Alger Jules Carbonel s.d. [1920] in-8 broché, couverture bleue illustrée
122 pp., illustrations dans le texte.Edition originale de ce recueil imité des Fables de La Fontaine, et qui connut de nombreuses rééditions jusqu'à nos jours. Kaddour (en réalité Eugène-Edmond Martin, blessé de guerre, mort en 1964) fut une grande figure populaire du Tunis des années 1920-1930, et, par voie orale ou écrite, il donna ses lettres de noblesse au "sabir". Le sabir est une langue qui n’existe pas ; en tout cas ce n’est pas une langue officielle et reconnue ; pourtant c’était la langue que parlaient des milliers de gens en Tunisie volontairement ou involontairement; il s'agit d'un mélange d’arabe, de français, d’italien, de maltais et cela avec les intonations particulières de l’arabe parlant le français ou l’italien, du juif parlant à un arabe ou à un français, du sicilien parlant à l’arabe. Tout le monde ne parlait pas le sabir, mais rares étaient ceux qui ne le comprenaient pas; Kaddour Ben Nitram en avait fait une langue écrite.Cf. Kchir-Bendana (Kmar) : Kaddour Ben Nitram, chansonnier et humoriste tunisien, in Revue du monde musulman et de la Méditerranée, 1995
Tunis, E. Saliba & Cie, 1952, in-8 br. (17 x 20,5), 145 p., 2ème édition tirée à 2000 exemplaires, préface de Henri Leca, illustrée par P. H. Grosjean avec deux dessins de l'auteur, rousseurs sur le plat inférieur, intérieur frais, bon état.
Kaddour Ben Nitram (pseudonyme de Eugène-Edmond Martin), chansonnier et humoriste tunisien, consacre l'essentiel de sa vie à recueillir, classer et mettre en scène les différents parlers ou sabirs (vocabulaire issu de contacts entre des langues différentes et servant de langue d'appoint) des rues de Tunis, entendus dans les tramways, les cafés, les boutiques. où se côtoie une foule de personnages hauts en couleur. Voir le sommaire sur photos jointes.