Société des Bibliophiles de Provence, 1936 1 fort volume grand in-4 (28,5 x 24 cm) de 266-(1) pages, avec 1 couverture illustrée à l'eau-forte, 33 eaux-fortes dont 17 hors-texte à pleine page et 16 vignettes à mi-page + 11 eaux-fortes refusées dont 6 hors-texte à pleine page et 5 vignettes à mi-page. Le volume est également illustré de plusieurs lettrines et culs-de-lampe gravés sur bois par l'artiste. Reliure bradel de l'époque plein parchemin à petits rabats comportant 2 peintures originales par l'artiste (portraits non signés, dont celui de la Reine Jeanne), dos avec titre calligraphié en long (également par l'artiste). Le corps de la reliure a été réalisé par Ad. LAVAUX. 3 gouaches originales de l'artiste, non signées (portraits) reliées en tête du volume. TIRAGE UNIQUE A 150 EXEMPLAIRES. CELUI-CI, 1 DES 16 EXEMPLAIRES DE TÊTE CONTENANT : - UNE SUITE A PART SUR CHINE DE TOUTES LES EAUX-FORTES (34). - UNE SUITE A PART SUR CHINE DE 11 EAUX-FORTES REFUSÉES. NOTRE EXEMPLAIRE EST PAR AILLEURS ENRICHI DE : - DEUX GOUACHES ORIGINALES POUR LES PLATS DE LA RELIURE. - TROIS GOUACHES ORIGINALES RELIÉES EN TÊTE DU VOLUME. Au total 5 gouaches originales de l'artiste. Cette édition originale de la Reine Jeanne a été offerte gracieusement par M. Marcel Brion de l'Académie de Marseille, aux Bibliophiles de Provence (neuvième ouvrage de cette société). Il a été publié sous la direction de M. H. Antomarchi et par les soins des Membres du Comité. Le texte a été composé en vieux romain corps 14 et imprimé par J. Vaucher et P. Bricage, maîtres imprimeurs à Paris. Les eaux-fortes de Barta, ont été tirées par E. Rigal, pressier en taille-douce à Fontenay-aux-Roses. Ce volume a été achevé d'imprimer le 28 décembre 1936. Laszlo Barta était peintre et mosaïste. Il est né en 1902 à Nagykoros en Hongrie et s'est fixé en France en 1926. Naturalisé français, il est mort en 1961. Il a conçu des décors et illustré plusieurs livres (Carmen, Gargantua, Femmes de Verlaine, etc.) pour bibliophiles. Bénézit indique d'après le témoignage de la veuve de l'artiste : « vu les circonstances après 1932 [...], il [L. Barta] avait jugé prudent, avec l'accord de son éditeur et vu sa situation d'apatride : Hongrois et Israélite, de substituer à son vrai nom le pseudonyme de Brutus, dès lors qu'il s'agissait d'ouvrages un peu spéciaux - érotiques - ornés pour la plupart de gouaches originales. » Laszlo Barta s'est également essayé à l'eau-forte pour illustrer quelques ouvrages de bibliophilie tel que celui que nous présentons. Née à Naples en 1326, Jeanne d'Anjou et de Sicile succède à 17 ans à son grand-père Robert le Sage sur le trône de Naples. Elle recueille par la même occasion les comtés de Provence et de Forcalquier (au nord de la Provence). Belle et intelligente, mais de mœurs légères, elle épouse peu après son cousin André de Hongrie. L'assassinat de ce dernier marque le début d'une incroyable tragédie à rebondissements. Narguant la rumeur, Jeanne 1ère se remarie peu après avec un autre cousin, Louis de Tarente, sans doute impliqué dans le meurtre. Le roi Louis de Hongrie, désireux de venger la mort de son frère, marche sur Naples avec son armée. Il a peint sur son étendard l'image de son frère tombant sous les coups des assassins ! Les Hongrois s'emparent de Naples et Jeanne ne peut rien faire d'autre que se réfugier auprès de ses sujets provençaux. Elle en profite pour se rendre à Avignon, auprès du pape Clément VI et obtient d'être disculpée du meurtre de son premier mari. En contrepartie, car on n'a rien sans rien, Jeanne cède Avignon au pape à titre définitif pour la somme de 80.000 florins. À nouveau veuve, la reine se remarie avec le roi de Majorque Jacques III en 1363. Comme elle a déjà 36 ans et aucun enfant, elle désigne son cousin Charles de Duras comme héritier. Et la voilà veuve une troisième fois ! Un condottiere, Othon de Brunswick, ose l'épouser malgré le sort qui s'acharne sur ses maris. Il est vrai que la couronne de Naples mérite que l'on prenne des risques. C'est aussi ce que pense Charles de Duras. Craignant que son héritage ne lui échappe, il s'allie avec le roi Louis 1er de Hongrie. Comme la papauté se divise par le Grand Schisme, Charles de Duras gagne le soutien du pape de Rome Urbain VI, lequel déclare la reine Jeanne hérétique et schismatique. Rien que ça ! Le souverain pontife délie ses sujets de leur serment de fidélité et, le 1er juin 1381, donne le royaume à Charles de Duras. Celui-ci s'en empare avec une armée hongroise et, pour couronner son triomphe, fait étrangler la reine le 22 mai 1382. (source : herodote.net). Marcel Brion (1895-1984) a fait de cette vie extra-ordinaire un roman. Marcel Brion rentrera à l'Académie Française en 1964. Son oeuvre d'historien et d'historien de l'art est très conséquente. SUPERBE EXEMPLAIRE DE CHOIX.
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