MIKOLAJCZYK (Stanislas, ancien Premier Ministre de Pologne).
Reference : 75710
(1949)
Plon, 1949, pt in-8°, 371 pp, un portrait de l'auteur en frontispice, broché, bon état
"M. Mikolajczyk, leader connu du parti paysan polonais, fit la guerre de 1939 comme simple soldat ; il réussit à passer en Hongrie, et de là à gagner la France, où le général Sikorski le chargea de réunir à Paris un parlement polonais dont il devint vice-président. Ministre de l'intérieur dans le cabinet Sikorski, il fut, de par sa fonction, fréquemment en relations avec la résistance intérieure polonaise ; il devint président du conseil du gouvernement polonais à Londres en juillet 1943, après l'accident qui coûta la vie au général Sikorski. A ce titre, il mena les négociations avec les Anglo-Saxons et les Russes sur les frontières et le régime de la Pologne d'après guerre ; il alla deux fois en Russie, dut donner sa démission de premier ministre le 24 novembre 1944 ; en désaccord avec ses collègues, il accepta d'entrer dans le premier gouvernement de la Pologne libérée, mais dut quitter à nouveau son pays en octobre 1947. Le but de M. Mikolajczyk, dans son livre de souvenirs, n'est pas d'écrire l'histoire de la Pologne pendant la guerre. Il donne, toutefois, d'intéressantes précisions sur l'effort militaire polonais après la défaite de septembre 1939. En 1940, l'armée polonaise en France se montait à 84.000 hommes ; deux divisions furent écrasées sur la ligne Maginot, une troisième passa en Suisse ; deux autres purent être transportées en Angleterre ainsi que la brigade de retour de Narwick. (Notons, en passant, que M. Mikolajczyk se plaint amèrement que le général Weygand ait englobé la capitulation des forces polonaises dans celle de l'armée française.) D'autres précisions sont apportées, de çà de là, sur la Résistance intérieure polonaise. Elle avait réussi à fabriquer des armes dans de petites usines souterraines ; quelques jours avant l'insurrection de Varsovie, les Allemands découvrirent 40.000 grenades dans une cachette ; sur les 40.000 hommes qui se soulevèrent à Varsovie, 20.000 étaient armés de fusils et de mitraillettes. Par contre, M. Mikolajczvk ne dit rien, ni de l'effort militaire polonais à l'Ouest, ni de l'existence du gouvernement polonais à Londres. Son propos est ailleurs. Il est devenu premier ministre peu après que l'affaire de Katyn ait fourni aux Russes l'occasion de rompre les relations diplomatiques avec le gouvernement polonais de Londres ; peu avant que, à Téhéran, Churchill et Roosevelt aient accordé à Staline que la ligne Curzon servirait de frontière orientale à la Pologne. Sa tâche n'était pas facile ; c'est à raconter ses difficultés et à justifier son attitude qu'il consacre le plus de pages ; la majeure partie l'étant d'ailleurs à la politique qu'il a suivie à l'égard des Russes et du comité de Lublin après la fin de la guerre..." (Henri Michel, Cahiers d'histoire de la guerre, 1950)