Il informe le professeur qu’il souhaite, accompagné de son épouse, venir passer « une journée à Strasbourg, venant de Prague et allant à Marseille. Comme notre train arrive à 5 heures du matin nous prendrons une chambre près de la gare. Dimanche, nous repartirons le soir à 11 heures. Je me permettrai de vous téléphoner Dimanche matin, car si vous avez quelques instants libres ce jour-là je serai ravi de vous revoir et de vous présenter ma femme… ».
« Merci de votre lettre et de l’envoi du Point avec votre si intéressant article qui m’a fait évoquer ce charmant et déjà lointain voyage à Strasbourg. Irez-vous à Porquerolles en auto ? (Route nationale N°7) Téléphonez-moi quand vous passerez. Je serais ravi de vous revoir ainsi que votre famille… ».
Belle correspondance. Indépendamment des félicitations à l’occasion de son mariage (en 1926, ayant pour témoin, Maurice Ravel) et pour la naissance de sa fille « la petite Françoise », le compositeur adresse ses remerciements de retour de l’Allemagne, pour l’envoi des « pièces de piano charmantes » dont la dédicace lui a fait « grand plaisir ». Il souhaite sa présence ainsi que son épouse, à venir entendre les répétitions d’Esther [Esther de Carpentras, opéra bouffe composé vers 1925/1927], et regrette de ne pouvoir venir « l’embarquer » pour Alger. « Je suis sûr qu’au contact d’un chef d’orchestre aussi complet qu’Inghel, vous allez pouvoir acquérir un métier sûr et solide… ». Il le félicite également pour son article sur les questions « concerts, musique mécanique etc. C’est un article très clair et très courageux… ». Il lui demande de lui donner des détails sur son travail ainsi que sur celui de son épouse, la cantatrice, Marthe Bréga. Enfin il veut pouvoir l’imaginer en Algérie, « Racontez-moi le pays, la ville, les gens, votre appartement, la musique arabe, le ciel étoilé, la mer - Que sais-je ? Tout qui vous entoure à présent… ».