[Réaction thermidorienne] – SALADIN (Jean-Baptiste Michel) – COURTOIS (Edme-Bonaventure).
Reference : 119668
P., chez Rondonneau et Baudouin, & Imprimerie Nationale des Lois, 28 Ventôse, an III [18 mars 1795], & Nivôse An III, 2 vol. in-8°, (2)-260 & 408 pp, 2 ouvrages en un fort volume in-8 de (2)-260, 408 pp, reliure demi-veau fauve, dos lisse, pièce de titre de maroquin noir (“Pièces diverses - R”), doubles filets dorés, tranches rouges (rel. de l'époque), dos et plats frottés, coins émoussés, bon état
Importante réunion des éditions originales du rapport du conventionnel Jean-Baptiste Michel Saladin contre les anciens membres des comités, et du célèbre rapport du conventionnel Courtois, très lié à Danton. — 1. Proche de Philippe-Égalité, Saladin, député du département de la Somme à la Convention nationale, siégea sur les bancs de la Montagne. Après le 2 juin 1793, il se rapprocha du côté droit. Décrété d'accusation le 3 octobre 1793, il fut emprisonné aux Écossais. "Réintégré à la Convention par le décret du 18 frimaire an III (8 décembre 1794), il devint aussitôt l'un des plus virulents réacteurs, membre de la Commission des Vingt et Un chargée d'examiner la conduite des membres des anciens comités de salut public et de sûreté générale, il en fut le rapporteur (séance du 12 ventôse an III). Ce très long texte constitue son intervention la plus célèbre : il fut le fondement de toutes les accusations thermidoriennes contre le régime de l'An II et la tradition historiographique contre-révolutionnaire ne cessa d'y puiser des arguments, jusqu'au XXe siècle." (Soboul, Dictionnaire de la Révolution p. 953). Détail : Pp. 1 à 104 : rapport ; pp. 105 à 260 : pièces justificatives. Edition originale (Martin et Walter 30835 ; Tourneux 4405). – "Ce rapport, qui fut imprimé officiellement est un document curieux : c'est le procès fait à la Révolution" (Larousse) — 2. Edition originale du célèbre rapport du conventionnel Courtois. Edmé-Bonaventure Courtois (1750-1816), fils de boulanger et ami de collège de Danton, se fit connaître grâce à la publication de ce document accablant sur Robespierre mais favorable aux Thermidoriens. Il mit six mois à écrire ce rapport déloyal dans lequel il falsifia des pièces et détourna certaines phrases de leur contexte originel. Deux parties composent cet ouvrage : la première est constituée du rapport en lui-même, la seconde contient des lettres et des note. (Martin et Walter, 8635 ; Tourneux I-4293) – "Chargé de l'examen des papiers de Robespierre, de Couthon et de Saint-Just, il s'acquitta de sa tâche en homme de parti et même avec une déloyauté aujourd'hui notoire." (Larousse). – En application des mesures contre les régicides, Courtois fut banni en 1816 (Fierro, 370).