Paris, Giguet, 1801 – 9. 6 volumes in 12, demi-veau rouge, dos lisses ornés de filets dorés et de petits fleurons à froid, tranches jaunes. 236 pp., 237 pp., 232 pp., 236 pp., 234 pp., 238 pp., frontispice au premier volume de Binet gravé par Souvinet.
Marie de Comarieu (1750-1832) épouse en 1770 Marc-René de Montalembert. Pendant la Révolution elle passe en Angleterre où, abandonnée par son mari, elle subsiste difficilement. Elise Duménil parut à Londres en 1798. Cette édition est la seconde. Le roman fut reçu élogieusement. Et Fortunée Briquet dans son Dictionnaire historique, littéraire et bibliographique (1804) signale : « un style pur, souvent harmonieux et quelquefois élevé, caractérise ce roman, qui offre beaucoup d’intérêt. Les situations touchantes y sont en grand nombre ; l’action est peu compliquée et le dénouement est du plus grand effet. » Élise et Alfred sont promis l’un à l’autre depuis l’enfance, mais avant de pouvoir l’épouser le père d’Élise exige que le jeune homme parte parfaire son éducation et forger « un caractère qui l’entraine vers tout ce qui flatte ses désirs » pour devenir digne d’Élise. Y parviendra-t-il ? Le jeune homme passera une partie de son temps de pénitence en Italie et en Angleterre. Marie de Comarieu décrit longuement Londres et la campagne et se livre à de nombreuses réflexions sur la société et les mœurs britanniques qu’elle compare aux françaises. Le livre vaut aussi par les nombreuses oppositions qu’elle développe, entre les personnages et les caractères : les pères, tous deux aimants, ont éduqué leurs enfants différemment, l’un trop sévèrement, l’autre avec trop d’indulgence et les caractères des deux jeunes gens se ressentent de cette éducation. La romancière décrit aussi la vie mondaine, les modalités du mariage, opposant là aussi mariages de convenance et mariages arrangés.