Précieux et extraordinaire exemplaire de la première édition de la bible de Frizon censurée par la Sorbonne, dédicacée au roi Louis XIII et reliée à l'époque en maroquin rouge doublé de maroquin rouge pour le Grand Dauphin (1661-1711). Paris, Jean Richer et Pierre Chevalier, 1621 [Suivi de :] – Frizon, Pierre. Moyens pour discerner les bibles françoises catholiques d'avec Les Huguenotes. Paris, Jean Richer, 1621. 2 tomes en 3 volumes in-folio à 2 colonnes de : I/ (6) ff. dont 1 frontispice, 583 pp., 28 gravures dans le texte ; II/ (2) ff., 508 pp., 21 gravures dans le texte; III/ pp. 509 à 863, 1 f. numéroté 864, 3 pp. numérotées 510 à 512, 90 pp., (27) ff., 21 gravures dans le texte, 2 gravures au titre, 1 carte. Ainsi complet. Reliure du dix-septième siècle en maroquin rouge ; double encadrement de trois filets dorés sur les plats avec fleurs-de-lys aux angles, dos à nerfs fleurdelisés, doublures de maroquin rouge à dentelle dorée et cadre central de trois filets dorés avec fleurs-de-lys aux angles, gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure. Reliure royale réalisée vers l’année 1678 en maroquin doublé de maroquin.
Première édition de cette célèbre Bible française illustrée, dite Bible de Frizon, censurée par La Sorbonne dès sa parution. En 1689, La Caille en faisait aussi l'éloge et Michel de Marolles en signalait les gravures. Cette édition de la Bible est la première qui ait été faite à Paris ; elle est très rare, & l'on n'en connoit presque point d'exemplaires : il en existe deux à Paris ; l'un dans la bibliothèque du Roi, l'autre dans celle des Célestins. L'impression en est fort belle (G. F. de Bure, Bibliographie instructive, 1763, 1, n°31). - Duportal, Catalogue, 412. Cette première édition de cette version de la Bible de Louvain, jugée encore trop protestante par la Sorbonne, constitue la première bible française illustrée de gravures en taille douce. L'ouvrage tient le premier rang parmi les livres illustrés du temps de Louis XIII, avec 70 eaux-fortes originales comportant plus de 900 sujets, auxquels s'ajoutent un frontispice de Michel Lasne, deux vignettes et une carte. À côté d’artistes restés anonymes, la plupart des grands dessinateurs ou graveurs de l'époque ont contribué à l'illustration de l'ouvrage : notamment Claude Mellan, Michel Lasne, Léonard Gaultier, M. Van Lochom, Melchior Tavernier, Jean Zniarnko, M. Faulte, etc. Œuvre majeure de l'édition biblique, l'ouvrage est aussi un chef-d’œuvre de l'illustration française de son temps. « Cette bible de Frizon de 1621 est ornée de plusieurs figures très belles et fort estimées. On l’appelle vulgairement la Bible de Richer, qui est recherchée des curieux » (Histoire de l’Imprimerie, page 244). La première Bible imprimée en français est celle de Jean de Rely, qui est une révision de celle de Des Moulins, imprimée en 1487 sur l'ordre de Charles V. Naturellement cette Bible n'était pas une version littérale, mais une Bible historiée, comme il est écrit au folio 353. Un exemplaire se trouve à la bibliothèque Nationale et un autre à l'Arsenal à Paris. En 1528, Lefèvre d'Étaples finit la traduction entière de la Bible, qui fut imprimée à Anvers. Le travail de Lefèvre était basé sur la Vulgate (rendue fidèlement pour la première fois dans une traduction française). Il n'était pas destiné en lui-même à devenir la Bible populaire du peuple français, mais il préparait la voie pour un tel bienfait. Ce travail devint le modèle que les protestants et catholiques suivirent. En 1535, Pierre Robert Olivetan produisit une nouvelle traduction qui suppléait aux faiblesses de la version de Lefèvre. Natif de Picardie, il fut un des leaders de la Réforme en France. A cause de l'opposition rencontrée en France la première édition de cette Bible fut imprimée à Neuchâtel (en Suisse), les autres le furent à Genève. Malgré la censure, bien des Bibles de Genève entraient en France. Citons un passage du livre "Histoire des protestants en France", p. 68, qui montre le travail de quelques chrétiens de l'époque "étudiants et ministres, porte-balles, porte-paniers, comme le peuple les appelait, parcouraient le pays, un bâton à la main, le panier sur le dos, par le chaud et le froid, dans les chemins écartés, à travers les ravins et les fondrières de campagne. Ils s'en allaient, continue Mr de Félicé, frapper de portes en portes, mal reçus souvent, toujours menacés de mort, et ne sachant le matin où leur tête reposerait le soir". En 1566, René Benoît publia une traduction de la Bible, qui fut censurée par la Sorbonne en 1567 et finit de paraître en 1568. Benoît dut s'humilier devant la Sorbonne et reconnaître que sa traduction était une copie de celle de Genève, qui devait par conséquent être rejetée. Il en fut de même de la révision que Pierre Besse dédia à Henri IV en 1608, de celle de Claude Deville en 1613, et de celle de Pierre Frizon dédié à Louis XIII en 1621. « Le [Pape] PauI IV ordonne que toutes les Bibles en langue vulgaire ne peuvent ni être imprimées ni être gardées sans une permission du Saint-Office. C'était en pratique la prohibition de la lecture des Bibles en langue vulgaire » (Dictionnaire de Théologie Catholique, 15, col. 2738). La quatrième règle de l’Index (des livres interdits) publié par le pape Pie IV déclare : "L'expérience prouve que si l'on permet indistinctement la lecture de la Bible en langue vulgaire, il en arrivera par la témérité des hommes plus de mal que de bien." Le pape Sixte-Quint fait savoir expressément que personne ne peut lire la Bible en langue vulgaire sans une « permission spéciale du Siège apostolique ». Merveilleux exemplaire relié par Luc-Antoine Boyet dont on reconnait les fers caractéristiques (Esmerian, Deuxième partie). Le contraste entre l'altière élégance de la doublure et des plats et la luxuriante richesse des coupes symbolise la primauté de Boyet dans l'art de la reliure française au XVIIe siècle. « Il fut sans doute le premier relieur qui s'attacha et réussit à si bien soigner cette façon du corps d'ouvrage. Il excelle notamment dans le choix du maroquin, la confection de la couture et de l'endossage, les chasses basses. » Précieux et extraordinaire exemplaire royal offert vers l’année 1678 à Louis de France, Dauphin, appelé Monseigneur et surnommé Le Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, né à Fontainebleau le 1er novembre 1661. Chacun des trois volumes comporte en queue du dos et sur la pièce de tomaison la marque reproduite par Olivier-Hermal (Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises, Paris 1934, pl. 2522, fer n° 17), la référence incontestée en la matière, ainsi analysée : « Nous estimons que ce fer (associant une fleur de lys et un dauphin, tous deux surmontés de la couronne des princes de sang) a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin (à compter de l'année 1678) et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » Cette analyse était confirmée par Jean Toulet, l’ancien conservateur en chef de la réserve de la B.n.F. Quelques clercs contemporains contestent cette attribution et méconnaissent la science héraldique de l'âge classique. Aucun fer héraldique, à notre connaissance, comportant plusieurs emblèmes royaux ne fut créé au XVIIe siècle dans un but simplement ornemental. Ce fer armorié, composé d'une fleur-de-lys couronnée et de l'emblème du dauphin surmonté de la couronne des princes de sang fut « frappé dès 1678 sur des volumes destinés au Grand Dauphin » adolescent et ce n'est qu'ensuite, le dauphin majeur utilisant les armoiries reproduites par Olivier, planche 2522 fers 1 à 9, que ce fer n° 17 « fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau » (Olivier-Hermal). Cette nuance héraldique, certes éloignée de nos préoccupations modernes, a apparemment échappé à la sagacité de certains amateurs contemporains les amenant à rejeter globalement l'appartenance princière de l'ensemble des volumes frappés du fer héraldique n° 17. Imaginer en effet qu'au Siècle de Louis XIV, un tel fer héraldique royal eut pu originellement être poussé sur des livres à titre simplement ornemental est une hérésie héraldique. M. J. - P. - A. Madden fut le premier à consacrer une étude historique à ce fer héraldique. (Voir «Le livre, année 1880 »). Au terme d'une analyse documentée, et qui fait autorité, il concluait que ce fer « se trouvait frappé au dos de nombreux volumes adressés au Dauphin et imprimés de 1678 à 1706, c'est-à-dire de sa dix-septième à sa quarante-cinquième année ». L'on sait qu'un demi siècle plus tard, en 1934, Olivier-Hermal confirmait la destination de ce fer héraldique en la réservant aux premières années de son apparition (à compter de 1678). «Nous avons rencontré ce fer n°17 sur des volumes dont la date de publication est tantôt antérieure, tantôt postérieure à la mort du Grand Dauphin (1711). Nous estimons que ce fer a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin, et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » (Olivier-Hermal). Jean Toulet, ancien Conservateur en Chef de la Réserve des livres rares à la B.n.F. et autorité incontestée pour la période classique, considère que les très rares volumes de la fin du XVIIe siècle reliés en maroquin d'époque doublé de maroquin ornés d'une simple fleur-de-lys étaient bien évidemment destinés aux princes de sang royal. Les somptueuses reliures recouvrant cette bible censurée par la Sorbonne, décorées avec une extrême élégance, sont l'œuvre de l'atelier de Luc-Antoine Boyet. Boyet travaillait alors pour le Grand Dauphin et « la pratique du bon goût aristocratique, à la fin du XVIIe siècle, voulait que l'on minimise le plus possible la marque d'appartenance et la dimension des armoiries ornant les reliures. » Louis de France appelé Monseigneur, dit le Grand Dauphin, reçut en naissant la croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit ; il eut pour gouverneur le duc de Montausier et pour précepteur Bossuet. Il épousa le 7 mars 1680, à Châlons-sur-Marne, Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière, décédée en 1690, qui lui donna trois fils. Reçu chevalier du Saint-Esprit le 1er janvier 1682, il fit quelque temps campagne en Allemagne et en Flandre (1688-1694), mais fut constamment tenu à l'écart des affaires par Louis XIV. Le Grand Dauphin épousa secrètement vers 1695 Marie-Émilie Joly de Choin. Il mourut le 14 avril 1711, de la petite vérole, au château de Meudon. Cet exemplaire prestigieux fut catalogué et reproduit en couleur il y a 20 ans par Pierre Bérès au prix de 450 000 FF (70 000 €) « Livres et Manuscrits significatifs et choisis, N°25 ». Pierre Berès cataloguait alors 275 000 FF l’édition originale de 1544 de « Délie » de Maurice Scève, 300 000 FF les Œuvres de Rabelais de 1556 et 675 000 FF (≈ 100 000 €) le fameux exemplaire en vélin de l’époque de l’édition originale de 1555 des Œuvres de Louise Labé Lionnaize. Ce volume cote aujourd’hui plus de 650 000 €, un exemplaire passé à New York en reliure moderne venant d’être vendu 450 000 € à un bibliophile européen.
D’après Jean-Paul Barbier, Ma bibliothèque poétique, cet exemplaire réunissant cinq œuvres rarissimes de Pierre de Ronsard en reliure du XVIIIe siècle serait le seul connu. A Paris, chez Gabriel Buon, au clos Bruneau, à l’enseigne S. Claude, 1563. In-4 de 10 ff., signés A à B par 4 et C par 2. Soit: «A ma connaissance, cet exemplaire est le seul connu (voir Barbier, 4, n°45) d’un premier état de la seconde famille des éditions de 1563, qui se caractérise par: Le privilège au verso du feuillet 10 (et non au verso du titre). Un plus grand nombre de vers par page, de telle sorte que le texte se termine au recto du feuillet 10 et non au verso. Le décalage du début des strophes à droite» (Jean-Paul Barbier). Plein veau marbré, dos lisse richement orné, tranches rouges, coiffe supérieure restaurée. Reliure vers 1740. 214 x 133 mm.
Selon Jean-Paul Barbier, un seul exemplaire connu: le sien, «lavé, en reliure moderne, 205 mm de hauteur». Le présent exemplaire, le second connu «non lavé, en reliure ancienne, hauteur 214 mm». Premier état rarissime – de la secondefamille des éditions de 1563 de la «Continuation du Discours des Miseres de ce temps». «Cette édition de 1563 ne diffère de la première de 1562 que par la date» mentionne Tchemerzine. «Ces éditions originales renferment un certain nombre de vers que ne donne pas la collection des œuvres, imprimées en 1584 et depuis. Dans ces discours en vers, l’auteur retrace avec une énergique éloquence les maux que les calvinistes occasionnèrent à la France, sous la minorité de Charles IX; ce qui lui attira de la part des partisans de la réforme de violentes réponses» (Brunet). Dans la Continuation du Discours des Miseres de ce temps Ronsard monte au créneau pour défendre le parti catholique mais surtout l’unité de la France alors emportée dans la tourmente depuis le massacre de Vassy (1562). Adversaire de Théodore de Bèze, mais aussi critique des défaillances internes de l’église, Ronsard s’engage dans la lutte polémique, où il souffrit maints pamphlets. Mal à l’aise peut-être dans ces rivalités sans fin, mais forcé malgré lui de prêter sa plume au parti du roi, le poète produit conjointement ces épîtres politiques en vers et des poèmes à la nouvelle Genèvre. Le «poète royal» entre en action et procure ici 14 discours très variés, tous marqués d’une forte rhétorique délibérative, et d’un mélange de tons, noble et familier. Ronsard tour à tour morigène, exhorte, déplore, conseille et flatte ses lecteurs multiples en s’adressant à leur conscience pour les inviter à agir, c’est-à-dire, pour le poète, à respecter l’ordre ancien. - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Institution pour l’Adolescence du Roy tres chrestien Charles Neuvième de ce nom. A Paris, chez Gabriel Buon, 1564. Seuls 4 exemplaires recensés par J.P. Barbier. 6 feuillets signés A par 4 et B par 2. Il y a 26 vers à la page courante, 16 vers à la première page de texte et 14 vers à la dernière page (dans les trois éditions de 1563, on avait 18 vers à la première page, ce qui retranchait deux vers à la dernière page, les pages courantes restant les mêmes. Il y a une réclame au verso du feuillet 4. «A ma connaissance, c’est la seule édition datée de 1564. J’en ai recensé quatre exemplaires: à Harvard, à la Bibliothèque nationale, à la Bibliothèque de l'Institut, et celui-ci (Barbier 4, n°19)». (Jean-Paul Barbier). L’exemplaire Barbier, l’un des quatre connus, est lavé, en reliure moderne, hauteur 205 mm; le présent exemplaire non lavé, en reliure ancienne, mesure 214 mm. Les conseils prodigués par le poète au roi de onze ans qu'il aima tant et dont la mort prématurée le laissa plus tard inconsolable s'inspirent largement d'une épître latine que le futur chancelier Michel de l'Hospital avait adressée au frère de Charles IX, François II, en 1559 («De sacra Francisci II. Galliarum regis initiatione... »), et de la traduction de cette épître par Joachim du Bellay («Discours sur le sacre du treschrestien Roy Françoys II... »). Bien que cette pièce soit rangée parmi les discours politiques du Vendômois (et bien qu'on y trouve le conseil de punir les séditieux), les querelles suscitées par la religion n'y sont guère évoquées. L'Institution fut composée à l'époque du Colloque raté de Poissy, en automne 1561. S'inscrivant dans la tradition des conseils prodigués par Erasme au jeune Charles-Quint et par Budé à François Ier, démarquant parfois mot pour mot les déclarations et mises en garde proférées par le bon L'Hospital, l'Institution, composée «en moraliste, non pas en pamphlétaire » (R. Aulotte, in Renaissance Studies in Honor of I. Silver : 37), ne contient pas d'idées puissamment originales. Mais le ton vigoureux qui caractérisera les Discours de 1562-1563, le sens de l'harmonie, la vivacité et l'élévation d'esprit du poète éclatent déjà dans le premier vers, où sont résumés tous conseils donnés plus loin : « Sire, ce n'est pas tout que d'estre Roy de France,... ». - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Elegie de P. de Ronsard Vandomois, sur les troubles d’Amboise, 1560. A. G. des Autels Gentilhomme Charrolois. A Paris, chez Gabriel Buon, au clos Bruneau à l’enseigne S. Claude, 1563. Unique exemplaire répertorié. 6 feuillets, signés A par 4.et B par 2. Unique édition et seul exemplaire répertorié contenant 28 vers à la page pleine. L’édition originale rarissime de 1562 contient 27 vers à la page pleine. «L’élégie sur les troubles d’Amboise a paru pour la première fois dans l’édition collective de 1560 (tome III, Cinquième Livre des Poèmes, du f. 215 verso au feuillet 219 verso). C’est le premier des discours politiques de Ronsard, dont on constate la modération extrême. On sait qu’en 1560 le poète avait recommandé de s’opposer au péril que représentait la Réforme. Cet ennemi qui se trouvait alors partout dans la population, ce séditieux qui avait tenté un coup de main contre le château d’Amboise où résidait la famille royale, il fallait «par livres l’assaillir, par livres luy respondre». En 1562, alors que la guerre civile menace, le Vendômois fait réimprimer son poème en plaquette. Et il persiste à recommander l'usage des livres pour seuls moyens de répression. J’ai découvert l'exemplaire apparemment unique de cette version à la Bibliothèque Publique et Universitaire de Genève (Barbier 4, n°1). Mais le 1er mars 1562, l’échauffourée de Vassy met le feu aux poudres. Saisissant ce prétexte, les chefs protestants, bouclent leur cuirasse et le poète modifie son conseil. Le rebelle mérite un autre traitement; il faut «par armes l’assaillir, par armes lui respondre». C'est le texte que l'on trouve ici. C'est celui que le seul Buon réimprimera durant la première guerre de religion. L’exemplaire Jean-Paul Barbier mesure 206 mm, celui-ci 214 mm. - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Remonstrance au peuple de France. A Paris, chez Gabriel Buon, au clos Bruneau à l’enseigne S. Claude, 1564. 16 feuillets signés A à D par 4. Il y a 28 vers à la page courante, 24 vers au f (I) v°, et 8 vers au f. 16 v°. Il y a des réclames au dernier feuillet des cahiers A, B et C. Le début des strophes est décalé à droite. Seule édition recensée à la date de 1564 (voir Barbier 4, n° 57). Elle est semblable à l’édition dont j’ai fait la « quatrième famille » des éditions de 1563, à cette différence que le début des strophes est décalé à droite, et non à gauche. La « quatrième famille » de 1563 se caractérise par la suppression du cahier E, composé de deux feuillets, le texte commençant désormais au verso du titre, et le privilège étant repoussé au verso du feuillet 16, où il est casé après la fin du poème. Par ailleurs, on y observe la correction du vers où Ronsard reproche à Condé d'avoir envoyé son frère Antoine de Navarre à la mort (voir Notice N°37, deuxième vers du f. 15 v°, reproduit). Ici, on lit cette version banalisée (f. 14 v°, vers 22, reproduit ci-dessus à droite) : « Vostre frere avant l'age au sepuichre envoyé... ». L’exemplaire Jean-Paul Barbier, lavé, en reliure moderne, mesure 205 mm; celui-ci, non lavé en reliure ancienne, mesure 214 mm. - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Responce de P. de Ronsard Gentilhomme Vandomois, aux injures et calomnies, de ie ne sçay quels Predicans, & Ministres de Geneve. A Paris, Chez Gabriel Buon, au clos Bruneau, à l’enseigne S. Claude. 1563. 26 feuillets signés a à f par 4 et g par 2. Il y a 28 vers à la page courante, 16 au feuillet 3 v°. Il n'y a pas de réclame à la fin des cahiers. « D'après mes recherches (Barbier : 145SS.), il existe trois familles (chacune comportant des états différents) d'éditions de cet ouvrage données en 1563 par Buon, éditeur officiel choisi par Ronsard. Cet exemplaire appartient à la troisième famille. Brièvement on peut résumer la situation ainsi : a) première famille Il n'y a pas de manchette en marge du feuillet 12 r°, et on trouve au vers 16 du feuillet 22 r° : « Et plus vous mesprisés... » (pour : « m'espuisés »). Le deuxième état a pour titre de départ au feuillet 2 r° «Epistre », au lieu de « Epistre au lecteur ». Enfin, le poème « In laudem Ronsardi » ne se trouve pas au verso du feuillet 26 dans le premier état. b) deuxième famille Le dernier mot de la deuxième ligne du transport du privilège, au verso du feuillet I, est coupé ainsi : « calom- », alors que l'on trouvera « calomnies » dans la troisième famille. De même au feuillet 2 r° le dernier mot est « t'imprimer » («une marque» dans la troisième famille). Enfin, au feuillet 25 r° la dixième ligne se termine par « seul-» (« seule -» dans la troisième famille). c) troisième famille (J'y ai englobé l'édition de 1564, malgré quelques minuscules différences avec la dernière édition de 1563). On y trouve les différences signalées ci-dessus (description de la deuxième famille) et d'autres variantes orthographiques ou textuelles comme : « Or ce Dieu tout puissant... » au lieu de « Or ce Dieu tout parfait... » au vers 7 du feuillet 10 r° dans les éditions des première et deuxième familles. On doit aussi signaler la présence dans le Bulletin de la Librairie Morgand (VIII, 1898-1899, n° 33269) d'un exemplaire portant la date de 1562. Comme la mort du duc de Guise, à laquelle Ronsard se réfère, survint en 1563, on peut douter de l'exactitude d'une telle indication. Ce poème est l'avant-dernière apostrophe de Ronsard aux protestants, la dernière étant 1'Epître qui ouvre le Recueil des Nouvelles Poésies. Il répond ici à trois «petits livres » qui ont été « segrettement composez deux moys au paravant par quelques ministreaux... et depuis... imprimez à Orleans contre moy ». Je décris plus loin mon exemplaire du pamphlet protestant, effectivement divisé en trois parties, dont la première était signée A. Zamariel (pseudonyme d'Antoine de la Roche-Chandieu, Zamariel signifiant « chant de Dieu » en hébreu), tandis que les deuxième et troisième étaient l'œuvre d'un certain B. de Mont-Dieu, dans lequel il faut certainement voir Bernard de Montméja « ia » signifiant également « Dieu » dans la langue hébraïque. Ajoutons que Chandieu et Montmejà, dont l'opuscule s'intitulait : Response aux calomnies contenues au Discours et Suyte du Discours sur les Miseres de ce temps… entendaient se venger des attaques lancées par Ronsard contre leurs coreligionnaires dans les Discours des Misères de ce temps. Ce qui est remarquable dans la Réponse décrite ici, c'est le ton de dignité adopté par le poète. Après un début sarcastique après avoir réfuté les accusations portées contre sa personne, il transporte le débat sur le plan de l'histoire de la littérature avec une hauteur extraordinaire mais sans aucune morgue […]. Voilà qui témoigne déjà d'une personnalité exceptionnelle. Mais que dire de la manière dont le maître se défend de l'accusation de lasciveté portée, non sans quelques motifs, contre lui ? Un autre se serait embrouillé dans de fumeuses dénégations, tentant d'expliquer que sa tonsure ne lui interdisait pas d'écrire des vers amoureux, qu'il n'avait pas été ordonné prêtre malgré ses cures et ses abbayes, etc. Au contraire, avec la plus parfaite aisance et cette fraîcheur de ton qui marque tant de sonnets dédiés à Marie, notre poète explique simplement comment se passe une de ses journées... C'est un récit exquis, trop long à reproduire ici, malheureusement, mais que je compte au nombre de mes vers préférés. Je n'en donne qu'un échantillon : « Jayme à faire l'amour, j'ayme à parler aux femmes, A mettre par escrit mes amoureuses flammes, J'ayme le bal, la dance, et les masques aussi, La musicque et le luth, ennemis du souci. Puis quand la nuit brunette a rangé les estoilles Encourtinant le ciel et la terre de voilles, Sans soucy je me couche, et là levant les yeux, Et la bouche et le cueur vers la voute des cieux, Je fais mon oraison, priant la bonté haute De vouloir pardonner doucement à ma faute ». (f. 13 v°). L’exemplaire J.P. Barbier mesure 189 mm de hauteur, le présent exemplaire, 214 mm. Précieux et remarquable volume dans lequel un amateur de littérature précieuse réunit vers 1740 cinq œuvres de Pierre de Ronsard imprimées en 1563 et 1564 qui étaient déjà à l’époque d’une insigne rareté et dont Jean-Paul Barbier qualifie certaines «d’unique exemplaire connu». L’exemplaire relié vers 1740 est à grandes marges – une œuvre dépasse de 25 mm celle de J.P. Barbier - et non lavé – (rares taches et traces d’anciennes mouillures; déchirure marginale sans manque de texte aux deux derniers feuillets de la cinquième œuvre.)
Michel Deguy, François Dufrène, Jean Pierre Faye, Jean Pierre Duprey, Robert Marteau, Denis Roche, Stanislas Rodanski, Serge Sautereau et André Velte
Reference : 100610
(1965)
Paris Le Soleil Noir 1965 Affiche d'intérieur n°1, 600x388mm, imprimée en noir sur papier rouge. « D'importants fragments de "Lettres Rouges" d'Alain Jouffroy, écrite en préface à "La fin et la manière", recueil posthume des poèmes de Jean Pierre Duprey, ont paru en prépublication dans "Les Temps Modernes" (mars 1965), suscitant des réactions diverses de la part des poètes de la génération nouvelle. Nous publions ici les premiers témoignages recueillis. » Textes de Michel Deguy, François Dufrène, Jean Pierre Faye, Jean Pierre Duprey, Robert Marteau, Denis Roche, Stanislas Rodanski, Serge Sautereau et André Velter. La totalité des textes d'Alain Jouffroy et Jean Pierre Duprey seront publiés la même année aux éditions Le Soleil Noir par François di Dio. Tirage annoncé de 333 exemplaires sur papier fluorescent. Traces de plis.
Pas de jaquette Couverture souple
Phone number : +33 1 48 01 02 37
Œuvre de Pierre Matthieu, historiographe du «bon roi Henri». A Lyon, De l’Imprimerie de Pierre Michel. Avec privilège. 4 septembre 1595. In-4 de (4) ff. titre compris, 104 pages, 1 portrait à pleine page et 1 grande planche double. Maroquin caramel, triple filet doré, chiffre répété en semé sur les pats, dos orné du chiffre répété, doublure et gardes de moire chocolat (Honegger). 258 x 187 mm.
Edition originale rarissime de l’un des plus beaux et intéressants livres consacrés au roi henry IV dont un seul autre exemplaire est apparu sur le marché public national et international depuis cinquante ans. Pierre Berès cataloguait 10000 € en 1995, il y a 29 ans, un exemplaire lavé, médiocre, relié en demi-velin à coins moderne. Brun, p. 181; Vinet, n°479; Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°512. «Livre très rare» mentionne Ruggieri, n°327. Un seul exemplaire serait répertorié en Grande Bretagne: British Library et trois aux U.S.A: New York Public Library, Michigan State Univ. et Walters Art Museum. Parmi ces quatre exemplaires plusieurs sont incomplets de la superbe grande planche dépliante imprimée en 1595 présente à l’état neuf dans notre exemplaire. Le 27 février 1594 l’onction sacrée et le couronnement à Chartres faisaient vraiment d’Henri IV le roi de France et le «Très chrestien». Le 22 mars le gouverneur Brissac et le prévôt des marchands ouvraient les portes de Paris aux troupes royales. La ville était ainsi prise sans coup férir et presque sans combat. En quelques mois toutes les villes du royaume allaient suivre l’exemple de la capitale. La paix définitive serait signée à Vervins le 2 mai 1598. Dans ce contexte encore troublé les entrées triomphantes de Henri IV dans les grandes villes de son royaume revêtaient un éclat tout particulier et notamment l’entrée du Monarque dans la ville de Lyon, le 4 septembre 1595. Célébrée au lendemain de la signature de l’«Edit deNantes» et de la paix de Vervins, l’Entrée de Henry IV dans la ville de Lyon fut l’objet de fastes inusités. Le roi arrive en bateau à Veise où se forma le somptueux cortège qui s’élança vers Lyon en traversant de multiples arches décorées de statues, colonnes et pyramides. La plupart sont représentées sur la grande planche dépliante non signée mais vraisemblablement dessinée par un artiste italien. L’auteur, Pierre Matthieu, embrassa avec ardeur le parti de la ligue, et se signala par son attaque pour les Guises. Cependant la ville de Lyon s’étant soumise en 1593 à l’autorité royale, il fut l’un des députés envoyés à paris pour présenter au roi l’hommage de la fidélité des habitants. Dès ce moment, Matthieu devint l’un des partisans les plus zélés d’ Henri IV; et il se chargea de diriger toutes les fêtes qui eurent lieu à Lyon, lorsque ce prince visita cette ville en 1595. Le roi lui témoigna particulièrement sa satisfaction des soins qu’il avait pris, et lui accorda un privilège pour l’impression de ses ouvrages. Matthieu ne tarda pas à se rendre à Paris, où, sur la recommandation du président Jeannin, Henri IV l’appela pour le charger d’écrire son histoire. Le roi, dans ses loisirs, entretenait lui-même Matthieu des particularités de son règne: assuré de l’amour et du respect de la postérité, il invitait surtout son historien à s’exprimer avec une entière franchise, à ne se permettre aucune réticence. «Il faut, disait-il, des ombres dans un tableau pour en rehausser les vives couleurs. Si l’on ne parlait de l’un, on ferait doute de l’autre: la flatterie rendrait la vérité suspecte.» Matthieu remplaça Duhaillan dans les fonctions d’historiographe, dont il avait déjà le titre. Après la mort de Henri, il fut également attaché à Louis XIII, qui lui témoigna les mêmes bontés que son père. Le volume est orné d’un beau portrait du roi Henri IV dessiné le 13 décembre 1593 et gravé au burin pour cette édition en 1595. Le texte, fort intéressant, révèle le faste de la cérémonie. «Dès la pointe de ce jour, l’un des plus doux & plus beaux de l’année, les rues furent tapissées, le pavé couvert de sable. Monsieur Laurans Conservateur des Privilèges des foires de Lyon, qui à son tour était entré pour ce mois en la charge de sergent Major, fit armer & conduire les compagnies des trente & six quartiers de la ville aux faubourgs de Veise au lieu où il les devait mettre en ordre, pour marcher devant le Roy. Monsieur Sève Capitaine de la jeunesse de Lyon fit sonner ses trompettes pour monter à cheval. Tous les corps de tous les ordres de la ville se preparerent pour marcher en leur rang. Sur les huit heures du matin après la Messe, le Roy entra au bateau pour monter sur la rivière jusques à la Clare où était le Theatre des premieres cérémonies. Ce bateau était d’une belle & riche structure, à douze rames, le couvert au dehors peinturé en écailles d’argent, le dedans de damas incarnat & blanc, avec les rideaux de même étoffe: à la poupe sur le gouvernail était un Lyon de bronze doré. Le Roy apres son diner se fit voir en son trône royal eslevé sur un échafaud de septante pied de longeur & trente de largeur, dont le dessus était couvert de taffetas vert, le parterre de tapisserie, les barrières d’autour de tapis, avec deux escaliers afin que ceux qui se presenteraient à sa Majesté puissent monter & descendre sans désordre. A la droite du dais & siège du Roy y avait une grande table d’attente en ovale, environnée de festons de lierre & or clinquant. Le Roy était vêtu de toile d’argent enrichie de perles & broderies monté sur un cheval blanc & harnaché de blanc, environné des Gentils-Hommes de la garde de son corps, avec les hallebardes & hocquetons blancs, faicts d’orfèvrerie. Sa Majesté était suivie par monseigneur le Duc de Guise, monsieur le Maréchal de Brissac, & plusieurs autres grands seigneurs. Comme on marchait en cet ordre, S.M. arriva à la porte du faubourg de Veyse, laquelle était revêtue d’un avant-portail à la rustique, qui soutenait une longue voute de verdure, au fond de laquelle paraissait un Saturne couché sur une gerbe d’or, ombragé d’un Chêne, dont la chevelure était frisée de toutes sortes de fruits, tenant en main une corne d’Amalthee qu’il presentait à un Lyon, au milieu d’un beau & riant paysage. Le Roy passant outre arriva à la porte neuve du Pont-levis où Messieurs les Echevins l’attendaient pour lui présenter les clefs de la ville. On lui présenta aussi le Poile de drap d’or, enrichi de fleurs de Lys, armes, chiffres & devises de sa Majesté, faites en broderie. Comme le Roy approcha de la principale porte de la ville qui est à pierre fize toutes les cloches commencèrent à sonner, & l’artillerie à canonner, avec un tel bruit que quand l’air eut été en tonnerres & éclairs il se fut rasséréné, & Jupiter n’eut sceu faire ouyr son foudre. Devant cette porte fut élevé un grand arc, d’une belle & ingénieuse architecture, haut de cinquante pieds, large de vingt & deux, ses statues & figures de bronze, ses colonnes & pilastres ceints de marbre blanc, revêtu des admirables effets de la gloire & vaillance du Roy. Le premier ordre était Dorique ayant à chaque côté de l’Arcade deux colonnes cannelées, liées d’un laurier de bronze, sur un piédestal, …» Belle illustration comprenant une planche double à l’eau forte, non signée, qui rappelle un peu le style de celles du recueil de Tortorel et Périssin; elle représente les méandres du cortège passant sous les cinq grands arcs de triomphe érigés dans la ville, au bord de la Saône, au milieu d’obélisques, de colonnes et de statues allégoriques; les personnages, à pied ou à cheval, portant armes, drapeaux et emblèmes, suivent le roi, à cheval, sous un dais. Précieux volume, lavé comme les exemplaires Berès et Sourget avec un ex-libris gravé portant les initiales PR et la devise Notre-Dame protège la France et la lignée de nos rois, indéterminé et l’ex-libris Jean-Paul Barbier-Mueller. Deux feuillets liminaires intervertis et marge blanche du dernier cahier N légèrement plus courte.
Edition originale et unique, parfaitement conservée, de ce recueil romanesque et poétique d’une rareté insigne. A Paris, par Jean Ruelle,1573. In-8 de (8) ff., 63, (1) f., titre dans un encadrement gravé sur bois. Tache claire p. 37, f. 53 rogné court avec atteinte a la manchette. Veau blond glacé, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné de filets dorés, pièce de titre de maroquin noir, filet or sur les coupes, tranches dorées. Reliure du début du XIXe siècle. 153 x 96 mm.
Édition originale et unique, parfaitement conservée, de ce recueil romanesque et poétique d’une rareté insigne. Le jugement le plus récent et l'un des plus autorisé, celui de Marcel Raymond, place Pierre BOTON (1555-1618) parmi les meilleurs poètes de la province française de son époque. Cet ouvrage témoigne de la grande vivacité de poètes de province, à la fin du règne de Charles IX. "Né à Mâcon vers 1555, avocat dans cette ville et ligueur à la fin des guerres de religion, il fut député auprès du duc de Mayenne, alors à Dijon, en juillet 1587. Après l'abjuration d'Henri IV il passa au parti royal et fut nommé président en l'élection de Mâcon. Il siégea, à ce titre, aux Etats du Mâconnais et et fut délégué par eux aux Etats de Bourgogne de 1599 et de 1622. Il mourut à 63 ans." (P. Vauxelles, Dictionnaire de biographie française. Les biographies antérieures le donnent mort en 1598, qui est la date de sa dernière oeuvre connue). Viollet-le-Duc, le premier, entreprit timidement de faire valoir La Camille de Pierre Boton (dans sa "Bibliothèque poétique", 1843), en dépit de l'opinion de ses prédécesseurs. "On n'a de renseignements sur Pierre Boton que ceux qu'il donne de lui-même dans ses poésies ; c'est-à-dire qu'il était fort jeune quand il les composa, nonobstant les avis qu'il recevait de toutes parts de se livrer à un travail plus fructueux. Ces conseils, impuissants comme toujours, excitaient sa colère, qu'il exhale avec amertume dans une épître en prose qu'il adresse au lecteur, comme il paraît, à l'exemple d'Etienne Forcadel, que c'est l'usage alors ; mais Boton est plus violent [...] Nous n'avons malheureusement pas de journaux de ce temps, et je ne puis connaître l'effet que cette épître fit sur l'esprit des critiques d'alors ; mais les biographes, et en particulier l'abbé Goujet, font un sévère reproche à Boton de sa hauteur et de ses airs de mépris, qui, ajoute-t-on, lui conviennent moins qu'à tout autre ; ce que je nie, sans approuver les injures de Boton ; mais certes son talent, et il en a, n'est pas inférieur à celui de la plupart de ses contemporains". Le jugement porté par l'abbé Goujet ("Bibliothèque françoise...", 1740-1756) sur La Camille, et sur Pierre Boton, fut conditionné par des considérations morales, et l'agacement qu'a pu produire sur cet austère prêtre janséniste du 18e siècle, la violente Epitre au lecteur d'un jeune et fougueux poète décidé à se faire connaître, en dépit des conseils de prudence que formulait son entourage. De l'aveu des spécialistes, l'oeuvre est empreinte d'une ferveur, d'une conviction et d'une authenticité remarquables qui en font tout le charme. Exemplaire en parfaite condition, conservé dans son élégante reliure en veau blond glacé. Bibliographie : Barbier, Ma bibliothèque poétique, IVè partie, tome I, Genève, 1998; Brunet, I, 1143 ; Suppl., I, 157; Raymond, L'Influence de Ronsard sur la poésie française, P., 1927, Genève, 1993; Viollet-le-Duc, Catalogue des livres composant la bibliothèque poétique de M. Viollet Le Duc... Paris, 1843; cat. Herpin, n°168, «recueil très rare»; cat. Techener, 1859 n° 27, «rare».
Rare édition originale de ce roman imprimé à Paris en 1626. Séduisant exemplaire conservé dans son vélin muet de l’époque. Paris, Jacques Quesnel, 1626. Avec Privilège du Roy. Fort in-8 de (14) ff., 909 pp. Papier légèrement bruni. Vélin souple, muet, dos lisse. Reliure de l’époque. 179 x 115 mm.
Edition originale de la plus grande rareté de ce roman de Pierre de Marcassus. Catalogue des livres de M. le Duc de La Vallière, n°8929. L’ouvrage est dédié au cardinal de Richelieu. «Pierre de Marcassus (Gimont 1584-Paris 1664), professeur à Paris, auteur de traductions, de pastorales dramatiques et de romans, a fait un poème sur les amours de Des Barreaux et de Marion de Lorme (‘Muses illustres’, 1658). Il allia dans sa vie comme dans son œuvre le souci de la mode littéraire la plus actuelle avec le respect d’un néoplatonisme, d’un idéalisme esthétique et d’une conception du poète inspiré proches des idéaux du XVIe siècle. Il fut en somme le contemporain inactuel des salons et des milieux parisiens en vue dans la première moitié du XVIIe siècle.» (Dictionnaire des Lettres françaises, p. 810). «Pierre de Marcassus, auteur du XVIIe siècle, né en Gascogne en 1584, vint jeune à Paris où il régentait déjà la troisième au collège de Boncourt en 1617. Il fut ensuite précepteur de François de Vignerot, marquis de Pont-de-Courlay en Poitou, neveu du cardinal de Richelieu, & frère de madame la duchesse d’Aiguillon. Il fut pourvu après d’une chaire d’éloquence au collège de la Marche, qu’il a occupée longtemps. Il mourut dans cet emploi à Paris au mois de décembre 1664. Il avait au moins 84 ans. Cet auteur a été historien, poète & traducteur... Marcassus est un des commentateurs de Ronsard, & il choisit pour sa tâche la ‘Franciade’ de ce poète. On a de lui trois romans: ‘la Clorimène’, 1626, ‘le Timandre’ et ‘l’Amadis de Gaule’ en 1629. Il était ami de l’abbé de Marolles. Il avait connu particulièrement Molière, alors fort jeune; & son fils nommé aussi Pierre de Marcassus avait été lié particulièrement avec ce fameux comique». Séduisant exemplaire, grand de marges car conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque.
Les Chefs-d’œuvre de Pierre et Thomas Corneille reliés en maroquin olive de l’époque aux armes de Béatrix de Choiseul-Stainville, duchesse de Gramont, sœur du duc de Choiseul, ministre des affaires étrangères de Louis XV. Oxford, s.n., 1760.3 volumes in-12 de: I/ (4) ff. et 384 pp.; II/ (2) ff. et 382 pp., (1) f.; III/ (2) ff. et 557 pp. Pte. restauration et pte. mouillure dans l’angle inférieur du faux-titre du tome 1 sans atteinte au texte. Reliés en maroquin olive, triple filet doré encadrant les plats, armes frappées or au centre, dos lisses richement ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque. 160 x 96 mm.
Jolie édition des «chefs-d’œuvre» de Pierre et Thomas Corneille. Elle contient Le Cid, Horace, Cinna, Polyeucte, La Mort de Pompée, Rodogune, Heraclius et Othon de Pierre Corneille et Ariane, Le Comte d’Essex, Le Menteur, Le Baron d’Albikrac, Le Festin de Pierre, La Comtesse d’orgueil et L’Inconnu de Thomas Corneille. Précieux exemplaire spécialement relié en maroquin olive de l’époque aux armes de Béatrix de Choiseul-Stainville (1730-1794), duchesse de Gramont, sœur du duc de Choiseul, ministre des affaires étrangères de Louis XV. «Elle exerça par son courage et son énergie viriles une très grande influence sur son frère le ministre duc de Choiseul. Elle épousa le 16 août 1759 Antoine-Antonin, duc de Gramont, pair de France, gouverneur de la Navarre et du Béarn, dont elle fut la seconde femme. Elle mourut sur l’échafaud le 17 avril 1794. La duchesse de Gramont avait rassemblé une bibliothèque considérable reliée en maroquin rouge ou vert.» (Olivier, pl. 2160). «Les livres de la duchesse de Gramont se recommandent surtout par la qualité exceptionnelle du maroquin dont la couleur a résisté à l’action incisive du temps. Le soin avec lequel a été exécuté le ‘corps de l’ouvrage’ justifie l’empressement dont ils sont l’objet de la part des bibliophiles et les prix quelquefois élevés qu’ils obtiennent dans les ventes publiques». (E. Quentin-Bauchart, Les Femmes Bibliophiles de France, II, pp. 108-110). Les éditions de nos grands classiques conservées dans des reliures armoriées d’une provenance si prestigieuse sont fort rares.
[Pierre Lhuillier] - IRIGOIN Pierre, LHUILLIER Pierre (Illustrateur)
Reference : 21054
(1977)
1977, éditions des Amis des Oratoires. in-4 broché sépia de 325 pages, couverture illustrée, 51 dessins noir et blanc hors texte de Pierre Lhuillier, préface de Jean Gavot. Carte. Au sommaire : le culte de la pierre, le culte des eaux, le culte des arbres. | Etat : Bon état général. Occasion. (Ref.: G1327)
éditions des Amis des Oratoires
Seichi Niikuni, Pierre Garnier, Yasuo Fujitomi, Toshihiko Shimizu, Ilse et Pierre Garnier, L.C. Vinholes, Reginald C. Butler, Seiko Kanno, Syoji Yoshizawa, Max Bense.
Reference : 104647
(1966)
1966 Tokyo, the Association for Study of Arts, juillet 1966, 213x153mm, 44p., agrafé sous couverture imprimée.Participations de Seichi Niikuni, Pierre Garnier, Yasuo Fujitomi, Toshihiko Shimizu, Ilse et Pierre Garnier, L.C. Vinholes, Reginald C. Butler, Seiko Kanno, Syoji Yoshizawa, Max Bense.Destribats 872. Jacques Donguy, Poésies Expérimentales, p.45-47. (104647)
Très bon
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Albin Guillot Laure , Amson, Jean-Marie Auradon, Pierre Auradon, Pierre Boucher, Andre De Dienes, Dorvyne, Argy-Landau, L.Faghetti, Andre Garban, Jahan, Lucien Lorelle, Machatchek, Pierre Verger, Rene Zuber)
Reference : 104068
Paris, Société Parisienne d’Éditions, sans date, 308x244mm, 4p. de texte et 44 planches photographiques en héliogravure. Broché sous couverture photographique de Lucien Lorelle.(104068)
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Exemplaire personnel de Florimond de Raymond (1540-1601), écrivain catholique, ami personnel de Montaigne et Charron, successeur de l’auteur des Essais au Parlement de Bordeaux, conservé dans sa toute première reliure en vélin à recouvrement de l’époque. A Bourdeaus, par S. Millanges, 1595.In-8 de (12) ff., 176 pp., (4) ff., 775 pp., (1) p. Vélin ivoire, cadre de filets dorés sur les plats, ovale feuillagé doré au centre, dos lisse orné. Reliure de l’époque.156 x 100 mm.
Édition originale définitive, la première citée par Brunet (I, 1809) et la première reconnue par l’auteur et portant son nom, revue et augmentée par Pierre Charron par rapport aux deux précédentes parues, l’une à Bordeaux en 1593 qui compte 450 pages de moins, l’autre à Paris en 1594 avec 457 pages de moins.Tchemerzine, II, 244 ; Index Aureliensis, 135, 769 : A. Cioranesco, Bibliographie de la littérature française du XVIe siècle (Paris, 1959), n° 6446 ; L. Desgraves, Bibliographie Bordelaise : Bibliographie des ouvrages imprimés à Bordeaux au XVIe siècle et par Simon Millanges (Baden-Baden, 1971), n° 162.Cette édition, la première citée par Brunet et Graesse (II, 123) est aux yeux des bibliographes la plus importante.Elle est dédicacée au Roi Henri IV (feuillet m2).Sa valeur, d’après Morgand, est identique voire supérieure à l’originale de 1593 (Tchemerzine, II, 244).Pierre Charron (1541-1603), fils d’un libraire parisien, fit la connaissance de Montaigne ; il « vescut fort familierement avec Messire Michel de Montaigne, chevalier de l’ordre du Roy. Le sieur de Montaigne l’aimoit d’une affection réciproque, et avant que mourir, par son testament, il luy permit de porter après son decez les pleines armes de sa noble famille, parce qu’il ne laissoit aucuns enfans masles ».Mais ce n’est pas encore l’influence de Montaigne qui apparait dans le premier traité de Charron, Les Trois Vérités, qui fut publié à Bordeaux en 1593 sous le pseudonyme de « Benoist Vaillant, Advocat de la Sainte Foi ».C’est un livre dogmatique qui réfute le Traité de l’Eglise ou Traité de la véritable religion chrétienne du chef huguenot Duplessis-Mornay : ces trois vérités sont un seul Dieu, une seule religion (la chrétienne), une seule Église (la catholique).Cette œuvre théologique rigoureuse, rationnelle, attira l’attention sur lui. L’évêque de Cahors, sans le connaître, autrement que par son livre, nomma Charron son vicaire général et chanoine théologal de son église.« On ne lit plus guère les œuvres proprement théologiques de Pierre Charron, et c’est grand dommage, car on éviterait les erreurs d’interprétation qu’on fait habituellement à propos de sa ‘Sagesse’ ».Exemplaire de Florimond de Raimond (1540-1601), l’écrivain catholique ami de Montaigne et de Charron, successeur de Montaigne au Parlement de Bordeaux. Florimond reprendra même des textes de Montaigne pour lutter contre les Protestants. Son parcours ne fut pas linéaire.« Issu d’une noble et ancienne famille, il alla faire ses études à Bordeaux, puis à Paris, où il s’adonna aux belles-lettres et au droit. Ayant suivi les leçons de Ramus et de Théodore de Béze, il ne tarda pas à se faire protestant ; mais il revint au catholicisme en 1566, époque où les jongleries d’une prétendue possédée frappèrent vivement son imagination. En 1572, Rémond devint conseiller au parlement de Bordeaux. Quelques temps après, il fut rançonné par des soldats protestants et, depuis lors, il attaqua dans ses écrits ses anciens coreligionnaires avec une violence extrême ».Il est l’auteur de nombreux ouvrages répertoriés par la bibliographie Fragonard, n° 1597 et suivants.Exemplaire avec l’ex-libris manuscrit « Flor. Raemondi » calligraphie sur le titre, conservé dans son élégant vélin ivoire décoré de l’époque.
La première œuvre de Pierre Charron, l’ami de Montaigne, conservée dans sa toute première reliure en vélin à recouvrement de l’époque. Imprimée «à Bourdeaus», comme les Essais. A Bourdeaus, par S. Millanges, 1595.In-8 de (12) ff., 176 pp., (4) ff., 775 pp., (1) p. Relié en plein vélin de l’époque à recouvrement, dos lisse orné du titre manuscrit. Reliure de l’époque. 159 x 100 mm.
Édition originale définitive, la première reconnue par l’auteur et portant son nom, revue et augmentée par Pierre Charron par rapport aux deux précédentes parues, l’une à Bordeaux en 1593 qui compte 450 pages de moins, l’autre à Paris en 1594 avec 457 pages de moins. Tchemerzine, II, 244. Cette édition, la première citée par Brunet (I, 1809) et Graesse (II, 123) est aux yeux des bibliographes la plus importante. Elle est dédicacée au Roi Henri IV (feuillet m2). Sa valeur, d’après Morgand, est identique voire supérieure à l’originale de 1593 (Tchemerzine, II, 244). Pierre Charron (1541-1603), fils d’un libraire parisien, fit la connaissance de Montaigne; il «vescut fort familierement avec Messire Michel de Montaigne, chevalier de l’ordre du Roy. Le sieur de Montaigne l’aimoit d’une affection réciproque, et avant que mourir, par son testament, il luy permit de porter après son decez les pleines armes de sa noble famille, parce qu’il ne laissoit aucuns enfans masles». Mais ce n’est pas encore l’influence de Montaigne qui apparait dans le premier traité de Charron, Les Trois Vérités, qui fut publié à Bordeaux en 1593 sous le pseudonyme de «Benoist Vaillant, Advocat de la Sainte Foi». C’est un livre dogmatique qui réfute le Traité de l’Eglise ou Traité de la véritable religion chrétienne du chef huguenot Duplessis-Mornay: ces trois vérités sont un seul Dieu, une seule religion (la chrétienne), une seule Eglise (la catholique). Cette œuvre théologique rigoureuse, rationnelle, attira l’attention sur lui. L’évêque de Cahors, sans le connaître, autrement que par son livre, nomma Charron son vicaire général et chanoine théologal de son église. «On ne lit plus guère les œuvres proprement théologiques de Pierre Charron, et c’est grand dommage, car on éviterait les erreurs d’interprétation qu’on fait habituellement à propos de sa ‘Sagesse’». Exemplaire conservé intact dans sa toute première reliure en vélin de l’époque à recouvrement, condition la plus enviable pour les éditions originales françaises du XVIe siècle.
Patrick Chevaleyre, Nicolas Artheau, Frédéric Deluermoz, Achoury, Ago, Bachelard, Barbier, Desmonceaux, Gasquet, Guillaumon, Ligeon-ligeonnet, Pierre Minot, Pierre Moliardinelle, Pineau Parisot et Cie, Pouchous, Van der Borght, Verneret, Tristan Perreton, Gilbert Viailly, Marie Vidon
Reference : 103172
(1978)
1978 Lyon, 340x247mm, 32p., en feuillesPatrick Chevaleyre, Nicolas Artheau, Frédéric Deluermoz, Achoury, Ago, Bachelard, Barbier, Desmonceaux, Gasquet, Guillaumon, Ligeon-ligeonnet, Pierre Minot, Pierre Moliardinelle, Pineau Parisot et Cie, Pouchous, Van der Borght, Verneret, Tristan Perreton, Gilbert Viailly, Marie Vidon. (103172)
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Jean Arp, Man Ray, Robert Desnos, Manuel Deutsch, Pierre Courthion, Adrien Chappuis, Kurt Seligman, Juan Miro, Ossip Zadkine, Gabrielle Buffet-Picabia, Paul Strige, Jacques Soustelle, Pierre Geyraud, Georges Duthuit
Reference : 103230
(1938)
1938 Paris, Editions des Chroniques du Jour, 1938, 320x247mm, 52p., broché sous couverture imprimée.XXe Siècle, 1ère année, n° 2, mai-juin 1938.contributions de Jean Arp, Man Ray, Robert Desnos, Manuel Deutsch, Pierre Courthion, Adrien Chappuis, Kurt Seligman, Juan Miro, Ossip Zadkine, Gabrielle Buffet-Picabia, Paul Strige, Jacques Soustelle, Pierre Geyraud, Georges Duthuit. Etat neuf.(103230)
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Rarissime exemplaire de premier tirage complet des 4 frontispices de l’édition originale définitive du Théâtre de Pierre Corneille. A Paris, chez Guillaume de Luyne, Libraire Juré, au Palais, en la Galerie des Merciers, 1682. Avec Privilège du Roy Partie 1 : frontispice gravé, portrait de Corneille, xcviij pp. (y compris le titre), (1) f. pour le titre de Mélite, 586 pp. et (1) f. pour le Privilége. Le portrait de Corneille ne porte pas de signature ; il représente le poëte dans le costume des premières années du règne de Louis XIV : perruque, calotte et rabat. Partie 2 : frontispice gravé, cx pp., (1) f. pour le titre du Cid, 597 pp., (1) p. pour le Privilège. Il y a deux sortes d'exemplaires de cette IIè Partie ; les uns comptent 597 pp. et contiennent un Extrait du Privilège au verso de la p. 597 ; les autres n'ont que 596 pp. et l'Extrait du Privilège y occupe le recto du feuillet suivant. Cette différence vient de ce que, pendant le tirage, Corneille a supprimé vingt vers dans la scène Vè du cinquième acte dé Théodore (p. 587). La feuille Bb, dernière du volume, s'est ainsi trouvée subir un remaniement complet. Partie 3 : frontispice gravé, lxxxiv pp., (1) f. pour le titre de Rodogune, 618 pp. et (1)f. pour le Privilège. Partie 4 : frontispice gravé, xxij pp., (1) f. pour le titre de Sertorius, 591 pp., (1) p. pour le Privilège. 4 in-12 reliés en veau fauve, dos à nerfs ornés, deux mors faibles, tranches rouges. Reliure de l’époque sortant de l’Atelier de Jean Le Vasseur, relieur du roi Louis XIV. Réf: Bibl. R. Esmérian, Paris, 8 décembre 1972, n° 63). 151 x 85 mm.
Edition originale définitive du Théâtre de Pierre Corneille. (E. Picot. Bibliographie cornélienne, n° 113). Picot, Bibliographie cornélienne, n° 113 («… nous donne le texte définitif adopté par lui. Elle a par cela même une grande importance et mérite d’être recherchée, peut-être plus encore que les trois précédentes… Il est fort difficile d’en trouver de bien complets avec tous les frontispices»); Dubos (M.), Corneille, Rouen, 1993, n° 56 (pour un exemplaire aux armes de la Grande Mademoiselle). Elle offre le texte définitif, revu et adopté par l’auteur et fut partagée entre Guillaume de Luyne, Etienne Loyson et Pierre Trabouillet. Précieux exemplaire du tout premier tirage. Il renferme en effet, au tome II, dans la scène V de l’acte V de «Théodore», 20 vers que Corneille supprima dans le second tirage. «Cette édition, la dernière qu’ait publiée Corneille, nous donne le texte définitif adopté par lui. Elle a, par cela même, une grande une grande importance et mérite d'être recherchée peut-être plus encore que toutes les précédentes. Les exemplaires en sont moins rares, mais il est fort difficile d'en trouver de bien complets avec tous les frontispices.» (E. Picot). Exceptionnel exemplaire revêtu d’une très élégante reliure en veau fauve de l’époque aux dos richement décorés bien complet de tous les frontispices. Le présent exemplaire de premier tirage met à mal la théorie du catalogue Daguin qui prétendait que seuls les exemplaires de second tirage étaient pourvus des frontispices. En fait, E. Picot avait raison d’exiger les frontispices pour les exemplaires de premier tirage et de prétendre que ceux-ci étaient rarissimes complets Un exemplaire complet des 4 frontispices de cette précieuse édition, relié au XIXe siècle par Chambolle-Duru, mais de second tirage, fut vendu 95000 F (14500 €) en 1989. (Catalogue «Du Moyen-Age au cubisme», n° 102) il y a 35 ans.
Pierre Barouh, Jen-Michel Basset, Roger Blachon, Antoine Blondin, FrédéricBrandon, Michel Bridenne, Denys Clément, Jean Cormier, Jean-Paul Crespelle, Daniel-Crochet, Anne-Marie Dubois Dumée, Georges Duthen, Marie-Anne Lachaud, David McNeil,Mercédès, Claudine Mercier, Roland Sabatier
Reference : 105059
(1976)
1976 Neuilly, Editions Oficom, novembre 1976, 400x280mm, 24p., agrafé.
«Nos fidèles lecteurs se souviennent certainement du 1er numéro de «Sous la Coupole» paruen novembre 1929. Les abonnements sont renouvelables impérativement tous les 50 ans.»Numéro unique dirigé par Pierre BarouhCouverture originale de Roland Sabatier montrent King Kong, en serveur, grimpé sur la TourMontparnasse.En page centrale le «Jeu d’oie du show business» par David McNeil et Blachon-Bridenne-Sabatier,un roman photo pages 17-18.Numéro unique avec Pierre Barouh, Jen-Michel Basset, Roger Blachon, Antoine Blondin, FrédéricBrandon, Michel Bridenne, Denys Clément, Jean Cormier, Jean-Paul Crespelle, Daniel-Crochet, Anne-Marie Dubois Dumée, Georges Duthen, Marie-Anne Lachaud, David McNeil,Mercédès, Claudine Mercier et Roland Sabatier.Feuille très parisienne dirigée par Pierre Barouh. (105059)
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BOUQUET, Simon / RONSARD, Pierre de / DORAT, Jean / PASQUIER, Étienne.
Reference : LCS-18448
Il renferme des poèmes de Ronsard, Baïf, Jamyn, Dorat et Pasquier en édition originale. Paris, Denis du Pré pour Olivier Codoré, 1572. 54 ff. dont 8 planches à pleine page, 1 planche hors texte à pleine page et 1 planche dépliante hors texte. C’est l’ordre et forme qui a este tenu au sacre & couronnement de tres-haute, tres-excellente, & très-puissante princesse Madame Elizabet d’Autriche Roine de France: faict en l’Eglise de l’Abbaie sainct Denis en France le vingt cinquiesme iour de Mars, 1571. A Paris, de l’imprimerie de Denis du Pré, pour Olivier Codoré, 1571. Avec privilège du roy. 10 ff. Entrée de la Reine. 26 ff., (1) f., (1) f.bl., 6 planches. Soit 3 parties en 1 volume in-4. Veau fauve, double filet or encadrant les plats avec armes au centre, dos à nerfs orné. Reliure début XVIIe siècle.
Édition originale et tout premier tirage de l’un des plus beaux livres de fêtes français de la Renaissance. Mortimer, French, 205; Rothschild, IV, 501-503; Tchemerzine, III, 747; Firmin Didot, Histoire de la gravure sur bois, p. 187; Vinet. Bibliographie des Beaux-Arts, n° 44; Fairfax-Murray, French, 152; Brun, Le livre français illustré de la Renaissance, 181. Premier tirage (bandeau du f. 12 recto, dévoré et non vouloir dévorer au verso, I 3 mq. B de Bouquet mais signature L corrigée en I en cours de tirage, M2) Cette entrée cérémoniale de Charles IX à Paris en mars 1571 intervenait après la paix de Saint-Germain d’Août 1570 et la fin de la guerre civile. Le mariage du Roi avec Élisabeth d'Autriche réaffirmait le désir de tolérance religieuse apaisant les conflits entre catholiques et protestants pour lesquels la liberté de culte était reconnue. Le Roi entra sans sa ville de Paris le 6 mars mais, souffrante, la reine ne put l'accompagner. Elle fit son entrée à Paris le 29 mars après avoir été couronnée à l'abbaye de Saint Denis le 25 mars. Pour l'entrée de Charles furent érigées des arches monumentales ornées de statues allégoriques. Ces arches furent reprises pour l'entrée de la Reine, mais ornées de statues différentes, plus appropriées et plus féminines. Simon Bouquet, magistrat parisien, fut chargé par ses collègues de l'Hôtel de ville de Paris de l'ordonnancement entier de la fête et de la confection des décors. Il en confia la mise en scène et le thème à Pierre de Ronsard et Jean Dorat qui firent appel aux artistes de la première école de Fontainebleau; Germain Pilon pour les sculptures, le conte pour les travaux de charpente et Nicolo Dell’Abbate et Pierre d’Angers pour les perspectives et les peintures. Le thème central était évidemment consacré à la paix et au mariage de la France et de la Germanie, Élisabeth d'Autriche étant la fille de l'empereur Maximilien. Le texte fut rédigé par Simon Bouquet et par les grands poètes français de la Pléiade. Pierre de Ronsard composa ainsi pour cette cérémonie 9 poèmes, signés R pour la plupart dans le Recueil. BI « Comme une fille en toute diligence Voyant un pré émaillé de couleurs Entre dedans et choisissant les fleurs Un beau bouquet pour son sein elle agence…» Antoine de Baïf, Jean Dorat, Amadis Jamyn, Guy de Faur de Pibrac et Etienne Pasquier rivalisèrent également pour célébrer poétiquement cet évènement. L’iconographie de cet ouvrage remarquable comprend 16 grandes estampes à pleine page, 10 pour l’Entrée du roi dont une dépliante, 6 (répétition partielle des précédents complétée par de nouveaux bois) pour celle de la Reine Élisabeth d’Autriche, gravées sur bois sous la direction d’Olivier Codoré, « tailleur et graveur en pierres précieuses ». Il s'agit, suivant Manette, du nom abrégé de Coldoré, surnom donné à Fontenay, futur valet de chambre et graveur en pierres fines de Henri IV, en raison des nombreux colliers d'or qu'il portait. Firmin Didot suggère que les bois ont été réalisés sur les dessins de Jean Cousin. Ces planches fort belles illustrant les arcs de triomphe éphémères dressés à la Porte Saint Denis, à la porte au Peintre, au bout-du Pont Notre-Dame, les fontaines et les statues érigées pour cette grande circonstance, évoquent la facture des illustrations de l'entrée à Paris de Henri II en 1549. L’illustration présente en outre l’intérêt d’être, elle-même, «à transformations». L’ouvrage présente en outre un très beau colophon en calligramme en forme de hanap couvert. Exemplaire remarquable relié pour Louis-Alphonse du Plessis de Richelieu (1582-1653), frère de Richelieu, Archevêque d’Aix puis de Lyon, avec ses armes argentées sur les plats. Les exemplaires en reliure ancienne sont extrêmement rares, la plupart ayant été reliés à nouveau – et lavés par la même occasion – à la fin du XIXe siècle. Mortimer décrit un exemplaire avec la 4ème partie (9 pp., sans illustration) mais indique «the work was also issued without the 9 leaves of Pasquier verses at the end». Parmi les exemplaires en trois parties: Fairfax-Murray, Ruggieri… Cela s’explique par le contexte politique. En effet, le texte de Pasquier fait l'apologie de la Paix de Saint-Germain (août 1570) voulue par Charles IX. Signée avec l’Amiral de Coligny, elle accordait d’importantes libertés aux protestants, prônait la tolérance et l'égalité de traitement entre tous les sujets, quelle que soit leur religion. Après la St Barthelemy et l'assassinat de Coligny (août 1572), cette apologie de Charles IX pacificateur pouvait difficilement subsister. Superbe exemplaire, plus grand de marges que l’exemplaire H. P. Kraus et Friedlander en reliure ancienne non armoriée adjugé 38 300 € (23 avril 2001).
200 planches coloriées à l'époque illustrant fleurs et animaux. Paris, Lacombe, Buchoz, puis Paris, Buchoz & Amsterdam, Marc-Michel Rey, [1775]-1778-1779-1780-1781. 20 tomes en 4 volumes in-folio de: I/ 5 titres, 50 planches dont 49 en double état en noir et coloriées et 1 uniquement en couleurs, 5 ff. d’explication des planches; II/ 5 titres, 50 planches dont 48 en double état en noir et coloriées et 2 uniquement dans l’état colorié, 5 ff. d’explication des planches; III/ 5 titres, 50 planches dont 47 en double état en noir et coloriées et 3 uniquement en couleurs, 5 ff. d’explication; IV/ 5 titres, 50 planches dont 48 en double état en noir et coloriées et 2 uniquement en couleurs, 5 ff. d’explication des planches. Plein maroquin rouge, triple filet en encadrement et fleurons angulaires dorés sur les plats, dos à nerfs ornés de motifs dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, tranches dorées. Reliure de l’époque. 458 x 305 mm.
[video width="1684" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/03/FullSizeRender1.mp4"][/video] Édition originale de l'un des plus célèbres livres de Pierre Joseph Buchoz. Sitwell p 82; Blunt, pp. 158-160 ; Brun Anker 73 ; Fine Bird Books, p. 63 ; Nissen IVB 156 et I, 1371; Graesse I, 563. Pierre Joseph Buchoz (1731-1807), docteur agrégé à la Faculté et au collège Royal de Médecine de Nancy, médecin botaniste de Monsieur, ancien médecin de feu sa Majesté le Roi de Pologne et de Monseigneur Comte d'Artois... a publié un grand nombre d'ouvrages sur les plantes étrangères et indigènes. Outre quelques bonnes observations sur les oiseaux de volière ses livres sont aujourd'hui principalement recherchés pour la beauté des estampes enluminées qui les accompagnent. Avocat puis médecin, démonstrateur au collège royal des médecins de Nancy, Pierre-Joseph Buchoz, de Metz, publia des ouvrages d'histoire naturelle dans l'esprit encyclopédiste du temps. Bel ouvrage imprimé sur grand papier de Hollande orné de 20 titres calligraphies en couleurs, en lettres d'or, rouges et vertes, et de 200 planches hors texte entièrement coloriées à la main à l'époque illustrant gibier, oiseaux, mammifères, papillons, coquillages, fleurs, plantes, fossiles. Les volumes sont enrichis de la suite de 192 gravures en noir. Les superbes planches de botanique, zoologie et minéralogie ont été dessinées par les plus grands artistes du XVIIIe siècle tels Jacques de Favanne, Guillaume de Favanne son fils, Bélengé et Jean-Baptiste Desmoulins. Elles sont gravées par Ransonnette, Jean Leroy, Dupin fils, Claude Fessard, M. Fessard, Breant, Vangelisti, Vidal, C. Baquoy, Bradel et Jacques Juillet. The British Museum (Nat. Hist.) Cat.: I, 275, notes that "the plates of fossils and minerals were collected and issued in 1782 as 'Les dons merveilleux.de la Nature dans le regne Mineral." Bel exemplaire en maroquin rouge provenant de la bibliothèque de la Comtesse Sophie Potocka (1760-1822), célèbre dans toutes les cours d'Europe pour sa beauté, avec sa signature sur le premier titre de chaque volume.
[ PIERRE ALECHINSKY (né en 1927)] - CLAUS HUGO (1929-2008) PIERRE ALECHINSKY (né en 1927)
Reference : 100354
(1950)
Bruxelles Draak 1950 1 Pantomime-gedicht in twee delen voor één stem piano fluit gitaar en drums met een bruitage van vijf stemmen door Bruxelles, Draak, juin 1950, 223x174mm, 32p., deux lithographies hors-texte sur papier rose de Pierre Alechinsky, broché sous couverture illustrée, imprimé par « Les Arts Graphiques » à Bruxelles. Tirage de 120 exemplaires, distribué par Cobra, texte en néerlandais. Rivière 64-66 ; Ceuleers & Van de Velde 14.(100354)
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[revue] Objets et Mondes tome XI [tome 11] fascicule 4. Hiver 1971 (Auteurs: Solange THIRRY, Francine N'DIAYE, Monette RIBEYROL et Jean-Pierre GASC, Henri LHOTE)
Reference : 1311289
Paris: Musée de l'Homme, Museum National d'Histoire Naturelle, 1971 in-4, pp.337-412, illustrations. Broché, cachet, très bon état. Sommaire: Solange THIRRY. Un objet rituel cambodgien, le "popil". - Francine N'DIAYE. Iconologie des poulies de métier à tisser dogon. - Monette RIBEYROL et Jean-Pierre GASC. Le serpent en Bulgarie. Connaissance populaire et connaissance et connaissance scientifique. - Henri LHOTE. Pièce de facture exceptionnelle du néolithique en provenance du Ténéré. - Exposition iranienne du Musée.
[revue] Objets et Mondes tome 11 [tome XI] fascicule 4. Hiver 1971. Solange THIRRY. Un objet rituel cambodgien, le "popil". - Francine N'DIAYE. Iconologie des poulies de métier à tisser dogon. - Monette RIBEYROL et Jean-Pierre GASC. Le serpent en Bulgarie. Connaissance populaire et connaissance et connaissance scientifique. - Henri LHOTE. Pièce de facture exceptionnelle du néolithique en provenance du Ténéré. - Exposition iranienne du Musée. (Paris: Musée de l'Homme, Museum National d'Histoire Naturelle, 1971). [M.C.: revue, Ethnologie, Cambodge, Sahara, archéologie, Bulgarie, art africain / African Art, Mali, Dogon, Iran]
La moitié des pièces paraissent ici pour la première fois. Elle est si rare que Tchemerzine ne cite qu’un exemplaire incomplet. On les vend a Paris en la rue Saint-Jaques a lenseigne de Lelephat devant les Mathurins. A la fin:… Imprimez a Paris p Nicolas Couteau imprimeur demourant audit lieu et furent achevez dimprimer le xxvie iour du moys de Janvier / Lan de grace mil cinq cens vingt et huyt. 1528. In-8 de (2) ff. y compris un bois gravé à pleine page, cxxiii ff., (1) f. avec la marque à l’éléphant de François Regnault au verso. Pte. restauration au titre imprimé en rouge et noir. Maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, double filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure signée de Chambolle-Duru. 156 x 102 mm.
Seconde édition originale rarissime de cet ouvrage en stances de quatre vers, comprenant près de la moitié des pièces qui paraissent ici pour la première fois. Elle est si rare que Tchemerzine ne connaissait aucun exemplaire complet. «Le titre manque à l’exemplaire que nous avons eu» mentionne le bibliographe (III, p. 630). Jean-Paul Barbier n’avait pu se procurer ni la première (parue en 1527) ni la seconde originale. Il mentionne la rareté de ces premières éditions: «Notons que la première édition paraît être celle de Galliot du Pré en 1527 et qu’en 1533, l’édition d’Olivier Arnoult ne contient plus que les quatrains, sans les petites pièces de la fin. Il doit exister, selon nos recherches, dix éditions au moins, parues entre 1527 et 1540, mais bien peu d’exemplaires de chacun subsistent.» Pierre Gringore (1475-1538) fut l’un des poètes de la Renaissance les plus estimés par Victor Hugo et Théodore de Banville mais il fut un personnage bien différent par les mœurs et le caractère du Gringore décrit par ces deux auteurs. Il n’avait rien du truand ni du bohème. Il a porté le costume mi-parti de jaune et de vert et le chaperon orné de grelots des ‘Enfants Sans Souci’; il a même occupé dans la hiérarchie de la confrérie la seconde place, celle de ‘Mère Sotte’; mais ce suppôt de la Folie n’avait de fantaisie ni dans l’esprit, ni dans la conduite. C’était un bourgeois de mœurs régulières, fidèle à la devise, d’ailleurs admirable, qui était sienne: ‘Raison par tout, Tout par Raison, Partout Raison’. «Il eut, comme auteur dramatique, de l’adresse. Il savait agencer des épisodes, esquisser des caractères, conduire un dialogue». Le présent ouvrage constitue l’un des répertoires les plus considérables des proverbes et dictons populaires en usage en France dans le premier tiers du XVIe siècle. «Le mardi gras de l’année 1511, au plus fort de la guerre contre Jules II, Gringore fit jouer et joua lui-même le ‘Jeu du Prince des Sots et de Mère Sotte’. L’ouvrage, comme tous ceux que Gringore publia vers cette époque, porte au frontispice le portrait de Mère Sotte, couverte d’une robe de moine, avec un capuchon garni d’oreilles d’âne, et conduite par deux de ses enfants coiffés de même. Tout autour on lit cette devise: ‘Tout par Raison; Raison par tout, Par tout Raison’. Cela veut dire qu’il faut chercher un sens sérieux sous les bouffonneries de Gringore. Il perdra les habitudes de médisance qu’il a contractées chez les Enfants sans souci et retourna au genre moral, par lequel il a débuté. C’est alors qu’il rimera les ‘Notables Enseignements et proverbes par quatrains’ (1527). «Gringore a marqué sa trace par des œuvres estimables pour son temps, curieuses pour le nôtre, ses moralités offrent des types assez piquants d’un genre littéraire peu courant, la comédie politique. Il n’existait des poésies de P. Gringore que des éditions du seizième siècle fort rares; elles vont être réimprimées par MM. Ch. D’Héricault et Anat. De Montaiglon (Bibl. Elzevirienne)». A. Chassang. Précieux et superbe exemplaire, grande de marges et non lavé, orné au verso du second feuillet d’un bois à pleine page représentant l’auteur offrant son livre, non à François Ier comme l’indique par erreur Tchemerzine, mais au duc Anthoine de Calabre, Lorraine et Bar, ainsi qu’il est dit dans le Prologue de l’acteur. Ce bois est signé de la Croix de Lorraine. Le titre porte l’ex-libris manuscrit de l’époque «Du Moulin».
[revue] Objets et Mondes tome 16 fascicule 3. Automne 1976. (Auteurs: Nicolas BOULFROY, Hilda DANON, Solange PETIT-SKINNER, Pierre ROBBE,)
Reference : 1314032
Paris: Musée de l'Homme, Museum National d'Histoire Naturelle, 1976 in-4, nombreuses illustrations. Broché. Bon état, cachet. Sommaire: Nicolas BOULFROY, Vers l'art funéraire mahafaly. - Hilda DANON, Lire Maurice Leenhardt aujourd'hui. - Solange PETIT-SKINNER, Nauru ou la civilisation de l'odorat. - Pierre ROBBE, Le journal d'un chasseur du village de Tîleqilaq (côte est du Groenland).
[revue] Objets et Mondes tome 16 fascicule 3. Automne 1976. Sommaire: Nicolas BOULFROY, Vers l'art funéraire mahafaly. - Hilda DANON, Lire Maurice Leenhardt aujourd'hui. - Solange PETIT-SKINNER, Nauru ou la civilisation de l'odorat. - Pierre ROBBE, Le journal d'un chasseur du village de Tîleqilaq (côte est du Groenland). (Paris: Musée de l'Homme, Museum National d'Histoire Naturelle, 1976). [M.C.: revue, Ethnologie, Madagascar, Nouvelle-Calédonie, Micronésie, Groenland, eskimo]
Cet ouvrage donne des renseignements précieux sur Lully et ses contemporains. Paris, Jean Cochart, Etienne Ganeau, Jacque Quillau, 1715. In-12 de (8) ff., 487 pp., (1) p. d’errata. Maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, grandes armoiries au centre avec l'emblème de la Toison d'or, fleurs de lys aux angles, dos à nerfs fleurdelysé, entre-nerfs ornés du chiffre entrelacé et couronné du Régent, coupes décorées, roulette fleurdelysée intérieure, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l'époque. 164 x 93 mm.
Édition originale de l’Histoire de la musique et de ses effets de Pierre Bonnet imprimée à Paris en 1715. Pierre Bonnet, médecin de la duchesse de Bourgogne, était neveu de l'abbé Bourdelot, qui s'était beaucoup occupé de l'histoire des arts en général, et de la musique en particulier. Pierre Bonnet, héritier de la bibliothèque de son oncle, continua ses recherches, mais ne put les publier. Jacques Bonnet, musicographe et chorégraphe, frère du précédent, hérita des travaux de son frère et de Bourdelot son oncle, et publia, d'après leurs manuscrits, une Histoire de la musique et de ses effets, depuis son origine jusqu'à présent ; Paris, 1715. « Cette histoire était la seule en France lorsqu’elle parut ; aussi procura-t-elle à son auteur une assez grande réputation ». « Jacques Bonnet nous apprend que quoique plus de douze cens Auteurs eussent traité de la Musique, personne jusqu’à lui n’avait essayé d’en faire une histoire complette. Cet ouvrage donne des renseignements précieux sur Lully et ses contemporains ». Exemplaire relié spécialement à l’époque, à la mort de Louis XIV, en 1715 pour le Régent, Monseigneur le Duc d’Orléans. Les dernières années du règne de Louis XIV furent empreintes de désastres et de tristesse et l'avènement du Régent marqua un changement complet d'état d'esprit où la joie, la danse, les fêtes et la musique reprirent leur place. Exemplaire de dédicace relié à l'époque en maroquin rouge aux armes et chiffres couronnés de Philippe II d'Orléans, petit-fils de France, duc d'Orléans, de Valois, de Chartres, de Nemours et de Montpensier. A la mort de Louis XIV, en 1715, la régence qui lui appartenait par sa naissance lui fut déférée par un arrêt solennel du parlement du 2 septembre 1715. « Le Régent adopta une politique presque complètement opposée à celle du règne précédent, supprima les ministères qu'il remplaça par sept conseils et fit quelques reformes utiles ; il fit sacrer roi Louis XV le 22 octobre 1722 et cessa ses fonctions de régent à la majorité du roi le 16 février 1723. Louis XV le prit, comme principal ministre le 11 août suivant, mais le duc d'Orléans mourut peu après à Versailles, le 2 décembre 1723, d'une attaque d'apoplexie, après avoir eu huit enfants légitimes, dont sept filles et plusieurs enfants naturels. » De la bibliothèque L. Wilmerding avec ex-libris gravé, vendu 25 000 € en juin 2007 (Ref. Paris, Livres précieux, n°116).
La plus belle édition ancienne de Paul et Virginie, ornée « d’un portrait par Laffite, gravé par Ribault et 6 figures par Gérard, Girodet, Isabey, Laffite, Moreau et Prudhon, gravées par Bourgeois de la Richardière, Bovinet, Mecou, Pillement fils, Prot et Roger. Paris, de l’Imprimerie de P. Didot l’aîné, 1806.Grand in-folio de (2) ff., 1 portrait, xcii pp., 194 pp., (3) ff. de Liste des souscripteurs, 6 planches hors-texte en couleurs. Portrait piqué. Demi-maroquin rouge à grain long à coins, dos lisse finement orné, pièce de titre de maroquin olive, tranches dorées. Etui. Reliure légèrement postérieure.464 x 303 mm.
La plus belle édition ancienne de Paul et Virginie, ornée « d’un portrait par Laffite, gravé par Ribault et 6 figures par Gérard, Girodet, Isabey, Laffite, Moreau et Prudhon, gravées par Bourgeois de la Richardière, Bovinet, Mecou, Pillement fils, Prot et Roger.Les figures sont très belles. La composition touchante de Moreau et surtout la dramatique figure du Naufrage de Virginie par Prudhon rendent ce volume très intéressant. » (Cohen, 931).Graesse, Trésor de Livres rares, VI, 226« Paul et Virginie » marque une étape dans le roman français. Bernardin de Saint-Pierre a cristallisé dans son œuvre et dans ce roman, toute la littérature de voyage si abondante en ce temps, mais qui n’offrait pas grand mérite littéraire. Il a transporté les thèses de Rousseau qui, lui, ne connaissait que la Suisse et la France, sous les Tropiques. Bien mieux, il a réussi à montrer, - ce que Rousseau n’avait pu faire, - des hommes vivant à l’état de nature, tels du moins qu’on pouvait les imaginer en cette fin du XVIIIe siècle.Comme romancier et comme peintre, il est le prédécesseur de Châteaubriand. Parlant des aurores boréales par exemple il écrit : « l’éclat de ses feux, joint à la lumière tremblante de la lune, rend les nuis d’une magnificence singulière ; le paysage est éclairé d’un jour sombre et doux ».Et par là, Bernardin de Saint-Pierre est bien à l’origine d’un vaste courant qui va de Châteaubriand à Pierre Loti. »Le présent ouvrage fut imprimé en six états différents : ordinaire, 72 fr. ; avant la lettre, 120 fr. ; avec figures peintes, 240 fr. ; in-folio, 120 fr. ; in-folio avant la lettre, 168 fr. ; in-folio figures coloriées, 288 fr.Le présent exemplaire appartient au rare tirage le plus luxueux et le plus rare, in-folio avec les figures coloriées.« Quelques exemplaires ont été tirés de format in-folio » (Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 628).Précieux exemplaire, l’un des rares au format grand in-folio, avec les figures dans le rare état en couleurs, conservé dans son élégante reliure en demi-maroquin rouge finement orné.
Rare réunion de deux pièces historiques du plus haut intérêt, composées en l’honneur de l’assassinat du maréchal d’Ancre et de sa femme en 1617. I- Jouxte la coppie imprimee à Rouen par David Geoffroy, & Jacques Besongne, rue des Cordeliers joignant sainct Pierre, 1618. II- A Paris, jouxte la copie imprimée à Rouen chez Thomas Mallart, s.d. In-8 de 32 pp. et 31 pp. Portrait en taille-douce de la suite d’Odieuvre représentant Léonore Galigaï ajouté en tête du volume. Relié en plein maroquin havane janséniste du XIXe siècle, dos à nerfs, pièces de titre de maroquin rouge et vert, filet doré sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure signée de Thibaron. 159 x 104 mm.
Rare réimpression de l’édition originale, elle-même extrêmement rare, de cette tragédie anonyme composée en vers en l’honneur de l’exécution de la marquise d’Ancre. Sur l’originale : Tchemerzine, IV, 647 ; Brunet, III, 1295 ; Barbier, 1869-1879, 107-108, Soleinne, Bibliothèque dramatique, 3730. « Très rare. L’auteur de cette tragédie est Pierre Matthieu et non Pierre de Sainte-Marthe, comme le dit Leris […] ; l’historiographe P. Matthieu, qui avait une vocation prononcée pour les pièces de ce genre. On trouve dans celle-ci des vers simples, nobles et touchants ; le caractère de Galigay est bien tracé, et la scène de l’exécution a dû produire beaucoup d’effet sur le théâtre, si elle a été représentée. Les personnages sont le grand Pan françois (Louis XIII), Aymelis de L. (Luynes), Léontilde de V. (de Villeroy), Almidor de N. (de Nemours), Argente du M. (du Maine), Lucidor de L. (de Longueville), le Solon françois (le président Deslandes), Galigay, etc. L’auteur a suivi l’esprit et la lettre du jugement qui condamna la maréchale comme sorcière et lui fit faire l’aveu de ses maléfices […] Cette tragédie, composée en l’honneur d’un assassinat juridique, est précédée d’un sonnet à la louange du roi » (Soleinne, 3730). « Eléonore Galigaï, fille d’un menuisier, épousa le célèbre et malheureux Concini, depuis maréchal d’Ancre. Galigaï était venue en France avec Marie de Médicis, dont elle était sœur de lait ; elle obtint par intrigue pour son mari les postes les plus brillants. L’abus insolent qu’ils firent de leur faveur souleva tous les grands de la Cour, et Louis XIII en particulier. Concini fut tué et sa femme conduite à la Bastille. On lui imputa mille crimes, et surtout celui de la magie. Ce procès, dit Anquetil, commença le 3 mai 1617 ; elle fut condamnée, le 8 juillet, à avoir la tête tranchée et son corps brûlé ; elle mourut sans bravade et sans frayeur […]. On fit sur sa mort une tragédie intitulée : ‘La Magicienne étrangère’, en 4 actes et en vers, Rouen, 1617, in-8 ». (Peignot, Dictionnaire biographique et bibliographique, 8). « Pièce rare » souligne Brunet. « M. Paul Lacroix (Catal. Soleinne, n° 3730), signale dans cette tragédie des vers simples, nobles et touchants. Il existe d’autres éditions de cette tragédie, qui provoqua un vif sentiment de curiosité ; elle répondait parfaitement aux passions du jour » (Barbier, 107-108). « Pièce de 32 pages, très rare ; elle attaque la maréchale d’Ancre, après sa fin tragique, avec un acharnement cruel. Le caractère de l’infortunée Galinaï est bien tracé » (Robert Naumann, Serapeum, 26). Ce violent pamphlet publié anonymement contre la femme du Maréchal d’Ancre rencontra un tel succès qu’il fut réimprimé à plusieurs reprises entre 1617 et 1626. On trouve reliée à la suite du présent ouvrage une autre pièce, également rare, qui raconte l’assassinat de concini, maréchal d’Ancre, le 24 avril 1617. Il s’agit ici de la réimpression de l’édition originale. (Brunet, V, 910 ; Soleinne, 3729). « L’édition de ‘Paris, jouxte la copie imprimée à Rouen’, a été copiée, page pour page et ligne pour ligne sur l’édition originale » (Brunet). « Pièce fort rare, qui reproduit sous la forme dramatique les détails historiques de l’assassinat du maréchal d’Ancre, sur le pont-levis du Louvre, par Charles d’Albert, duc de Luyne, Vitry et autres agents du roi. Les personnages de cette tragédie sont Python M.D. (marquis d’Ancre), Phebus, R. de F. (roi de France), Lydor de G. (de Guise), Alcé D.D., Antimars de V. (Vitry), Galligay, Ruburo Demon (Montalto, astrologue vénitien), Cleridam de L. (de Luynes), Theocrat de V. (de Villeroy), Arlin du M. (du Maine), Toleon de N. (de Nemours). […]. Il serait possible que l’auteur se fût mis en scène sous le nom du poète Alcé D.D. Ces deux initiales représenteraient alors le nom du sieur de Deimiers, auteur de la Liberté royale de Marseille, ouvrage publié à Paris en 1615, avec les mêmes initiales » (Soleinne, 3729). Aucun exemplaire de l’un ou l’autre de ces deux textes n’est passé sur le marché public international depuis plus de trente années. Précieux exemplaire réunissant deux pamphlets du plus haut intérêt historique. Provenance : de la bibliothèque E.M. Bancel avec ex libris.