[Dagmar Martens] - PIERRE-ANDRÉ BENOIT / DAGMAR MARTENS
Reference : DMI-915
(1994)
PIERRE-ANDRÉ BENOIT DAGMAR MARTENS Quelques livres réalisés de 1942 à 1992 La Balance, Sauveterre du Gard, 1994 13x8,5cm, 14 f. en feuilles, couverture titrée à rabats, impression sur beau papier vélin de Rives Rare livre d'artiste comprenant 1 texte de PAB "Fragments" et une gravure originale de Dagmar Martens. Composé à Sauveterre du Gard et Chambéry à l'automne 1994 pour le plaisir de Denis Richel et de Jean-Louis Meunier et leurs amies et amis. Tirage : 50 exemplaires sur velin de Rives avec une gravure de Dagmar Martens signée et justifiée par l'artiste. Exemplaire 18/50. Rare publication tirée à petit nombre à l'occasion de l'exposition consacrée à PAB, à Chambéry, à la Médiathèque Jean-Jacques Rousseau, 3 novembre - 2 décembre 1994. * ** Poète, imprimeur, éditeur, Pierre André Benoit dit PAB (1921-1993), natif d'Alès, connut un destin éditorial hors norme. En 1986, il fit don de sa collection d'œuvres d’art à sa ville natale, Alès, et de ses collections littéraires à la Bibliothèque nationale de France (réserve des livres rares et précieux). Peintures, gouaches, dessins, estampes, sculptures, livres d'artistes : près de 425 ouvrages. Le château de Rochebelle fut acquis par la ville d’Alès pour y accueillir en 1989 le Musée-bibliothèque Pierre-André Benoit, soit des peintures, gravures et sculptures d'Alechinsky, Arp, Braque, Bryen, Hugo, Mirò, Picabia, Picasso, Survage, Vieira Da Silva, etc., des livres illustrés par ces artistes avec des textes de Breton, Char, Dubuffet, etc. * ** Dagmar Martens est allemande. Né pendant la guerre, à Hambourg, elle y fait ses études aux Beaux Arts puis consacre sa vie à l’enseignement. A partir de 1960, elle fait de fréquents séjours en Provence. Jusqu’en 81 où elle décide de revenir vraiment à ces premiers amours, c’est à dire de se consacrer totalement à la peinture et de s’installer à Gordes pour y partager la vie du peintre Hans Steffens. C’est sur ces bases nouvelles qu’elle s’engage dans un travail neuf. « Je ne peux pas imaginer retourner à Hambourg et peindre » dit-elle, « toutes mes inspirations sont des choses d’ici que je reflète, sans parler de la lumière... il faudrait retrouver d’autres thèmes ». Peu à peu Provence et peinture se confondent dans l’art de Dagmar Martens. Elle alterne deux techniques, la gouache à travers laquelle elle réalise des toiles presque pointilliste, et l’huile qui lui permet d’oser des formats plus grands, un geste plus libre et un style plus abstrait qui évoque parfois les collages. Elle s’inspire d’abord des objets qui l’entourent, le plus souvent usuels ou domestiques, mais les paysages aussi ont leur place, ceux à travers lesquels elle a coutume de se promener. « Mon inspiration c’est tout ce qui m’entoure, mais je ne me met pas devant, ça doit être en moi. Je pars d’une chose concrète, d’une émotion forte et après ça va plus ou moins loin ». Pas de travail sur le motif donc, Dagmar fait provisions de visions multiples, les saisit, les garde en elle puis s’enferme dans son atelier pour les restituer sur sa toile. Elle n’utilise pratiquement que des tons de terre (terre de Sienne, ocres, etc.) et sa technique est patiente, faite de superpositions successives. Ses espaces plats et son étrange perspective donnent une densité, un poids aux objets qu’elle peints qui leur donne une présence incontestable, un petit côté éternel et incontournable. Les casseroles de Dagmar Martens deviennent l’archétype de la casserole absolue. L’art de Dagmar Martens est le croisement exact de sa nature germanique et de son environnement provençal. Une alchimie profonde qui éclôt et s’épanouie doucement aux cotés de celui que l’artiste appelle son « grand maître » et qui lui a permis de « trouver son chemin » aime-t-elle à ajouter. Isabelle Scheibli - Mai 1995
[Henri Goetz, James Guitet, Charles Marq, Dagmar Martens, Brigitte Simon et Hans Steffens] - Pierre André Benoit (auteur) / Henri Goetz (illustrateur) / James Guitet (illustrateur) / Charles Marq (illustrateur) / Dagmar Martens (illustrateur) / Brigitte Simon (illustrateur) / Hans Steffens (illustrateur) / PAB
Reference : DMI-1360
(1989)
Pierre André Benoit, Notes hâtives, illustré de 6 gravures signées par Henri Goetz, James Guitet, Charles Marq, Dagmar Martens, Brigitte Simon et Hans Steffens, Sauveterre-du-Gard, La Balance, 14 janvier 1989, 10 double f., couverture imprimée à rabats, 12,5x8,5cm. Écrites en octobre 1952 par Pierre André Benoit pour une exposition de 66 minuscules en la Galerie Jean Loize à Paris, ces Notes hâtives ont été imprimées le 14.1.1989 à 14, I, 9 exemplaires pour le plaisir de quelques amis et aux dépens d’un amateur. Le texte est enluminé par six artistes avec qui PAB a collaboré à ses éditions : Goetz qui avait collaboré au numéro 7 de Ma Revue en 1952 ; James Guitet qui a réalisé 15 lives avec PAB entre 1984 et 1993 ; Charles Marq avec qui il en réalisa 2 en 1970 et 1983 ; Dagmar Martens avec qui il en réalisa 1 + 1 numéro des Dimanches de Rivières en 1987 ; Brigitte Simon 3 livres en 1968 et 1970 ; et Hans Steffens une quinzaine de livres et participations aux Dimanches de Rivières entre 1984 et 1991. Exemplaire 4/9 justifié au crayon et signé par PAB au colophon ; signé au crayon par tous les artistes sous leur gravure. Texte très important sur la philosophie éditoriale de PAB dans les années 50. Nous joignons à cet exemplaire le double feuillet d’invitation 66 minuscules de P. A. Benoit à la galerie Loize en 1952 avec le texte de René Char (voir photo) Extraits : « Ces petits livres ne riment à rien, c’est ce qui me ravit. Leur gratuité me récompense bien au-delà de ma peine. . Ce n’est rien, ce rien qui ouvre les portes d’un autre monde … C’est sans importance et ne pèse pas. . Si un poème et un tout il mérite d’être imprimé seul, de constituer un livre. . La succession des pages n’ajoute rien à la recherche (elles se multiplient au gré du texte avec la monotonie de la stricte obéissance). . Voilà une partie de mes jeux imprimés, la plus insignifiante et pourtant la plus significative. . Une toute petite page cache bien la recherche qui généralement éclate sur une grande surface. . Il est plus facile de se cacher dans une petite chose que dans une grande. Si l’on est découvert, ce n’est que pour l’oeil averti dont on n’a pas à craindre le viol. . On ne peut guère parler de la vanité de ces petits objets, ils sont trop près du néant et restent si peu visibles. . Je ne souhaitais pas que l’on montre ces amusements, ils perdent tout ce qui faisait leur charme : une intimité amoureuse. . Une page, et à plus forte raison quand c’est celle des titres, est un tableau. Elle est un équilibre et une économie. . On attache trop d’importance à l’effet qui n’est qu’une illusion et non à l’objet, pour lui-même, puisqu’il existe. . N’est-ce pas une invitation au jeu, à la recherche de ce qui est le plus oublié en nous : l’enfance, à la reconnaissance de ce qui est humble et discret, naïf et prometteur… N’est-ce pas, si on a l’âme à fleur de peau, une invitation à l’enchantement, n’est ce pas tout simplement une évasion — à la mesure de ces livres. » Oct. 52 [PAB] Très bel exemplaire. Aucun défaut.