Paris, Aux dépens de l'Académie & de Lormel, 1778. In-8 carré (232 x 174 mm), 60 pp. Maroquin brun aux armes, encadrement de filets et fleurs de lys, dos à nerfs orné, roulette sur les coupes, doublure et garde de tabis bleu ciel, tranches dorées (reliure de l'époque).
Édition originale du livret d'un des grands opéras français de Piccinni. Ce livret est inspiré d'une tragédie-lyrique en cinq actes, d'après le personnage de l'Arioste, écrite par Philippe Quinault et composée par Jean-Baptiste Lully (1685). Cette réinterprétation en trois actes a été écrite par Jean-François Marmontel et composée par Niccolo Piccinni. Elle fut représentée pour la première fois au théâtre du Palais-Royal le 17 janvier 1777. L'édition de ce livret fut publiée à l'occasion d'une représentation donnée par l'Académie royale de musique le 27 janvier 1778. Une édition in-8 de 31 pages fut publiée la même année par le même éditeur. Cet opéra fut le premier composé en français par Niccolo Piccinni (Bari 1728-Passy 1800). Installé en France depuis 1776, il lui apporta une grande notoriété alors qu'il était déjà professeur de chant de Marie-Antoinette et directeur du Théâtre italien. Exemplaire aux armes du comte d'Artois, futur Charles X. Sous l'Ancien régime, Charles-Philippe de France (Versailles 1757-Görz 1836), comte d'Artois, était l'un des grands viveurs de la Cour. Il était aussi un des grands protecteurs des Arts de son temps. Il commandita de nombreuses éditions de prestige aux frères Didot, dont la célèbre Collection d’ouvrages français, en vers et en prose, imprimée par ordre du comte d’Artois (1780-1784). Il fut le protecteur des manufactures des porcelaines de Limoges et à l'origine, avec Marie-Antoinette, à la suite d'un pari, de la construction du parc de Bagatelle. Passionné de musique et de spectacles, il était l'un des plus assidus à l'Opéra. De la bibliothèque d'H. Hommet, architecte, avec son ex-libris gravé. Exemplaire aux armes du comte d'Artois. Quérard, La France littéraire, V, p. 551 ; O. H. R., Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises, pl. 2550, proche du fer n°4 frappé sur d'autres livrets d'opéras mais avec des drapeaux.