2003 Ad Solem, 2003, un fort volume in 8 broché, 504 pages, bon état
Depuis Platon et les Stoïciens, l'on sait que l'idéal est indicible. Faut-il pour autant désespérer de sa recherche et de son expression ? La réponse des poètes a toujours été celle du mystère, de la métaphore, qui leur permet de dire l'absolu sans le profaner et d'affirmer la présence du divin dans la création. " Elle est retrouvée ! - Quoi ? l'Eternité - C'est la mer mêlée - au soleil ".En entonnant "le chant raisonnable des anges" à la suite de Rimbaud, bien des poètes modernes et contemporains retrouvent des formules employées jadis par Thomas d'Aquin. Dans son usage lucide de la parole et du symbole, en effet, la démarche du grand théologien gothique ressemblait à celle des poètes modernes, qui n'acceptent plus qu'avec une "réserve extrême" les "nécessaires élans de leur esprit, de leurs voix" (Bonnefoy). L'un trouve le mystère dans le symbolisme de l'être, qui manifeste à la fois le reflet de Dieu et le caractère obscur de la lumière ; les autres tentent, en parlant, la traversée de l'espace sensible, pour rejoindre, en toute chose, l'eau sacrée de la présence.Premier volet d'une réflexion en trois volumes sur la parole et la beauté dans la théologie, ce livre veut rouvrir le dialogue entre théologienset poètes en s'intéressant à ce qu'il y a de théologique dans la littérature, et à ce qu'il y a de littéraire dans la théologie, en particulier dans la Somme de théologie de Thomas d'Aquin. " Ceux qui manient la parole sont plus près de Dieu " (Ph. Jaccottet) : Olivier-Thomas Venard convoque ici de nombreux poètes, de Mallarmé à Lemaire, pour arracher littérature et théologie à une trop longue saison en enfer et dégager les contours d'une véritable "poétique de la théologie".