont 3 figures qu'il dut faire refaire (fig. n°8, 24 et 33. Cf. liste P. Lacroix). La figure 8 montre Edmond et Gaudet d'Arras dans un cabinet dont les murs sont recouverts de peintures obscènes (la censure obligea Rétif à faire gratter ces peintures - dans la version censurée on ne les distingue plus). La figure 24 quant à elle montre Edmond et Gaudet d'Arras en habit religieux (la censure obligea Rétif à faire revêtir Gaudet d'Arras d'un habit civil). Enfin, la figure 33 représente Madame Parangon en train de se faire trousser par Edmond (la censure obligea Rétif à supprimer les jambes "un peu trop en l'air" de ladite dame). Nous avons dans notre exemplaire la figure 33 en double, une pour chaque état censuré et non censuré. Les 2 autres figures sont ici dans l'état censuré. Le Paysan perverti rapportera à Rétif, avec les rééditions, neuf mille livres, soit une dizaine d’années de son salaire à l’imprimerie quand il y était bien payé. Le Paysan perverti a été publié pour la première fois en 1775 (sous la date de 1776, date que Rétif conservera pour toutes ses éditions du Paysan). Né au sein d’une famille nombreuse, Edmond, fils de paysan, est envoyé par ses parents à la ville dans l’espoir de "parvenir" et de faciliter ainsi l’avenir de toute la famille. Enthousiaste, l’adolescent compte bien tirer profit de toutes les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter à lui. Mais si la ville est le lieu de tous les possibles, elle est aussi celui de tous les dangers : la beauté inaccessible de Mme Parangon, les leçons du sulfureux Gaudet, les discours des femmes trop faciles, les mirages d’un orgueil que l’on ne combat plus, les belles promesses des pensées libertines… autant d’attirantes lumières qui éblouissent le naïf Edmond, et qui, s’il n’y prend garde, pourraient bien l’aveugler…"(extrait de la présentation de l'édition du Paysan perverti donnée par Norbert Crochet, 2016). Il y a énormément de Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne dans Edmond, pour ne pas dire tout ! Sa venue à Auxerre en tant qu'apprenti imprimeur (Edmond est apprenti peintre dans une ville qu'on ne peine pas à reconnaître pour Auxerre). Son arrivée à Paris, ses illusions et ses désillusions, etc. Tout y est, fardé, changé, un peu, beaucoup ou à peine. Les lecteurs de son temps, eux, n'en savaient rien et lisaient le Paysan comme une jolie histoire véritable (ce qu'elle était presque entièrement). Références : Cohen, 498-499 ; Rives Childs, p. 236, n°10 ; Paul Lacroix, pp. 131-132, n°5. Concernant La Paysane : Exemplaire bien complet des 38 figures d'après Binet. Exemplaire bien complet des pages additionnelles à la fin du tome IV. Ouvrage composé en 30 jours par Rétif, dans le mois de septembre 1780, pour servir de suite et de complément à son Paysan perverti paru en 1776, la Paysane pervertie connut quelques déboires avec la censure qui ne lui permit pas de voir le jour avant 1784. "C'est l'ouvrage de prédilection de l'auteur qui a beaucoup plus pensé que le Paysan perverti" (Revue des ouvrages, p. ccxxxivj). La censure exigea que les titres fussent changés (notre exemplaire). De Paysane pervertie elle devient "Dangers de la ville" seulement (de nouveaux titres et faux-titres recollés sur les premiers émis). Rétif trembla tout 1785 de voir encore sa Paysane suspendue à chaque instant. Les exemplaires s'écoulèrent cependant. Aucune autre édition de la Paysane ne vit le jour (seules 2 contrefaçons circulèrent entre 1785 et 1786). Les 38 estampes de la Paysane étaient déjà achevées au mois de juin 1783 et annoncées au public au commencement de 1784. 2 figures (qui manquent souvent) n'ont été livrées qu'après la mise en vente de l'ouvrage (elles sont bien présentes dans notre exemplaire - figures III bis et VIII bis). La Paysane pervertie a été imprimée à 3.000 exemplaires mis en vente par la Veuve Duchesne. "La Paysane approfondit les caractères qui n'étaient qu'esquissés dans le Paysan : Fanchon, Pierre, Gaudet d'Arras surtout, y sont parfaitement achevés [...] Ces deux ouvrages, qui n'en sont réellement qu'un seul, sont peut-être la plus utile production qu'on ait mise au jour depuis le commencement du siècle." (Rétif de la Bretonne, Mes ouvrages, p. 34-35). "Je n'ai jamais rencontré une nature aussi violemment sensuelle. Il est impossible de ne pas s'intéresser à la variété des personnages, des femmes surtout, qu'on voit passer sous ses yeux, et à ces nombreux tableaux caractéristiques qui peignent d'une manière si vivante les mœurs et les allures des Français de la classe populaire. Pour moi qui ai eu si peu l'occasion de penser au-dehors et d'étudier les hommes dans la vie réelle, cette œuvre a une valeur inappréciable." (Schiller). "Jamais écrivain ne posséda peut-être à un aussi haut degré que Rétif les qualités précieuses de l'imagination. " (Gérard de Nerval) Références : Paul Lacroix, Rétif de la Bretonne, pp. 224-232 ; Rive-Childs, pp. 289-291 Provenance : de la bibliothèque Bertrand Hugonnard-Roche avec ex libris contrecollé dans chacun des volumes. Rare ensemble de cet ouvrage richement illustré et toujours recherché en belle condition.
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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]
Reference : AMO-3378
(1802)
Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone] FRAGMENT DE MANUSCRIT AUTOGRAPHE INÉDIT. Vers 1802 / 1804 1 page in-4 Cachet de collection ancienne. Papier vergé. ON JOINT : Transcription dactylographiée par un précédent propriétaire-collectionneur (2 pages in-8).
Le texte se compose de deux parties. La première partie occupe les 2/3 supérieurs de la page et contient un texte cite plusieurs femmes connues de l'époque. "Dans la circonstance qui avait lieu en cet instant, Paris était rempli de Députés de toutes les Provinces. La fortune des deux soeurs fut rapide. Touts les filles du Palais-Egalité furent délaissées. La Siphilis disparut, les charlatans n'eurent plus rien à faire. Grâces en soient rendues au Castriot célèbre, dont la réputation attira les deux cousines à Paris [...]." Dans la seconde partie du fragment (1/3 inférieur de la page) Restif a rédigé des notes au sujet de la "Pornographie", c'est-à-dire l'étude de la Prostitution. "La Prostitution fait comme une population à part, dans le local célèbre, qui fait le sujet de cet article. Les Magnats en sont les Abbesses de cette population femelle et stérile. Les maquerophoros en sont les fléaux ; les vieilles-filles en sont les agentes et la vermine ; les enfants qu'elles prostituent en sont les victimes et les élèvres. J'ai proposé au Gouvernement de mettre de l'ordre, dans cet horrible caos du désordre [...]." A la fin de la page on lit "coté 33 jusqu'à 43", indication par Rétif de l'endroit précis où devait s'insérer ce fragment dans le corpus du Pornographe. Un peu plus haut, au début des "Observations" Rétif indique "au folio 10, 11, 12 etc. [...] à placer après le grand M". Nous pensions, d'après la transcription ancienne qui en avait été faite, avoir à faire à un fragment du Pornographe, mais il s'avère, à la lumière de recherches récentes faites par le spécialiste reconnu de Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne, que ce fragment serait inédit et appartient à un ouvrage autre que le Pornographe. Nous réservons la primeur de cette découverte au futur acquéreur de ce fragment inédit qui fera vraisemblablement prochaine l'objet d'une publication scientifique. détail Homme de lettres marginal, grand adversaire de Sade, Nicolas Edme Restif de la Bretonne (1734-1806) a observé pendant "mille et une nuits ce qui se passe dans les rues de la capitale". Sa passion des femmes l'a conduit à y fréquenter avec assiduité les prostituées. Débauché en quête de vertu, Restif expose, dans Le Pornographe ou la Prostitution réformée (1769), ses idées singulières sur la question : il propose d'instaurer des maisons de passe, tenues selon un règlement minutieux, sous la protection de l'État ; des filles publiques, indispensables à la Nation, vivraient ainsi harmonieusement, loin des regards, dans des "parthénions", sorte de phalanstères idéaux pour les filles de petite vertu (Présentation d'édition du Pornographe, éd. Mille et une nuits, 2003). Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (source Babelio). détail Les manuscrits autographes de Restif de la Bretonne sont de la plus grande rareté.
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