Paris Gallimard, Collection Blanche, 1954, in-12, broché, 217p. Exemplaire du service de presse, après 35 ex. sur vélin pur fil Lafuma-Navarre, seul grand papier. Parfait état. Très belle provenance. Colette Thomas entre en correspondance avec Jean Paulhan en 1945 : elle lui adressera les textes qu'elle écrit, lui racontera son attirance pour Antonin Artaud. Directeur de La Nouvelle Revue Française, J. Paulhan s'occupera de la publication du Testament et restera son interlocuteur tout au long de sa vie littéraire.
Colette Thomas rencontre Antonin Artaud en 1946 et partage avec lui l'expérience du théâtre, de la poésie et surtout l'expérience psychiatrique. D'un amour total pour lui, elle va apprendre à lire et à jouer ses textes et lui fera également lire ses propres écrits. En 1947, rédigés quasi simultanément, Artaud envoie à son éditeur "Suppôts et Suppliciations", qui annonce à la fin de son introduction "Le Débat du Coeur" que Colette Thomas a adressé à Jean Paulhan. Mais l'ouvrage d'Artaud est rejeté par l'éditeur et ne sera publié qu'en 1978. Artaud meurt en mars 1948 et Colette Thomas est internée au Vésinet.Elle ne sort de son internement qu'en 1951 et découvre l'enveloppe d'épreuves à corriger, adressées par Jean Paulhan trois ans auparavant. Elle en reprend la lecture et augmente Le Débat du Coeur qui deviendra Le Testament de la fille morte, "mansucrit absolument unique" qu'elle renvoie à Jean Paulhan le 8 février 1951. Elle signera le contrat en 1952. Son livre, dont l'édition est très lente, ne sera publié qu'en 1954, sous le pseudonyme de René. "On sait que René est le prénom de son père, mort en 1940. C’est aussi le masculin de son deuxième prénom, Renée. Mais c’est surtout le « nouveau nom » d’une femme qui est morte et qui est revenue de la mort pour nous parler de ce qu’elle a traversé et pour nous annoncer ce qui doit venir "(source Pacome Thiellement, postface à la réédition du Testament, éd. Prairial 2021).