En Angolesme, par l'Aucteur [Olivier de Minières], 1589. Petit in-8 (164 x 105 mm) de 15 pp., caractères italiques, veau fauve glacé, dos lisse orné de fleurons, titre doré en long, triple filet doré d'encadrement sur les plats, tranches dorées (Koehler).
Édition originale. Satire en vers composée et imprimée par Olivier de Minières de l’illustre favori de Henri III, Jean-Louis de Nogaret de La Valette duc d'Épernon (1554-1642) qui, contraint de quitter la cour et de renoncer aux gouvernements de Provence, de Normandie, d'Aunis et de Saintonge, arriva comme gouverneur de l’Angoumois le 27 juillet 1588 à Angoulême, alors qu’il était accusé de vouloir pactiser avec les Protestants et interdit d’entrée dans la municipalité ligueuse.O Dieu, que t’ay-je faict, moy paouvre miserable / Quand aujourd’hui n’a lieu en le terte habitable (incipit).Fils de l'imprimeur-libraire d'Angoulême Jean de Minières, Olivier de Minières fut attesté imprimeur de la ville dès 1567, mais ne publia pas sous son propre nom avant août 1581 alors qu’il était associé à son père. Il est l’auteur de "Les Regretz, complaintes et confusions de Jean Vallette dit de Nogaret sur son despartement de la court”, pièce en vers publiée chez lui en 1589 ; il était toujours en activité en 1602 (BnF). « C’est l’année 1491 que, d’accord avec tous les bibliographes, nous faisons remonter l’imprimerie à Angoulême. Au XVIe siècle les Minières doivent être cités parmi les principaux imprimeurs d’Angoulême ; Jean de Minières est le chef de cette famille, et son fils Olivier à la fin du siècle, doit être remarqué entre tous » (Deschamps, 457).Le dernier feuillet contient au recto un huitain contre « D'O, Grillon et Biron, Espernon, La Valette ». Une édition de la même pièce mais intitulée différemment La Grande Diablerie de Jean Vallette parut la même année (1589) ornée un portrait avec une devise finale ; Les Regretz ne doivent contenir ni le portrait ni la devise.Bel exemplaire dans une reliure signée Koehler.Brunet, IV, 1189 ; Rothschild, III, 2222.