MARTIN (Jean-Hubert). - Mark FRANCIS - André MAGUIN - Bernard MARCADE assistés par Claire BLANCHON.
Reference : 30521
Paris, Centre Georges Pompidou, Musée National d'Art Moderne, 1989. Grand in-4 (29 x 36,5), 271 pp, cartonnage Bradel noir avec une spirale blanche comme logo sur le premier plat, cette spirale provient d'un dessin exécuté par Lamu Baiga, un shaman de la tribu Biaga, en Inde.
Edition originale. Photographies de Jacques FAUJOUR et Adam RZEPKA; Chaque page est abondamment illustrée planches en noir et blanc dans le texte, et planches en couleurs hors-texte certaines sur double-page. Plus de 410 photographies inédites, et des témoignages d'artistes tels que Alfredo Jaar, Francesco Clemente, Ilya Kabakov, Chéri Samba..."Au Centre Pompidou et à la Grande halle de la Villette, du 18 mai au 14 août 1989, « Magiciens de la terre » surprit tout à la fois les publics et les milieux de la critique, des musées et du marché. Dans un monde de l'art contemporain alors exclusivement limité au périmètre des frontières de l'Europe et de l'Amérique du Nord, Jean-Hubert Martin, son commissaire, avait invité des artistes de tous les continents, repérés un à un lors de longues missions de terrain accomplies durant des années à la recherche de pratiques enracinées dans des cultures ancestrales, résistantes au post-colonialisme, en lutte contre les totalitarismes et, surtout, curieuses de l'ouverture planétaire émergente. Ils y rencontrèrent d'autres curieux : quelques artistes occidentaux, pourtant parfaitement intégrés dans les réseaux dominants, mais habités par la nécessité du dialogue interculturel. Ces derniers produisirent des oe uvres qui allaient résonner avec l'énergie singulière et le choc inédit que déclencheraient celles de ces « nouveaux artistes » jusqu'alors « invisibles ». " Pour première fois sur une scène occidentale, la moitié des artistes provenaient de ces territoires géographiques (Afrique, Antilles, Asie, Europe de l'Est, Océanie) jusqu'alors ignorés par les acteurs d'un monde occidental encore tout-puissant et ethnocentré. Jean-Hubert Martin, son commissaire, en avait conçu le projet en rencontrant des artistes issus de ces cultures qu'il décrivit avec ironie comme " invisibles " et fustigeait, dans un parti-pris politique résolument anticolonial, " l'idée communément admise qu'il n'y a de création en arts plastiques que dans le monde occidental ou fortement occidentalisé. "Initiative pionnière, « Magiciens de la terre » fut bientôt perçue comme inaugurale. Aux prémices d'une mondialisation qui ne disait alors pas encore son nom, « Magiciens de la terre » déclencha des polémiques qui durent et qui prospèrent, suscita des vocations et des déceptions, produisit d autres événements fondateurs et des imitations, influa sur nombre d'expositions à venir : ce fut donc l'un de ces « moments-seuils » qui marqua le changement dans l histoire.".Jean-Hubert Martin, historien de lart, a été directeur de la Kunsthalle de Berne, du Musée national dart moderne du Centre Pompidou de Paris, du Musée national des arts dAfrique et dOcéanie de Paris et du Museum Kunst Palast de Düsseldorf. Son intérêt pour les cultures non occidentales la conduit à concevoir des expositions décloisonnées en confrontant des uvres de caractère hétérogène favorisant ainsi un renouvellement du regard. Photos sur demande.