1873 Paris, Imprimerie de A. Dutemple, 1873. Plaquette in-8° brochée, couverture imprimée. 16 pp. Plats détachés, couvertures usagées avec petites taches, fentes et petits manques (cf. photos). Quelques très légères rousseurs à l'intérieur.
Edition Originale et unique de cette plaquette rarissime. Son auteur, Charles Bergeron (1808-1883), est le fils de Claude Bergeron, fermier à Monthieux (Ain) et Jeanne-Marie Rivoire. Résidant à Trévoux (Ain) en 1828, il entre à lEcole Polytechnique. Marié en premières noces à Emma Haden, fille dune famille de notables britanniques, décédée subitement en juillet 1858 à Paris, il épouse lannée suivante, la jeune Anna Josina Marsh, fille dun négociant en vin britannique. Sa carrière le conduit vers les chemins de fer. En 1846, il propose deux projets de tracés pour la ville de Lyon. Il devient à cette époque ingénieur en chef des chemins de fer de Paris à Versailles (rive gauche) qui fusionne en 1851 avec celle de lOuest français. Il a en charge plus particulièrement la construction de la ligne de Mantes (Yvelines, anc. Seine-et-Oise) à Mézidon (Calvados). En 1873, il simplique dans le projet de tunnel ferroviaire sous-marin reliant la France à lAngleterre, sintéressant également à limpact économique dune telle réalisation qui éviterait les interruptions de transport. Il intègre le Comité permanent de lAssociation française pour le chemin de fer sous la Manche, constituée par la loi du 2 août 1875, et présidé par Michel Chevalier. Il représente alors les ingénieurs français en Angleterre et devient en 1879, membre de lInstitute of mechanical engineers. Le projet connaîtra un début de réalisation, mais les études préparatoires et les forages seront arrêtés en 1884, l'opinion publique anglaise et son gouvernement n'y étant pas favorables pour des raisons de sécurité militaire. Les compétences dingénieur de Bergeron sont indéniables, reconnues et expliquent cette carrière, mais ses liens familiaux avec lAngleterre, son parcours intellectuel et politique ne sont sans doute pas étrangers à ses orientations professionnelles. Sous le Second Empire, il profite de sa situation en Suisse pour aider les exilés français. Il entretient détroits contacts avec Edgar Quinet, également dorigine bressanne, connaissance et ami davant 1851, dont il partage lessentiel des idées sans être aussi antibonapartiste. A cette période, Charles Bergeron est à linitiative, aux côtés de Jean Macé et dEdouard Raoux dune Société coopérative déducation en Suisse romande. Charles Bergeron est initialement saint-simonien, conviction affirmée lors de son séjour à lEcole dapplication dartillerie de Metz. Un groupe est constitué autour dAntoine Alphonse François Devoluet, qui « marche sous la bannière du Père Enfantin ». Ses liens avec lEcole sociétaire et ses membres restent constants. Lors du Congrès phalanstérien doctobre 1848, il participe au Comité permanent chargé de létude de la réalisation et de lapplication des théories de Fourier. En 1873, il écrit à Victor Considerant « [son] cher ami » au sujet de son projet de tunnel sous la Manche. et linvite ainsi que son épouse à le rejoindre en Suisse.