Paris, Henry Charpentier, Jacques Josse et Pierre Prault, 1721. In-12 de (4)-172-(4) pp., veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin blond, filet doré d'encadrement sur les plats, gardes de papier dominoté (reliure de l'époque).
Deuxième édition imprimée à Paris quelques mois après l'édition originale marseillaise datée 1720, saisie dès sa parution. Privilège royal du 17 juillet 1721 octroyé à Nicolas Carré, marchand à Paris. « Cette relation constitue l'une des trois sources essentielles pour l'historiographe de la peste de Marseille » (J. Coste, Représentations et comportements en temps d'épidémie dans la littérature imprimée de peste 1490-1725, p.54).Pichatty de Croissainte (1662-1723), conseil et orateur de la ville de Marseille, procureur du Roi chargé de la police en 1720-1722, tint un journal quotidien remarquablement précis pour le mémorial de la Chambre du Conseil sur l'épidémie de peste qui frappa Marseille et la Provence en 1720 dont "Le Grand-Saint-Antoine", un bateau en provenance du Levant semble être à l'origine. « Le 27 mai 1720, un matelot du Grand Saint-Antoine meurt au lazaret, sans que le chirurgien chargé d’inspecter son cadavre ne fasse mention de signes d’une contagion. Le 13 juin, c’est au tour d’un garde de santé surveillant le vaisseau, toujours en quarantaine, de décéder, là encore sans que le même chirurgien, le sieur Gueirard, n’émette un soupçon quant à la peste. Le lendemain, les passagers du navire sortent du lazaret après une quarantaine de neuf jours seulement et entrent dans la ville. Certains quittent même Marseille. Cette décision de mettre un terme à la quarantaine des passagers du Grand Saint-Antoine apparaît après coup assez surprenante, si l’on se réfère notamment au témoignage de l’un des représentants de l’administration locale, Pichatty de Croissainte, selon qui plusieurs navires, en provenance des ports du Levant où Chataud a fait escale, sont arrivés à Marseille entre le 31 mai et le 28 juin avec des patentes brutes » (Signoli et Tzortzis).Provenance : Théophile Roussel (1816-1903) docteur en médecine (1845) député républicain (1849-1851 et 1871-1879) et sénateur (de 1879 à sa mort), l'un des premiers hommes politiques français ayant oeuvré pour la protection de l’enfance (ex-libris manuscrit en regard du titre) ; ex-libris manuscrit à l'encre du temps "Courtade" au verso de la garde supérieure.Bel exemplaire aux doublures de papier d'Augsbourg (Enderlin).Michel Signoli et Stéfan Tzortzis, « La Peste à Marseille et dans le sud-est de la France en 1720-1722 : les épidémies d’Orient de retour en Europe », Cahiers de la Méditerranée, 96 | 2018, 217-230.