MEYRUEIS Jean-Paul - BERUTTI André (coordonné par) / Académie du Var
Reference : QWA-19222
Editions Autres Temps, 2010, in-4 br. (21 x 29,5), 221 p., préface de Hubert Falco, coll. "Temps Mémoire", nombreuses illustrations (gravures, dessins, photos), très bon état.
Pendant plus d'un siècle la ville de Toulon fut souvent assimilée au plus grand bagne métropolitain. Forme de répression barbare, les bagnes ont marqué la conscience collective. Ils ont inspiré nos plus grands auteurs. Le célèbre Vidocq, forçat devenu policier, a donné naissance au Jean Valjean de Victor Hugo et au Vautrin de Balzac. Le bagne de Toulon fut créé en 1748 par l'union du corps des galères et de la Marine dans le but d'utiliser les galériens pour la construction des vaisseaux du roi. Le travail des condamnés s'étendit progressivement à toutes les branches de l'activité du port. Après un voyage épuisant, les bagnards de "la chaîne" arrivés à Toulon étaient marqués au fer rouge, rasés, enchaînés et accouplés. Pendant des années ils logèrent sur les galères dans des conditions d'hygiène inimaginables, responsables d'une mortalité effrayante, puis sur de vieux vaisseaux hors d'état de naviguer : les bagnes flottants. La construction, sur les quais, de bâtiments spécialement conçus pour eux, améliora un peu leurs conditions de vie. Les trois à quatre mille forçats du bagne de Toulon appartenaient à toutes les classes de la société. Environ un quart étaient condamnés à perpétuité pour leurs crimes. Les autres étaient le plus souvent de simples voleurs. A partir de 1820 les châtiments s'adoucirent progressivement et les forçats furent formés pour exercer de nombreux métiers. Leurs conditions de vie s'humanisèrent un peu et le bagne de Toulon devint le seul à rapporter un bénéfice à la Marine. Il fut définitivement fermé en 1873. Il ne reste pratiquement rien de ses installations matérielles, mais il est toujours possible de s'imaginer le sort tragique de ces hommes grâce aux nombreux ouvrages publiés sur le sujet, aux dessins et aux archives. Ce livre est la synthèse des recherches effectuées par l'Académie du Var à partir de tous ces documents. Voir le sommaire sur photos jointes.
Autres Temps, 2008, in-4 br. (21 x 29), 239 p., préface d'Hubert Falco, coll. "Temps Mémoire", ouvrage publié en partenariat avec l'Académie du var, illustrations photos, dessins, plans, cachets de bibliothèque, couverture plastifiée, exemplaire propre, bon état.
Construite entre 1683 et 1702 sur les indications de Vauban, la corderie de Toulon abrita jusqu'à 600 ouvriers traitant le chanvre pour réaliser les cordages de la marine à voiles. Sur la façade de son pavillon est se dresse, surgissant du passé, la porte du séminaire royal (1690) sauvée lors de la destruction de cet édifice en 1911. Décorée comme la précédente par les sculpteurs de l'atelier du port, la porte de l'arsenal (1738) vit passer sous ses voûtes pendant 238 ans les marins et les ouvriers de l'arsenal. Déplacée en 1976 comme un monument d'Égypte, elle s'ouvre aujourd'hui sur le musée de la Marine. Écrasés par la charge, les Atlantes de Puget soutiennent depuis 1656 un balcon qui fut pendant des siècles celui de l'hôtel de ville. Il existe également à Toulon des portes plus modestes, méconnues, ignorées, mal entretenues et pourtant dignes d'intérêt, celles des habitations de la vieille ville mais aussi celle de l'ancien théâtre. Avec les façades qui les surplombent elles racontent la vie de nos ancêtres. Les décorations haussmanniennes de la haute ville méritent également que les passants lèvent les yeux vers elles. La dernière façade est celle de la ville sur la rade, c'est-à-dire le front de mer, indissociable de la vieille darse. Des quais romains à la muraille du Moyen Âge, du môle de Pierre Médicis en 1310 aux quais d'Henri IV, des maisons du XVIIe siècle détruites par les bombes à la frontale de Mailly, le front de mer a toujours été l'âme de Toulon. Son carré du port vit passer Louis XIV, accueillit avec enthousiasme les Anglais en 1793, fut le témoin de leur fuite quelques mois plus tard, et s'enfonça sous le poids de l'artillerie de Bonaparte embarquant pour l'Égypte... Le temps n'a pas tout effacé. Gravures, vieux plans, vieilles photographies, tableaux et cartes postales anciennes permettent de faire revivre le passé et le patrimoine toulonnais. Voir le sommaire sur photos jointes.