Paris, Gabriel Quinet, 1664. 2 tomes en un volume in-12 (78 x 144 mm), 1 f. n. ch., 335 ff., 6 ff. n. ch.; 1 f. n. ch., 416 ff., 1 f. bl. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné, filet doré sur les coupes et les coiffes, tranches dorées, dentelle intérieure dorée, infimes rousseurs éparses (reliure du XVIIIe siècle).
Première traduction française, illustrée d’un frontispice. La Geneste, dont la traduction avait d’abord paru en 1632-33, est le premier traducteur et le seul à donner les deux chefs-d’oeuvre de Quevedo. Francesco Quevedo (Madrid 1580-Province de Ciudad Real 1645) est l’un des plus grands écrivains espagnols, il brilla dans les genres les plus variés. Secrétaire d’État, agent secret, ambassadeur, son génie satirique lui valut de nombreux ennemis et plusieurs séjours en prison. Le Buscon a établi les canons de l’histoire picaresque. Les Visions, moins connues aujourd’hui, ont été lues avidement par les contemporains, dont Cyrano de Bergerac, passant rapidement pour une œuvre française, ainsi dans laBibliothèque française de Charles Sorel. Les Œuvres contiennent par ailleurs une version française du Don Diego de la Noche de Salas Barbadillo sous le titre Le Coureur de nuit dans la veine picaresque. La Geneste a su rendre la virulente charge morale, sociale, politique, de son modèle, censuré en Espagne. Plusieurs critiques ont proposé de voir l’œuvre du jeune Scarron derrière le prête-nom de La Geneste se fondant notamment sur des études de vocabulaire (voir Phelouzat). «Un monument intéressant de la prose française à l’orée du classicisme» (G.-A. Pérouse)». Très bel exemplaire, en maroquin du XVIIIe siècle, parfaitement conservé. Ex-libris ancien caviardé au titre du tome I. Palau y Dulcet, Manual del librero hispanoameriano, XIV, n°243706; José Manuel Losada Goya, Bibliographie critique de la littérature espagnole en France au XVIIe siècle, n°334. Brunet, IV, 1017 ne cite que des rééditions. Arbour, L’Ere baroque en France, troisième partie, n°15324 (pour l’édition de 1634). C. Phelouzat, La Geneste traducteur de Francisco de Quevedo, thèse, 1973. G.-A. Pérouse, Réforme, Humanisme, Renaissance, 2005, p. 213.