[Besançon], sans date [1762] In-4 de (1) f., 64 pp., vélin vert, dos lisse, tranches rouges (reliure de l'époque).
"Édition originale in-8 de ce plaidoyer pro Societate Jesu. Elle comprend plusieurs pièces justificatives, copies de sources manuscrites des 16e et 17e siècles, absentes dans l'édition in-12 en 109 pages, parue la même année. Ce Mémoire s'inscrit dans les quelques tentatives de résistance face au vaste maelstrom d'anathématisation qui anéantit les fils d'Ignace, en France, en 1762. À la suite d'un procès à charge, la Compagnie de Jésus se voit condamnée et frappée de bannissement successivement par les différents parlements du royaume. Face aux arrêts d'expulsion des cours et multiples attaques diffamatoires, certains jésuites, retrouvent tardivement une plume de controversiste qui avait fait la renommée de leurs pères. C'est notamment le cas de l'auteur de ce factum, qui entend mettre en lumière les discours contradictoires des contempteurs des ""ignaciens"" et démontrer que non seulement l'Institut des jésuites est ""louable"", mais son organisation, son fonctionnement et sa doctrine parfaitement sains. S'appuyant sur de nombreux auteurs de la Compagnie, le Révérend Père bisontin réfute les accusations de tyrannicide - ""on ne trouve dans ses collèges ni poignards, ni poisons"" - ou de probabilisme prêté à son ordre. Enfin, documents à l'appui, il s'attache à souligner la légalité de l'Institut des jésuites de Franche Comté contre les arguments des magistrats. Ces derniers stigmatiseront évidemment grossièrement cette défense véhémente : ""Ce Mémoire est anonime : l'Auteur a cru échapper par cette précaution au châtiment qu'il mérite […] l'ordre & la tranquillité y sont trop intéressés, pour qu'il soit possible de dissimuler une entreprise qui tend évidemment à un soulèvement"" (Discours d'un de Messieurs Les Commissaires nommés par le Parlement de Besançon, pour l'examen de l'affaire des Jésuites au Parlement, du 18 Août 1762). Bel exemplaire en vélin vert de l'époque. Table manuscrite à l'encre brune, au dos du premier feuillet de garde. Celle-ci recense certains passages, soulignés dans les pages de ce Mémoire pro-jésuite, qui ont été cités dans le compte rendu à charge qu'en a donné un des parlementaires bisontins (Discours d'un de Messieurs …, op. cit. supra). Au bas de ce feuillet, on trouve en outre ce nota : ""L'auteur de ce Mémoire est le Père Prost procureur actuel du Collège de Besançon en la présente année 1762"". Cette attribution est corroborée par Sommervogel qui se fonde sur un exemplaire de la bibliothèque de Lyon portant écrit ""Par le P. Prost"". Des bibliothèques de l'École Sainte-Geneviève B.D.J. (en activité à Paris de 1854 à 1901) avec timbre humide à l'encre rouge et ex-libris, et de la Maison Saint-Augustin Enghien (Belgique) avec timbre humide à l'encre bleue et étiquette imprimée Bibliotheca S.J. C. Sommervogel, Bibliographie de la Compagnie de Jésus, t. VI, 1247."