Paris, l'Auteur, Imprimerie Félix Malteste et Cie, 1856-1858. 21 pièces et 1 feuillet de table manuscrit reliés en 1 vol. in-12, demi-chagrin noir, dos à nerfs (reliure de l'époque).
Exceptionnelle réunion de 21 brochures sur la communauté icarienne fondée par Etienne Cabet (1788-1856) « l'un des mouvements communisants les plus marquants du XIXe siècle [qui] conduisit plusieurs centaines de socialistes à La Nouvelle-Orléans en 1848-1849 : [Cabet] y racheta l'ancienne colonie mormone de Nauvoo (dans l'Illinois) qui, sous sa direction, devait compter jusqu'à mille huit cents personnes avant d'éclater en 1856 sous l'effet de graves dissensions internes » (BnF, Utopie, 2000, p. 226).Jean-Pierre Béluze ou Beluze (1821-1908), gendre posthume de Cabet et son successeur, anima le mouvement de coopération sous le Second Empire. « Pendant douze années, Béluze assura ainsi la direction du " Bureau icarien de Paris ", chargé de propager la doctrine et de venir en aide aux colonies de Nauvoo et de Cheltenham, en même temps que de trouver de nouveaux adhérents et de les mettre en route pour Icarie. Cette activité le conduisit à de nombreux voyages en province. En février 1856, par exemple, il était signalé dans la région de Poligny, dans celle de Montbéliard, à Dôle, à Arbois. Il était dénoncé à de nombreux parquets, fut plusieurs fois poursuivi, et deux fois emprisonné (ainsi lors d’une condamnation à quinze jours de prison prononcée pour distribution d’écrits et colportage, le 12 avril 1856, par le tribunal correctionnel de Besançon). De janvier 1852 à décembre 1855, il put collecter 150 000 F environ, sur lesquels 115 000 furent envoyés à Nauvoo. Les frais de bureau ne s’étaient pas, durant le même temps, élevés à 20 000 F, sur lesquels il avait payé une pension alimentaire annuelle de 3 000 F à la femme et à la fille de Cabet, Céline, femme de Firmin Favard* et sa future femme, et assuré le fonctionnement du bureau : cela faisait à peine 1 750 F par an pour la rétribution du gérant, le loyer et les fournitures de bureau. Après la scission dans la colonie, et après la mort de Cabet, survenue le 8 novembre 1856, Béluze continua à recevoir son traitement, porté à 3 000 F, à charge pour lui de subvenir à toutes les dépenses de fonctionnement. La veuve de Cabet et sa fille Céline, elle-même devenue veuve, étaient, avec Béluze, les seuls employés du bureau et les mandataires de la colonie de Saint-Louis. Béluze s’efforça d’entraver le déclin de l’école icarienne. Il maintint un minimum de liaison avec les groupes de province, notamment avec celui de Lyon. Toutefois, en présence des difficultés et des déboires, devant le zèle fléchissant des disciples d’Icarie, il commença à éprouver des doutes sur la portée et la valeur de l’expérience communiste tentée par Cabet. Sa pensée évolua et s’éloigna peu à peu des idées qu’il avait professées jusque-là. Le 6 janvier 1863, alors que depuis deux ans il avait dû, pour alléger les charges du " Bureau icarien ", ouvrir un cabinet d’affaires à son nom et épouser Céline Favard (le 20 mars 1862), pour sauver la fille et la femme de Cabet d’une misère prochaine, il donna sa démission de gérant du bureau » (Maitron). Cachet répété "Timbre impérial" ; quelques pâles mouillures et salissures. Contient : 1. [CABET (Étienne)]. Opinions et sentiments publiquement exprimés concernant le fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, mars 1856. 36 pp., premier plat couverture conservé. Prudhommeaux, B.592. [CABET (Étienne)]. Le fondateur d'Icarie aux Icariens. Paris, l'auteur, avril 1856. 11 pp., premier plat de couverture conservé. Prudhommeaux, B.613. [CABET (Étienne)]. Guerre de l'opposition contre le citoyen Cabet, fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, août 1856. 72 pp. Prudhommeaux, B.684. [Beluze (Jean-Pierre)]. Lettre sur la colonie icarienne, par un Icarien. Paris, l'auteur, 1856. 46 pp. Prudhommeaux, B.695. [CABET (Étienne)]. Manifestes de l'opposition et réponse du citoyen Cabet. Paris, l'auteur, 1856. 24 pp. premier plat couverture conservée. Prudhommeaux, B.716. [CABET (Étienne)]. Départ de Nauvoo du fondateur d'Icarie avec les vrais Icariens. Paris, l'auteur, 1856. 23 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, B.727. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Mort du fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, 1856. 12 pp., premier plat de couverture conservé. Prudhommeaux, C.028. [BELUZE (Jean-Pierre)].La Colonie icarienne à Saint-Louis. Paris, l'auteur, 1857. 24 pp. premier plat de couverture conservé. Prudhommeaux, C.039. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Célébration du premier anniversaire de la naissance du fondateur d'Icarie. Paris, l'auteur, mars 1857. 23 pp., couverture conservée. Prudhommeaux, C.0410. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Célébration à Saint-Louis du neuvième anniversaire de la fondation d'Icarie. Paris, l'auteur, avril 1857. 24 pp. Prudhommeaux, C.0611. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Compte-rendu de la Gérance de la Communauté icarienne, à Saint-Louis, sur la situation morale et matérielle de la Communauté pendant les mois de novembre et décembre 1856 et les mois de janvier et février 1857. Paris, l'auteur, mai 1857. 24 pp. Prudhommeaux, C.0812. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Organisation du travail dans la communauté icarienne. Paris, l'auteur, 1857. 23 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, C.0713. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Emprunt icarien de un million de francs. Paris, l'auteur, juillet 1857. 21 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, C.1014. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Contrat social ou Acte de société de la communauté icarienne. Lois sur l'admission. Paris, l'auteur, août 1857. 46 pp. Prudhommeaux, C.1115. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Notre Situation à Saint-Louis. Paris, l'auteur, octobre 1857. 23 pp. couverture conservée. Prudhommeaux, C.1216. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Lettre à Maximilien. Paris, l'auteur, 1858. 45 pp. Prudhommeaux, C.14 17. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Deuxième lettre à Maximilien. Paris, l'auteur, mars 1858. Paginé 52-70. Prudhommeaux, C.14 18. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Compte-rendu de la situation morale et matérielle de la communauté, du mois d'août 1857 au mois de février 1858. 26 pp. Prudhommeaux, C.1319.[BELUZE (Jean-Pierre)]. Cheltenham. Paris, l'auteur, 1858. 22 pp. Prudhommeaux, C.1520. [BELUZE (Jean-Pierre)]. Inauguration du cours icarien. Paris, l'auteur, 1858. Prudhommeaux, C.1621. Blanc (Louis). Le Socialisme. Droit au travail. Troisième édition Paris, Au bureau du "Nouveau-Monde", 1849. 72 pp.
Précieux et extraordinaire exemplaire de la première édition de la bible de Frizon censurée par la Sorbonne, dédicacée au roi Louis XIII et reliée à l'époque en maroquin rouge doublé de maroquin rouge pour le Grand Dauphin (1661-1711). Paris, Jean Richer et Pierre Chevalier, 1621 [Suivi de :] – Frizon, Pierre. Moyens pour discerner les bibles françoises catholiques d'avec Les Huguenotes. Paris, Jean Richer, 1621. 2 tomes en 3 volumes in-folio à 2 colonnes de : I/ (6) ff. dont 1 frontispice, 583 pp., 28 gravures dans le texte ; II/ (2) ff., 508 pp., 21 gravures dans le texte; III/ pp. 509 à 863, 1 f. numéroté 864, 3 pp. numérotées 510 à 512, 90 pp., (27) ff., 21 gravures dans le texte, 2 gravures au titre, 1 carte. Ainsi complet. Reliure du dix-septième siècle en maroquin rouge ; double encadrement de trois filets dorés sur les plats avec fleurs-de-lys aux angles, dos à nerfs fleurdelisés, doublures de maroquin rouge à dentelle dorée et cadre central de trois filets dorés avec fleurs-de-lys aux angles, gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure. Reliure royale réalisée vers l’année 1678 en maroquin doublé de maroquin.
Première édition de cette célèbre Bible française illustrée, dite Bible de Frizon, censurée par La Sorbonne dès sa parution. En 1689, La Caille en faisait aussi l'éloge et Michel de Marolles en signalait les gravures. Cette édition de la Bible est la première qui ait été faite à Paris ; elle est très rare, & l'on n'en connoit presque point d'exemplaires : il en existe deux à Paris ; l'un dans la bibliothèque du Roi, l'autre dans celle des Célestins. L'impression en est fort belle (G. F. de Bure, Bibliographie instructive, 1763, 1, n°31). - Duportal, Catalogue, 412. Cette première édition de cette version de la Bible de Louvain, jugée encore trop protestante par la Sorbonne, constitue la première bible française illustrée de gravures en taille douce. L'ouvrage tient le premier rang parmi les livres illustrés du temps de Louis XIII, avec 70 eaux-fortes originales comportant plus de 900 sujets, auxquels s'ajoutent un frontispice de Michel Lasne, deux vignettes et une carte. À côté d’artistes restés anonymes, la plupart des grands dessinateurs ou graveurs de l'époque ont contribué à l'illustration de l'ouvrage : notamment Claude Mellan, Michel Lasne, Léonard Gaultier, M. Van Lochom, Melchior Tavernier, Jean Zniarnko, M. Faulte, etc. Œuvre majeure de l'édition biblique, l'ouvrage est aussi un chef-d’œuvre de l'illustration française de son temps. « Cette bible de Frizon de 1621 est ornée de plusieurs figures très belles et fort estimées. On l’appelle vulgairement la Bible de Richer, qui est recherchée des curieux » (Histoire de l’Imprimerie, page 244). La première Bible imprimée en français est celle de Jean de Rely, qui est une révision de celle de Des Moulins, imprimée en 1487 sur l'ordre de Charles V. Naturellement cette Bible n'était pas une version littérale, mais une Bible historiée, comme il est écrit au folio 353. Un exemplaire se trouve à la bibliothèque Nationale et un autre à l'Arsenal à Paris. En 1528, Lefèvre d'Étaples finit la traduction entière de la Bible, qui fut imprimée à Anvers. Le travail de Lefèvre était basé sur la Vulgate (rendue fidèlement pour la première fois dans une traduction française). Il n'était pas destiné en lui-même à devenir la Bible populaire du peuple français, mais il préparait la voie pour un tel bienfait. Ce travail devint le modèle que les protestants et catholiques suivirent. En 1535, Pierre Robert Olivetan produisit une nouvelle traduction qui suppléait aux faiblesses de la version de Lefèvre. Natif de Picardie, il fut un des leaders de la Réforme en France. A cause de l'opposition rencontrée en France la première édition de cette Bible fut imprimée à Neuchâtel (en Suisse), les autres le furent à Genève. Malgré la censure, bien des Bibles de Genève entraient en France. Citons un passage du livre "Histoire des protestants en France", p. 68, qui montre le travail de quelques chrétiens de l'époque "étudiants et ministres, porte-balles, porte-paniers, comme le peuple les appelait, parcouraient le pays, un bâton à la main, le panier sur le dos, par le chaud et le froid, dans les chemins écartés, à travers les ravins et les fondrières de campagne. Ils s'en allaient, continue Mr de Félicé, frapper de portes en portes, mal reçus souvent, toujours menacés de mort, et ne sachant le matin où leur tête reposerait le soir". En 1566, René Benoît publia une traduction de la Bible, qui fut censurée par la Sorbonne en 1567 et finit de paraître en 1568. Benoît dut s'humilier devant la Sorbonne et reconnaître que sa traduction était une copie de celle de Genève, qui devait par conséquent être rejetée. Il en fut de même de la révision que Pierre Besse dédia à Henri IV en 1608, de celle de Claude Deville en 1613, et de celle de Pierre Frizon dédié à Louis XIII en 1621. « Le [Pape] PauI IV ordonne que toutes les Bibles en langue vulgaire ne peuvent ni être imprimées ni être gardées sans une permission du Saint-Office. C'était en pratique la prohibition de la lecture des Bibles en langue vulgaire » (Dictionnaire de Théologie Catholique, 15, col. 2738). La quatrième règle de l’Index (des livres interdits) publié par le pape Pie IV déclare : "L'expérience prouve que si l'on permet indistinctement la lecture de la Bible en langue vulgaire, il en arrivera par la témérité des hommes plus de mal que de bien." Le pape Sixte-Quint fait savoir expressément que personne ne peut lire la Bible en langue vulgaire sans une « permission spéciale du Siège apostolique ». Merveilleux exemplaire relié par Luc-Antoine Boyet dont on reconnait les fers caractéristiques (Esmerian, Deuxième partie). Le contraste entre l'altière élégance de la doublure et des plats et la luxuriante richesse des coupes symbolise la primauté de Boyet dans l'art de la reliure française au XVIIe siècle. « Il fut sans doute le premier relieur qui s'attacha et réussit à si bien soigner cette façon du corps d'ouvrage. Il excelle notamment dans le choix du maroquin, la confection de la couture et de l'endossage, les chasses basses. » Précieux et extraordinaire exemplaire royal offert vers l’année 1678 à Louis de France, Dauphin, appelé Monseigneur et surnommé Le Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, né à Fontainebleau le 1er novembre 1661. Chacun des trois volumes comporte en queue du dos et sur la pièce de tomaison la marque reproduite par Olivier-Hermal (Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises, Paris 1934, pl. 2522, fer n° 17), la référence incontestée en la matière, ainsi analysée : « Nous estimons que ce fer (associant une fleur de lys et un dauphin, tous deux surmontés de la couronne des princes de sang) a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin (à compter de l'année 1678) et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » Cette analyse était confirmée par Jean Toulet, l’ancien conservateur en chef de la réserve de la B.n.F. Quelques clercs contemporains contestent cette attribution et méconnaissent la science héraldique de l'âge classique. Aucun fer héraldique, à notre connaissance, comportant plusieurs emblèmes royaux ne fut créé au XVIIe siècle dans un but simplement ornemental. Ce fer armorié, composé d'une fleur-de-lys couronnée et de l'emblème du dauphin surmonté de la couronne des princes de sang fut « frappé dès 1678 sur des volumes destinés au Grand Dauphin » adolescent et ce n'est qu'ensuite, le dauphin majeur utilisant les armoiries reproduites par Olivier, planche 2522 fers 1 à 9, que ce fer n° 17 « fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau » (Olivier-Hermal). Cette nuance héraldique, certes éloignée de nos préoccupations modernes, a apparemment échappé à la sagacité de certains amateurs contemporains les amenant à rejeter globalement l'appartenance princière de l'ensemble des volumes frappés du fer héraldique n° 17. Imaginer en effet qu'au Siècle de Louis XIV, un tel fer héraldique royal eut pu originellement être poussé sur des livres à titre simplement ornemental est une hérésie héraldique. M. J. - P. - A. Madden fut le premier à consacrer une étude historique à ce fer héraldique. (Voir «Le livre, année 1880 »). Au terme d'une analyse documentée, et qui fait autorité, il concluait que ce fer « se trouvait frappé au dos de nombreux volumes adressés au Dauphin et imprimés de 1678 à 1706, c'est-à-dire de sa dix-septième à sa quarante-cinquième année ». L'on sait qu'un demi siècle plus tard, en 1934, Olivier-Hermal confirmait la destination de ce fer héraldique en la réservant aux premières années de son apparition (à compter de 1678). «Nous avons rencontré ce fer n°17 sur des volumes dont la date de publication est tantôt antérieure, tantôt postérieure à la mort du Grand Dauphin (1711). Nous estimons que ce fer a dû primitivement être frappé sur des volumes destinés au Grand Dauphin, et qu'ensuite, il fut très souvent utilisé comme simple ornementation sur de nombreuses reliures, recouvertes tant de maroquin que de veau. » (Olivier-Hermal). Jean Toulet, ancien Conservateur en Chef de la Réserve des livres rares à la B.n.F. et autorité incontestée pour la période classique, considère que les très rares volumes de la fin du XVIIe siècle reliés en maroquin d'époque doublé de maroquin ornés d'une simple fleur-de-lys étaient bien évidemment destinés aux princes de sang royal. Les somptueuses reliures recouvrant cette bible censurée par la Sorbonne, décorées avec une extrême élégance, sont l'œuvre de l'atelier de Luc-Antoine Boyet. Boyet travaillait alors pour le Grand Dauphin et « la pratique du bon goût aristocratique, à la fin du XVIIe siècle, voulait que l'on minimise le plus possible la marque d'appartenance et la dimension des armoiries ornant les reliures. » Louis de France appelé Monseigneur, dit le Grand Dauphin, reçut en naissant la croix et le cordon de l'ordre du Saint-Esprit ; il eut pour gouverneur le duc de Montausier et pour précepteur Bossuet. Il épousa le 7 mars 1680, à Châlons-sur-Marne, Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière, décédée en 1690, qui lui donna trois fils. Reçu chevalier du Saint-Esprit le 1er janvier 1682, il fit quelque temps campagne en Allemagne et en Flandre (1688-1694), mais fut constamment tenu à l'écart des affaires par Louis XIV. Le Grand Dauphin épousa secrètement vers 1695 Marie-Émilie Joly de Choin. Il mourut le 14 avril 1711, de la petite vérole, au château de Meudon. Cet exemplaire prestigieux fut catalogué et reproduit en couleur il y a 20 ans par Pierre Bérès au prix de 450 000 FF (70 000 €) « Livres et Manuscrits significatifs et choisis, N°25 ». Pierre Berès cataloguait alors 275 000 FF l’édition originale de 1544 de « Délie » de Maurice Scève, 300 000 FF les Œuvres de Rabelais de 1556 et 675 000 FF (≈ 100 000 €) le fameux exemplaire en vélin de l’époque de l’édition originale de 1555 des Œuvres de Louise Labé Lionnaize. Ce volume cote aujourd’hui plus de 650 000 €, un exemplaire passé à New York en reliure moderne venant d’être vendu 450 000 € à un bibliophile européen.
Paris, imprimé par Grangé par ordre supérieur, 1771. In-4 de VIII-152-50-(2) pp., errata, tableau typographique replié, cartonnage ancien, pièce de titre manuscrite au dos. La seconde partie Pièces justificatives (titre et pagination séparée) est placée à la fin du volume.
Édition originale du célèbre mémoire contre les imprimeurs de l’Encyclopédie et diffuseurs de livres Le Breton et Briasson, rédigé en deux parties par Luneau de Boisjermain dont la description détaillée des faits et la réunion des pièces justificatives : arrêts, privilèges dont celui pour l’impression de l’Encyclopédie, etc. ; un tableau donne les détails du calcul des sommes reçus en trop par les libraires Briasson, Le Breton, David et Durand. Pierre-Joseph-François Luneau de Boisjermain (1732-1801) instituteur et auteur de manuels scolaires, voulut en 1768 donner une édition de Racine ornée de figures et la vendre lui-même, pratique formellement interdite par le code de la librairie de 1723 qui défendait tout individu en dehors de la corporation de « faire le commerce de livres ». Accusé d’activité commerciale illicite par la corporation des libraires, Luneau de Boisjermain décida d’attaquer les syndicats de librairies pour une mauvaise gestion de la souscription à la célèbre Encyclopédie, dont Le Breton était le dernier libraire associé encore en vie : « Luneau et quelques adhérents qu'il réussit à entraîner à sa suite, prétendaient, en leur qualité d'anciens souscripteurs, non seulement recevoir gratuitement neuf volumes, mais encore se faire rembourser cent soixante-quatorze livres huit sols, qui, selon eux, avaient été exigées indûment. Si chaque confrère de Luneau avait émis une prétention semblable, les libraires auraient été tenus de rembourser 1,948,052 livres. » (Tourneux). Diderot, qui avait connu Le Breton et souffert de leur collaboration, commit l’imprudence d’écrire à Boisjermain, qui réutilisa et déforma ses propos à deux reprises, poussant l’écrivain à rédiger à son tour un factum. L'affaire s'éternisa jusqu'en 1778, date à laquelle Luneau et ses partisans furent déboutés et condamnés aux dépens. Toutefois, c’est grâce au retentissement de cette affaire que le 30 août 1777 furent promulguées des arrêts accordant aux auteurs de vendre leurs propres ouvrages. [Suivi de :] 1. LUNEAU DE BOISJERMAIN (Pierre-Joseph-François). Mémoire et consultation pour M. Luneau de Boisjermain contre le sieur Briasson, libraire, syndic des libraires & imprimeurs… et le sieur Le Breton… associé avec le sieur Briasson pour l’impression de l’Encyclopédie. Paris, imprimerie de Louis Cellot, 1770. In-4 de 14 pp. Édition originale.2. LUNEAU DE BOISJERMAIN (Pierre-Joseph-François). Lettre de M. Luneau de Boisjermain à M. Diderot et réponses [de M. Luneau] à la lettre adressée aux sieurs Briasson et Lebreton par Diderot. Paris, P.-G. Simon, 1771. 32 pp. Signé : Cournault. 1er décembre 1771. Édition originale. Réponse très détaillée à la lettre de Diderot publiée en août 1771, imprimé en deux colonnes avec le texte de Diderot en face. 3. LUNEAU DE BOISJERMAIN (Pierre-Joseph-François). Réponse de M. Luneau de Boisjermain au mémoire des libraires associés à l'Encyclopédie, distribué au mois d'août 1771. Paris, P.-G. Simon, 1771. 84 pp. Édition originale avec le mémoire en regard.4. À Nosseigneurs de parlement. Paris, P.-G. Simon, 1772. 8 pp. Édition originale. Requête d'intervention des sieurs N. Leguay et consorts, prenant fait et cause pour le sieur Luneau de Boisjermain contre les libraires associés à l'Encyclopédie. Signé Desroches.5. LUNEAU DE BOISJERMAIN (Pierre-Joseph-François). Réponse signifiée de M. Luneau de Boisjermain au précis des libraires associés à l'impression de l'Encyclopédie, distribué le 15 juin 1772. Paris, P.-G. Simon, 1772. 20 pp. Édition originale. 6. Précis sur délibéré prononcé le 22 juin 1772, entre Pierre-Joseph-François Luneau de Boisjermain, et les sieurs Le Breton et Briasson et les héritiers des feus sieurs David et Durand, libraires associés à l'impression de l'Encyclopédie. Paris P.-G. Simon, 1772. 16 pp. Édition originale. Signé Cournault.Provenance : Jean-Charles Ledesme, baron de Saint-Élix (1721-1802), chevalier Saint-Louis, avec son ex-libris gravé augmenté à l'encre du temps « Johannes Carolus Ledesma bibliothèque de St Elix » (contreplat). Cartonnage défraîchi.Précieux recueil consacré à l'affaire de l'Encyclopédie qui marqua le début du droit de l’auteur à distribuer ses propres ouvrages.
D’après Jean-Paul Barbier, Ma bibliothèque poétique, cet exemplaire réunissant cinq œuvres rarissimes de Pierre de Ronsard en reliure du XVIIIe siècle serait le seul connu. A Paris, chez Gabriel Buon, au clos Bruneau, à l’enseigne S. Claude, 1563. In-4 de 10 ff., signés A à B par 4 et C par 2. Soit: «A ma connaissance, cet exemplaire est le seul connu (voir Barbier, 4, n°45) d’un premier état de la seconde famille des éditions de 1563, qui se caractérise par: Le privilège au verso du feuillet 10 (et non au verso du titre). Un plus grand nombre de vers par page, de telle sorte que le texte se termine au recto du feuillet 10 et non au verso. Le décalage du début des strophes à droite» (Jean-Paul Barbier). Plein veau marbré, dos lisse richement orné, tranches rouges, coiffe supérieure restaurée. Reliure vers 1740. 214 x 133 mm.
Selon Jean-Paul Barbier, un seul exemplaire connu: le sien, «lavé, en reliure moderne, 205 mm de hauteur». Le présent exemplaire, le second connu «non lavé, en reliure ancienne, hauteur 214 mm». Premier état rarissime – de la secondefamille des éditions de 1563 de la «Continuation du Discours des Miseres de ce temps». «Cette édition de 1563 ne diffère de la première de 1562 que par la date» mentionne Tchemerzine. «Ces éditions originales renferment un certain nombre de vers que ne donne pas la collection des œuvres, imprimées en 1584 et depuis. Dans ces discours en vers, l’auteur retrace avec une énergique éloquence les maux que les calvinistes occasionnèrent à la France, sous la minorité de Charles IX; ce qui lui attira de la part des partisans de la réforme de violentes réponses» (Brunet). Dans la Continuation du Discours des Miseres de ce temps Ronsard monte au créneau pour défendre le parti catholique mais surtout l’unité de la France alors emportée dans la tourmente depuis le massacre de Vassy (1562). Adversaire de Théodore de Bèze, mais aussi critique des défaillances internes de l’église, Ronsard s’engage dans la lutte polémique, où il souffrit maints pamphlets. Mal à l’aise peut-être dans ces rivalités sans fin, mais forcé malgré lui de prêter sa plume au parti du roi, le poète produit conjointement ces épîtres politiques en vers et des poèmes à la nouvelle Genèvre. Le «poète royal» entre en action et procure ici 14 discours très variés, tous marqués d’une forte rhétorique délibérative, et d’un mélange de tons, noble et familier. Ronsard tour à tour morigène, exhorte, déplore, conseille et flatte ses lecteurs multiples en s’adressant à leur conscience pour les inviter à agir, c’est-à-dire, pour le poète, à respecter l’ordre ancien. - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Institution pour l’Adolescence du Roy tres chrestien Charles Neuvième de ce nom. A Paris, chez Gabriel Buon, 1564. Seuls 4 exemplaires recensés par J.P. Barbier. 6 feuillets signés A par 4 et B par 2. Il y a 26 vers à la page courante, 16 vers à la première page de texte et 14 vers à la dernière page (dans les trois éditions de 1563, on avait 18 vers à la première page, ce qui retranchait deux vers à la dernière page, les pages courantes restant les mêmes. Il y a une réclame au verso du feuillet 4. «A ma connaissance, c’est la seule édition datée de 1564. J’en ai recensé quatre exemplaires: à Harvard, à la Bibliothèque nationale, à la Bibliothèque de l'Institut, et celui-ci (Barbier 4, n°19)». (Jean-Paul Barbier). L’exemplaire Barbier, l’un des quatre connus, est lavé, en reliure moderne, hauteur 205 mm; le présent exemplaire non lavé, en reliure ancienne, mesure 214 mm. Les conseils prodigués par le poète au roi de onze ans qu'il aima tant et dont la mort prématurée le laissa plus tard inconsolable s'inspirent largement d'une épître latine que le futur chancelier Michel de l'Hospital avait adressée au frère de Charles IX, François II, en 1559 («De sacra Francisci II. Galliarum regis initiatione... »), et de la traduction de cette épître par Joachim du Bellay («Discours sur le sacre du treschrestien Roy Françoys II... »). Bien que cette pièce soit rangée parmi les discours politiques du Vendômois (et bien qu'on y trouve le conseil de punir les séditieux), les querelles suscitées par la religion n'y sont guère évoquées. L'Institution fut composée à l'époque du Colloque raté de Poissy, en automne 1561. S'inscrivant dans la tradition des conseils prodigués par Erasme au jeune Charles-Quint et par Budé à François Ier, démarquant parfois mot pour mot les déclarations et mises en garde proférées par le bon L'Hospital, l'Institution, composée «en moraliste, non pas en pamphlétaire » (R. Aulotte, in Renaissance Studies in Honor of I. Silver : 37), ne contient pas d'idées puissamment originales. Mais le ton vigoureux qui caractérisera les Discours de 1562-1563, le sens de l'harmonie, la vivacité et l'élévation d'esprit du poète éclatent déjà dans le premier vers, où sont résumés tous conseils donnés plus loin : « Sire, ce n'est pas tout que d'estre Roy de France,... ». - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Elegie de P. de Ronsard Vandomois, sur les troubles d’Amboise, 1560. A. G. des Autels Gentilhomme Charrolois. A Paris, chez Gabriel Buon, au clos Bruneau à l’enseigne S. Claude, 1563. Unique exemplaire répertorié. 6 feuillets, signés A par 4.et B par 2. Unique édition et seul exemplaire répertorié contenant 28 vers à la page pleine. L’édition originale rarissime de 1562 contient 27 vers à la page pleine. «L’élégie sur les troubles d’Amboise a paru pour la première fois dans l’édition collective de 1560 (tome III, Cinquième Livre des Poèmes, du f. 215 verso au feuillet 219 verso). C’est le premier des discours politiques de Ronsard, dont on constate la modération extrême. On sait qu’en 1560 le poète avait recommandé de s’opposer au péril que représentait la Réforme. Cet ennemi qui se trouvait alors partout dans la population, ce séditieux qui avait tenté un coup de main contre le château d’Amboise où résidait la famille royale, il fallait «par livres l’assaillir, par livres luy respondre». En 1562, alors que la guerre civile menace, le Vendômois fait réimprimer son poème en plaquette. Et il persiste à recommander l'usage des livres pour seuls moyens de répression. J’ai découvert l'exemplaire apparemment unique de cette version à la Bibliothèque Publique et Universitaire de Genève (Barbier 4, n°1). Mais le 1er mars 1562, l’échauffourée de Vassy met le feu aux poudres. Saisissant ce prétexte, les chefs protestants, bouclent leur cuirasse et le poète modifie son conseil. Le rebelle mérite un autre traitement; il faut «par armes l’assaillir, par armes lui respondre». C'est le texte que l'on trouve ici. C'est celui que le seul Buon réimprimera durant la première guerre de religion. L’exemplaire Jean-Paul Barbier mesure 206 mm, celui-ci 214 mm. - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Remonstrance au peuple de France. A Paris, chez Gabriel Buon, au clos Bruneau à l’enseigne S. Claude, 1564. 16 feuillets signés A à D par 4. Il y a 28 vers à la page courante, 24 vers au f (I) v°, et 8 vers au f. 16 v°. Il y a des réclames au dernier feuillet des cahiers A, B et C. Le début des strophes est décalé à droite. Seule édition recensée à la date de 1564 (voir Barbier 4, n° 57). Elle est semblable à l’édition dont j’ai fait la « quatrième famille » des éditions de 1563, à cette différence que le début des strophes est décalé à droite, et non à gauche. La « quatrième famille » de 1563 se caractérise par la suppression du cahier E, composé de deux feuillets, le texte commençant désormais au verso du titre, et le privilège étant repoussé au verso du feuillet 16, où il est casé après la fin du poème. Par ailleurs, on y observe la correction du vers où Ronsard reproche à Condé d'avoir envoyé son frère Antoine de Navarre à la mort (voir Notice N°37, deuxième vers du f. 15 v°, reproduit). Ici, on lit cette version banalisée (f. 14 v°, vers 22, reproduit ci-dessus à droite) : « Vostre frere avant l'age au sepuichre envoyé... ». L’exemplaire Jean-Paul Barbier, lavé, en reliure moderne, mesure 205 mm; celui-ci, non lavé en reliure ancienne, mesure 214 mm. - Suivi de: Ronsard, Pierre de. Responce de P. de Ronsard Gentilhomme Vandomois, aux injures et calomnies, de ie ne sçay quels Predicans, & Ministres de Geneve. A Paris, Chez Gabriel Buon, au clos Bruneau, à l’enseigne S. Claude. 1563. 26 feuillets signés a à f par 4 et g par 2. Il y a 28 vers à la page courante, 16 au feuillet 3 v°. Il n'y a pas de réclame à la fin des cahiers. « D'après mes recherches (Barbier : 145SS.), il existe trois familles (chacune comportant des états différents) d'éditions de cet ouvrage données en 1563 par Buon, éditeur officiel choisi par Ronsard. Cet exemplaire appartient à la troisième famille. Brièvement on peut résumer la situation ainsi : a) première famille Il n'y a pas de manchette en marge du feuillet 12 r°, et on trouve au vers 16 du feuillet 22 r° : « Et plus vous mesprisés... » (pour : « m'espuisés »). Le deuxième état a pour titre de départ au feuillet 2 r° «Epistre », au lieu de « Epistre au lecteur ». Enfin, le poème « In laudem Ronsardi » ne se trouve pas au verso du feuillet 26 dans le premier état. b) deuxième famille Le dernier mot de la deuxième ligne du transport du privilège, au verso du feuillet I, est coupé ainsi : « calom- », alors que l'on trouvera « calomnies » dans la troisième famille. De même au feuillet 2 r° le dernier mot est « t'imprimer » («une marque» dans la troisième famille). Enfin, au feuillet 25 r° la dixième ligne se termine par « seul-» (« seule -» dans la troisième famille). c) troisième famille (J'y ai englobé l'édition de 1564, malgré quelques minuscules différences avec la dernière édition de 1563). On y trouve les différences signalées ci-dessus (description de la deuxième famille) et d'autres variantes orthographiques ou textuelles comme : « Or ce Dieu tout puissant... » au lieu de « Or ce Dieu tout parfait... » au vers 7 du feuillet 10 r° dans les éditions des première et deuxième familles. On doit aussi signaler la présence dans le Bulletin de la Librairie Morgand (VIII, 1898-1899, n° 33269) d'un exemplaire portant la date de 1562. Comme la mort du duc de Guise, à laquelle Ronsard se réfère, survint en 1563, on peut douter de l'exactitude d'une telle indication. Ce poème est l'avant-dernière apostrophe de Ronsard aux protestants, la dernière étant 1'Epître qui ouvre le Recueil des Nouvelles Poésies. Il répond ici à trois «petits livres » qui ont été « segrettement composez deux moys au paravant par quelques ministreaux... et depuis... imprimez à Orleans contre moy ». Je décris plus loin mon exemplaire du pamphlet protestant, effectivement divisé en trois parties, dont la première était signée A. Zamariel (pseudonyme d'Antoine de la Roche-Chandieu, Zamariel signifiant « chant de Dieu » en hébreu), tandis que les deuxième et troisième étaient l'œuvre d'un certain B. de Mont-Dieu, dans lequel il faut certainement voir Bernard de Montméja « ia » signifiant également « Dieu » dans la langue hébraïque. Ajoutons que Chandieu et Montmejà, dont l'opuscule s'intitulait : Response aux calomnies contenues au Discours et Suyte du Discours sur les Miseres de ce temps… entendaient se venger des attaques lancées par Ronsard contre leurs coreligionnaires dans les Discours des Misères de ce temps. Ce qui est remarquable dans la Réponse décrite ici, c'est le ton de dignité adopté par le poète. Après un début sarcastique après avoir réfuté les accusations portées contre sa personne, il transporte le débat sur le plan de l'histoire de la littérature avec une hauteur extraordinaire mais sans aucune morgue […]. Voilà qui témoigne déjà d'une personnalité exceptionnelle. Mais que dire de la manière dont le maître se défend de l'accusation de lasciveté portée, non sans quelques motifs, contre lui ? Un autre se serait embrouillé dans de fumeuses dénégations, tentant d'expliquer que sa tonsure ne lui interdisait pas d'écrire des vers amoureux, qu'il n'avait pas été ordonné prêtre malgré ses cures et ses abbayes, etc. Au contraire, avec la plus parfaite aisance et cette fraîcheur de ton qui marque tant de sonnets dédiés à Marie, notre poète explique simplement comment se passe une de ses journées... C'est un récit exquis, trop long à reproduire ici, malheureusement, mais que je compte au nombre de mes vers préférés. Je n'en donne qu'un échantillon : « Jayme à faire l'amour, j'ayme à parler aux femmes, A mettre par escrit mes amoureuses flammes, J'ayme le bal, la dance, et les masques aussi, La musicque et le luth, ennemis du souci. Puis quand la nuit brunette a rangé les estoilles Encourtinant le ciel et la terre de voilles, Sans soucy je me couche, et là levant les yeux, Et la bouche et le cueur vers la voute des cieux, Je fais mon oraison, priant la bonté haute De vouloir pardonner doucement à ma faute ». (f. 13 v°). L’exemplaire J.P. Barbier mesure 189 mm de hauteur, le présent exemplaire, 214 mm. Précieux et remarquable volume dans lequel un amateur de littérature précieuse réunit vers 1740 cinq œuvres de Pierre de Ronsard imprimées en 1563 et 1564 qui étaient déjà à l’époque d’une insigne rareté et dont Jean-Paul Barbier qualifie certaines «d’unique exemplaire connu». L’exemplaire relié vers 1740 est à grandes marges – une œuvre dépasse de 25 mm celle de J.P. Barbier - et non lavé – (rares taches et traces d’anciennes mouillures; déchirure marginale sans manque de texte aux deux derniers feuillets de la cinquième œuvre.)
La Rochelle, P. Haultin, 1587. Petit in-8 (10 x 16 cm) de 398 pp. (titre inclus), veau fauve, dos orné à nerfs, pièces de titre en maroquin rouge et vert, double encadrement de filets dorés sur les plats, motifs d'angle dorés, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé).
Édition originale et seule publiée sortie des presses de Pierre Haultin de La Rochelle avec sa marque typographique sur le titre. Essai historique du juriste toulousain Pierre de Belloy (vers 1540-1613) embastillé l'année de sa publication - sur la famille des Bourbons depuis Robert, fils de saint Louis jusqu'à Henri IV dont il prit fougueusement le parti et démontra l'incompétence du pape à juger les prétentions du roi de Navarre à la couronne. Dédié à Charles de Bourbon, comte de Soissons, l'ouvrage fut aussi attribué à Pierre Pellisson, maître des requêtes de Navarre. Quand Henri IV devint roi, il nomma de Belloy avocat général au parlement de Toulouse. Il exerçait encore cette fonction en 1609. La paix intérieure rétablie, Belloy n'avait pas abandonné la plume et donna en 1600 Conférence des édits de pacification. « Son oeuvre constitue une solide présentation des thèses qui vont permettre en France le triomphe de la monarchie dite "de droit divin" » (Renoux-Zagamé, Dictionnaire historique des juristes français).Pierre Haultin (15..-1588) imprimeur-libraire, fondeur de caractères exerça le métier de libraire à Paris à partir de 1555 puis partit probablement pour des raisons religieuses pour s'installer d'abord à Lyon en 1560 puis à La Rochelle en 1571. « L'imprimeur Pierre Haultin paraît avoir travaillé fort activement à la propagation des documents utiles à la cause d'Henri IV. Pour des raisons politiques faciles à comprendre, son nom ne figure que sur un très petit nombre de ses productions. (…) Il est probable que des recherches faites dans les archives nous fourniraient de curieux détails sur les relations de l'imprimeur rochelais avec le roi de Navarre. M. Desmaze (Curiosités des anciennes justices, 1867, p. 263) mentionne déjà une somme de 150 écus payée en 1587 à Pierre Haultin pour l'impression de la Loi salique et de la Vie des Bourbons de Pierre de Belloy ; mais il n'indique pas la source où il a puisé ce renseignement qui prouve que Belloy est bien l'auteur du factum intitulé : Mémoire et recueil de l'origine, alliances et succession de la royale famille de Bourbon » (Picot). Provenance : Jean-Lois-Antoine Coste (1784-1851), magistrat lyonnais, sans marque d'appartenance.Bel exemplaire dans une reliure signée Capé. Petites traces de frottement sur le mors supérieur.Brunet, I, 760 ; Bibliothèque Rothschild, III, n° 2194, p. 45 ; ; Desgraves, L'Imprimerie à La Rochelle : Les Haultin 1571-1623, II, n°79 ; Bibliotheca Aureliana, LI, p. 31, n°83 ; Catalogue des livres rares et précieux de la bibliothèque de feu M. J. L. A. Coste (1854), n°2255.
Paris, Pierre Vidoue, 1538. In-8 gothique (145 x 90 mm) de (111) ff. (sign. A-N8 O7), maroquin rouge, dos lisse orné, triple filet doré d'encadrement sur les plats, roulette intérieure, tranches dorées (reliure du XVIIIe siècle).
Première édition gothique sortie des presses de Jean Réal à l'adresse de Pierre Vidoue, partagée avec Vincent Sertenas. Colophon : Imprime a Paris par Jehan Real demourant en la rue Sainct Victor a l'enseigne des Corbillons.Titre rouge et noir, bois gravé pleine-page au verso du titre représentant la Vierge des douleurs, marque typographique de Pierre Vidoue au verso de l'ultime feuillet. Une édition lyonnaise en caractères romains fut publiée la même année.Confesseur et conseiller des Guise, le "moine-ligueur" Pierre Doré (Orléans 1500-1569), ne se contenta pas de prêcher contre les hérétiques mais comprit l'un des premiers que pour lutter efficacement contre les calvinistes, il fallait se mettre à écrire en français. Le Dyalogue instructoire est ainsi la réfutation d’un catéchisme luthérien « plain dheresies et blasphemes contre nostre foy de Gaspard Megander, ministre de Berne », paru en allemand en 1536. Ce « contrepoison », selon les mots de l’auteur, se présente comme une conversation entre saint Pierre et son disciple Cornélien sur la foi et l’amour de Dieu. Note manuscrite ancienne en regard du titre : Livre singulier, mais peu recherché 6 # à cause de la reliure.Provenance : bibliothèque de Jean-Baptiste-Denis Guyon de Sardière (1674-1759) avec son ex-libris autographe à l'encre pâle à la suite du colophon : fils cadet de l'entrepreneur du canal de Briare Jacques Guyon et de Jeanne-Marie Bouvier de la Motte (Madame Guyon, 1648-1717), il acheta en 1724 au château d’Anet une grande partie des livres de Diane de Poitiers. En 1760 un an après sa mort, sa bibliothèque passa en entier dans la bibliothèque du duc de la Vallière.Ex-libris armorié du marquis de Villoutreys de Brignac, avec la devise « Dis Peu Fais Mieux - Bibliothèque Du Plessis Villoutreys » (Olivier-Hermal-Roton, 351, avec un fer différent). Petite galerie de ver en pied du second plat, quelques feuillets légèrement roussis, exemplaire rogné court en tête. Brunet, II, 819 à l'adresse de Pierre Vidoue ; Moreau, Inventaire, V, 840 et Bechtel, Catalogue des gothiques français, D-387, à l'adresse de Vincent Sertenas ; Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. J. B. Denis Guyon, 1759, n°74 ; Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. le duc de La Vallière, 1783, n°676.
Michel Deguy, François Dufrène, Jean Pierre Faye, Jean Pierre Duprey, Robert Marteau, Denis Roche, Stanislas Rodanski, Serge Sautereau et André Velte
Reference : 100610
(1965)
Paris Le Soleil Noir 1965 Affiche d'intérieur n°1, 600x388mm, imprimée en noir sur papier rouge. « D'importants fragments de "Lettres Rouges" d'Alain Jouffroy, écrite en préface à "La fin et la manière", recueil posthume des poèmes de Jean Pierre Duprey, ont paru en prépublication dans "Les Temps Modernes" (mars 1965), suscitant des réactions diverses de la part des poètes de la génération nouvelle. Nous publions ici les premiers témoignages recueillis. » Textes de Michel Deguy, François Dufrène, Jean Pierre Faye, Jean Pierre Duprey, Robert Marteau, Denis Roche, Stanislas Rodanski, Serge Sautereau et André Velter. La totalité des textes d'Alain Jouffroy et Jean Pierre Duprey seront publiés la même année aux éditions Le Soleil Noir par François di Dio. Tirage annoncé de 333 exemplaires sur papier fluorescent. Traces de plis.
Pas de jaquette Couverture souple
Phone number : +33 1 48 01 02 37
Œuvre de Pierre Matthieu, historiographe du «bon roi Henri». A Lyon, De l’Imprimerie de Pierre Michel. Avec privilège. 4 septembre 1595. In-4 de (4) ff. titre compris, 104 pages, 1 portrait à pleine page et 1 grande planche double. Maroquin caramel, triple filet doré, chiffre répété en semé sur les pats, dos orné du chiffre répété, doublure et gardes de moire chocolat (Honegger). 258 x 187 mm.
Edition originale rarissime de l’un des plus beaux et intéressants livres consacrés au roi henry IV dont un seul autre exemplaire est apparu sur le marché public national et international depuis cinquante ans. Pierre Berès cataloguait 10000 € en 1995, il y a 29 ans, un exemplaire lavé, médiocre, relié en demi-velin à coins moderne. Brun, p. 181; Vinet, n°479; Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°512. «Livre très rare» mentionne Ruggieri, n°327. Un seul exemplaire serait répertorié en Grande Bretagne: British Library et trois aux U.S.A: New York Public Library, Michigan State Univ. et Walters Art Museum. Parmi ces quatre exemplaires plusieurs sont incomplets de la superbe grande planche dépliante imprimée en 1595 présente à l’état neuf dans notre exemplaire. Le 27 février 1594 l’onction sacrée et le couronnement à Chartres faisaient vraiment d’Henri IV le roi de France et le «Très chrestien». Le 22 mars le gouverneur Brissac et le prévôt des marchands ouvraient les portes de Paris aux troupes royales. La ville était ainsi prise sans coup férir et presque sans combat. En quelques mois toutes les villes du royaume allaient suivre l’exemple de la capitale. La paix définitive serait signée à Vervins le 2 mai 1598. Dans ce contexte encore troublé les entrées triomphantes de Henri IV dans les grandes villes de son royaume revêtaient un éclat tout particulier et notamment l’entrée du Monarque dans la ville de Lyon, le 4 septembre 1595. Célébrée au lendemain de la signature de l’«Edit deNantes» et de la paix de Vervins, l’Entrée de Henry IV dans la ville de Lyon fut l’objet de fastes inusités. Le roi arrive en bateau à Veise où se forma le somptueux cortège qui s’élança vers Lyon en traversant de multiples arches décorées de statues, colonnes et pyramides. La plupart sont représentées sur la grande planche dépliante non signée mais vraisemblablement dessinée par un artiste italien. L’auteur, Pierre Matthieu, embrassa avec ardeur le parti de la ligue, et se signala par son attaque pour les Guises. Cependant la ville de Lyon s’étant soumise en 1593 à l’autorité royale, il fut l’un des députés envoyés à paris pour présenter au roi l’hommage de la fidélité des habitants. Dès ce moment, Matthieu devint l’un des partisans les plus zélés d’ Henri IV; et il se chargea de diriger toutes les fêtes qui eurent lieu à Lyon, lorsque ce prince visita cette ville en 1595. Le roi lui témoigna particulièrement sa satisfaction des soins qu’il avait pris, et lui accorda un privilège pour l’impression de ses ouvrages. Matthieu ne tarda pas à se rendre à Paris, où, sur la recommandation du président Jeannin, Henri IV l’appela pour le charger d’écrire son histoire. Le roi, dans ses loisirs, entretenait lui-même Matthieu des particularités de son règne: assuré de l’amour et du respect de la postérité, il invitait surtout son historien à s’exprimer avec une entière franchise, à ne se permettre aucune réticence. «Il faut, disait-il, des ombres dans un tableau pour en rehausser les vives couleurs. Si l’on ne parlait de l’un, on ferait doute de l’autre: la flatterie rendrait la vérité suspecte.» Matthieu remplaça Duhaillan dans les fonctions d’historiographe, dont il avait déjà le titre. Après la mort de Henri, il fut également attaché à Louis XIII, qui lui témoigna les mêmes bontés que son père. Le volume est orné d’un beau portrait du roi Henri IV dessiné le 13 décembre 1593 et gravé au burin pour cette édition en 1595. Le texte, fort intéressant, révèle le faste de la cérémonie. «Dès la pointe de ce jour, l’un des plus doux & plus beaux de l’année, les rues furent tapissées, le pavé couvert de sable. Monsieur Laurans Conservateur des Privilèges des foires de Lyon, qui à son tour était entré pour ce mois en la charge de sergent Major, fit armer & conduire les compagnies des trente & six quartiers de la ville aux faubourgs de Veise au lieu où il les devait mettre en ordre, pour marcher devant le Roy. Monsieur Sève Capitaine de la jeunesse de Lyon fit sonner ses trompettes pour monter à cheval. Tous les corps de tous les ordres de la ville se preparerent pour marcher en leur rang. Sur les huit heures du matin après la Messe, le Roy entra au bateau pour monter sur la rivière jusques à la Clare où était le Theatre des premieres cérémonies. Ce bateau était d’une belle & riche structure, à douze rames, le couvert au dehors peinturé en écailles d’argent, le dedans de damas incarnat & blanc, avec les rideaux de même étoffe: à la poupe sur le gouvernail était un Lyon de bronze doré. Le Roy apres son diner se fit voir en son trône royal eslevé sur un échafaud de septante pied de longeur & trente de largeur, dont le dessus était couvert de taffetas vert, le parterre de tapisserie, les barrières d’autour de tapis, avec deux escaliers afin que ceux qui se presenteraient à sa Majesté puissent monter & descendre sans désordre. A la droite du dais & siège du Roy y avait une grande table d’attente en ovale, environnée de festons de lierre & or clinquant. Le Roy était vêtu de toile d’argent enrichie de perles & broderies monté sur un cheval blanc & harnaché de blanc, environné des Gentils-Hommes de la garde de son corps, avec les hallebardes & hocquetons blancs, faicts d’orfèvrerie. Sa Majesté était suivie par monseigneur le Duc de Guise, monsieur le Maréchal de Brissac, & plusieurs autres grands seigneurs. Comme on marchait en cet ordre, S.M. arriva à la porte du faubourg de Veyse, laquelle était revêtue d’un avant-portail à la rustique, qui soutenait une longue voute de verdure, au fond de laquelle paraissait un Saturne couché sur une gerbe d’or, ombragé d’un Chêne, dont la chevelure était frisée de toutes sortes de fruits, tenant en main une corne d’Amalthee qu’il presentait à un Lyon, au milieu d’un beau & riant paysage. Le Roy passant outre arriva à la porte neuve du Pont-levis où Messieurs les Echevins l’attendaient pour lui présenter les clefs de la ville. On lui présenta aussi le Poile de drap d’or, enrichi de fleurs de Lys, armes, chiffres & devises de sa Majesté, faites en broderie. Comme le Roy approcha de la principale porte de la ville qui est à pierre fize toutes les cloches commencèrent à sonner, & l’artillerie à canonner, avec un tel bruit que quand l’air eut été en tonnerres & éclairs il se fut rasséréné, & Jupiter n’eut sceu faire ouyr son foudre. Devant cette porte fut élevé un grand arc, d’une belle & ingénieuse architecture, haut de cinquante pieds, large de vingt & deux, ses statues & figures de bronze, ses colonnes & pilastres ceints de marbre blanc, revêtu des admirables effets de la gloire & vaillance du Roy. Le premier ordre était Dorique ayant à chaque côté de l’Arcade deux colonnes cannelées, liées d’un laurier de bronze, sur un piédestal, …» Belle illustration comprenant une planche double à l’eau forte, non signée, qui rappelle un peu le style de celles du recueil de Tortorel et Périssin; elle représente les méandres du cortège passant sous les cinq grands arcs de triomphe érigés dans la ville, au bord de la Saône, au milieu d’obélisques, de colonnes et de statues allégoriques; les personnages, à pied ou à cheval, portant armes, drapeaux et emblèmes, suivent le roi, à cheval, sous un dais. Précieux volume, lavé comme les exemplaires Berès et Sourget avec un ex-libris gravé portant les initiales PR et la devise Notre-Dame protège la France et la lignée de nos rois, indéterminé et l’ex-libris Jean-Paul Barbier-Mueller. Deux feuillets liminaires intervertis et marge blanche du dernier cahier N légèrement plus courte.
Edition originale et unique, parfaitement conservée, de ce recueil romanesque et poétique d’une rareté insigne. A Paris, par Jean Ruelle,1573. In-8 de (8) ff., 63, (1) f., titre dans un encadrement gravé sur bois. Tache claire p. 37, f. 53 rogné court avec atteinte a la manchette. Veau blond glacé, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné de filets dorés, pièce de titre de maroquin noir, filet or sur les coupes, tranches dorées. Reliure du début du XIXe siècle. 153 x 96 mm.
Édition originale et unique, parfaitement conservée, de ce recueil romanesque et poétique d’une rareté insigne. Le jugement le plus récent et l'un des plus autorisé, celui de Marcel Raymond, place Pierre BOTON (1555-1618) parmi les meilleurs poètes de la province française de son époque. Cet ouvrage témoigne de la grande vivacité de poètes de province, à la fin du règne de Charles IX. "Né à Mâcon vers 1555, avocat dans cette ville et ligueur à la fin des guerres de religion, il fut député auprès du duc de Mayenne, alors à Dijon, en juillet 1587. Après l'abjuration d'Henri IV il passa au parti royal et fut nommé président en l'élection de Mâcon. Il siégea, à ce titre, aux Etats du Mâconnais et et fut délégué par eux aux Etats de Bourgogne de 1599 et de 1622. Il mourut à 63 ans." (P. Vauxelles, Dictionnaire de biographie française. Les biographies antérieures le donnent mort en 1598, qui est la date de sa dernière oeuvre connue). Viollet-le-Duc, le premier, entreprit timidement de faire valoir La Camille de Pierre Boton (dans sa "Bibliothèque poétique", 1843), en dépit de l'opinion de ses prédécesseurs. "On n'a de renseignements sur Pierre Boton que ceux qu'il donne de lui-même dans ses poésies ; c'est-à-dire qu'il était fort jeune quand il les composa, nonobstant les avis qu'il recevait de toutes parts de se livrer à un travail plus fructueux. Ces conseils, impuissants comme toujours, excitaient sa colère, qu'il exhale avec amertume dans une épître en prose qu'il adresse au lecteur, comme il paraît, à l'exemple d'Etienne Forcadel, que c'est l'usage alors ; mais Boton est plus violent [...] Nous n'avons malheureusement pas de journaux de ce temps, et je ne puis connaître l'effet que cette épître fit sur l'esprit des critiques d'alors ; mais les biographes, et en particulier l'abbé Goujet, font un sévère reproche à Boton de sa hauteur et de ses airs de mépris, qui, ajoute-t-on, lui conviennent moins qu'à tout autre ; ce que je nie, sans approuver les injures de Boton ; mais certes son talent, et il en a, n'est pas inférieur à celui de la plupart de ses contemporains". Le jugement porté par l'abbé Goujet ("Bibliothèque françoise...", 1740-1756) sur La Camille, et sur Pierre Boton, fut conditionné par des considérations morales, et l'agacement qu'a pu produire sur cet austère prêtre janséniste du 18e siècle, la violente Epitre au lecteur d'un jeune et fougueux poète décidé à se faire connaître, en dépit des conseils de prudence que formulait son entourage. De l'aveu des spécialistes, l'oeuvre est empreinte d'une ferveur, d'une conviction et d'une authenticité remarquables qui en font tout le charme. Exemplaire en parfaite condition, conservé dans son élégante reliure en veau blond glacé. Bibliographie : Barbier, Ma bibliothèque poétique, IVè partie, tome I, Genève, 1998; Brunet, I, 1143 ; Suppl., I, 157; Raymond, L'Influence de Ronsard sur la poésie française, P., 1927, Genève, 1993; Viollet-le-Duc, Catalogue des livres composant la bibliothèque poétique de M. Viollet Le Duc... Paris, 1843; cat. Herpin, n°168, «recueil très rare»; cat. Techener, 1859 n° 27, «rare».
Rare édition originale de ce roman imprimé à Paris en 1626. Séduisant exemplaire conservé dans son vélin muet de l’époque. Paris, Jacques Quesnel, 1626. Avec Privilège du Roy. Fort in-8 de (14) ff., 909 pp. Papier légèrement bruni. Vélin souple, muet, dos lisse. Reliure de l’époque. 179 x 115 mm.
Edition originale de la plus grande rareté de ce roman de Pierre de Marcassus. Catalogue des livres de M. le Duc de La Vallière, n°8929. L’ouvrage est dédié au cardinal de Richelieu. «Pierre de Marcassus (Gimont 1584-Paris 1664), professeur à Paris, auteur de traductions, de pastorales dramatiques et de romans, a fait un poème sur les amours de Des Barreaux et de Marion de Lorme (‘Muses illustres’, 1658). Il allia dans sa vie comme dans son œuvre le souci de la mode littéraire la plus actuelle avec le respect d’un néoplatonisme, d’un idéalisme esthétique et d’une conception du poète inspiré proches des idéaux du XVIe siècle. Il fut en somme le contemporain inactuel des salons et des milieux parisiens en vue dans la première moitié du XVIIe siècle.» (Dictionnaire des Lettres françaises, p. 810). «Pierre de Marcassus, auteur du XVIIe siècle, né en Gascogne en 1584, vint jeune à Paris où il régentait déjà la troisième au collège de Boncourt en 1617. Il fut ensuite précepteur de François de Vignerot, marquis de Pont-de-Courlay en Poitou, neveu du cardinal de Richelieu, & frère de madame la duchesse d’Aiguillon. Il fut pourvu après d’une chaire d’éloquence au collège de la Marche, qu’il a occupée longtemps. Il mourut dans cet emploi à Paris au mois de décembre 1664. Il avait au moins 84 ans. Cet auteur a été historien, poète & traducteur... Marcassus est un des commentateurs de Ronsard, & il choisit pour sa tâche la ‘Franciade’ de ce poète. On a de lui trois romans: ‘la Clorimène’, 1626, ‘le Timandre’ et ‘l’Amadis de Gaule’ en 1629. Il était ami de l’abbé de Marolles. Il avait connu particulièrement Molière, alors fort jeune; & son fils nommé aussi Pierre de Marcassus avait été lié particulièrement avec ce fameux comique». Séduisant exemplaire, grand de marges car conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque.
Les Chefs-d’œuvre de Pierre et Thomas Corneille reliés en maroquin olive de l’époque aux armes de Béatrix de Choiseul-Stainville, duchesse de Gramont, sœur du duc de Choiseul, ministre des affaires étrangères de Louis XV. Oxford, s.n., 1760.3 volumes in-12 de: I/ (4) ff. et 384 pp.; II/ (2) ff. et 382 pp., (1) f.; III/ (2) ff. et 557 pp. Pte. restauration et pte. mouillure dans l’angle inférieur du faux-titre du tome 1 sans atteinte au texte. Reliés en maroquin olive, triple filet doré encadrant les plats, armes frappées or au centre, dos lisses richement ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque. 160 x 96 mm.
Jolie édition des «chefs-d’œuvre» de Pierre et Thomas Corneille. Elle contient Le Cid, Horace, Cinna, Polyeucte, La Mort de Pompée, Rodogune, Heraclius et Othon de Pierre Corneille et Ariane, Le Comte d’Essex, Le Menteur, Le Baron d’Albikrac, Le Festin de Pierre, La Comtesse d’orgueil et L’Inconnu de Thomas Corneille. Précieux exemplaire spécialement relié en maroquin olive de l’époque aux armes de Béatrix de Choiseul-Stainville (1730-1794), duchesse de Gramont, sœur du duc de Choiseul, ministre des affaires étrangères de Louis XV. «Elle exerça par son courage et son énergie viriles une très grande influence sur son frère le ministre duc de Choiseul. Elle épousa le 16 août 1759 Antoine-Antonin, duc de Gramont, pair de France, gouverneur de la Navarre et du Béarn, dont elle fut la seconde femme. Elle mourut sur l’échafaud le 17 avril 1794. La duchesse de Gramont avait rassemblé une bibliothèque considérable reliée en maroquin rouge ou vert.» (Olivier, pl. 2160). «Les livres de la duchesse de Gramont se recommandent surtout par la qualité exceptionnelle du maroquin dont la couleur a résisté à l’action incisive du temps. Le soin avec lequel a été exécuté le ‘corps de l’ouvrage’ justifie l’empressement dont ils sont l’objet de la part des bibliophiles et les prix quelquefois élevés qu’ils obtiennent dans les ventes publiques». (E. Quentin-Bauchart, Les Femmes Bibliophiles de France, II, pp. 108-110). Les éditions de nos grands classiques conservées dans des reliures armoriées d’une provenance si prestigieuse sont fort rares.
A Paris, chez la veufve Pierre Bertault, 1620. 3 parties in-8 de (20)-168-(16)-762 pp.CHARRON (Pierre). La Réplique de Maistre Jean Le Charron, sur la Response faite à la troisième Verité, cy devant imprimée à La Rochelle. A Paris, chez la veufve Pierre Bertault, 1620. In-8 de (14)-377-(15) pp. Les 2 titres reliés en 1 vol. in-8, vélin souple de l'époque.
Édition parisienne rassemblant les deux textes de Pierre Charron.« Contre ses nombreux adversaires [Charron] établit trois principes : que la religion est nécessaire, que le christianisme est révélé, que l'Église romaine est la véritable Église. C'est le dernier point surtout que Charron s'efforce de mettre en lumière. Il a publié son livre l'année même où la Réforme a perdu par l'abjuration de Henri IV, son protecteur le plus puissant et il s'est appliqué à réfuter le Traité de l'Église de Duplessis-Mornay » (M. Dreano).Très bon exemplaire. Très petites galeries de vers marginales.Tchemerzine-Scheler II, 246c, 248d.
Calman Lévy éditeur, s.d. (début 20è). 1910, In/8 (18 x 12 cm) belle reliure demi-maroquin à coins gris, dos lisse à titres dorés, doré sur tête, 411 pages.
Jeanne Philomène Laperche, alias Pierre de Coulevain, écrivaine française née à Bordeaux le 9 avril 1853. Elle meurt le 16 mars 1927 à Boulogne-Billancourt. En 1898, Philomène publie, sous le pseudonyme d’Hélène Favre de Coulevain, son premier roman, Noblesse américaine, qui sera récompensé en 1899. Elle écrira ensuite sous le nom de plume Pierre de Coulevain. En 1903, après le décès de son mari et de sa mère, et le départ de son fils René, admis à l'École forestière de Nancy, elle décide alors de voyager et de vivre comme un oiseau « sur la branche ». Quelques mois plus tard paraît son troisième roman, intitulé précisément Sur la branche. Les romans de Pierre de Coulevain ont une forme autobiographique, ce qui est troublant pour le lecteur, tenté alors de confondre l'écrivain et le personnage du roman. C'est ainsi qu'à la fin du Roman merveilleux, elle fait mourir en Suisse l’auteur Pierre de Coulevain, d'où les erreurs biographiques.
Bouquins / Laffont, 2004, Collection fondée par Guy Schoeller, in/8 broché, 954 pages.
"Pierre Grimal, dans Voyage à Rome, se fait pour nous ce " flâneur urbain " si cher à Walter Benjamin. Celui que les Romains nommèrent en 1993 " citoyen d'honneur de Rome " ne fut pas, en effet, seulement le grand historien qui dépeignit et pensa la Rome antique dans une somme impressionnante d'ouvrages, il fut aussi l'arpenteur et le contemporain de la ville d'aujourd'hui. Voyage à Rome se présente comme un " itinéraire ", au double sens de parcours intellectuel et de promenade : les textes de Pierre Grimal réunis ici, avec une foule d'inédits, sont une invitation à la promenade au gré des chapitres successifs de l'histoire de la Ville Éternelle, mais aussi à la distraction, à la flânerie et à l'amour.Dans le guide donné en annexe, Pierre Grimal revisite aussi les lieux et les monuments, les fontaines, les jardins et les églises qui l'ont émerveillé et orienté. Sans se vêtir, comme un Suarès, de révérence musquée, il nous introduit comme nul autre, par une mise en jeu du corps dans l'histoire, au devenir historique de la cité, à travers les plus grandes choses comme dans les plus minuscules détails, tels les carafes au col largement ouvert où l'on sert le vin blanc de Frascati ou les fameux gelati, héritiers du premier sorbet inventé par Néron. Il donne à chaque pierre, à chaque moment de l'histoire leur épaisseur sensible avec cette élégance qui lui est propre et rend la connaissance joyeuse et féconde."
Horizons de France, 1974, in/4, reliure éditeur et jaquette, avec son étui, 237 pages. Avec 150 illustrations en couleurs, glossaire, bibliographie analytique et index.
"L'ouvrage de Pierre Delaveau, professeur à l 'U.E.R. de Sciences pharmaceutiques et biologiques de l'Université René-Descartes de Paris. Ce livre, outre son évidente utilité à une époque où tant d'accidents sont dus à l'ignorance du monde végétal et de ses dangers, pourrait être pour beaucoup une utile introduction à l'ethnobotanique et à la botanique, non point par le biais des plantes utiles mais par celui, combien fascinant, de celles qui peuvent nuire à l'homme et que celui-ci, au cours de sa longue histoire, a su découvrir et utiliser pour le meilleur et pour le pire. Alors que le néo-rousseauisme, l'« écologisme » et le « biologisme » à la mode ont trop tendance à confondre naturel et bénéfique, Pierre Delaveau a le mérite d'attirer l'attention sur les inconvénients, pièges et périls de l'environnement végétal. L'ouvrage aurait pu être austère et savant mais, sans en négliger le contenu scientifique, Pierre Delaveau a su lui donner un style, un contenu et une présentation accueillante, sachant, pour servir son propos, faire appel au poète et solliciter l'ethnologue. Il a su aussi montrer en termes clairs cet aspect passionnant du problème de la conquête humaine du monde végétal que fut le parti tiré par l'homme des plantes nuisibles. Pierre Delaveau signale aussi, avec autant de compétence que de talent, les risques que font courir bien des végétaux à une humanité « dénaturée » qui a oublié le savoir naturaliste empirique de ses ancêtres. A cet égard, parmi les annexes, je signalerai l'utile tableau de reconnaissance des principales baies dangereuses de la flore française, avec leurs effets et leur époque de fructification. Voici un livre qui fait honneur à la belle et longue tradition de la botanique pharma- cognosique française et voici un auteur scientifique qui sait ne point s'isoler dans l'éso- térique tour d'ivoire du savoir."
Seichi Niikuni, Pierre Garnier, Yasuo Fujitomi, Toshihiko Shimizu, Ilse et Pierre Garnier, L.C. Vinholes, Reginald C. Butler, Seiko Kanno, Syoji Yoshizawa, Max Bense.
Reference : 104647
(1966)
1966 Tokyo, the Association for Study of Arts, juillet 1966, 213x153mm, 44p., agrafé sous couverture imprimée.Participations de Seichi Niikuni, Pierre Garnier, Yasuo Fujitomi, Toshihiko Shimizu, Ilse et Pierre Garnier, L.C. Vinholes, Reginald C. Butler, Seiko Kanno, Syoji Yoshizawa, Max Bense.Destribats 872. Jacques Donguy, Poésies Expérimentales, p.45-47. (104647)
Très bon
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Paris, Imprimerie Nationale, 1972. In-4 broché, 294 pp., 100 pl. de reprod. photogr. en n/b. et nb. fig. in-t., index.
Au sommaire : Le Lac Sacré de Tanis par Pierre Montet. Les noms des parties du corps en égyptien et en sémitique par Pierre Lacau. Une inscription phénicienne archaïque récemment trouvée à Kytion(Chypre) par M. Dupont-Sommer. Couv. défraîchie, intérieur frais, très bon ex. au demeurant. - Frais de port : -France 6,9 € -U.E. 11 € -Monde (z B : 18 €) (z C : 31 €)
, Sans lieu ni date, [1747]. In-folio de 1 titre, 332 pp. (saut de chiffrage de 154 à 147), [3] ff.n.ch. de table, veau brun marbré, dos à nerfs cloisonné et fleuronné, encadrement de double filet à froid sur les plats, double filet doré sur les coupes, tranches rouges (reliure de l'époque).
Ce manuscrit attribué à Pierre-Joseph de Bourcet, constitue une pièce maîtresse de l’histoire militaire des Alpes au XVIIIe siècle. Il réunit divers textes dont certains furent repris dans les Mémoires militaires sur les frontières de la France, du Piémont et de la Savoie publiés en 1801 à Berlin par Decker. Le manuscrit, intégralement réglé et aisément lisible, se compose de trois pièces liminaires et de six mémoires autonomes mais thématiquement liés.Composition et Contenu :I. Pièces liminaires. Ces textes préliminaires, insérés pour compléter le premier mémoire, traitent des fortifications dans le contexte des évolutions stratégiques après la Guerre de Succession d’Espagne : Une description actualisée d’Exilles (1745). Une description modernisée de Fénestrelles. Un nouveau projet de défense, succédant à celui élaboré en 1713.II. Les six mémoires. Ces études approfondies couvrent des aspects topographiques, stratégiques et historiques :Une analyse des frontières du Piémont et de la Savoie, essentielle aux mouvements et au campement des armées (pp. 21-115). Ce mémoire servit de base aux Mémoires militaires de 1801. Une étude détaillée du Briançonnais (pp. 117-149).Une exploration des cols alpins entre le Mont-Cenis et la vallée de Barcelonnette, essentiels aux itinéraires militaires vers la Lombardie (pp. 153-194).Une description des fortifications et routes en Italie, incluant le Milanais, le Mantouan et le Modénais, sans équivalent imprimé connu (pp. 195-284).Une étude des passages des Apennins, depuis le col de Tende jusqu’à Florence et Livourne (pp. 285-316).Un mémoire sur l’intérêt stratégique de rattacher au Dauphiné les vallées cédées au roi de Sardaigne par le traité d’Utrecht, avec un plan logistique pour la campagne de 1747 (pp. 317-332).Attribution et Contexte. L’attribution à Pierre-Joseph de Bourcet repose sur plusieurs indices convergents. Une note manuscrite mentionne son père, Daniel-André Bourcet, capitaine et guide des armées, comme possible auteur. Toutefois, la structure et le contenu du manuscrit, notamment les réflexions stratégiques sur les campagnes de 1707 à 1713, plaident pour Pierre-Joseph. Né en 1700, il aurait acquis ses premières expériences militaires dès son enfance, sous la tutelle de son père, avant de poursuivre une carrière brillante comme ingénieur militaire.Le manuscrit, élaboré après 1720 (année où le duc de Savoie devient roi de Sardaigne), présente des similitudes frappantes avec les textes des Mémoires militaires de 1801. Certains passages en sont une version précoce, enrichie de détails stratégiques et topographiques.Importance Historique et Technique. Outre la narration des campagnes militaires de la Guerre de Succession d’Espagne, le texte se distingue par sa richesse théorique et sa précision topographique. La dernière partie, consacrée à la description des vallées, cols et fortifications, illustre la maîtrise de Bourcet en géographie militaire, un domaine dans lequel il excella également par la réalisation de cartes détaillées.Ce manuscrit, véritable trésor documentaire, témoigne non seulement de la complexité des conflits alpins mais aussi de la compétence visionnaire de Pierre-Joseph de Bourcet, qui sut conjuguer savoir empirique et expertise théorique pour devenir une figure incontournable de la stratégie militaire en montagne.Restaurations à la reliure, spécialement aux coins, aux coiffes et sur la charnière inférieure.
Paris, , [1781-1787]. In-8 broché de 62-52-23-13-32 pp.
En février 1787, au moment où Beaumarchais s’occupait de la première représentation de son opéra Tarare, parut une brochure virulente signée Nicolas Bergasse : Mémoire sur une question d’adultère, de séduction et de diffamation pour le sieur Kornman contre la dame Kornman son épouse, le sieur Daudet de Jossan, le sieur Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais et M. Lenoir, conseiller d’état, ancien lieutenant général de police. Trompé par sa femme, le banquier strasbourgeois Korman réussit à la faire interner ; l’amant était un certain Daudet de Jossan, homme de confiance du puissant ministre de la guerre M. de Montbarey. Beaumarchais pris la défense de l’épouse maltraitée. Mais l’affaire pris une tournure plus politique quand Kornman eut l'occasion de se lier avec le jeune avocat Nicolas Bergasse, connu par l’extrême exaltation qu’il avait déployée dans des brochures en faveur des expériences magnétiques de Mesmer. Le fond de l’affaire disparut bientôt dans les mémoires de Bergasse ; il ne fut presque plus question de M. et de Mme Kornman, mais de l’exil du parlement et de la scélératesse de Beaumarchais, qu’il accusait d’être vendu aux ministres.
Albin Guillot Laure , Amson, Jean-Marie Auradon, Pierre Auradon, Pierre Boucher, Andre De Dienes, Dorvyne, Argy-Landau, L.Faghetti, Andre Garban, Jahan, Lucien Lorelle, Machatchek, Pierre Verger, Rene Zuber)
Reference : 104068
Paris, Société Parisienne d’Éditions, sans date, 308x244mm, 4p. de texte et 44 planches photographiques en héliogravure. Broché sous couverture photographique de Lucien Lorelle.(104068)
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Exemplaire personnel de Florimond de Raymond (1540-1601), écrivain catholique, ami personnel de Montaigne et Charron, successeur de l’auteur des Essais au Parlement de Bordeaux, conservé dans sa toute première reliure en vélin à recouvrement de l’époque. A Bourdeaus, par S. Millanges, 1595.In-8 de (12) ff., 176 pp., (4) ff., 775 pp., (1) p. Vélin ivoire, cadre de filets dorés sur les plats, ovale feuillagé doré au centre, dos lisse orné. Reliure de l’époque.156 x 100 mm.
Édition originale définitive, la première citée par Brunet (I, 1809) et la première reconnue par l’auteur et portant son nom, revue et augmentée par Pierre Charron par rapport aux deux précédentes parues, l’une à Bordeaux en 1593 qui compte 450 pages de moins, l’autre à Paris en 1594 avec 457 pages de moins.Tchemerzine, II, 244 ; Index Aureliensis, 135, 769 : A. Cioranesco, Bibliographie de la littérature française du XVIe siècle (Paris, 1959), n° 6446 ; L. Desgraves, Bibliographie Bordelaise : Bibliographie des ouvrages imprimés à Bordeaux au XVIe siècle et par Simon Millanges (Baden-Baden, 1971), n° 162.Cette édition, la première citée par Brunet et Graesse (II, 123) est aux yeux des bibliographes la plus importante.Elle est dédicacée au Roi Henri IV (feuillet m2).Sa valeur, d’après Morgand, est identique voire supérieure à l’originale de 1593 (Tchemerzine, II, 244).Pierre Charron (1541-1603), fils d’un libraire parisien, fit la connaissance de Montaigne ; il « vescut fort familierement avec Messire Michel de Montaigne, chevalier de l’ordre du Roy. Le sieur de Montaigne l’aimoit d’une affection réciproque, et avant que mourir, par son testament, il luy permit de porter après son decez les pleines armes de sa noble famille, parce qu’il ne laissoit aucuns enfans masles ».Mais ce n’est pas encore l’influence de Montaigne qui apparait dans le premier traité de Charron, Les Trois Vérités, qui fut publié à Bordeaux en 1593 sous le pseudonyme de « Benoist Vaillant, Advocat de la Sainte Foi ».C’est un livre dogmatique qui réfute le Traité de l’Eglise ou Traité de la véritable religion chrétienne du chef huguenot Duplessis-Mornay : ces trois vérités sont un seul Dieu, une seule religion (la chrétienne), une seule Église (la catholique).Cette œuvre théologique rigoureuse, rationnelle, attira l’attention sur lui. L’évêque de Cahors, sans le connaître, autrement que par son livre, nomma Charron son vicaire général et chanoine théologal de son église.« On ne lit plus guère les œuvres proprement théologiques de Pierre Charron, et c’est grand dommage, car on éviterait les erreurs d’interprétation qu’on fait habituellement à propos de sa ‘Sagesse’ ».Exemplaire de Florimond de Raimond (1540-1601), l’écrivain catholique ami de Montaigne et de Charron, successeur de Montaigne au Parlement de Bordeaux. Florimond reprendra même des textes de Montaigne pour lutter contre les Protestants. Son parcours ne fut pas linéaire.« Issu d’une noble et ancienne famille, il alla faire ses études à Bordeaux, puis à Paris, où il s’adonna aux belles-lettres et au droit. Ayant suivi les leçons de Ramus et de Théodore de Béze, il ne tarda pas à se faire protestant ; mais il revint au catholicisme en 1566, époque où les jongleries d’une prétendue possédée frappèrent vivement son imagination. En 1572, Rémond devint conseiller au parlement de Bordeaux. Quelques temps après, il fut rançonné par des soldats protestants et, depuis lors, il attaqua dans ses écrits ses anciens coreligionnaires avec une violence extrême ».Il est l’auteur de nombreux ouvrages répertoriés par la bibliographie Fragonard, n° 1597 et suivants.Exemplaire avec l’ex-libris manuscrit « Flor. Raemondi » calligraphie sur le titre, conservé dans son élégant vélin ivoire décoré de l’époque.
La première œuvre de Pierre Charron, l’ami de Montaigne, conservée dans sa toute première reliure en vélin à recouvrement de l’époque. Imprimée «à Bourdeaus», comme les Essais. A Bourdeaus, par S. Millanges, 1595.In-8 de (12) ff., 176 pp., (4) ff., 775 pp., (1) p. Relié en plein vélin de l’époque à recouvrement, dos lisse orné du titre manuscrit. Reliure de l’époque. 159 x 100 mm.
Édition originale définitive, la première reconnue par l’auteur et portant son nom, revue et augmentée par Pierre Charron par rapport aux deux précédentes parues, l’une à Bordeaux en 1593 qui compte 450 pages de moins, l’autre à Paris en 1594 avec 457 pages de moins. Tchemerzine, II, 244. Cette édition, la première citée par Brunet (I, 1809) et Graesse (II, 123) est aux yeux des bibliographes la plus importante. Elle est dédicacée au Roi Henri IV (feuillet m2). Sa valeur, d’après Morgand, est identique voire supérieure à l’originale de 1593 (Tchemerzine, II, 244). Pierre Charron (1541-1603), fils d’un libraire parisien, fit la connaissance de Montaigne; il «vescut fort familierement avec Messire Michel de Montaigne, chevalier de l’ordre du Roy. Le sieur de Montaigne l’aimoit d’une affection réciproque, et avant que mourir, par son testament, il luy permit de porter après son decez les pleines armes de sa noble famille, parce qu’il ne laissoit aucuns enfans masles». Mais ce n’est pas encore l’influence de Montaigne qui apparait dans le premier traité de Charron, Les Trois Vérités, qui fut publié à Bordeaux en 1593 sous le pseudonyme de «Benoist Vaillant, Advocat de la Sainte Foi». C’est un livre dogmatique qui réfute le Traité de l’Eglise ou Traité de la véritable religion chrétienne du chef huguenot Duplessis-Mornay: ces trois vérités sont un seul Dieu, une seule religion (la chrétienne), une seule Eglise (la catholique). Cette œuvre théologique rigoureuse, rationnelle, attira l’attention sur lui. L’évêque de Cahors, sans le connaître, autrement que par son livre, nomma Charron son vicaire général et chanoine théologal de son église. «On ne lit plus guère les œuvres proprement théologiques de Pierre Charron, et c’est grand dommage, car on éviterait les erreurs d’interprétation qu’on fait habituellement à propos de sa ‘Sagesse’». Exemplaire conservé intact dans sa toute première reliure en vélin de l’époque à recouvrement, condition la plus enviable pour les éditions originales françaises du XVIe siècle.
Patrick Chevaleyre, Nicolas Artheau, Frédéric Deluermoz, Achoury, Ago, Bachelard, Barbier, Desmonceaux, Gasquet, Guillaumon, Ligeon-ligeonnet, Pierre Minot, Pierre Moliardinelle, Pineau Parisot et Cie, Pouchous, Van der Borght, Verneret, Tristan Perreton, Gilbert Viailly, Marie Vidon
Reference : 103172
(1978)
1978 Lyon, 340x247mm, 32p., en feuillesPatrick Chevaleyre, Nicolas Artheau, Frédéric Deluermoz, Achoury, Ago, Bachelard, Barbier, Desmonceaux, Gasquet, Guillaumon, Ligeon-ligeonnet, Pierre Minot, Pierre Moliardinelle, Pineau Parisot et Cie, Pouchous, Van der Borght, Verneret, Tristan Perreton, Gilbert Viailly, Marie Vidon. (103172)
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Jean Arp, Man Ray, Robert Desnos, Manuel Deutsch, Pierre Courthion, Adrien Chappuis, Kurt Seligman, Juan Miro, Ossip Zadkine, Gabrielle Buffet-Picabia, Paul Strige, Jacques Soustelle, Pierre Geyraud, Georges Duthuit
Reference : 103230
(1938)
1938 Paris, Editions des Chroniques du Jour, 1938, 320x247mm, 52p., broché sous couverture imprimée.XXe Siècle, 1ère année, n° 2, mai-juin 1938.contributions de Jean Arp, Man Ray, Robert Desnos, Manuel Deutsch, Pierre Courthion, Adrien Chappuis, Kurt Seligman, Juan Miro, Ossip Zadkine, Gabrielle Buffet-Picabia, Paul Strige, Jacques Soustelle, Pierre Geyraud, Georges Duthuit. Etat neuf.(103230)
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Paris, Imprimerie de Valleyre, 1773. In-4 de 42 pp. Cordier, 332. Supplément au Mémoire à consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Ecuyer, Conseiller-Secrétaire du Roi & Lieutenant-Général des Chasses au Bailliage & Capitainerie de la Varenne du Louvre, Grande Vénerie & Fauconnerie de France, accusé en corruption de Juge & calomnie. De l'Imprimerie de Quillau, 1773. In-4 de 64 pp. Cordier, 334. Addition au Supplément au Mémoire à consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Écuyer, Conseiller-Secrétaire du Roi & Lieutenant-Général des Chasses au Bailliage & Capitainerie de la Varenne du Louvre, Grande Vénerie & Fauconnerie de France, accusé : servant de Réponse à Madame Goezman accusée, au Sieur Bertrand Dairolles, accusé, aux Sieurs Marin, Gazetier de France, & Darnaud Baculard, Conseiller d'Ambassade, assignés comme témoins. Paris, de l'Imprimerie de Ph. D. Pierres, 1774. In-4 de 78 pp. Cordier, 336. Requête d'Atténuation pour le Sr Caron de Beaumarchais. A Paris, de l'imprimerie de Knapen, 1773. In-4 de (2)-28 pp. Cordier, 337. Quatrième Mémoire à consulter, pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Écuyer, Conseiller-Secrétaire du Roi, Lieutenant-Général des Chasses, &c. Accusé de corruption de Juge. Contre M. Goezman, Juge accusé de subornation & de faux ; Madame Goezman, & le Sieur Bertrand, accusés ; les Sieurs Marin, Gazetier ; Darnaud-Baculard, Conseiller d'Ambassade ; & Consorts. Et réponse ingénue à leurs Mémoires, Gazettes, Lettres courantes, Cartels, Injures, & mille & une Diffamations. De l'Imprimerie de J.G. Clousier, 10 Février 1774. In-4 de 108-(1) pp. 5 pièces reliées en un vol. in-4, basane marbrée, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
Édition originale des cinq mémoires de Beaumarchais dans l'affaire Goëzman. Le 17 Juillet 1770, le financier Pâris-Duverney meurt et les dispositions qu'il a prises dans son testament en faveur de Beaumarchais sont contestées par le comte de La Blache, son légataire universel. Un procès s'ensuit et les biens de Beaumarchais sont finalement saisis lorsqu'en 1773 il publie à propos des agissements du rapporteur à son procès, le juge Goëzman, quatre mémoires dont l'esprit et la dialectique ont un retentissement considérable et font condamner le juge, le 26 février 1774.« Ces mémoires singuliers sont encore le plus beau titre littéraire de leur auteur ; ils l'environnèrent d'une réputation bruyante qui alarma Voltaire lui-même, jaloux de toute espèce de gloire et lui concilièrent je ne sais quelle faveur publique, dont il tira plus de force que de considération, mais qui n'en préparèrent pa moins le succès de tous ses ouvrages » (Michaud). Rousseurs éparses, coiffe de tête usée, mors frottés et fendus en tête, épidermures.