Brepols, Brepols, 2022 Paperback, 199 pages, Size:210 x 297 mm, Illustrations:11 b/w, 31 col., 1 maps b/w, Language: French. ISBN 9782503595887.
Summary Sous les règnes des rois Charles V (1364-1380) et Charles VI (1380-1422), les arts ont connu en France une floraison exceptionnelle, notamment dans les milieux de cour. Les sculptures, les objets précieux, les manuscrits de cette époque nous fascinent toujours. Mais comment les aristocrates du temps regardaient-ils ces créations flamboyantes ? La lecture attentive des plus importants ouvrages historiques de l'époque - les célèbres chroniques de Jean Froissart, le récit officiel du règne de Charles VI rédigé par le moine Michel Pintoin, les Grandes Chroniques de France - offre des réponses à cette question. Ces témoins privilégiés nous apprennent que les princes et les nobles accordaient plus d'importance et d'attention à l'orfèvrerie, aux textiles et aux tapisseries qu'à la peinture ou à a sculpture, nous révèlent le goût pour les spectacles multi-sensoriels, mettent en scène la complicité de puissants qui adorent ce qui est rare et exotique, nous montrent combien les arts étaient au coeur des rapports sociaux mais aussi l'objet d'un vrai plaisir esthétique. L'analyse fine du texte des chroniqueurs et de leurs mots donne accès aux représentations et dévoile les pratiques, les attentes et les hiérarchies des élites françaises aux xive et xve siècles. Ce livre apporte ainsi une contribution à l'histoire de la réception des arts à une période clé de leur histoire, mais esquisse également une protohistoire du discours sur les arts au nord des Alpes et éclaire les valeurs et les usages de la noblesse à la fin du Moyen Âge. TABLE OF CONTENTS Remerciements Introduction I. Le choix des chroniqueurs 1. Le corpus de textes 2. La proximité avec les élites 3. La question de la fiabilité 4. Les chroniqueurs et l'histoire des mentalités II. La fonction sociale des ?uvres 1. Une attitude traditionnelle : la sculpture La place de la sculpture funéraire Les images religieuses 2. Une présence discrète : la peinture 3. La conscience de pratiques nouvelles : l'architecture Le faste des résidences princières Le décorum urbain Magnificence ou dilapidation ? Architecture et vie sociale III. Au sommet de la hiérarchie des arts 1. « Estat tenir » 2. Le prix des ?uvres « Opus » et « materia » 3. Une sensibilité poussée pour les textiles 4. Les enjeux d'un art 'publique' : la tapisserie Tapisserie, iconographie, diplomatie Un contexte pour deux témoignages exceptionnels IV. L'appréciation esthétique des arts 1. Beauté, richesse, noblesse 2. Plaisir et émerveillement Gratus, plaisir, plaisance Le spectacle des arts « Merveille » et « oubliance » 3. Le plaisir esthétique des élites « Cognoisseurs » et « estrangeté » Des pratiques genrées ? V. Regards croisés et changements de focalisation 1. Partis pris d'un auteur : quelques remarques sur Michel Pintoin 2. Regards croisés Leulinghem, ou la question des sources d'information Nicopolis, ou la diversité des points de vue Ardres et le mariage de Richard II et Isabelle de France 3. Expériences partagées et choix d'auteur : l'entrée d'Isabelle de Bavière à Paris VI. Conclusions Bibliographie Index des noms Index des mots Légendes et crédits des illustrations Illustrations