Paris Guillaume de Luyne 1692 1 vol. relié in-12, basane fauve mouchetée, dos à nerfs, LX + 560 + (2) pp. (reliure de l'époque très usée et dos terni et ridé, sinon intérieur très convenable). Premier des 5 volumes du théâtre de Corneille. Tome I seul contenant entre autres la 9e pièce de Corneille "L'illusion" qui prendra plus tard le titre de "Illusion comique".
Paris Guillaume de Luyne 1668 1 vol. relié in-12, basane fauve mouchetée, dos à nerfs, CX + (4) + 479 pp. (reliure de l'époque usée avec important manque de cuir au dos en pied, sinon intérieur convenable). Tome deuxième seul parmi les cinq du théâtre de Corneille et renfermant ses plus importantes tragédies : Le Cid, Horace, Cinna, Polyeucte...
[Genève] [Cramer] 1765 12 vol. relié 12 vol. in-8, veau marbré fauve, dos lisses ornés de fleurons et encadrements dorés, pièces de titre et de tomaison de veau fauve, triple filet doré et fleurons aux coins en encadrement des plats, tranches marbrées, 390, 339, 403, 390 + (2), 343 + (1), 353 + (1), 367 + (1), 327 + (1), 365 + (1), 397, 439 et 333 pp., portrait en frontispice de Pierre gravé par Watelet et 34 planches gravées par Gravelot. Seconde édition collective avec les commentaires de Voltaire, après celle publiée par souscription en 1764. Ex-libris à la devise "De tout un peu". Accidents aux mors supérieurs de tomes 1, 2 et 11. Manque à la pièce de tomaison du tome 1. Exemplaire en bonne condition, en reliure d'époque avec quelques défauts.
Paris Presses Universitaires de France, coll. "Ecrivains" 1986 1 vol. broché in-8, broché, 571 pp., bibliographie. Envoi autographe signé de l'auteur à René Pintard. Cachet (annulé) de la Bibliothèque du Collège de France, avec étiquette de cote collée au dos. Bon exemplaire.
Paris Editions de la Différence, coll. "Mains et merveilles" 1992 1 vol. relié in-4, cartonnage sous jaquette illustrée, étui illustré, 329 pp., nombreuses reproductions en couleurs à pleine page, photos en noir, bibliographie. Importante monographie rétrospective. Très bon état.
Paris Editions de la Différence 1996 1 vol. relié petit in-4, cartonnage illustré, 141 pp., nombreuses reproductions en couleurs. Anthologie de poèmes précédée d'un texte de Michel Waldberg. Très bon état.
Paris Chez David l'Aîné 1738-1747 7 vol. relié 7 vol. in-12, plein veau fauve moucheté, dos à nerfs ornés de filets et fleurons dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et olive, décor aux coupes, reliure de l'époque. Bonne édition avec un portrait gravé du dramaturge, une notice sur sa vie, des commentaires après chaque pièce et ses oeuvres diverses au dernier volume (poèmes et traductions). Très bel exemplaire en reliure d'époque, bien conservé.
Milano Galleria San Carlo 2000 1 vol. broché in-8 carré, broché, couv. illustrée, 32 reproductions en couleurs à pleine page. Texte en italien. Très bon état.
Paris Didot l'Aîné, "Collection des meilleurs ouvrages de la langue françoise, dédiée aux amateurs de l'art typographique" 1814 3 vol. relié 3 vol. in-8, plein maroquin à grain long miel, dos lisses ornés de filets dorés à l'horizontale, encadrements dorés sur les plats avec armoiries centrales dorées aux lettres "B.L.C.", fines frises intérieures dorées, frises dorées sur les coupes, coiffes guillochées, tranches dorées, 316, 403 et 396 pp. Bel ensemble relié aux armes de Biston de Laurivinen, avocat à la cour d'appel de Paris, avec sa devise "Espoir me conforte". Ex-libris armorié sur les trois volumes et ex-libris gravé en couleurs Jacques Jeanvrot sur le premier. Très bel exemplaire en reliure d'époque.
Paris Seuil, coll. "Ecrivains de toujours" 1954 1 vol. broché in-12, broché, couverture illustrée, 190 pp., nombreuses reproductions de documents en noir et blanc dans le texte. Edition originale en service de presse avec un envoi de l'auteur à Pierre Clarac. Ride de lecture au dos, sinon en très bon état.
Lecène et Oudin 1888 1 vol. relié in-12, demi-chagrin tabac, dos à nerfs, caissons ornés d'un fleuron doré, couvertures conservées, tête rouge (H. Mériot), 328 pp. Petites rousseurs éparses et petites traces d'usure aux mors, sinon agréablement relié.
L'Arche, coll. "Les grands dramaturges" 1957 1 vol. broché in-12, broché, 156 pp., 14 planches hors-texte. Exemplaire du service de presse avec un envoi de l'auteur. Sans la jaquette, sinon très bon état.
Sans lieu Sans nom 1776 10 vol. relié 10 vol. in-8, veau marbré fauve, dos à nerfs ornés de fleurons et encadrements dorés, pièces de titre et de tomaison de veau vert, triple filet doré en encadrement des plats, tranches marbrées, (4) + VIII + 520, (4) + 380, (4) + 380, (4) + 504, (4) + 472, (4) + 488, (4) + 376, (4) + 396, (4) + 436 et (4) + 420 pp., portrait en frontispice et 34 planches gravées par Gravelot. Nouvelle édition collective avec les commentaires de Voltaire, réalisée d'après celle de 1774, avec les encadrements typographiques du texte et les gravures de Gravelot retournées. Mors légèrement fendillés en tête de chacun des volumes, sinon agréable exemplaire en reliure d'époque.
Paris Garnier Frères (Libraires-Editeurs) sans dâte (fin XIXème). Grand In-8 (275x192 mm) 531 pages (avec Table des matières) 1950 531 pages in-8. 1950. relié. 531 pages. gr
Eugène Belin 1076 pages in12. Sans date. Cartonné. 1076 pages.
Bon Etat général avec papier un peu jauni
Paris Lehuby 1855 1 vol. relié in-8, percaline noir de l'éditeur ornementée au dos et sur les plats d'un décor doré, 310 pp., 20 illustrations de Célestin Nanteuil gravées par MM Brévière, Trichon, etc. Ce volume de la bibliothèque littéraire de la jeunesse propose des versions "épurées" de "tout ce qui pourrait produire de fâcheuses impressions sur des esprits jeunes et délicats". Petites piqûres éparses et un acroc sans gravité au mors supérieur en tête, sinon joli cartonnage d'époque.
Paris Emler Frères 1829 5 vol. relié 5 vol. in-8, demi-basane havane, dos lisses ornés de motifs dorés, plats de basane bleue encadrés d'une roulette dorée, tranches dorées (reliure de l'époque), portrait gravé en frontispice du tome 1 (petite déchirure restaurée en p. 223). Bel exemplaire, bien relié.
Lehuby, coll. "Bibliothèque littéraire de la jeunesse" 1846 1 vol. relié in-8, demipercaline éditeur violine, dos et plats estampé d'un décor doré, XII + 527 pp. Edition destinée à la jeunesse avec 20 vignettes par Célestin Nanteuil. Dos un peu décoloré et quelques rousseurs éparses sans gravité. Ex-libris gravé.
Brie-Comte-Robert Les Bibliolâtres de France 1946 1 vol. en feuilles in-8, en feuilles sous couverture imprimée, 94 pp. Reproduction de l'édition de 1682. Exemplaire numéroté sur pur chiffon du Marais. Sans l'emboîtage cartonné. Sinon en excellente condition, non coupé.
A. Laplace 1869 1 vol. relié in-8, demi-chagrin rouge, dos à nerfs, caissons ornés de fleurons et dentelles dorées, tranches dorées, 773 pp., frontispice et 19 gravures hors-texte coloriées. Traces d'usure sur les coupes, coins émoussés, sinon très bon exemplaire.
Paris Impr. centrale de Napoléon Chaix 1855 1 vol. broché plaquette in-8, brochée, 48 pp. Edition originale de ces deux poèmes orientalisant dans la veine hugolienne. Une légère trace de pliure au plat supérieur de la couverture, sinon bonne condition.
1748 "12 volumes in-12 de (2) ff., LXXXIV, 450 pp. - (2) ff., 536 pp. - (2) ff., 510 pp. - (2) ff., 468 pp. - (2) ff., 520 pp. - (2) ff., 469 pp. - 10, XXXV, 460 pp., (2) ff. ; (12) ff., 580 pp. - (6) ff., 605 pp. - (2) ff., 492 pp. - (2) ff., 615 pp. - (2) ff., 589, (3) pp., veau raciné, filet à froid en encadrement sur les plats, armes au centre, dos lisses ornés de caissons de fleurons dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin citron, tranches marbrées bleues (reliures de l'époque)."
"Belle réunion complète du théâtre des frères Corneille. Cette édition du Théâtre de Pierre Corneille, fut publiée par les soins du censeur royal François-Antoine Jolly, pour la première fois en 1738. ""Un Avertissement, placé en tête du premier volume donne des renseignements sur l'époque de la représentation et de l'impression de chaque pièce. Jolly a pu recueillir, à ce sujet, un certain nombre de faits curieux, qui s'étaient conservés jusqu'à lui par tradition"" (Picot, 634). Cette nouvelle édition est complétée d'un volume consacré aux Œuvres diverses de Pierre Corneille. Cet ouvrage avait été édité originellement de façon autonome par l'abbé François Granet, en 1738 (Picot, 174). Il réunit des traductions, des poèmes - dont plusieurs célébrant les victoires du roi -, des madrigaux, des sonnets, et divers écrits. Au Théâtre du grand Corneille, sont jointes les œuvres dramatiques de son frère cadet Thomas (1625-1709). On y retrouve notamment sa tragédie Timocrate, le plus grand triomphe de tout le XVIIe siècle : interprétée pendant près de six mois devant une salle comble, elle connut quatre-vingts représentations consécutives, c’est-à-dire mieux que son frère, Racine ou Molière ! ""Tragédies romanesques, tragédies cornéliennes, tragédies sentimentales à la Quinault, ou même à la Racine ; comédies espagnoles et comédies françaises ; opéras et pièces à machines, Thomas Corneille en fournit tous les genres au théâtre du Marais et au théâtre de l'Hôtel de Bourgogne"" (Dictionnaire des Lettres françaises, XVIIe siècle). A la mort de son frère, en 1684, Thomas Corneille fut élu à l'unanimité à son fauteuil à l'Académie. Il y fut reçu par Racine qui, à cette occasion, prononça le fameux éloge de son illustre rival, présenté ici à la fin du dernier tome. Chacun des deux œuvres complets des frères Corneille s'ouvre sur un portrait gravé en frontispice : Pierre d'après Le Brun et Thomas d'après Jouvenet. Bel exemplaire en reliure de l'époque, aux armes de René-Mans de Froulay, comte de Tessé. (Olivier, Hermal et Roton, Reliures armoriées françaises, 974). De la bibliothèque de Lumigny avec ex-libris. E. Picot, Bibliographie cornélienne, 638."
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Précieux et bel exemplaire provenant des bibliothèques Eugène Paillet et Robert Hoe. A Paris, chez Antoine de Sommaville & Augustin Courbé, 1643. Avec privilège du Roy. In-4 de (8) ff. y compris le frontispice, 121 pp. et (1) f. de privilège. Le privilège est daté du 30 janvier 1643, et l’Achevé d’imprimer à Rouen pour la première fois, aux depens de l’Autheur, par Laurens Maurry, ce 20, jour d’octobre 1643. Plein maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné, double filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrures. Reliure signée de Thibaron-Joly. 229 x 171 mm.
L’une des grandes originales de la littérature française et l’une des plus rares éditions du Grand Corneille. Le Petit, p. 158; Tchemerzine, II, 546; Picot, Bibliographie cornélienne, 26. Polyeucte fut représenté sur la scène du théâtre du Marais dans les premiers mois de 1643. «Le succès de ‘Polyeucte’ fut éclatant et rappela celui du ‘Cid’. Les acteurs de l’Hôtel de Bourgogne, qui le représentèrent, y gagnèrent autant d’argent qu’à aucune tragédie profane». (Picot). L’on conçoit aisément que le catholique Corneille entraîné par sa poétique de l'admiration à faire accomplir par ses héros des actions toujours plus remarquables, n'ait pu donner comme successeur à Auguste que Polyeucte : seul le héros chrétien l'emporte en magnanimité sur le plus admirable des héros profanes; seul un saint peut avoir un comportement qui serait jugé invraisemblable chez tout autre homme; seul un homme animé de la grâce divine peut accomplir des actes qui redeviennent vraisemblables sans cesser d'être extraordinaires. Comme le geste de clémence d'Auguste, les actions de Polyeucte ressortissent exactement à ce vraisemblable extraordinaire que préconisaient sans trop y croire les théoriciens et que Corneille a toujours poursuivi. Aussi, tandis que les critiques littéraires ne pouvaient qu'approuver la nouvelle tragédie de Corneille, les dévots, qui condamnaient l'idée même de théâtre profane, furent-ils particulièrement choqués de le voir accueillir les choses de la religion. Pour eux, le compromis rêvé par Corneille entre l'esthétique du plaisir et la morale chrétienne – compromis qui permet d'imaginer qu'on puisse faire une œuvre d'art séduisante à partir d'un sujet chrétien – était inacceptable, surtout lorsque l'intrigue osait mêler amour humain et amour divin. Mais l'ensemble du public lui-même, qui fit un triomphe à la pièce, a mal compris (et jusqu'au XVIIIesiècle) le projet de Corneille: il s'est intéressé avant tout à l'intrigue amoureuse et au drame purement humain de Pauline, Sévère et Polyeucte, sans voir que l'histoire des amours de Pauline et de Sévère, aussi touchante et délicate que celles des bergers de la pastorale contemporaine, est inséparable de l'histoire de Polyeucte, dont l'héroïsme serait inconsistant s'il ne s'inscrivait au cœur de l'histoire d'amour. Corneille, dans son « Examen de Polyeucte », qu'il rédigea plus tard, définit assez justement le style de Polyeucte en le comparant à celui de ses autres tragédies : «Le style est souvent d'une beauté qui force l'admiration : les fameuses «Stances» sont un des plus beaux morceaux de tout le théâtre de Corneille.» La tragédie de Corneille a donné naissance à plusieurs œuvres musicales. La première en date est l’opéra en trois actes de Gaetano Donizetti (1797-1848), dont la représentation fut interdite à Naples par le gouvernement des Bourbons et qui vit le jour finalement à Paris, en février 1840, dans une adaptation française de Scribe. Parmi les autres œuvres inspirées par Polyeucte, la plus connue est l'opéra du compositeur français Charles Gounod (1818-1893), représenté à Paris en 1878. Fort bel exemplaire à grandes marges de l’une des plus rares éditions originales de Corneille, provenant des bibliothèques Eugène Paillet et Robert Hoe avec ex-libris, relié en maroquin rouge de Thibaron-Joly.
La plus rare des grandes éditions en partie originale du Théâtre de Pierre Corneille imprimée à Paris en 1660, «à ses yeux l’une des plus importantes »; elle manquait à la collection Dennery. Imprimé à Rouen, et se vend à Paris, chez Augustin Courbé Et chez Guillaume de Luyne, 1660. Avec privilège du roy. 3 volumes in-8. On joint à cette édition les deux volumes suivants imprimés dans le même format et avec les mêmes caractères: - Poëmes dramatiques de T. Corneille. I. [II.] partie. Imprimé à Rouen, et se vendent à Paris, chez Augustin Courbé Et Guillaume de Luyne, 1661. Avec privilège du Roy. 2 volumes in-8. Soit en tout 5 volumes petit in-8 de: I/ xc pp., (6) pp. dont 1 gravure à pleine page, 704 pp.; II/ cxvii pp., (10) pp., 720; III/ lxxxiiii pp., (5) pp., pp. 1 à 178, (2) ff. comportant un tirage à part des pp. 177-178, pp. 179 à 632; I/ (2) ff., 710 pp., (2) pp.; II/ (4) pp., 652, (4) pp., la dernière blanche. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, double filet or sur les coupes, large roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure. Cuzin. 163 x 105 mm.
La plus rare des grandes éditions en partie originale des Œuvres de Pierre Corneille ornée de 39compositions gravées sur cuivre d’après François Chauveau. I. Partie: Le frontispice représente un cartouche surmonté de deux Amours tenant une couronne; on lit dans le centre du cartouche le titre et la date de 1660. Le volume renferme 8 pièces (de Mélite à l’Illusion) accompagnées chacune d’une figure. Les figures de Mélite, de Clitandre, de la Veuve, de la Suivante, de la Place royale, de l’Illusion sont signées F. C(hauveau), delin.; H. D(avid), sculp.; celles de la Gallerie du Palais et de Médée sont signées L. S(pirinx). II. Partie: Le frontispice représente un cartouche soutenu par deux Amours sonnant de la trompette; il porte la date de 1660. Le volume contient 8 pièces placées dans cet ordre: le Cid, Horace, Cinna, Polyeucte, Pompée, Théodore, le Menteur et la suite du Menteur. Les figures du Cid, de Cinna, de Polyeucte, du Menteur, de la Suite du Menteur et de Théodore sont signées de Chauveau et de David; celle d’Horace est signée de Spirinx, celle de Pompée ne porte pas de signature. III. Partie: Le frontispice, qui représente un cartouche surmonté d’une corbeille de fleurs, est daté de 1660 et signé: I. Math[eus]f. Le volume renferme 7 pièces accompagnées de 7 figures: Rodogune, Héraclius, Andromède, D. Sanche, Nicomède, Pertharite et Œdipe. Les figures de Rodogune et de Don Sanche sont signées de L. Spirinx; celles d’Héraclius, d’Andromède et de Pertharite sont signées de Chauveau et David; celles de Nicomède et d’Œdipe sont signées de Matheus. Le privilège est daté de janvier 1653, sans indication du quantième; il est donné pour neuf ans à Corneille lui-même, qui déclare le céder à Augustin Courbé et Guillaume de Luyne, suivant l’accord fait entre eux. On lit à la fin: Achevé d’imprimer pour la première fois, [en] vertu du présent privilège, le dernier d’octobre 1660, à Rouen, par Laurens Maurry. En 1664, Corneille soumit ses pièces à une première révision; il introduisit aussi quelques changements dans les pièces qui formèrent la Seconde partie publiée en 1648. Les éditions qui suivirent reproduisirent fidèlement le texte arrêté alors par le poëte; les quelques variantes qu’on y relève sont le plus souvent le fait des typographes ou le résultat du hasard. En 1660, Corneille fit une nouvelle révision de son théâtre. Il agrandit le format qu’il avait précédemment adopté, rendit ses volumes plus symétriques, mit en tête de chacun d’eux un Discours spécialement écrit pour l’édition, et des Examens dans lesquels il passa en revue chacune de ses pièces. Corneille lui-même nous entretient dans une lettre à l’abbé de Pure, datée du 25 aout 1660, de la peine que lui donna la publication de ce nouveau recueil, en particulier la confection des Discours: «Je suis, dit-il, à la fin d’un Travail fort pénible sur une matière fort délicate. J’ay traité en trois Préfaces les principales questions de l’art poétique sur mes trois volumes de Comédies. J’y ay fait quelques explications nouvelles d’Aristote, et avancé quelques propositions, et quelques maximes inconnues à nos Anciens. J’y réfute celles sur lesquelles l’Académie a fondé la condamnation du Cid, et ne suis pas d’accord avec Mr d’Aubignac de tout le bien mesme qu’il a dit de moy. Quand cela paroistra, je ne doute point qu’il ne donne matière aux Critiques, prenez un peu ma protection. Ma première Préface examine si l’utilisté ou le plaisir est le but de [la] Poésie Dramatique, de quelles utilités elle est capable et quelles en sont les parties, tant intégrales comme le Sujet et les mœurs, que de quantité comme le Prologue, l’Épisode et l’Exode. Dans la seconde je traite des conditions du Sujet de la belle tragédie, de quelle qualité doivent estre les incidents qui la composent et les personnages qu’on y introduit afin de sentir la pitié et la crainte, comment se fait la purgation des passions par cette pitié et la crainte, et des moyens de traiter les choses selon le vraysemblable ou le nécessaire. Je parle en la troisième des trois unitez, d’action, de jour et de lieu. Je croy qu’après cela, il n’y a plus guère de questions d’importance à remuer et que le reste n’est que la broderie qui (sic) peuvent ajouter la Rhétorique, la Morale et la Politique.» (Marty-Laveaux, t. xè, pp. 486 sq.; l’original est à la Bibliothèque nationale, msc. Franç., n° 12763, folio. 157 sq.) Magnifique exemplaire à grandes marges de cette édition en partie originale, l’une des plus rares et aux yeux de Corneille les plus importantes, comprenant en outre un tirage à part des pages 177 et 178 du volume III du Théâtre de Corneille. Provenance: Weber avec ex-libris.
Rarissime exemplaire de premier tirage complet des 4 frontispices de l’édition originale définitive du Théâtre de Pierre Corneille. A Paris, chez Guillaume de Luyne, Libraire Juré, au Palais, en la Galerie des Merciers, 1682. Avec Privilège du Roy Partie 1 : frontispice gravé, portrait de Corneille, xcviij pp. (y compris le titre), (1) f. pour le titre de Mélite, 586 pp. et (1) f. pour le Privilége. Le portrait de Corneille ne porte pas de signature ; il représente le poëte dans le costume des premières années du règne de Louis XIV : perruque, calotte et rabat. Partie 2 : frontispice gravé, cx pp., (1) f. pour le titre du Cid, 597 pp., (1) p. pour le Privilège. Il y a deux sortes d'exemplaires de cette IIè Partie ; les uns comptent 597 pp. et contiennent un Extrait du Privilège au verso de la p. 597 ; les autres n'ont que 596 pp. et l'Extrait du Privilège y occupe le recto du feuillet suivant. Cette différence vient de ce que, pendant le tirage, Corneille a supprimé vingt vers dans la scène Vè du cinquième acte dé Théodore (p. 587). La feuille Bb, dernière du volume, s'est ainsi trouvée subir un remaniement complet. Partie 3 : frontispice gravé, lxxxiv pp., (1) f. pour le titre de Rodogune, 618 pp. et (1)f. pour le Privilège. Partie 4 : frontispice gravé, xxij pp., (1) f. pour le titre de Sertorius, 591 pp., (1) p. pour le Privilège. 4 in-12 reliés en veau fauve, dos à nerfs ornés, deux mors faibles, tranches rouges. Reliure de l’époque sortant de l’Atelier de Jean Le Vasseur, relieur du roi Louis XIV. Réf: Bibl. R. Esmérian, Paris, 8 décembre 1972, n° 63). 151 x 85 mm.
Edition originale définitive du Théâtre de Pierre Corneille. (E. Picot. Bibliographie cornélienne, n° 113). Picot, Bibliographie cornélienne, n° 113 («… nous donne le texte définitif adopté par lui. Elle a par cela même une grande importance et mérite d’être recherchée, peut-être plus encore que les trois précédentes… Il est fort difficile d’en trouver de bien complets avec tous les frontispices»); Dubos (M.), Corneille, Rouen, 1993, n° 56 (pour un exemplaire aux armes de la Grande Mademoiselle). Elle offre le texte définitif, revu et adopté par l’auteur et fut partagée entre Guillaume de Luyne, Etienne Loyson et Pierre Trabouillet. Précieux exemplaire du tout premier tirage. Il renferme en effet, au tome II, dans la scène V de l’acte V de «Théodore», 20 vers que Corneille supprima dans le second tirage. «Cette édition, la dernière qu’ait publiée Corneille, nous donne le texte définitif adopté par lui. Elle a, par cela même, une grande une grande importance et mérite d'être recherchée peut-être plus encore que toutes les précédentes. Les exemplaires en sont moins rares, mais il est fort difficile d'en trouver de bien complets avec tous les frontispices.» (E. Picot). Exceptionnel exemplaire revêtu d’une très élégante reliure en veau fauve de l’époque aux dos richement décorés bien complet de tous les frontispices. Le présent exemplaire de premier tirage met à mal la théorie du catalogue Daguin qui prétendait que seuls les exemplaires de second tirage étaient pourvus des frontispices. En fait, E. Picot avait raison d’exiger les frontispices pour les exemplaires de premier tirage et de prétendre que ceux-ci étaient rarissimes complets Un exemplaire complet des 4 frontispices de cette précieuse édition, relié au XIXe siècle par Chambolle-Duru, mais de second tirage, fut vendu 95000 F (14500 €) en 1989. (Catalogue «Du Moyen-Age au cubisme», n° 102) il y a 35 ans.