1945 1 p. in-8 (S.l., 5 juillet 1945) et 1 p. et demie in-8 (à l'en-tête imprimé de la "Cité du Grand Palais" (Alpes-Maritimes), 22 mars 1946). Dans la première lettre Roger Martin du Gard remercie Sadoul de son article : "je sens, à travers ces lignes indiscrètes, une sympathie diffuse qui me touche aux points sensibles (...) ce n'est pas sans émotion pour moi que vous avez fait revivre ces heures de tête à tête, toujours si imprévues, toujours si passionnantes ! Je songerai toujours à vous comme au messager d'espoir de ces temps ténébreux, - celui qui m'apportait, dans mon étouffante réclusion, le réconfort d'une bouffée d'air respirable"... Georges Sadoul, critique et historien du cinéma, s'engage dès le début de la guerre dans la résistance intellectuelle aux côtés d'Aragon. Il fut l'un des fondateurs des Étoiles clandestines qu’il dirige en 1945 avec Pierre Emmanuel et y écrit l'article "Rencontres, sous l'Occupation, avec Roger Martin du Gard" (Les Étoiles, 19 juin 1945). Martin du Gard conclue ses remerciements par un "Bonne chance aux Étoiles". Dans la seconde lettre, huit mois plus tard, Roger Martin du Gard remercie Sadoul de l'envoi du premier tome de sa célèbre Histoire générale du cinéma. "Impressionné déjà, dès le premier contact, par l'énorme travail de documentation et de mise au point que cela représente ! (...) Moi qui garde si présent le souvenir de vos visites imprévues, du calme courage avec lequel vous poursuiviez votre tâche dangereuse, en traînant à travers la France votre imposante "serviette" bourrée de tracts et de renseignements clandestins !"...
Bernard Grasset, 1910. In-12, broché, 105 pages. Edition originale publiée à compte d’auteur. Il n’a pas été tiré de grand papier. Au cours du deuxième trimestre de 1909, Martin du Gard écrivit un roman qu’il intitula Marise. Insatisfait de ce texte, il décida de le remanier et de le réduire aux dimensions d’une nouvelle. La nouvelle parut sous le titre « L’une de nous » chez Grasset en avril 1910. L’ouvrage ne se vendit pas et Martin du Gard envoya le tout au pilon en 1916. Notre exemplaire est revêtu d’un envoi autographe de l’auteur à son ami d’enfance Pierre Rain : « A Monsieur et à Madame Pierre Rain / Très affectueusement / Roger » Pierre Rain était avec Gustave Valmont et Marcel de Coppet, un des plus proches amis de l’auteur. Les deux hommes s’étaient rencontrés à l’école Fénelon où, selon le catalogue de l’exposition Martin du Gard à la B.N., ils avaient fondé en 1894 un journal de classe baptisé Le Cancan. Martin du Gard y publia à 13 ans ses premiers poèmes sous le pseudonyme de Gueuldor. De toute rareté et en condition très désirable.
Paris, Nouvelle Revue Française, 1913. In-4 (215 x 163 mm), 514 pp., 1 f. n. ch. Maroquin noir, dos à nerfs, auteur et titre dorés, coupes filetées, doublure de maroquin citron, gardes de soie moirée noire, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, étui bordé (P. L. Martin).
Édition originale. Elle est ornée en frontispice d’une photographie de L’Esclave enchaîné de Michel-Ange, symbolisant pour l'auteur "la vie de Barois, l’homme prisonnier des mythes et qui ne parvient pas à s’évader de ses liens". Un des 30 exemplaires sur vergé d’Arches, seul tirage de tête. Dans un projet de préface, Roger Martin du Gard décrivait ainsi son troisième roman: "L’auteur s’est efforcé de présenter, sous un jour impartial, la courbe psychologique d’une âme qui, façonnée par les croyances de son enfance, s’étant librement développée et dégagée de toute croyance, revient à la fin de sa vie aux espérances consolantes de sa jeunesse." C’est dans la forme que réside une grande part de l’originalité de Jean Barois: l’ouvrage est presque entièrement composé de scènes dialoguées, à la manière du découpage cinématographique. La mise en scène du procès de Zola – une des premières apparitions littéraires de l’affaire Dreyfus – enthousiasma André Gide et Jean Schlumberger. Présenté dans la Nouvelle Revue française en juillet 1913 et publié en décembre, le roman rencontra le succès et fit de Roger Martin du Gard un auteur de premier plan dans la galaxie Gallimard. Pierre-Lucien Martin (1913-1985) fut l’un des artisans les plus remarquables du XXe siècle. Formé à l’école Estienne, il a d’abord travaillé comme ouvrier dans plusieurs ateliers avant de s’installer à son compte après guerre. Ses pleines reliures furent vite remarquées pour leur qualité d’exécution et, encouragé par les bibliophiles, il se lança dans les décors modernes où s’exerça pleinement son talent. Il reçut en 1948 le Prix de la reliure originale. Deux ans après sa mort, la Bibliotheca Wittockiana lui consacra une grande exposition. Ex-libris de Marcel de Merre, un des grands noms de la bibliophilie belge (vente, 2007, n°381). Parfait exemplaire en maroquin doublé de Pierre-Lucien Martin. Talvart & Place, Bibliographie des auteurs modernes…, XIII, p. 196. «Histoire d’un livre : Jean Barois de Roger Martin du Gard» [en ligne sur: www.gallimard.fr]]. Laffont-Bompiani, Dictionnaire des œuvres, III, p. 779. Jean Toulet, «Pierre-Lucien Martin», Encyclopedia Universalis.
Bibliothèque Nationale, 1981. In-8 br. Préface A. Gourdon. Catalogue de l'exposition consacrée à Roger Martin du Gard, descriptions de plus de 600 livres, documents, lettres, photos, etc. exposés. Illustrations. E.O.
FROMENT Roger / DELAY Jean / ROMAINS Jules / COCTEAU Jean / JOUHANDEAU Marcel / MAUROIS André / BEIGBEDER Marc / MALLET Robert / MORAND Paul / JURDIN Roger / HELLENS Franz / GROSJEAN Jean / MARTIN DU GARD Roger
Reference : 2796
Revue mensuelle, numéro 72, 1er Décembre 1958, in8 broché, quelques photographies hors texte, bon état.
Numéro spécial consacré à Roger Martin du Gard : Sa mort par Roger Froment, Commencement d'une amitié par Jean Delay, Le Camarade par Jules Romains, L'Ami de toujours par Jean Tardieu, L'Âme exquise par Jean Cocteau, " Je vous parle de l'autre rive " par André Chamson, Figure exemplaire par Marcel Jouhandeau, Le sens d'un certain honneur par Jean Guéhenno, Un mystère de simplicité par Marc Beigbeder, Un archiviste monumental par Robert Mallet, l'Eté 1939 par Jacques Brenner, Jean Barois 1913 par Paul Morand, le style du roman par Roger Judrin, Un grand hagiographe par Jean Grosjean, etc...et des textes inédits de R.M.G. : Une consultation littéraire, Lettres à un ami, Une salle d'attente.
Précieux exemplaire conservé dans une somptueuse reliure réalisée à l’époque par Robert Bonfils. Plaisir du bibliophile, Paris 1931. In-16, 120 pp., (1) p., (1) f. Box chocolat orné sur les plats d’un motif de carrés mosaïqués en creux de teintes blanche, citron et rouge, bande de box vert horizontale dans laquelle le nom de l’auteur a été frappé en or, dos lisse muet, plat inférieur portant le même décor que le plat supérieur hormis la bande verte horizontale qui comporte le titre de l’ouvrage, gardes de papier imitant un tronc d’arbre, témoins, couvertures et dos conservés. Reliure signée de Robert Bonfils. 157 x 118 mm.
Edition originale imprimée à 600 exemplaires numérotés sur papier vergé chamois. Premier ouvrage composé en caractères Europe demi-gras, de la Fonderie Deberny et Peignot. Le présent exemplaire porte le n°145. Roger Martin du Gard est un écrivain français né le 23 mars 1881 à Neuilly-sur-Seine, mort le 22 août 1958 à Sérigny, près de Bellême (Orne). Il a été le lauréat du prix Nobel de littérature de 1937. Ecrit en 1931, ce scénario raconte le récit d'oncle Léandro à Martin du Gard. Fin des années 1920. A bord d'un paquebot qui le ramène en France, Roger Martin du Gard recueille les confidences de son ami Léandro Barbazano, libraire en Afrique du Nord : celui-ci lui fait le récit d'un amour, dans sa jeunesse et des incidences de cet épisode sur sa vie. Précieux exemplaire conservé dans une somptueuse reliure réalisée à l’époque par Robert Bonfils en box chocolat mosaïqué de box vert, rouge et citron avec les couvertures conservées. Robert Bonfils, né le 15 octobre 1886 à Paris et mort dans la même ville le 1er novembre 1971, est un illustrateur, peintre, graveur, lithographe et relieur français de style Art déco. En 1903, il est élève à l'École Germain Pilon, en 1905 à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs et de 1906 à 1909 à celle des Beaux-Arts. En 1909, il a exposé au Salon d'Automne et en 1912 à celui des Artistes Décorateurs; en 1914 à Bruxelles (peintures décoratives et objets d'art), puis aux Tuileries et dans la plupart des grandes expositions de peinture ou d'art graphique en France et à l'Étranger. Il a été l’un des organisateurs de l'Exposition Internationale de 1925, a participé à 9 classes et dessiné l'affiche; il a pris également une part importante à celle de 37. Membre fondateur de la Société de la Reliure Originale, il a exposé en 47 et 53 à la Bibliothèque Nationale et en 49 à Lyon. Il a exécuté dès 1913 des décors de théâtre, à partir de 1915 des modèles de tissus imprimés ou façonnés pour Bianchini; en 1918 des cartons de tapisserie. Robert Bonfils a des œuvres, peintures et reliures, dans de nombreuses collections publiques et privées à Paris, en Province et à l'Étranger. Chevalier de la Légion d'honneur en 26, il est Officier depuis 1938.
Nice 9 Mars 1936, 10,5x14cm, une feuille recto-verso.
Lettre autographe signée de Roger Martin du Gard, 36 lignes à l'encre noire sur un bristol recto verso, rédigée depuis son meublé de Nice à l'entrepreneur qui doit gérer les avaries survenues dans l'un des biens immobiliers qu'il possède. Une petite tache d'encre en marge gauche du recto et affectant légèrement le mot "sinistrées". Le père des Thibault se montre terrorisé par l'ampleur des dégâts qu'a subi son bien immobilier de Paris et les dépenses inhérentes pour y faire face : "Votre lettre m'a causé quelque effroi... Attaquer les réparations par en-dessous, si je comprends bien, ce serait éventrer les plafonds ?" Roger Martin du Gard voit déjà défiler les ennuis et ses maigres économies d'amenuiser : "... parce qu'ils entraînent toujours une cascade de réfections, retouches, raccords, très difficiles, très onéreux par un tas de frais accessoires mal prévisibles d'avance et qui se font se succéder les corps de métier divers... On ne sait jamais où l'on va..." alors qu'il vit déjà chichement, sa situation matérielle s'étant dégradée au fil des ans : "Je n'ai plus guère à compter que sur mes gains professionnels, qui ont diminué des trois cinquièmes... [...]Le reste nous permettant à peine de vivre comme des concierges retraités, - sans personnel !!!! Lettre dans laquelle le père de la saga à grand succès "Les Thibault" nous fait part de son impécuniosité. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Gallimard Broché D'occasion état correct 01/01/1948 234 pages
Gallimard Broché D'occasion bon état 01/01/1948 234 pages
Club français du livre Mesnil-sur-l'Estrée impr. Firmin-Didot Broché D'occasion bon état 01/01/1963 442 pages
Éditions de la eNouvelle revue françaisee Broché D'occasion état correct 01/01/1913 522 pages
Paris Gallimard, coll. "La bibliothèque idéale" 1961 1 vol. broché in-12, broché, 236 pp., 15 planches hors-texte, bibliographie. Bon exemplaire.
1929 Paris, Edition de la nouvelle revue française, 1929. In-12, broché, couverture imprimée, 301 pp. Edition originale. Un des numerotes sur Velin,N°787 Bon exemplaire très frais.
etat neuf ,non coupe,
1928 Paris, Edition de la nouvelle revue française, 1928. In-12, broché, couverture imprimée, 243 pp. Edition originale. Un des numerotes sur Velin,N°91
bon etat,
Nrf, Paris 1932, 12,5x19cm, relié.
Edition originale, un des 207 exemplaires numrotés sur pur fil, seuls grands papiers après les 109 réimposés. Reliure à la bradel en plein papier marbré, dos lisse légèrement décoloré, couvertures et dos conservés, tête dorée. Envoi autographe signé de Roger Martin du Gard à Charles Daudet : "A monsieur Charles Daudet, dont la fidèle attention me touche beaucoup ! Avec mon bien symptathique souvenir. Roger Martin du Gard. 47... On est, chacun devant sa vie, comme devant une charade... On cherche le mot... [II. 9]" Fils du polémiste royaliste et fondateur de l'Action Française Léon Daudet, Charles Daudet devint militant anarchiste après la tuerie de Fourmies le 1er Mai 1891. Il fut imprimeur, journaliste et fut parmi les premiers à épouser la cause dreyfusarde. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Paris, Bernard Grasset, 1910. In-12, 105 pp., broché, couverture originale imprimée (petits frottements).
Édition originale, dont il n'a pas été tiré de grands papiers, du second ouvrage de Roger Martin du Gard. Elle est publiée par Grasset mais à compte d'éditeur et passe à peu près inaperçue. Il l'envoie au pilon quelques années après et refuse son inclusion dans ses oeuvres complètes publiées dans la collection La Pléiade. Cet exemplaire est enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur à Jean et André Fernet. Les frères Fernet sont les enfants de Charles Fernet, un médecin auteur d'un certain nombre d'études médicales. Jean, l'aîné, choisit la politique et l'armée pour sa vocation, son frère cadet, André, a publié plusieurs ouvrages (dont le premier chez Grasset en 1910) et finit sa vie, abattu par un avion allemand en 1916. Peu commun. Brenner, Roger Martin du Gard, 1961. Voir photographie(s) / See picture(s) * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
S.n., Nice 1er Novembre 1934, 13,5x21cm, une feuille.
Lettre autographe signée de Roger Martin du Gard adressée depuis Nice à ses amis Rim (3 pages, 46 lignes à l'encre noire) grands pourvoyeurs de bonbons et autres gourmandises pour l'auteur des Thibault qui semble retrouver, sous le soleil et la quiétude provençales; une douceur et une insouciance apaisées de vivre simplement, la proximité d'une école facilitant encore cette paixidéale : "Nice. 1er novembre 34 Chers amis, pour si agréable qu'il soit, c'est un rôle bien gênant à tenir que celui du vieux monsieur qu'on gave de sucreries ! Je suis attendri jusqu'aux larmes que vous pensiez ainsi à me régaler à distance, et le coeur me fond dans la poitrine en même temps que les caramels dans la bouche... J'ai refusé autrefois de participer à l'érection d'un buste de Blasco Ibanez, sous le prétexte que les vrais bienfaiteurs de l'humanité, Gillette et Eversharp, n'avaient pas leurs statues sur toutes les places publiques de France. Je refuse aujourd'hui toute obole pour le monument du roi Alexandre, tant que Marseille reconnaissante n'aura pas fait à Castelmuro (pâtissier-chocolatier qui était une véritable institution marseillaise) la statue en pied, sur socle de nougat, qu'il mérite depuis longtemps ! Que devenez-vous ? Ou peut-on lire du Carlo Rim ? Mr Virgule me réjouit chaque semaine fidèlement ; mais la prose alerte et mordante, qui me donnait, de loin, l'impression d'avoir assisté aux fêtes de Paris, me manque. Et plus encore le volume substanciel que Rim pourrait nous donner tous les trois mois, s'il le voulait. Pour moi, j'ai trouvé à Nice le climat idéal. C'est seul coin du monde, je crois bien, où s'est réfugié la douceur de vivre d'avant-guerre. Nous y menons une vie "sans obligations ni sanctions" ; une vie laborieuse aussi, car j'y travaille bien, sans voir personne. Mes fenêtres s'ouvrent sur une école, et c'est la cloche des élèves qui règle mon lever, mon travail, mes repas. Pendant les récréations, je fume ma pipe, entre les deux coups de cloche. C'est admirable. C'est la vie de couvent, à domicile. Donnez-moi de vos nouvelles. Les nuages qui s'accumulent à l'horizon ne jettent-ils pas leur ombre sur votre irréductible bonne humeur ? Je vous souhaite mille prospérités ! Ne doutez pas de l'affectueuse fidélité de ma pensée, ni de ma gastronomique reconnaissance, Roger Martin du Gard." Trace de pliure inhérente à la mise sous pli. - Photos sur www.Edition-originale.com -
S.n., Cassis 8 Janvier 1934, 13,5x21,5cm, une feuille.
Lettre autographe signée de Roger Martin du Gard adressée depuis Cassis à son amie Alice Rim (3 pages, 48 lignes à l'encre noire) dans laquelle il savoure sa paisible solitude dans Cassis déserté. Il la remercie pour toutes les gourmandises et confiseries dont elle approvisionne l'ermite provençal qui déplore juste l'absence de ses amis Carlo et Rim à ses côtés: "Cassis. 8 janvier 34 Chère madame, Et serait-ce de petites crottes de musaraignes dans du papier d'argent, que je serais déjà pénétré de reconnaissance par votre amicale attention ! Imaginez donc ce que je puis éprouver en décortiquant ces délicieux tortillons de La Rochelle, croquants et onctueux, insinuants comme des suppositoires, et qui laissent dans mon vieux palaistoutes les saveurs de l'amitié ! Ce confiseur charentais a su donner à vos voeux une forme gastronomique qui en double le prix ; et même si ces voeux, comme tous ses pareils, ne se réalisent pas, je suis d'ores et déjà assuré d'en garder un inoubliable souvenir : mais pourquoi La Rochelle ? Si vous vouliez revoir la mer, pourquoi cette infidélité à notre grande Bleue ? Elle s'était faite accueillante pour vous recevoir : elle avait cessé de charrier ses banquises, retrouvé ses ondulations de soie et son peuplement de petites barques, sous le soleil quasi printanier. Mais les fêtes s'achèvent, et les Carlo Rim n'ont pas reparu... Je reste le seul "hivernant". On me montre du doigt aux enfants du port. Le Bestuan est désert. L'hôtel est vide. J'ai vu partir un à un tous les pensionnaires. Puis le personnel. Enfin les hôteliers. on m'a laissé seul, avec les clefs et une vieille fée Carabosse pour me faire la bouillabaisse. C'est simplement merveilleux. J'ai un poêle à essence qui vit aux dépens de mon oxygène, mais qui me préserve de la congestion par le froid, en m'asphyxiant lentement. Gendre, dans son local déserté, dort toute l'après-midi, roulé en boule sur la banquette, avec sa chienne en guise de chancelière. La vieille amie s'en est allée sans attirer l'attention, et la jeune ne trouble pas encore par ses yeux ce monde de marmottes, qui somnole en attendant votre retour. Je vous souhaite un hiver aussi calme que le mien, un quai de Passy aussi ensoleillé que celui du port. Partagez avec Carlo Rim et M. Virgule toutes mes amitiés fidèles, et croyez, chère madame, que je suis confus mais très heureux de vous avoir laissé le souvenir d'un vieux type gourmand ! Roger Martin du Gard." Trace de pliure inhérente à la mise sous pli. - Photos sur www.Edition-originale.com -
S.n., Cassis 2 Novembre 1933, 13,5x21,5cm, une feuille.
Belle et amusante lettre manuscritesignée de Roger Martin du Gard adressée depuis Cassis à Alice Rim (3 pages et demi, 54 lignes à l'encre noire) dans laquelle il encense lyriquement les bienfaits des délicieuses sucreries parisiennes que lui fait parvenir sa correspondante : "... Et quelles sucreries ! Si Dieu pouvait goûter ce que Boissier fabrique avec ses fruits, comme il serait honteux des grossiers produits de ses arbres, et comme il aurait envie de recommencer sa création..." Il loue également la quiétude du Cassis sans estivants : "Plus d'autos, plus de poussière, plus de phonos, plus de sirènes entre deux vagues... C'est le beau, clair et silencieux Cassis authentique, où rien ne gêne le travail..." et le plaisir de lire "Voilà", revue dans laquelle collabore Carlo Rim en tant que dessinateur : "... pas un moucheron de Cassis qui ne s'imagine avoir collaboré avec Carlo Rim, et son livre sera ici une oeuvre collective, nationale...", plaisir partagé par tous les cassidains : "... je ne sais comment réagissent les puissants de Marseille qu'il égratigne si gaillardement. Mais, ici, ce ne sont que sourires quand on parle de "Carlo". Et j'imagine qu'un jour la population déboulonnera le Calendal de la jetée, pour hisser sur le socle un Carlo Rim de granit ou un M. Virgule en ciment armé..." Dans une dernière envolée gourmande Roger Martin du Gard remercie Alice Rim : "Veuillez agréer, chère madame, l'hommage de ma gourmandise reconnaissante..." Trace de pliure inhérente à la mise sous pli. - Photos sur www.Edition-originale.com -
S.n., Cassis 11 février 1934, 13,5x21,5cm, une feuille.
Belle et amusante lettre manuscritesignée de Roger Martin du Gard adressée depuis Cassis à Alice Rim (38 lignes à l'encre noire) dans laquelle il fait montre de tout son insatiable appétence pour les friandises. Trace de pliure inhérente à la mise sous pli. "Cassis. 11 février 34, Chère Madame, un certain Carlo, Virgule, - dont vous connaissez le culot infernal - a eu le toupet de se présenter seul (mot souligné) à Cassis ! (Je dois dire qu'il avait eu conscience de la déception qu'il allait causer, et qu'il arrivait les bras chargés de fastueux sacs de bonbons fondants et de dattes fourrées, du plus délicat faiseur) Si quelque chose aurait pu nous consoler de votre absence, c'est bien ce chargement de friandises choisies... L'intention était si gentille, que nous n'avons pas osé lui tenir rigueur de son veuvage, et que nous lui avons dissimulé de notre mieux la mélancolie de nos regrets. Je suis un peu confus de jouer ce rôle de vieille coquette qu'on gâte en la bourrant de pralines ; mais "un peu seulement", car la gourmandise l'emporte vite sur les sentiments de dignité que l'âge a fortement émoussés... Et ledit Carlo m'a promis, en compensation, qu'avant la fin du carnaval - si d'ici là, le ciel ne nous est pas tombé sur la tête - vous viendriez tous les deux revoir Cassis, et y faire un plus long séjour que la météorique apparition de ce soir. (Je croirais presque que j'ai rêvé, si ma chambre ne sentait pas la pistache et la vanille, et si mes paperasses n'avaient pas ce soir pour presse-papier cet imposant sac de confiseur...) Que du moins les Charentes vous soient douces, chère madame ! Je vous y adresse, avec mes hommages fidèles, mille voeux de joyeux mardi gras ! Roger Martin du Gard". - Photos sur www.Edition-originale.com -
Gallimard Paris, Gallimard, 1992. In-8 broché de 236 pages. Collection les cahiers de la Nrf. Très bon état
Toutes les expéditions sont faites en suivi au-dessus de 25 euros. Expédition quotidienne pour les envois simples, suivis, recommandés ou Colissimo.
9 pages in-8 (dont un feuillet sur papier deuil), à l'en-tête gaufré ou imprimé de sa propriété de Bellême (Orne) et une lettre à l'adresse imprimée de la Cité du Grand Palais de Nice, octobre 1925 - octobre 1945. Roger Martin du Gard souhaite mettre à jour ses polices d'assurances contractées à l'Urbaine, après avoir récupéré les meubles de ses parents puis après son changement d'adresse parisienne (du 8 rue du Cherche-midi au 10 rue du Dragon). Après guerre, suite à l'occupation de sa propriété du Tertre par les Allemands, l'écrivain, réfugié à Nice, cherche dès le 6 février à se faire indemniser et doit fournir des renseignements qu'il réclame à son assureur.
Paris Gallimard 1980- 2006 10 vol. Brochés 10 vol. in-8, brochés, couvertures à rabats. Collection complète en grand papier de cette correspondance générale couvrant les années 1896 à 1958, présentée et établie selon les volumes par Maurice Rieuneau, André Daspre, Claude Sicard, Jean-Claude Airal, Pierre Bardel et Bernard Duchatelet. Un des 88 exemplaires numérotés sur vélin d'Arches Arjomari-Prioux pour les deux premiers volumes, un des 41 exemplaires numérotés sur vélin pur chiffon de Rives Arjomari-Prioux pour les volumes III à V, et un des 21 exemplaires numérotés sur vélin ivoire de Lana ou pur fil Mamenayde pour les volumes VI à X, seuls tirages en grand papier. On joint à cette série en parfait état cinq belles lettres autographes signées de Roger Martin du Gard :Dans le tome III, une lettre inédite adressée à Paul Colin (2 p. in-8 à l'en-tête gaufré de Bellême, avec enveloppe, 12 juin 1925) pour le remercier de l'envoi de son livre-album sur Van Gogh : "Le choix des reproductions est une magistrale illustration de votre étude et fait avec elle un ensemble sans bavures, strict et concentré, qui donne à Van Gogh son véritable contour. Ai-je besoin de dire que ce contour ne le limite pas ? Il le précise, l'explique, et motive l'admiration. L'auteur du "Testament du père Leleu" ne peut être insensible à l'art de Van Gogh, et je suis heureux de posséder, grâce à vous, ce Van Gogh de poche, qui me permettra de vivre en plus grande familiarité avec un artiste que j'ai de longue date fait mien". Dans le tome VIII, une lettre adressée à Florent Margaratis (2 p. in-8, Nice, 1er avril 1941, deux petites perforations ne gênant pas la lecture) reproduite pp.184 et 185 déjà parue en 1958 dans les Cahiers du Sud n°45. Trois lettres inédites dans le tome IX, dont deux adressées à Brice Parain (2 p. in-8, 23 octobre 1945 et 4 p. in-8, 4 novembre 1945, les deux à l'en-tête gaufré de Bellême). Il a reçu un colis de Parain contenant trois de ses livres (Recherches sur la nature et les fonctions du langage, Gallimard, 1942 - Essai sur le logos platonicien, Gallimard, 1942 - La mort de Jean Madec, Grasset, 1945)] et fait un retour fort intéressant sur chacun de ces volumes. La troisième lettre ajoutée à ce volume est adressée à Florent Margaratis (2 p. in-8, 12 juillet 1948, deux petites perforations ne gênant pas la lecture) : "Mon cher Florent, je suis navré de te décevoir, mais tu arrives dix ans trop tard : c'est fini, je ne veux plus prendre parti, ni exposer mes façons de voir, ni polémiquer, ni même entrer en contact avec les Autres. Tout mon soin, au contraire, est de ne plus attirer l'attention sur moi ou sur ce que je peux penser. La répugnance que j'éprouve à m'exposer aux regards, à m'expliquer, à critiquer, à justifier mes jugements, est vraiment invincible. J'écarte, le plus possible, Autrui de ma vie..."Enfin, le dernier tome contient une carte de visite autographe datée de décembre 1953 et adressée à une dame : "Si l'un de nous "admire" l'autre, c'est moi, pour votre charitable et persévérante activité".Superbe ensemble !
P, Gallimard , 1913, in8 1/2 chagrin bleu à nerfs, 514pp, 1 frontispice. Mention :6 ème édition. Langue: Français
1974 Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1974, 2 volume de 10.5x17.5 cm environ,1043 +1433 pp. sur papier Bible, reliure pleine peau , dos lisse orné de titres et filets horizontaux dorés avec rhodoïd, dans un coffret carton anonyme pour chaque volume
Très bon état