Chez Arkstée & Merkus, à Amsterdam et Leipsick 1758, in-4 (19,5x26cm), (4 p.) lxxxvj ; 526 pp. et (4) xvj ; 634 pp., 2 volumes reliés.
Nouvelle édition parue dans les Oeuvres complètesqui comprenaient un troisième volume, contenant Les Lettres persanes et Le Temple de Gnide. Notre exemplaire, relié à l'époque et présentant des pièces de titre spécifiant "L'Esprit des Loix", montre que ces volumes étaient vendus séparément. Le premier volume contient L'Eloge et analyse de l'Esprit des loix par D'Alembert. Deux cartes dépliantes gravées sur cuivre hors texte et vignette gravée sur cuivre par Le Mire d'après De Sève à l'effigie de Montesquieu lors de sa réception à l'académie française au premier tome. Reliures de l'époque en plein veau marbré, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaisons de maroquin rouge et havane, gardes et contreplats de papier à la coquille, toutes tranches marbrées. Coiffe de tête du premier tome absente, coiffe du second restaurée, ainsi que les coiffes de queues et les mors des deux volumes. Rousseurs claires et éparses. Quelques notes marginales de l'époque au premier tome. Livre emblématique et phare du XVIIIèmesiècle, L'Esprit des lois, c'est-à-dire les principes et les tendances par lesquels se font les lois, aura une influence déterminante sur la vie politique, et sera un guide pour la rédaction de la Constitution de 1791 et de celle des États-Unis. La thèse générale de Montesquieu (1689- 1755), c'est que les lois ne sont pas seulement une création des hommes - l'esprit des lois c'est« les divers rapports des lois avec diverses choses» - mais que les causes qui les forment sont multiples; il y a donc des causes physiques (le climat), et des causes morales (religion, murs...).De plus, une justice primitive est à l'origine des lois; il y a donc bien un esprit des lois. Mais le livre n'est pas seulement un traité de l'esprit qui anime les lois, c'est avant tout un traité des gouvernements et surtout, de la liberté. Bien que le livre fut beaucoup lu, il fut accueilli avec une certaine froideur par les philosophes, qui ne reconnaissaient pas en Montesquieu un des leurs et lui reprochaient son conservatisme et reçut de nombreuses critiques de la part des ecclésiastiques. - Photos sur www.Edition-originale.com -