L'Harmattan, 1990, gr. in-8°, 218 pp, 16 pl. de photos hors texte, qqs gravures dans le texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
"Aimer Dieu c'est aimer ses images" : cette phrase de sainte Thérèse d'Avila pourrait servir d'emblème au concile qui se réunit à Trente, en 1545, pour tenter de lutter contre une Réforme iconoclaste qui envahit l'Europe, brise les "veaux d'or" catholiques et interdit au croyant de contempler l'image de son Dieu. Ce qui aurait pu sembler une simple querelle esthétique cache en fait une profonde crise politico-religieuse. Derrière l'enjeu de la représentation, c'est celui du pouvoir qui se dessine. En effet les guerres de Religion se conjuguent a l'effondrement d'un monde très hiérarchisé, figé et ordonné, prenant modèle sur la physique aristotélicienne. Nulle puissance qui ne vienne du Grand Architecte divin. A chacun sa place et son destin. Mais voilà que le bel édifice vacille sous les coups de la Réforme. L'échelle de Jacob qui structure l'espace entre l'homme et son Dieu s'affaisse. La nouvelle physique galiléenne, ouverte à l'infini, offre à l'individu une dangereuse liberté. La féodalité ne se relèvera pas de ce formidable changement dans la vision du monde. L'Eglise catholique qui lui prêtait ses schémas résistera-t-elle ? Parviendra-t-elle par la toute-puissance de l'art et du discours mystique à redresser les hiérarchies et à combler les espaces béants ? C'est ce que nous avons voulu, à l'aube de la modernité, tenter de découvrir ici.
1990 Paris, L'Harmattan, collection Chemins de la mémoire, 1990. In-8 broché de 218 pp., avec 8 pp. d'illustrations hors textes et quelques illustrations dans le texte. Très bon état.