Belle et amusante correspondance. « Tous les jours on parle de toi et on espère vaguement que ta silhouette tour eiffelesque va se profiler sur notre horizon, puisque tu nous a annoncé que tu allais faire un tour en vélo (je voudrais bien te voir en vélo, grand singe d’Amérique, tu dois être assez extraordinaire)… », écrit-il en taquinant son ami en août 1940. Quelques années plus tard en 1952, il lui écrira de « l’immense atelier du 1er étage » que le peintre a bien voulu mettre à sa disposition. Cette pièce est devenue son « quartier général », il y travaille. « Et là je t’avoue que ta peinture m’aide à y travailler […] Etrange ce pays. On ne peut, je crois, y travailler qu’à des choses ayant de la force, de la résonnance, une certaine hauteur. Ce pays t’a réussi : Tes toiles sont très belles… ». Après une longue absence, il a pu visiter la très « grande et très belle exposition Avenue Matignon. Ce vaste ensemble permet d’avoir sur ton œuvre et sur la place qu’elle occupe une vue assez claire. Tu es un grand peintre. C’est évident. Une toile de toi se reconnait instantanément et ne s’oublie pas… ».