Chez Charles Osmont, à Rouen 1637, In-12 (10x16cm), (12) 338pp., relié.
Nouvelle et seconde édition, très rare, après la première d'une insigne rareté parue en 1630. Un frontispice de Daniel Rabel composé de 2 figures à mi-page. Reliure en plein veau brun marbré XVIIIe. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin rouge. Coiffe de tête arrachée. Manque en queue. Mors supérieur ouvert en queue et tête. Mors inférieur fendu en tête. 3 coins émoussés. Mouillure uniforme sur les 4/5e de la page de titre. Recueil de pièces satiriques et burlesques, à l'écriture baroque et érudite, parfois très licencieuse jusqu'à la grivoiserie. L'ouvrage est composé de 10 pièces pour la première partie dont le fameux Le moyne bourru, La missodrie, et de 5 pièces pour la seconde partie, demeurée plus célèbre pour Le Herti ou l'universel, Le discours du ris, Le discours du ridicule, La blanque, La maigre. L'auteur y raille les moeurs et les habitudes de son temps, mais aussi les sciences et les connaissances, l'alchimie et les superstitions, il le fait soit par des discours savants plein d'antiquités, soit par des inventions romanesques. Poète, romancier et auteur dramatique, Adrien de Montluc, prince de Chabanais (1571-1646) fut, sous Louis XIII, un de ces libertins et galants de cour qu'on appelait les Intrépides: il resta douze ans prisonnier à la Bastille et n'en sortit qu'à la mort de Richelieu. "Avant coureur des lettres modernes, premier à libérer les mots, il marqua les pages d'une encre que trois siècles n'ont pas roussi", selon le jugement d'Illiazd, le poète-éditeur qui a tiré de cet ouvrage deux des textes: Le Courtisan grotesque (illustré par Picasso de 18 pointes-sèches en 1952) et La Maigre (23 eaux-fortes de Miró). - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Lyon, Claude la Rivière, 1648 In-12 de (4) ff., 440 pp., vélin de l'époque.
"Quatrième édition. Donnée juste après la mort de l'auteur, c'est la plus complète (la première fut donnée en 1630). Ce recueil satirique comprend 16 pièces. Certaines sont restées célèbres comme L'infortune des filles de joye, Le Discours du Ris, Le Courtisan grotesque, Le Don Quixotte Gascon, Le Herty, La Maigre… Viollet Le Duc lui consacre une longue notice (Bibliothèque poétique, pp. 172-174) : ""Les Jeux de l'inconnu sont des satires en prose contre le style ridicule, pédant et alambiqué, tout hérissé de pointes, alors en faveur… On reconnaît toujours la manière ingénieuse et vive employée par le comte de Cramail pour signaler les défauts des conceptions de ses contemporains"". C'est une figure très attachante que celle du comte de Cramail, Maréchal, grand aristocrate ligueur, rallié à Henri IV, petit-fils de Blaise de Montluc. Les historiens de la littérature le rangent à côté des libertins érudits. Ils rappellent aussi qu'il était lié avec Mathurin Régnier - qui lui dédiera sa deuxième satire - et avec Lucillio Vanini, brulé à Toulouse en 1619. Il fréquentait la Cour de Louis XIII et appartenait au groupe des ""Intrépides"". Son esprit anticonformiste lui vaudra, sur ordre de Richelieu, un séjour de douze ans à la Bastille d'où il sortira infirme. ""En 1952, l'illustration par Picasso du pamphlet La Maigre pour le poète éditeur Illiazd, a rappelé la personnalité singulière du comte de Cramail et mis en lumière la distinction de son œuvre (P. Berès, cat. Dix-septième siècle, n° 119). Bel exemplaire en vélin du temps."
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