Paris, Collection Marpon et Cie, (1921). Un fort vol. au format gd in-8 (208 x 168 mm) de 375 pp. Reliure de l'époque de demi-chagrin maroquiné havane à coins, dos lisse orné d'un caisson d'encadrement en noir, fleurons angulaires en noir, titre doré, tête dorée, couvertures et dos conservés.
Un des exemplaires numérotés du tirage sur vergé d'Arches ; ici revêtu d'une reliure décorative du temps. L'ouvrage s'agrémente de 30 xylographies originales par Constant Le Breton. ''Apprenti décorateur à Nantes, Constant Le Breton vint à Paris en 1913, où il s'adonna à l'illustration de textes littéraires. Peintre de paysages à ses heures, l'on sent alors dans ses toiles le reflet de son admiration pour Corot. Mais ce sont ses portraits qui ont forgé sa grande réputation, alliant peut-être les influences conjuguées de Manet, de Corot ou encore de son ami Derain''. (in Bénézit). ''Les Filles du feurassemblent des textes de formes diverses: nouvelles, récits, chansons et légendes, séquences dialoguées, sonnets. Quand le volume paraît, le 28février 1854 –un an avant le suicide deGérard de Nerval–, la presque totalité de ces pages a déjà été publiée dans des revues ou d'autres œuvres de l'auteur, comme lesPetits Châteaux de bohème, 1853. Dans ses coupures, ses adjonctions, ses transformations, le recueil témoigne de l'itinéraire psychique du poète, et de sa singularité. En leur troublante diversité,Les Filles du feuannoncent aussi Aurélia et cette «surénergie de la folie» (Béatrice Didier) qui l'habite. Déjà,Angélique,Sylvie,Jemmy,Octavie,Isis,Corilla,Émilieet l'énigme étincelante des douze sonnets desChimèresqui, selon le poète, «perdraient leur charme à être expliqués, si la chose était possible», éclairent et transmuent les souvenirs, les rêves, les irréductibles déchirements de la vie profonde de Nerval. Moins gardiennes d'un secret que révélatrices (et parfois, dissipatrices) d'ombres,Les Filles du feumettent en scène l'impossible nervalien: la Femme, hors la Mère morte, et donnent à sa mélancolie une dimension mythique.'' (In Encyclopaedia Universalis). Mahé, Répertoire des éditions de luxe, p. 144 - Bénézit VI, Dictionnaire des peintres, p. 511. Dos passé. Très légers frottements affectant le premier plat. Du reste, très belle condition.