[DU PRE; MINUTOLI Vincent; anciennement attribué à] CHASTAIN Jean, dit DUPARC:
Reference : 10011
(1675)
A Cologne, Chez Pierre Du Marteau, 1675. In-12 de [8 dont le frontispice]-240-[2 pour l'errata] pages, pleine basane brune épidermée, fente au bas du premier mors, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés, petit accroc à la coiffe sup. sans manque, coins frottés, tranches rouges, nom de propriétaire inscrit et barbouillé d'encre en page de garde et page de titre.
Joli frontispice figurant un colporteur de livres et d'objets de piétés. Edition originale de ce pamphlet contre les moines et l'état monastique, au langage parfois fleuri, et plutôt assez virulent. Robert Netz, dans la Revue historique vaudoise (vol. 96, publié en 1998) a rédigé un intéressant article intitulé: "L' auteur du “Moine sécularisé” identifié". Il donne pour auteur Jean Chastain, dit Duparc, prêtre, probablement originaire de la région lyonnaise, et qui fut enfermé au château de Pierre-Size, à Lyon. Il s'appuie sur un exemplaire de la première édition ayant appartenu à Jacob Constant de Rebecque, médecin lausannois, correspondant et ami de Bayle et de Vincent Minutoli. Pour l'auteur un moine est "un artisan d'impostures, un bateleur déguisé, un forgeron des miracles, un vendeur de Mystères, un trafiqueur d'indulgences, un excorniffleur de messes, un profanateur d'autels, un maquignon de Reliques, un goderonneur de Chapelles, un quinquailler de médailles, un tympaniseur de fêtes, un griveleur de confréries, un pipeur d'Images, un péageur de corps morts, un écumeur d'église, une sangsue de crucifix", et termine sa tirade ainsi : "Que le Froc est un sac d'iniquité, et que c'est une action glorieuse et méritoire de le jetter (non pas aux horties) mais même dans un retrait, et dans de la merde". Ainsi soit dit. Barbier, III, 324-325 pour l'attribution à Dupré.
A Genève, Pour Jean Antoine & Samuel De Tournes,avec permission, [1670]. In-18 de [2]-135-[1] pages, cartonnage à la Bradel en plein papier marbré, étiquette de titre brune, tranches dorées (reliure moderne).
Orné de deux planches gravées dépliantes, l'une figurant l'ancien pont du Rhône, la seconde la fameuse vue intitulée "Le pont du Rhône brûlant à Genève" signée F. Diodati sculpt pinx. Il existe plusieurs éditions de ce texte à la date de 1670 et chez les mêmes éditeurs: avec la même collation (A-E12; F8) on trouve une édition où figure le nom de l'auteur en toute lettre sur la page de titre, une autre avec la mention deuxième édition, la nôtre qui ne porte pas de mention et le nom ne figure que par les initiales V[incent] M[inutoli] G[enevois]; et une dernière avec la mention "Se vend à Paris : par Antoine Cellier ruë de la Harpe à l'imprimerie des Roziers" et le nom de l'auteur en initiale. Et également une édition avec une collation différente, en 130 pages. Il s'agit là assurément du tirage de l'édition originale de cette rarissime publication ici en très belle condition. Les planches ont été doublées. Sénebiers, t. 2, 256; Geisendorf, 4457.