S.l. [Mareil-le-Guyon], 1909 in-8, 192 pp. d'une écriture fine ou moyenne et très lisible, percaline grenat, titre sur le plat.
Composé en 1909, il reproduit une enquête du Petit journal auprès de ses lecteurs, destinée à déterminer quelles célébrités de la période récente pourraient avoir les honneurs du Panthéon. Suivent les biographies de Pasteur, Parmentier, Jacquard, Gambetta, Savorgnan de Brazza, Bugeaud, du cardinal Lavigerie, de Marinoni (ancien patron du Petit journal, mort en 1904 ...), Monthyon, Arago, Béranger, Daguerre, Thiers, Pierre Curie, Alexandre Dumas père, Lamartine, Denfert-Rochereau et Jules Favre.Napoléon-Joseph Harlay, né en 1834 à Lieusaint (Seine-et-Marne) était le fils d'un vétéran de Waterloo qui avait élévé son fils dans le souvenir de la gloire impériale (en 1840, il l'emmena aux cérémonies du transfert des cendres). Il connut alors trois existences successives et bien distinctes : il fut d'abord zouave du 2e Régiment, de 1855 à 1861 par engagement volontaire de sept ans, cadre dans lequel il participa à la campagne de Crimée (hiver 1855-1856), aux opérations diverses d'Afrique du Nord (Oudja en novembre 1856, prise de Souk-el-Arba le 24 mai 1857, prise de Icheriden, le 24 juin 1857), à la campagne d'Italie comme sergent (Magenta et Solférino en 1859). Après sa démobilisation en 1861, en conséquence d'un état de santé dégradé, il fut adressé à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, où il commença en novembre 1861 comme élève-homme d'équipe à la gare de Poissy. Il gravit ensuite tous les échelons (conducteur de train, chef de train, sous-chef de gare) pour terminer comme chef de gare (nomination en 1881), et prit sa retraite en 1893, non sans s'être marié en 1864 avec une certaine Ernestine. C'est sans doute pour en occuper les loisirs qu'il se lança dans la politique municipale : conseiller municipal de Mareil-le-Guyon (alors en Seine-et-Oise, actuellement dans les Yvelines) à partir de 1896, il fut adjoint au maire de 1909 à 1912, et administra la commune en remplacement du comte Elie de Béziade d'Avaray (1858-1917), absent. Il mourut le 23 avril 1917.C'est en tant que chef de train qu'il joua au début de la Guerre de 1870 un petit rôle en accompagnant Napoléon III (28 juillet 1870) et l'Impératrice Eugénie (août 1870) dans leurs déplacements pendant les hostilités. Prompt à faire grand cas de tout ce qu'il avait accompli, il semble avoir beaucoup parlé de lui, et envoyé des memoranda à droite et à gauche, si bien que lui fut consacré un articulet de la Revue des études napoléoniennes relatant une visite de Gaston Boudan effectuée en 1913, soit au moment de la rédaction de nos textes. Comme on pouvait s'y attendre, la question des médailles préoccupait particulièrement le vieil homme ; celles dont il était déjà titulaire (médaille coloniale pour la conquête de la Grande Kabylie, médaille d'Italie, médaille d'honneur du travail), mais surtout celles qu'il ne possédait pas : il se soucie ainsi beaucoup de l'institution d'une médaille de 1870-1871 créée seulement par la loi du 9 novembre 1911 (il y revient dans son texte à plusieurs reprises, sous forme de memoranda ou de lettres) ; enfin la précieuse médaille militaire (son grand drame est de n'avoir pu l'obtenir en raison de la législation en vigueur et une partie de ses démarches visait cette récompense ...). - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT