Lyon [Lugduni] Jean [Johannem] Pillehotte 1594 In-12° (152 x 88 mm), 312 pp. - [12] ff., vélin, dos lisse avec titre manuscrit et étiquette de bibliothèque en queue, en latin avec des passages en grec (reliure hollandaise de l'époque). Rare première édition séparée de ce traité de poésie et de peinture chrétiennes.
Première édition séparée de ce traité de poésie et de peinture chrétiennes Le Tractatio de poesi et pictura constitue l'avant-dernier livre de la Bibliotheca selecta (1593), synthèse destinée au réseau pédagogique jésuite d'ouvrages censés exalter la foi. Au contraire de ses prédécesseurs qui recherchaient l'exhaustivité, le bibliographe, soucieux de ne pas mettre en péril la foi de ses lecteurs, omet les hérésies. Possevini défend une subordination de l'art à la religion : les bons poètes et les bons peintres sont également de pieux chrétiens, et leur oeuvre a pour objectif principal de révéler de manière « plaisante » une vérité sacrée. Mais Possevini ne juge pas pour autant utile de supprimer l'art païen : au contraire, il tente de l'instrumentaliser à des fins d'éducation religieuse et s'efforce de réconcilier humanisme et christianisme. Ainsi, l'auteur réécrit le principe horacien, déjà repris par les artistes de la Renaissance, du « ut pictura poesis » qui unit poésie et peinture. Avant de se consacrer à sa Bibliotheca selecta, le prêtre italien Antonio Possevino (1533-1611) se fit connaître par ses fonctions de diplomates : il parvint tout d'abord à pacifier les relations entre les jésuites et la Sorbonne ; le pape Grégoire XIII lui confia alors la tâche d'obtenir du roi de Suède une promesse de conversion au catholicisme ; Possevino fut ensuite envoyé en Pologne et en Moscovie, chargé de faciliter l'union des Eglises catholique romaine et orthodoxe et d'apaiser les tensions qui régnaient dans la région. PROVENANCE : Mention manuscrite complexe à l'encre brune sur la première garde (XVIe siècle ou début du XVIIe), non-identifiée, « coll. Catal S. B. Catal inscrip. », mention manuscrite (XVIIe siècle) à l'encre brune sur la page de titre, bibliothèque religieuse non-identifiée, « J. Biseau », mention manuscrite (fin du XVIIIe ou début du XIXe siècle) à l'encre brune sur la première garde, non-identifié, étiquette de bibliothèque au dos (XIXe siècle), non identifiée. Quelques taches à la reliure, quelques notes manuscrites (numérotation des lignes) à l'encre dans les marges. Bibliographie : DE KONINCK Ralph, « Une bibliothèque très sélective : Possevino et les arts », Littératures classiques, 2008/2 (N° 66), p. 71-80.