Philippus de Mantegatiis, Milan s.d. [après le 8 avril 1492] et s.d. [1493], ouvrage : 20,8x13,8cm et lettre : 22x30cm, (8f.) Sig : a8, relié.
Édition originale de l'oraison funèbre de Laurent de Médicis prononcée par Aurelio Bienato, évêque de Martorano (Catanzaro, Calabre), le 16 avril 1492 en l'église de Santa Maria la Nuova à Florence, huit jours après la mort du prince. Cette oraison est suivie d'un court poème de huit vers. Il s'agit de l'unique oraison funèbre de Laurent le Magnifique à avoir été imprimée. (John McManamon, Funeral oratory and the cultural ideals of Italian humanism, 1989) Reliure postérieure du XIXème siècle en plein maroquin rouge, dos lisse encadré d'un filet doré et serti de trois poinçons dorés, titre en long, plats encadrés d'un filet doré, large dentelle et doubles filets dorés en encadrement des contreplats. Plusieurs accolades et annotations manuscrites du temps. Ex-libris du Prince Piero Ginori Conti (1865-1939), homme d'affaire et politique italien, encollé sur le premier contreplat. Ex-libris et timbre à sec de la bibliothèque de Gianni de Marco. Prenant le contrepied des habituelles louanges laudatives, Aurelio Bienato présente Laurent le Magnifique comme un prince moderne, modèle de l'Europe, à la fois mécène des Arts et des Lettres et garant de la paix en Italie. Les visées de son texte sont avant tout politiques?: il y souligne et loue les récents liens diplomatiques établis entre Florence et Naples, qui permirent à Laurent de Médicis d'asseoir son pouvoir sur la cité florentine. L'ouvrage est accompagné d'une lettre autographe signée de Pierre II de Médicis, fils de Laurent le Magnifique, adressée à Dionigi Pucci, diplomate et lui-même ami du père de l'expéditeur. Vingt-huit lignes rédigées à l'encre d'une écriture fine et élancée. Adresse du destinataire au verso du second feuillet. Restes de cachet de cire. Rousseurs éparses. Dans cette lettre, Pierre l'Infortuné affirme son allégeance à Ferdinand II d'Aragon, roi de Naples. En réalité il avait déjà, au moment de la rédaction de cette missive, conclu un accord de neutralité avec CharlesVIII de France qui s'apprêtait à s'emparer par les armes du royaume de Naples qu'il considérait comme sien. Malgré ce pacte, Pierre II de Médicis sera néanmoins contraint de se rendre sans condition lorsque Charles VIII envahira Florence et devra s'exiler à Venise?: c'est le début de la première guerre d'Italie. En deux ans de règne, il aura ainsi mis à mal tout ce que la dynastie des Médicis avait bâti au siècle précédent. Rare réunion de documents témoignant de l'apogée et de l'aube de la décadence de la puissante dynastie des Médicis, famille la plus influente de la Renaissance italienne. - Photos sur www.Edition-originale.com -