La Merde et le Cochon a été publié dans le Parnasse satyrique (tome 1 p. 104), sans le sous-titre «fable sentimentale et élégiaque » qui figure au manuscrit et sans l'épigraphe de 4 vers de Malherbe. Variante du manuscrit sans Détour au lieu de sans retour. L'Esprit et le Cœur n'a rien à voir avec la fable scatologique précédente. C'est un joli poème très convenable dédié à M"' Léontine Gozlan (fille de Léon Gozlan). Il provient sans doute d'un liber amicorum de la jeune fille.Pierre Casimir Hippolyte LACHAMBAUDIE, Poète, fabuliste et chansonnier est né à Montignac en Dordogne, et mort à Brunoy (Seine-et-Oise) en 1872. Esprit libre et démocrate inspiré il eut une vie mouvementée, errante, souvent miséreuse et ponctuée par des arrestations, des séjours en prison et asile de fous, de périodes d'exil. Auteur à 17 ans d'un refrain bachique qui le fit expulser du séminaire de Sarlat, ce grand caractère finira ses études à Brive. A 23 ans il est incarcéré durant 3 mois à Nontron pour violences envers un rond de cuir. Il exerça divers métiers, cheminot à Roanne et Saint-Etienne, pion de pensionnat à Paris, chansonnier patriotique pendant la Révolution de 1830, découpeur chez un fabricant de fleurs artificielles. Il porta à Lyon l'habit saint-simonien, fréquenta les fouriéristes conservateurs du Nouveau Monde et se lia avec Blanqui. Madame Gatti de Gamond publia ses Fables à la librairie phalanstérienne. En 1848 son amitié pour Blanqui et pour les communistes le rendra suspect. Arrêté après les Journées de juin, il fut libéré sur intervention de Béranger. Son hostilité envers le néobonapartisme le fit replonger après le coup d'état de 185l. Cette fois il est cueilli dans son lit, jeté au fort d'Ivry et sauvé une fois encore par Béranger alors qu'au Havre on l'embarquait pour Cayenne. Après un exil de 5 ans à Bruxelles il revint en France en août 1856 et termina sa vie tranquille et casanier grâce à un second mariage qui le mit à l'abri du besoin. Lachambaudie fut l'ami de Hugo, Béranger, Michelet, Lamennais, Leroux, Sand. Il figure parmi les auteurs du Parnasse satyrique de Malassis.