Paris, Giguet et Cie, 1801. In-12 de 72 pp., demi-veau fauve à coins, dos lisse orné daté en pied, tête dorée, non rogné (relié vers 1880).
Livre rare publié sous le voile de l'anonyme. Édition originale.Essai de Fanny Raoul qui réclame en 1801 l’égalité des sexes, dont la publication fut encouragée par la princesse Constance de Salm qui tenait salon à la même époque. « C’est ainsi qu’en 1801 est publié Opinion d’une femme sur les femmes. Fanny Raoul (1771-1833) ne se définit pas comme femme auteur, mais comme une femme ordinaire qui s’adresse à toutes les femmes, au nom de la raison et de l’intérêt général : «Rien n’est peut-être plus nuisible à la société, que la différence établie entre la condition des hommes et des femmes ». Dans cet ouvrage, elle insiste sur l’utilité sociale de l’égalité qui, pour elle, n’est pas seulement un droit mais une nécessité, un avantage pour tous. Procréatrices, éducatrices : pour Fanny Raoul, les femmes doivent avoir accès à la même instruction que les hommes, au travail, à des professions autres que la sempiternelle couture. À la médecine par exemple, elles qui connaissent si bien le corps. Aux affaires publiques, aussi, dont elles auraient la capacité si on les laissait faire. Quand aux reproches que l’on fait aux femmes de leur «penchant à gouverner », Fanny Raoul répond que « c’est parce qu’elles n’ont aucun pouvoir qu’elles veulent envahir tous les pouvoirs ». Elle critique le mariage et prône à tout le moins la séparation des biens. Elle ne veut pas rendre les femmes semblables aux hommes ni établir leur domination : « Liberté et égalité civiles voilà ce que je réclame pour elles » mais pense que si elles entraient dans « la société politique », il y aurait moins de barbarie et de violence » (Michelle Perrot).Très bon exemplaire. Quelques rousseurs, petites épidermures sur le dos.Gay III, 579 ; Albistur-Armogathe, p. 194.
S.l. [Paris] s.d. [1814] in-8 broché sous couverture factice de papier bleu, petit manque de papier marginal f. 7-8, rousseurs
7 pp.Quérard VII, 452. Très rare opuscule de l'écrivain féministe, Marie-Françoise, dite Fanny Raoul (1771-1833). Née à Saint-Pol-de-Léon, installée en 1792 à Paris, elle y fréquenta les salons de Thérésa Tallien, Juliette Récamier et Germaine de Staël, composant des essais très précurseurs sur toutes les questions liées à la liberté. Ici, nous avons affaire à l'un des trois manifestes politiques qu'elle publia à l'occasion du retour des Bourbons et de la question constitutionnelle : élogieuse et critique à la fois sur les deux travaux qu'elle examine, elle ne cache pas sa préférence pour celui de l'abbé Grégoire, "père" de l'abolition de l'esclavage