Paris, Éditions de la plume, (26 janvier) 1903. 1 vol. (115 x 180 mm) de 351 pp. Demi-chagrin havane, dos lisse orné, titre et tête dorés (reliure de l'époque). Édition originale. Mention de "Deuxième édition" à la page de titre, mais il s'agit bien d'une première émission du 26 janvier. Les exemplaires sans mention sont d'une grande rareté ; leur nombre semble être des plus réduit. Prix Goncourt 1903.
Le roman est récompensé du premier prix Goncourt presque 11 mois plus tard, le 21 décembre 1903 grâce à l'action de promotion de Félix Fénéon - qui travaille à La Revue blanche - envers cet auteur vivant dans le sud de la France et peu connu du milieu littéraire parisien. Signalons que, malgré les démarches entreprises, Eugène Léon Edouard Torquet - le vrai nom de John-Antoine Nau, n'obtiendra jamais la nationalité française. De fait, il s'agit non seulement du premier et historiques lauréat du prix Goncourt, mais également du prix décerné, de fait, à un écrivain qui ne soit pas de nationalité française. Américain - il est né à San Francisco, en 1860 -, John-Antoine Nau n'avait publié jusque-là que quelques nouvelles dans La Revue blanche et une plaquette de vers à compte d'auteur. C'est donc le livre d'un parfait inconnu qui circula parmi les membres du jury et qui finit par remporter le prix par six voix contre quatre, et c'est à son frère que l'on remis le prix, Nau étant alors à Saint-Tropez, où il réside.
A. Michel Broché D'occasion bon état 01/01/1923 157 pages
ADELSWÄRD-FERSEN Jacques d' & TAILHADE Laurent & VERHAEREN Emile & VIVIEN Renée & COLETTE & MOREAS Jean & BARBUSSE Henri & SYMONS Arthur & BERRICHON Paterne & BOIS Jules & DEREME Tristan & DEUBEL Léon & FRESNOIS André du & GHIL René & KLINGSOR Tristan & LA JEUNESSE Ernest & LEGRAND-CHABRIER & MANDIN Louis & MARINETTI Filippo Tommaso & MIOMANDRE Francis de & NAU John-Antoine & NOISAY Maurice de & OCHSE Julien & PILON Edmond & RAYNAUD Ernest & SALMON André & SAINT-POINT Valentine de & SCHEFFER Robert & VISAN Tancrède de ARMFIELD Maxwell & CIOLKOWSKI Henri Saulnier & SARLUIS Léonard & LUINI Bernardino & BAZZI Giovanni Antonio & MOREAU Gustave & VINCI Léonard de & RAPHAEL & RIBERA José de & GOYA Francisco de & RUBENS Pierre Paul & LE CORREGE
Reference : 82965
(1909)
Albert Messein, Paris 15 janvier 1909-15 décembre 1909, 22x25cm, 12 livraisons reliées en quatre volumes.
| «Akademos restera donc une création éphémère, geste précurseur qui marquera l'histoire du mouvement homosexuel et le début du xxe siècle. » |<br>* Édition originale complète des 12 livraisons de cette luxueuse et éphémère revue fondée et dirigée par Jacques d'Adelswärd-Fersen, un des rarissimes exemplaires sur japon, seuls grands papiers, comportant quatre états des gravures en couleurs. Reliures en demi-percaline sable, pièces de titre en maroquin brun, plats de papier marbré, dos et couvertures conservés pour chaque numéro, bel exemplaire à toutes marges. Notre exemplaire comporte bien les quatre états en couleurs réservés aux exemplaires de luxe, tirés sur divers papiers, de chacune des 23 héliogravures d'esthétique Arts & Crafts, symboliste, Renaissance, Art Nouveau et antique, d'après Maxwell Armfield, Henri Saulnier Ciolkowski, Léonard Sarluis, Bernardino Luini, Giovanni Antonio Bazzi, Gustave Moreau, Raphaël, Léonard de Vinci, Pollaiolo, le Corrège, Piero de la Francesca, Rubens, Jose de Ribera, Francisco Goya, Mederhausem Rodo, Cardet, et des statues et stèles du musée de Naples et d'Athènes. L'élégante maquette de couverture est signée George Auriol, maître de la typographie Art Nouveau. Contributions de Laurent Tailhade, Émile Verhaeren, Renée Vivien, Colette Willy, Joséphin Peladan, Jean Moréas, Henri Barbusse, Arthur Symons, Jacques d'Adelswärd-Fersen, J. Antoine-Orliac, Paterne Berrichon, Jules Bois, Jean Bouscatel, Tristan Derème, Léon Deubel, André du Fresnois, Maurice Gaucher, René Ghil, Henri Guilbeaux, J.-C. Holl, Tristan Klingsor, Ernest La Jeunesse, Gabriel de Lautrec, Abel Léger, Legrand-Chabrier, Louis Mandin, Filippo Tommaso Marinetti, Francis de Miomandre, John-Antoine Nau, Maurice de Noisay, Julien Ochsé, Edmond Pilon, Ernest Raynaud, André Salmon, Valentine de Saint-Point, Robert Scheffer, Tancrède de Visan... Très bel exemplaire sur japon, d'une extrême rareté, de la première revue homosexuelle française. Ce n'est qu'en 1869 qu'apparaît le terme « homosexuel », dans les échanges épistolaires entre les journalistes et juristes allemands Karl Heinrich Ulrichs et Karl-Maria Kertbeny. Leurs écrits attestent des premières tentatives de décrire l'attraction physique envers le même sexe, non pour condamner l'acte, mais pour faire accepter une autre forme de sexualité aux yeux de la société. En effet, si les relations homosexuelles sont un élément constitutif des sociétés humaines depuis l'origine, elles ont longtemps été abordées sous l'angle unique de la relation charnelle. Stigmatisé, l'acte sexuel inverti est tour à tour codifié, toléré ou sévèrement condamné à travers les époques et les cultures, mais jamais interprété sous l'angle d'une attirance exclusive. Ainsi, la France, premier pays à dépénaliser l'homosexualité, supprime en 1791 le « crime de sodomie » dans le Code pénal, mais il faudra attendre la seconde partie du XIXe siècle pour qu'émerge la conscience d'une véritable identité homosexuelle comme le décrit Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité : « L'homosexuel du XIXe siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu'il est au total n'échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente [...] Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d'habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l'homosexualité s'est constituée du jour où on l'a caractérisée [...] moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d'intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L'homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu'elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d'androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce. » LES PRÉCURSEURS C'est dans ce contexte que naissent, sous la plume de Balzac, des personnages assumant pleinement leur autre sexualité, notamment Zambinella, Seraphita et surtout Vautrin, considéré comme le premier homosexuel de la littérature française. Cependant que Baudelaire qui voulait initialement titrer ses Fleurs du Mal : « les Lesbiennes » est condamné pour ses poèmes, Lesbos et Femmes damnées, célébrant les amours féminines. Car en sortant de la marginalité et en obtenant une forme de reconnaissance, les hommes et femmes homosexuels se trouvent confrontés aux regards critiques et aux stigmatisations caricaturales. Quelques écrivains, tels que Georges Eekhoud ou Renée Vivien, proclament littérairement leur homosexualité. D'autres, comme Oscar Wilde, l'assument publiquement, mais ne laissent que discrètement transparaître leur orientation dans leur uvre. Plusieurs continuent à taire leurs véritables appétences, pour s'assurer respectabilité et reconnaissance littéraire. Parmi eux, Proust et Montesquiou deviennent alors la cible de la plume assassine et fière de Jean Lorrain, « en-philanthrope » proclamé : « Mort, Yturri te salue, tante » écrit-il à Montesquiou, par voie de presse, à la mort de son amant, Gabriel Yturri. De pareilles - et véridiques - insinuations sur Lucien Daudet vaudront à Lorrain un célèbre duel avec Marcel Proust. CHASSE AUX SORCIÈRES D'Adelswärd-Fersen, né en 1880, grandit au cur de cette révolution des murs et vit les terribles conflits intérieurs entre désir personnel et morale institutionnelle, entre représentation sociale et liberté intime. Si la France représente un espace de liberté bien supérieur à ses voisines, le jugement de la société reste profondément hétéronormé. Le fameux paragraphe 175 du nouveau Code pénal allemand condamnant en 1871 les « actes sexuels contre nature » dans tout l'Empire ou la condamnation d'Oscar Wilde aux travaux forcés en 1895, soulèvent l'indignation des homosexuels déclarés et l'inquiétude silencieuse des autres. Le monde littéraire n'est pas épargné. En 1900, G. Eekhoud est poursuivi pour Escal-Vigor, premier roman à parler ouvertement et positivement d'amours masculines. En 1902 Friedrich Alfred Krupp se suicide à la suite du scandale de présumées « orgies sexuelles » de Capri. L'année suivante, d'Adelswärd-Fersen, tout juste majeur, est accusé à son tour de pratiquer des « messes noires » avec de jeunes adolescents et la participation de l'aristocratie. De la chasse aux sorcières médiévale aux théories complotistes modernes, l'accusation de rite satanique est un topos des constructions fantasmatiques des sociétés confrontées aux différentes expressions de l'altérité. Fersen avait d'ailleurs offert à ses juges le modèle littéraire de leur accusation. C'est en effet par la publication en 1902, de L'Hymnaire d'Adonis : à la façon de M. le marquis de Sade, qu'il attire l'attention du Parquet. Et s'il n'écope que de six mois de prison, pour des faits qui seraient aujourd'hui bien plus sévèrement jugés, c'est qu'on lui reproche plus l'expression publique et littéraire de sa sexualité que ses malsaines mises en scène érotiques d'adolescents en tenues antiques. Profondément affecté par le déchaînement médiatique et le violent rejet de l'homosexualité dont il témoigne, Fersen publie en 1905 : Messes noires. Lord Lyllian, roman à clefs s'inspirant de son histoire et mettant en scène les sommités homosexuelles de la fin du XIXe siècle : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Peladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp et Fersen lui-même. L'intention du jeune poète de 25 ans n'est plus seulement artistique, elle est devenue politique. D'Adelswärd-Fersen devient ainsi l'un des précurseurs du combat pour la reconnaissance et l'acceptation de l'homosexualité dans la société moderne. C'est ainsi que naît le projet d'Akademos. S'il s'inspire ostensiblement de la revue allemande d'Adolf Brand, Der Eigene, Fersen est bien plus ambitieux et souhaite entraîner avec sa revue, une mutation des mentalités. Aussi s'intéresse-t-il à des figures plus engagées comme le scientifique allemand Magnus Hirschfeld, qui crée en 1897 avec l'écrivain Franz Joseph von Bülow, le Comité scientifique humanitaire (« Wissenschaftlich humanitäre Komitee », WhK), première organisation de défense des droits des homosexuels. À la fin de l'année 1907, de la Villa Lysis à Capri, Fersen écrit ainsi à Georges Eekhoud : « La permission fort aimable que vous m'avez donnée d'écrire à Hirschfeld sous votre égide sera mise à profit. Je ne connaissais après mes passages en Allemagne que Brand et son Eigene. D'autre part, j'attendais, afin de correspondre avec les chefs allemands du parti, la réalisation d'un projet à moi, que j'ose vous confier : je voudrais, n'ayant d'ailleurs comme titre suffisant que l'orgueil de nos idées et une ardeur indicible à les savoir moins méconnues, fonder à Paris, en février prochain, une revue d'art, de philosophie, de littérature, dans laquelle petit à petit pour ne pas faire d'avance un scandale, on réhabilite l'autre Amour. J'espère, cher monsieur Eekhoud, que vous nous ferez l'honneur, un jour, de votre compagnie et de ce talent, universel aujourd'hui, qui vous range parmi les apôtres du « mouvement ». Dans tous les cas, je vous remercie pour la sympathie si délicatement exprimée, pour les espoirs que nous partageons, pour les bonheurs décrits, que tous les deux, nous avons, en marge des autres, savourés. » DER EIGENE : L'ANTI-MODÈLE Si Der Eigene, publiée dès 1896, est la première revue homosexuelle européenne et le modèle proclamé d'Akademos, elle ne poursuit pas les mêmes buts, et ne se construit pas sur le même modèle artistique et politique. Présentée comme une source de documentation des activités de nudisme et de l'histoire de l'art, la revue de l'activiste Adolf Brand ne prône pas un bouleversement social, mais une réinterprétation historique des relations hommes/femmes. Se proclamant d'un nouvel hellénisme, il s'appuie sur les usages de la pédérastie antique grecque pour réunir une communauté d'esprit viriliste, et tente de démontrer, au fil des contributions, la supériorité esthétique et érotique du corps masculin dans l'histoire de l'art et des murs. « Didier Eribon souligne de quelle manière les thèses masculinistes de Brand relèvent d'une conception universaliste de la sexualité [...], mais aussi d'une vision misogyne peu encline au changement social. L'étude du masculinisme homosexuel renvoie aussi à la construction d'une image de l'homme pensée comme outil de domination sociale envers les minorités de genre, de classe et de race. [...] la domination masculine se traduit [...] par l'exaltation des vertus morales et physiques de l'homme-machine ». Paradoxalement, la première revue homosexuelle épouse les codes de l'idéologie émergente. Dès 1903, « Brand quitte l'organisation du WhK d'Hirschfeld et fonde la Communauté des spéciaux (« Gemeinschaft der Eigenen », GdE). Influencé par le contexte de la Lebensreform, il exalte la virilité adolescente et la maîtrise de soi dans la nature. Il organise des camps collectifs, des marches sportives et des séances de nudisme, en accord avec les pratiques des Wandervogel, ces regroupements d'adolescents qui alimenteront les rangs des jeunesses hitlériennes à la fin des années 1920. » (Damien Delille, Homoérotisme et culture visuelle dans les revues Der Eigene et Akademos) AUTRE AMOUR, AUTRE CULTURE Akademos procède d'une tout autre philosophie. Pour Fersen il est moins question d'exalter la virilité issue de l'Antiquité que d'explorer une vision littéraire de l'homosexualité héritée du symbolisme décadentiste. La ligne éditoriale de la revue est parfaitement exprimée dans une nouvelle lettre à Eekhoud. « Villa Lysis, 4 août 1908 « Cher Monsieur Eekhoud, « En décembre ou en janvier dernier, je crois, nous avons parlé d'un projet de revue que nous voulions fonder des amis et moi avec l'aide de l'éditeur Messein. Il s'agissait - sans donner de prime abord à la publication un parti pris, une étiquette, une allure de combat - d'arriver à mettre en lumière la question de la liberté passionnelle - les différentes théories sensuelles. Il s'agissait en quelques mots de défendre l'Autre Amour, par le souvenir des temps passés, par les espoirs des temps présents. Akademos est maintenant une chose décidée. Revue mensuelle (que nous espérons plus tard faire paraître tous les quinze jours) elle comprendra dans chaque numéro un roman (à suivre), deux ou trois nouvelles, deux poèmes, deux pages de musique, un courrier de Paris, critique des livres, critique des théâtres, une critique d'art [et] une lettre de l'étranger. De temps à autre un article de philosophie, de médecine, de jurisprudence. Akademos enfin, contiendra outre la couverture, deux hors texte, reproduction d'une uvre antique ou moderne (sculpture, architecture, peinture ou paysage). » Akademos s'affirme dès l'origine comme une revue humaniste et un espace de tolérance, à travers lequel la figure de l'homosexuel(le), sa sensibilité spécifique, son art de vivre et l'expression artistique de sa différence puisse s'inscrire dans une quête de modernité esthétique et littéraire. ADAM L'ANDROGYNE Si Fersen et ses contributeurs cherchent dans l'art antique une légitimité historique, c'est plus pour en extraire une source d'inspiration et offrir une ascendance esthétique à la nouvelle figure artistique que promeut Akademos : l'Androgyne. À l'opposé de la polarité sexuelle défendue par Eigene, la figure de l'androgyne se pose comme une réconciliation entre les genres et une défense de l'indétermination sexuelle. Au-delà de la représentation mêlant féminin et masculin, l'androgyne acquiert dans la revue de Fersen une dimension nouvelle, politique et avant-gardiste. C'est ainsi dans Akademos que l'on trouve, sous la plume de Joséphin Peladan, la première remise en question de l'identité de genre, et les prémices d'une théorie du non-binaire. « L'Amour n'est donc plus pour le lecteur "un sentiment d'affection d'un sexe pour l'autre", mais le sentiment d'affection de l'être humain pour lui-même, qui se manifeste communément, mais non essentiellement, selon la polarisation sexuelle. Sans doute pour la correspondance des formes, l'amour peut se nommer l'attraction d'un sexe pour l'autre. Mais l'âme, quelle part a-t-elle dans la division sexuelle ? Nous avons aperçu Elohim, prenant un côté d'Adam, par une section verticale [...] Adam androgyne avait donc une âme et un esprit androgyne : et la femme serait la moitié animique et la moitié spirituelle de l'homme, comme elle est sa moitié physique ? Les théologiens, en concile, se sont posé cette question. En isolant Aïscha de Aisch, Iohah lui a-t-il donné une âme personnelle, ou a-t-il dédoublé l'âme, comme il a fait pour le corps ? Ce dédoublement a-t-il été radical, isolant le passif de l'actif ? Ou bien l'âme a-t-elle conservé son androgynisme ? En ce cas l'esprit seul attesterait le sexe intérieur. » (Joséphin Peladan, « Théorie amoureuse de l'androgyne. De l'amour », Akademos, n° 6, juin 1909) UNE ACADÉMIE SANS EXCLUS Là où Brand prônait la guerre des sexes, Fersen célèbre leur consubstantialité. Refusant tout clivage, il ouvre, dès le premier numéro, sa revue aux écrivaines lesbiennes et libérées, dont Colette, Renée Vivien et Annie de Pène, mais également aux écrivains de toutes sensibilités. Des auteurs aussi disparates que Maxime Gorki, André Salmon, Marinetti, J.-H. Rosny aîné, Arthur Symons, Henri Barbusse et Léon Tolstoï côtoient les écrivains explicitement engagés dans la cause homosexuelle. Comme l'écrit Nicole G. Albert : « Certes Fersen s'adresse aux membres de « l'Autre Amour » et conçoit Akademos comme un lieu de ralliement, voire de résistance, mais il ne veut pas les cantonner à la marginalité et vise, de façon utopique, à créer une académie sans exclus, c'est-à-dire à attirer un lectorat beaucoup plus large afin de dédiaboliser, faute de la banaliser, l'homosexualité. » (Albert, Nicole G. « Réédition d'Akademos : la renaissance d'une revue pionnière », La Revue des revues, vol. 68, no. 2, 2022) ICONOGRAPHIE D'UNE SUBCULTURE L'iconographie de la revue joue ici un rôle fondamental. Affranchie de toute fonction illustrative, elle développe sa propre identité et définit les nouveaux codes de l'homoérotisme créant des images qui « alimente[nt] la création d'une subculture homosexuelle, à même de soutenir le partage des sensibilités et d'imaginer des alternatives aux normes sociales de genre. » Le soin apporté à la réalisation de ces gravures à pleines pages, sur un papier spécial et tirées en quadruple état dans les exemplaires de luxe, témoigne de la particulière attention portée par Fersen à cette autre expression de la sensibilité homosexuelle. De futures icônes de la culture gay sont ainsi, pour la première fois, présentées dans une optique homoérotique, comme l'Antinoüs Farnèse, le Saint Sébastien de Ribera ou Le Jeune Violoniste de Raphaël. Mais c'est dans les uvres modernes que la nouvelle imagerie homosexuelle prend véritablement forme : le poignet cassé et les costumes dandy du caricaturiste Moyano, la gestuelle du fascinant androgyne de Léonard Sarluis intitulé Inquiétude, dont l'uvre originale n'a pas été retrouvée, le Iacchos de Maxwell Armfield et surtout les compositions d'Henri Saulnier Ciolkowski dont « le style ou le pinceau effilé aux doigts - les soies furent sûrement arrachées à la perruque d'une irréprochable poupée d'Asie - attaque, ô consciencieux, la tablette blanche. » (André Thévenin, « Un adepte du noir et blanc : Ciolkowski », Akademos, n°9). «L'homoérotisme devient un moyen de contourner l'interdit sexuel et de le sublimer par l'art» (Damien Delille) Parallèlement, et en réaction directe à la revue de Fersen, prend forme dans les médias réactionnaires, une imagerie violente, caricature de celle d'Akademos. C'est notamment en février 1909 qu'apparaissent dans un numéro spécial de la revue de L'Assiette au beurre intitulé « Les p'tits jeun' hommes » et portant en couverture une caricature de Fersen, plusieurs des stéréotypes visuels scellant la rhétorique naissante de l'homophobie. LE SUICIDÉ DE LA COMMUNAUTÉ La plus signifiante et émouvante de ces gravures est cependant une simple photographie qui illustre le premier numéro d'Akademos. Il s'agit du portrait de Raymond Laurent, jeune poète et amant de Longhorn Whistler, neveu présumé d'Oscar Wilde, qui s'est donné la mort le 24 septembre 1908 à Venise. Plus qu'un hommage, la photographie de ce Phbus moderne s'offre en figure tutélaire de la revue, Christ païen portant tout à la fois l'espoir et la tragédie du « troisième sexe » : « Mais ne faites point de ce suicide un crime à la littérature. Laurent s'est tué. Le revolver lui a été mis au poing par une époque où la maison Tellier est la seule expression d'âme permise. Il y a des façons de syvetonner les âmes d'élite : c'est par les préjugés » (d'Adelswärd-Fersen, sous le pseudonyme de Sonyeuse, Akademos, n° 1). Dès son premier numéro, Akademos fut accueilli avec respect et admiration par le monde littéraire, comme en témoigne cet éloge de Charles-Henry Hirsch dans le Mercure de France : « Akademos [...] est une revue somptueuse, imprimée avec luxe et bon goût. Toutes les belles choses n'ont heureusement pas un destin court et il faut souhaiter la durée à ce nouveau recueil. ». Malgré la confiance et la volonté de Fersen, sa revue ne survivra qu'une année, non en raison d'une censure ou d'une campagne de dénigrement, mais du fait même des principaux intéressés par cette courageuse, mais trop précoce tentative de révolution des murs : « Les abonnements sont d'une rareté dérisoire, et pour la raison simple que l'on considère dangereux de s'abonner... Au lieu de m'aider, toute une catégorie bien peu indulgente et nullement intellectuelle d'adonisiens me tourne le dos - est-ce par habitude ? dirait un plaisantin. [...] il reste la volonté de continuer la tâche, et l'espoir de former un parti. » (Lettre à G. Eekhoud, 9 mai 1909) - Photos sur www.Edition-originale.com -
P., Albin Michel, 1923, in-12, br., non rogné, 156 pp. (SS35B)
Roman dont l'action est situé à la Martinique. John-Antoine Nau, pseudonyme d'Eugène Torquet (1860-1918), fut le premier prix Goncourt avec La Force ennemie (1903). Navigateur avant d'être écrivain : dès l'âge de 21 ans il s'embaucha comme timonier à bord d'un voilier, il fit plusieurs voyages aux Antilles dont il conserva toute sa vie un vif souvenir. Les Galanteries d'Anthime Budin parurent d'abord sous forme de contes en 1910 dans Paris Journal. Budin "est le grotesque à bonnes fortunes. C'est également le Français tel qu'on l'exportait trop souvent il y a un quart de siècle" souligne le préfacier Ernest Tisserand qui n'hésite pas à donner cet ouvrage "pour le chef-d'oeuvre d'un vrai satirique".
P., Messein (Collection "La Phalange"), 1924, in 12 broché, 126 pages ; quelques rousseurs.
Edition Originale tirée à 510 exemplaires numérotés, celui-ci un des 500 sur Vélin, seul grand papier avec 10 Chine. ...................... Photos sur demande ..........................
Phone number : 04 77 32 63 69
[Edmond Cross] - NAU, John Antoine ( pseudonyme de André TORQUET)
Reference : 18599
PARIS, A. Mesein, Collection La Phalange, 1924 - In-8, 130 x 185 mm - Reliure pleine toile à la bradel - Pièce de titre cerise, Titre doré - Couverture conservée - 126 pages - Bon exemplaire
- ATTENTION: Colis recommandé uniquement sur demande (parcel recommended on request). Si vous désirez un remboursement équivalent au montant de votre achat, en cas de perte détérioration ou spoliation, demandez-nous expressément un envoi en recommandé ( if you wish a repayment equivalent to the amount of your purchase, in case of loss - deterioration or despoliation, ask us expressly for a sending recommended)- Conditions de vente : Les frais de port sont affichés à titre Indicatifs (pour un livre) Nous pouvons être amené à vous contacter pour vous signaler le - Conditions of sale : The shipping costs are displayed as an indication (for one book) We may need to contact you to inform you of the cost of the additional shipping depending on the weight and the number of books- Possibilité d'envoi par Mondial-Relay - Réception en boutique sur rendez-vous. Librairie G. PORCHEROT - SP.Rance - 0681233148
MOREAS (Jean). SALMON (André). DE VISAN (Tancrède). FORT (Paul). VERHAEREN (Emile). REGNIER (Henri de). LOUYS (Pierre). BARRES (Maurice). CLAUDEL (Paul). SAINT-POL-ROUX. JARRY (Alfred). D'ANNUNZIO (Gabriele). JALOUX (Edmond). DREYFUS (Albert). COLLIN (Isi). NAU (John-Antoine).
Reference : 45619
Paris, directeur : Paul Fort ; rédacteur en chef : André Salmon. Un volume 16,8x25cm broché de 124 pages sur papier vergé. Dos frotté avec un manque de 4x2cm sinon exemplaire en bon état. Comprend La Dragonne de Jarry et Connaissance du temps de Paul Claudel.
Entre 1905 et 1914, la revue Vers et Prose de Paul Fort a publié tous les grands noms de la littérature. On y trouve tous les genres, toute l'Europe, toutes les écoles : Jarry, Valéry, Apollinaire, Claudel, Gide, Zweig, Stevenson, Mallarmé, etc.. C'est la revue où s'est élaborée la modernité. Between 1905 and 1914, the review Vers et Prose by Paul Fort published all the great literary names. Every genre, every school, every european litterature appeared in it. This undeservedly-forgotten review, compared by Jules Romains to the salons of Mme du Deffand, is a little-known site of modernity.
P., La Phalange, 1908, pet. in-8, br., non rogné, 70 pp. (SB89)
Édition originale. Errances - Côte d'Émeraude. Manque le premier plat, débroché, bords des pages brunis.
P., Léon Vanier, Messein, successeur, 1906, in-12, br., couv. ill. Henri Cross, non rogné, VIII-314 pp. (GD4D)
Roman spirite hétérodoxe, par le lauréat du premier prix Goncourt.Préface de Fernand Monteillet. Premier plat illustré, détaché, scotché. Légèrement débroché. Prix en conséquence.
Nau John-Antoine ; Baronian Jean-Baptiste (postface) ; Lange Didier (illustrations)
Reference : 129220
(1994)
ISBN : 2930091053
Grama, coll. « Le Passé du Futur », n° 5 1994 In-12 broché 18 cm sur 12,3. 311 pages. Illustrations en noir et blanc in-texte. Bon état d’occasion.
Bon état d’occasion
Editions de La Phalange, Paris 1908, 14x18cm, broché.
Edition originale sur papier courant. Dos fendu puis recollé, légers manques angulaires sur les plats. - Photos sur www.Edition-originale.com -
SIMON (Justin-Frantz) - ZARATE (Ortiz de) - FOURNIER (Gabriel) - LHOTE (André) - JACOB (Max) - APOLLINAIRE (Guillaume) - BRETON (André) - ELUARD (Paul) - ARAGON (Louis) - REVERDY (Pierre) - NAU (John-Antoine) - ARMEL (Claude) - VIELE-GRIFIN (Francis) - TISSERAND (Ernest) - VALERY (Paul) - KLINGSOR (Tristan) - LEBRAU (Jean) - SPIRE (André) -
Reference : 40738
Saillans : Editions Grande Nature, 1985 - collection complète en fac-similés des sept livraisons (12 numéros), de 16x24cm, agrafés, sous chemise et emboitage toilés et imprimés, comprenant également une chemise de 23 fac-similés de lettres et documents et un texte de présentation de 48 pages d'Etienne-Alain Hubert - Tirage limité à 500 exemplaires (N°106) - belle qualité de reproductions -
OLLENDORFF. Non daté. In-12. Broché. Etat d'usage, Couv. légèrement passée, Dos fané, Papier jauni. 257 pages. Dos réparé artisanalement.. . . . Classification Dewey : 810-Littérature américaine
Classification Dewey : 810-Littérature américaine
Les éditions nationales de Monaco. 1950. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 335 pages. Avec papier de protection. Pages non coupées. 2 photos disponibles.. . . . Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
Collection des prix goncourt . Exemplaire N°1811/ 2900, sur vélin crèvecoeur créme filigrané du marais. Préface de Pierre DESCAVES. Classification Dewey : 840.091-XX ème siècle
MESSEIN Albert. 1924. In-12. Broché. Etat d'usage, Couv. défraîchie, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 126 pages. Frontispice en noir et blanc. Bords des couvertures et charnières usées.. . . . Classification Dewey : 94.4-Editions numérotées
Exemplaire n°480 / 500, tiré sur Vélin. Edition originale. Collection La Phalange. Portrait en frontispice de l'auteur, par Henri Edmond Cross. Classification Dewey : 94.4-Editions numérotées
LA PHALANGE. 1908. In-12. Broché. Etat d'usage, Couv. défraîchie, Dos abîmé, Intérieur frais. 70 pages - manques au dos. . . . Classification Dewey : 841-Poésie
Classification Dewey : 841-Poésie
BEN SUSSAN, BERSAUCOURT (Albert de), CHAVENON (Roland), CRISSEZ, CUVILLIER L'HERITIER, SUHAMEL (Georges), DUJARDIN (Edouard), DURTAIN (Luv), EMIE (Louis), FEDER, HERTZ (Henri), IEU (Chare), LAGAR, LARA, MAURICE (Raphael), MIRTEL (Hera), NAU (John Antoine), PRAX (Valentine), PILLEMENT (Geroges), PRAMPOLINI (Enrico), PUIG (Henri), RAMEY (Henry), ROYERE (Jean)à, RYJACK (Han), SCHILDE, SPIRE (André), VAN REES, ZADKINE
Reference : 13683
1919. In-4 oblong, (1)-122 à 156 pp., broché (couverture un peu salie, papier jauni).
* Voir photographies / See pictures. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
1923 1 Paris, Albin Michel, 1923, in-12 relié demi-basane maroquinée aubergine, dos à nerfs passé, couvertures conservées.
1 vol. in-12 br., Librairie Léon Vanier, A. Messein, Paris, 1904, 3 ff., 165 pp.
Rare exemplaire de l'édition originale (tirage ordinaire). Bon état (couv. lég. frottée avec minimes accrocs, très bon état par ailleurs).
Paris, Léon Vanier, 1897. In-12, broché. 124 pages. Edition originale du premier livre de l’auteur, un curieux roman en vers que certains ont rapproché des recherches d’un Raymond Roussel. Bel exemplaire.
EDITION ORIGINALE
P., Léon Vanier, 1897. In-12 broché, 124 pp. Edition originale.
Edition originale du premier livre de l'auteur, poète symboliste et qui fut le premier lauréat du prix Goncourt, en 1903, pour son roman Force ennemie. Dos bruni, petites usures à la couverture, premier cahier désolidarisé, ex. correct. - Frais de port : -France 4,95 € -U.E. 9 € -Monde (z B : 15 €) (z C : 25 €)
P., Les Marges / Marcel Seheur, Collection de La Petite Ourse, 1933 ; in-12, br.104pp.-2ff. Couverture à rabats, dos insolé.
Édition originale tirée à 425 exemplaires numérotés, un des 95 hors-commerce (N°I). 15 lettres écrites de Malaga, Alger, du Lavandou et de Corse, adressées à un parent ou des amis, et présentées par Jean Royère, qui fut un des amis fidèle de ce poète voyageur, et premier prix Goncourt en 1903 (avec "Force ennemie", éditions de La Plume).
. "Billet envoyé de Monfort l’Amaury à Charles Torquet (frère d’Eugène Torquet, véritable nom de John Antoine Nau) Cachet du 9 avril 1918. ""Veuillez transmettre à Madame John Antoine Nau et agréer pour vous mes très sincères condoléances pour le grand deuil qui vous frappe et [croyez] à tous mes regrets de la disparition de l’écrivain de grand talent que vous pleurez. Bien Amicalement à vous."" Gustave Kahn (1859-1936), né à Metz, fut tour à tour et souvent en même temps, journaliste, poète, directeur de revue et critique d’art. Ami de Jules Laforgue, c’est grâce à lui qu’il devint le secrétaire du grand collectionneur d’art, Charles Ephrussi.Il dirigea La Revue Indépendante, Le Symboliste et surtout La Vogue dans laquelle Rimbaud fut publié pour la première fois. John-Antoine Nau (nom de plume de d’Eugène Léon Edouard Torquet) né à San Francisco (U.S.A) le 19 novembre 1860, mort à Tréboul, dans le Finistère, le 17 mars 1918 est le premier récipiendaire du Prix Goncourt en 1903 pour Force Ennemi. Le roman, qui bien que primé, passa presque inaperçu du public, avait été publié aux éditions de la Revue Blanche."
"André Salmon Guillaume Apollinaire Fagus Paul Géraldy Anirebo Edmond Blanguernon M. Deniker Charles Derennes et Rémy Beaurieux Edouard Devenin Djevdet-Bey Maurice Drapier Louis Dumont Ernest Fleury Alexandre Goichon Louis-Jules Hilly P. Hubert Isi-Collin Pierre Joal François Lattard Lucien Marié John-Antoine Nau Georges Périn A. Pinchon Maurice Prax Eugène Ravassard Marcel Réja M. Salvayre Lucien Santini Camille Schiltz Paul Souchon Daniel Thaly Georges Palante Pierre"
Reference : 10170
(1903)
"1903. Paris éditions La Plume n° 343-344 1er-15 Août 1903 revue littéraire et artistique - IIe supplément poétique - Broché 18 cm x 25 cm 127 pages - Textes de Guillaume Apollinaire Anirebo Edmond Blanguernon M. Deniker Charles Derennes et Rémy Beaurieux Edouard Devenin Djevdet-Bey Maurice Drapier Louis Dumont Fagus Ernest Fleury Paul Géraldy Alexandre Goichon Louis-Jules Hilly P. Hubert Isi-Collin Pierre Joal François Lattard Lucien Marié John-Antoine Nau Georges Périn A. Pinchon Maurice Prax Eugène Ravassard Marcel Réja André Salmon M. Salvayre Lucien Santini Camille Schiltz Paul Souchon Daniel Thaly Georges Palante Pierre Villetard Paul Delior - Couv. détachée sinon bon état"
Paris, Leon Vanier / Albert Messein éditeur 1906. In-12 broché de 313 pages au format 12 x 18,5 cm. Petite vignette illustrée en couverture et en page de titre. Belle préface de Fernand Monteillet. Non coupé. Petite fente au dos, qui est resté bien carré. Minuscule déchirure, sans manque, en haut du 1er plat. Roman " Spirite " par l'auteur de " Force ennemie " en superbe état général, proche du parfait. Très rare édition, surtout dans un tel état de fraicheur.
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