Montrouge, Imprimerie Draeger frères, pour le Crédit Lyonnais, 1963, pt in-4°, 243 pp, nombreuses gravures et photos, 11 pl. en couleurs hors texte, certaines dépliantes, cart. éditeur, couv. rempliée, bon état. Edition originale sur vélin pur fil des papeteries de Renage, sous emboîtage
"... Qu'on nous permette enfin de signaler un ouvrage de circonstance, mais de belle venue, paru en 1963 en l'honneur du centenaire du Crédit Lyonnais. Luxueusement présenté, ce livre a été rédigé par M. Maurice Mogenet, Directeur des Études Financières au Crédit Lyonnais. Il surclasse tous les travaux du genre « histoire d'entreprise » rédigés sous les auspices des entreprises elles-mêmes. Et particulièrement les histoires de banques françaises. En fait, l'essor du Crédit Lyonnais est replacé dans l'histoire économique générale – ce qui nous vaut par exemple des pages non dénuées d'intérêt sur l'économie française entre les deux guerres mondiales. On relèvera comme significatifs les passages consacrés à l'exportation des capitaux avant 1914 (pp. 104-107), point sensible, on s'en doute. Aujourd'hui encore ceux qui furent les grands déverseurs des épargnes françaises vers les emprunts russes – ou autres – éprouvent le besoin de présenter leur défense ; la ligne en a été, en fait, depuis longtemps établie : c'est l'excédent de la balance des paiements qui rendait nécessaire l'exportation des capitaux ; les emprunts de l'étranger en France servaient en partie à payer du matériel industriel français ; bien d'autres causes que les prêts du dehors expliquent, enfin la relative lenteur du développement de l'appareil de production national. L'industrie française n'a pas été soumise « à une sorte de rationnement dans le domaine financier » (p. 105). Ces considérations ne sont certes pas à écarter. Elles demanderaient certainement à être étudiées sérieusement. Mais une chose est sûre : quand on regarde le phénomène de l'exportation du capital du côté de ceux qui en étaient les initiateurs, les contrôleurs, et les bénéficiaires, on s'aperçoit bien qu'ils ne pensaient pas plus loin que leur intérêt immédiat. Quand un emprunt russe paraissait devoir être rentable, l'affaire était faite. Comment, d'ailleurs, en aurait-il pu être autrement ? Les banquiers, dans leurs activités quotidiennes, n'ont jamais eu grand souci de l'équilibre de la balance des paiements." (Jean Bouvier, Annales ESC, 1966)