Paris Paris : Éditions René Kieffer 1919 In-4° (290 x 225 mm), [1] f. - 159 pp. - [3] ff. - [1] f. bl., maroquin brun, dos à 5 faux-nerfs, niche ménagée au centre du plat supérieur accueillant un décor à la plaque, surplombant un décor au fleuron à froid, fleuron répété aux quatre angles du plat inférieur, charnières cuir, encadrement intérieur d'un filet double, contregardes et gardes de satin imprimées, gardes de papier marbré, tête dorée, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée RENÉ KIEFFER au contreplat supérieur et avec son étiquette estampée sur la première garde blanche).
Une publication en suspens, le temps de la guerre. Exemplaire sur Japon, non numéroté, portant à la justification la mention « Imprimée pour Monsieur René Kieffer ». Il est agrémenté, d'un dessin original, d'une suite sur Chine et de 2 suites sur Japon (avec et sans fond) à l'instar des 20 exemplaires de tête. Suivent 30 exemplaires sur Japon avec une suite sur Chine et une suite sur Japon, 20 exemplaires sur vélin avec une suite sur Chine et 180 exemplaires sur vélin, pour un tirage total de 250 exemplaires numérotés. L'exemplaire est également truffé : - d'une décomposition en couleurs de la gravure de la couverture, en 6 planches, - de 3 cartonnettes portant 5 dessins orginaux d'Orazi (gouache blanche) ayant servi à l'illustration de la dernière garde soie, - de 2 lettres de G. Miroux, traducteur du texte, à René Kieffer : il lui propose lui-même le titre de « Lettres d'amoureuses », puis déclare vouloir s'attacher à rendre cette traduction « plus exacte que celle de chez Charpentier où il y a ça et là des contre-sens ». Il s'efforce « toutes les fois que je le puis de donner du rythme à la phrase pour que ça n'ait pas l'air d'être traduit d'un prosateur », - de 3 lettres de Manuel Orazi à René Kieffer. Dans l'une, il propose à Kieffer d'éditer Le Satyricon de Petrone ou bien L'Art d'aimer d'Ovide (ce qu'il fait en 1950), ajoutant qu'il connait bien le sujet « en [sa] qualité de romain ». Dans la lettre de 1909, il indique avoir déjà trouvé toutes les compositions. Enfin, dans la lettre de 1910, il s'interroge sur le coût d'une impression en couleurs. L'ouvrage est habillé d'un décor d'inspiration grecque comportant au centre du plat supérieur une niche accueillant un décor doré à la plaque mosaïqué, représentant une Nikê sur un char tiré par 4 chevaux. Les contregardes et gardes présentent des eaux-fortes inédites tirées en deux tons sur satin, ici jaune. L'illustration, réalisée par Manuel Orazi, comprend 21 compositions in-texte représentant les « amoureuses » et plusieurs culs-de-lampe. Chaque page est par ailleurs ornée d'encadrements de style Art nouveau à motif de chouette d'Athéna. Manuel Orazi (Rome : 1860 - Paris ; 1934) est un illustrateur italien associé à l'art nouveau. Surtout connu pour des affiches publicitaires de grande marques, il s'essaye à l'illustration de livres et collabore au Figaro illustré. En 1921, il réalise 5 affiches pour le film L'Atlandide, s'occupant aussi des décors et costumes de ce film français à gros budget. L'achevé d'imprimer est daté de 1914, la publication ayant été suspendue le temps de la guerre ; mais les difficultés rencontrées ne s'arrêtent pas là : l'illustrateur prend beaucoup de retard. Il considère aussi que la traduction n'a pas aidé à son travail car elle a été faite par « un vieux professeur presque inconnu » (Sanjuan p. 81). A cause du retard d'Orazi, les illustrations n'ont pas été gravées (comme annoncé) mais reproduites par procédé photomécanique. (Sanjuan p. 103) Les lettres d'amoureuses ou plutôt Les Héroïdes, titre officiel, est un recueil de lettres fictives attribuées aux héroïnes de la mythologie. Des personnages comme Pénélope, Médée ou Déjanire écrivent à leurs partenaires pour exprimer leurs peines d'être séparées d'eux. Monod 8809 ; Sanjuan 10