apud Seb. Gryphium 11 x 16,5 Lugduni 1551 Petit in-8, reliure plein veau fauve de l'époque, dos à cinq nerfs orné de pommes de pin dorées, amples décors dorés au centre des plats, plats encadrés d'un filet doré, tranches dorées, réunissant trois tomes ayant chacun sa page de titre à la marque au Gryphon et sa pagination séparée. Tome I. Epitre dédicatoire à Jean Bolvac [Jean Bolacre, dit Johannes Bolvacus, principal du Collège de Navarre, originaire de Nevers et maître de Textor], Préface, 464 pp.- [3] ff. (index), [1] f. bl. Tome II. Alter Tomus epitomes officinae, 470 pp. - [4] ff. (index et "de mortis Textoris"). Tome III. Cornucopiae, 87 pp. Important et étonnant ouvrage de Textor (c.1492/3-1522), d'origine nivernaise, "professeur de rhétorique humaniste" et "humaniste pédagogue" au collège de Navarre, remis à l'honneur récemment par les travaux de l'historien Nathaël Istasse ("Joannes Ravisius Textor (1492/3-1522). Un régent humaniste à Paris à l'aube de la Renaissance", Droz, 2022). L'ouvrage en deux tomes, dont le troisième et dernier est un complément, est une compilation érudite, une somme pédagogique constituées d'autant d'aides à la composition littéraire, une réunion de "loci communes" et de moralités, formant une sorte d'encyclopédie littéraire, poétique et historique. L'ensemble, innovant et érudit, est au service du public estudiantin de ce tout début XVIe. Le livre se présente sous forme de dizaines de rubriques, dont la première donne sur plus de vingt pages la liste de personnages historiques qui se sont suicidés "Mortem qui sibi variis modis conciverunt, aut se aliis commiserunt occidendos". Suivent de multiples entrées de lectures concernant les divers cas de morts (y compris "Mortui qui revixerunt" avec une petite annotation manuscrite qui ajoute la résurrection du Christ qui semble avoir été oubliée...), les diverses maladies, les médecins célèbres, les bibliothèques mémorables, les amours des dieux et des hommes (cinaedi, paedicones...molles, effoeminati, elegantes ...viri muliebrem habitum mentiti...), les "meretrices quaedam", mais aussi les "mulieres doctae", les noms des géants", la liste des différents serpents etc, etc. Rabelais et Montaigne, comme des générations d'étudiants puiseront dans cet "opus varium, multiplex, eruditum" (Pierre Danès), dont on se moquera au XVIIe siècle comme un "fournisseur d'épithètes". Toujours est-il qu'il témoigne d'un trésor d'érudition dans les différents champs du savoir, associant l'héritage de la langue et de la culture latines et l'innovation humaniste. La première édition de l'Officina date de 1520. Textor avait à peine trente ans. Il fut réédité à de multiples reprises jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Reliure de l'époque, mais usagée, manques en tête et en queue, court en marge supérieure pour le tome II, auréole en marge du tome III, belles marques d'imprimeur au griffon légèrement coloriée anciennement. Ex-libris manuscrit "Joannis Theveni, 1607" sur les deux pages de titre. Rare.(VeiB72) PHOTOS NUMERIQUES DISPONIBLES PAR EMAIL SUR SIMPLE DEMANDE-DIGITAL PHOTOGRAPS MAY BE AVAILABLE ON REQUEST