TRÈS BEAU TEXTE CRITIQUE SUR UN RECUEIL DAPHORISMES DE PAUL VALÉRY « ANALECTA », PUBLIÉ EN 1926 : « ...Ce ne sont donc ici, (disait-il alors) que notes pour moi : impromptus, surprises de lattention, germes, et point de ces productions élaborées... »Brouillon darticle comportant ratures, ajouts et corrections : compte-rendu du recueil « Analecta » : …À ceux qui estiment que la véritable culture littéraire ne consiste pas à découvrir chaque quinzaine un auteur sensationnel, à ceux qui cherchent dans le fait de lire leur plaisir personnel immédiat et non pas un sujet de conversation « pour après »…, à ceux-là il recommande, …la lecture du dernier recueil de Paul Valéry : Analecta (...). Je suis fort heureux que les raisons pour lesquelles Paul Valéry refusait de donner plus large audience à son œuvre lui paraissent aujourdhui caduques (…). « Ce ne sont donc ici, (disait-il alors) que notes pour moi : impromptus, surprises de lattention, germes ; et point de ces productions élaborées, reprises, consolidées, mises dans une forme calculée »… Chez Valéry, …la page de lui la plus abandonnée, la plus libre, a encore une tenue et un intérêt, un style enfin quil est bien rare de rencontrer chez des écrivains ayant vingt fois retapé leur travail… Puis il cite lauteur : ...« Je tiens depuis 30 ans journal de mes essais (…). Le mot saisi sinscrit sans débats (…) et quaprès un temps incertain, une sorte de Jugement Dernier appellera devant leur auteur lensemble de ces petites créatures mentales, pour remettre les unes au néant et construire au moyen des autres lédifice de ce que jai voulu… ». Chez Valéry le philosophe et le poëte sont tellement mêlés, interpénétrés quon ne saurait les dissocier… Il cite la première strophe du poème AURORE, poème …tout entier consacré à exprimer lémotion de cette « heure pure et profonde » où lécrivain a trouvé tellement de ses idées, et les plus chères. Il serait passionnant détudier chez Valéry ce balancement perpétuel entre le penseur et le lyrique, de retrouver dans les poëmes la substance de tel essai (...). Pour qui est familier de lœuvre valéryenne, on reconnaît partout, dans sa prose, les traces de la Jeune Parque, du Cimetière marin, de Charmes, et de ce lyrisme lon saisit alors bien mieux le sens authentique, la valeur mentale... Miomandre affirme que …Analecta a donc été composé de cette manière, absolument libre, et à une heure où la majorité des hommes sont encore plongés dans le plus sombre des brouillards spirituels. Ce qui est surprenant cest la lucidité de ces fragments… Il termine …Valéry est le plus rationnel des écrivains français, un véritable fils du XVIIIe siècle. Doù lexaspération quil inspire à certains esprits : ils ne peuvent pas lui pardonner davoir dépouillé linspiration de tout lappareil magique dont elle sentourait, dêtre un poëte qui sait comment cest fait, dêtre un homme absolument réfractaire aux intimidations de la métaphysique…
Paris : Ferenczi & Fils, 1926 In-8, broché, témoins conservés, 219 pages.
Tirage à 140 exemplaires, celui-ci un des 20 sur Madagascar réservés à Monsieur Edouard Champion. Dos passé avec mouillure en pied, couverture et témoins un peu sali Edition originale avec un bel envoi de l'auteur. "Combien de fois avait-il fait le tour de la vieille terre éternelle, avant d'être arrivé là, dans cette rue ? Francis de Miomandre".
Paris : Hachette, 1927 In-16, broché, 60 pages.
Tirage à 311 exemplaires, celui-ci un des 200 sur Madagascar. Exemplaire en parfait état. Edition originale.
Paris : Editions Fourcade, 1931 Grand in-8, 114 pages. Broché, couverture imprimée rempliée, non coupé.
Tirage à 790 exemplaires numérotés, celui-ci non justifié.