Paris, E. Sansot et Cie, 1906. In-12 (93 x 162 mm), 95 pp. Broché, couverture teintée imprimée d'éditeur.
Edition originale. Exemplaire sur Japon, premier papier. Cet ouvrage comprend quatre essais révélant les liens existant entre les hérésies, l'art médiéval, Parsifal et les romans de chevalerie, les chants troubadours et Don Quichotte. Il n'a été tiré de cet ouvrage que 19 exemplaires sur grands papiers. Celui-ci est un des 7 (n°2) sur Japon avant 12 sur Hollande. Manque à Caillet, Dorbon aîné et Guaita. Joséphin Péladan (Lyon 1859-Neuilly-sur-Seine 1918) fut l'une des figures les plus célèbres de l'occultisme de l'époque symboliste. Il passa son enfance dans une atmosphère mystique sous l'influence de son père et de son grand frère. Il fut renvoyé de son lycée pour avoir traité un professeur d'athée puis du petit séminaire de Nîmes. Employé au crédit Faillelle à Paris, il rencontre Léon Bloy, Paul Bourget et Barbey d'Aurevilly qui préface son roman Le Vice-suprême, premier volume d'une "éthopée" (tableau de mÏurs) en 21 volumes intitulée La Décadence latine, publiée entre 1884 et 1925 (1884 et 1900 pour les 20 premiers volumes). Péladan fut en 1888 le co-fondateur, avec Stanislas de Guaita de l'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix pour rapidement faire secession et créer son propre ordre rosicrucien uniquement catholique. Il inaugura à partir de 1892 les premiers Salons de la Rose-Croix qui remportèrent un grand succès. Péladan était alors considéré comme un visionnaire attirant à lui le Tout-Paris. Les Salons de la Rose-Croix associés à la publication de nombreux romans, pièces de théâtre et critiques d'art obéissaient au même projet esthétique : la rénovation de l'art par le sacré. Cependant, une trop grande dispersion associée à des extravagances vestimentaires finirent par lasser le public et Péladan devient le plus souvent objet de railleries. A la fin des années 1890, il était déjà presque oublié. Bel exemplaire.