Paris, Maurice Glomeau, (1929). Un fort vol. au format gd in-12 (193 x 147 mm) de xvi - 294 pp., broché, sous couverture à rabats rempliés.
Premier tirage des délicates compositions à pleine-page et en couleurs de Maurice Berty. ''Berty a illustré avec un talent subtil, un art délicat, joints à la science la plus judicieuse du style, deux oeuvres de Balzac''. (in Osterwalder). Sorte de testament du romantisme, ironique et désespéré à la fois, la bohème de Murger - idéalisée et mythique - propose, en un ensemble de récits pittoresques, une représentation joyeuse de la vie marginale de l'apprenti artiste dans le Paris des années 1840. Roman à clefs sur fonds d'études de moeurs s'appuyant sur une réflexion unissant fantaisie et bohème, il s'en dégage que la fantaisie suppose à la fois excentriciré, liberté et dépassement des normes. Cela, au profit d'une esthétique de la variété. Cette bohème décrite par Murger - sans mecène et marginale - éveille une fantaisie du quotidien et témoigne du nouveau statut de l'artiste au XIXème siècle. Incomprise de la classe dirigeante, cette bohème choisit de s'affirmer en s'opposant par son insouciance, son rejet de la religion, un manifeste désintérêt de la politique. Participant à l'édification du mythe de l'artiste saltimbanque, subversif et anti-philistin, loin du matérialisme, Murger, comme Champleury ou postérieurement Flaubert, dresse là une cinglante caricature du bourgeois et de son mode de vie, tout en dépeignant des existences d'artistes souvent misérables, parfois morbides. Osterwalder II, Dictionnaire des illustrateurs, p. 120. Claires rousseurs ou tâches affectant les plats. Quelques légères marques d'usage par ailleurs. Du reste, bonne condition.