S.l. [Gien], s.d. (13 juin 1886) in-folio, titre et 114 pp., couvertes d'une écriture soignée et très lisible (environ 30 lignes par page), [2] ff. n. ch. de tables, cartonnage de papier bouteille de l'époque, dos renforcé, exemplaire déboîté.
Très intéressante relation d'un appelé (sous le régime de la loi Cissey du 27 juillet 1872), qui effectua une partie de son service au Tonkin, dans le contexte de la seconde expédition de conquête de la région, et de la Guerre franco-chinoise liée aux opérations des Pavillons noirs.Elle se compose de deux éléments bien distincts, quoique entremêlés dans la rédaction : d'une part, la reproduction de nombreuses pièces officielles, diplomatiques ou militaires relatives au conflit (e.g. le Traité de Hué du 25 août 1883 (ou Traité Harmand, établissant le protectorat français sur l'Annam et le Tonkin, mais aussi un grand nombre d'ordres généraux ou particulier de Brière de L'Isle, commandant le corps expéditionnaire) ; d'autre part, la suite des événements auxquels Louis Sarrat participa en personne.Dans cette dernière, on notera spécialement le voyage aller qui mena le détachement du 2e RIMA de Brest, où il était stationné, à Toulon, où il embarqua, puis à Port-Saïd, à Aden, à Singapour, à Saïgon, Haïphong et enfin Hanoï. Suit le récit des engagements auxquels Sarrat prit part (Combat de Phong, reconnaissance de Phu-Oï, relève de Nam-Dinh, relève de Nim-Binh, prise du fort de Phu-Sa et de la citadelle de Santay, prise de Bac-Ninh et de Hong-Hoa, reconnaissance de Késo, et surtout la prise de Lang Son du 13 février 1885, décisive pour la fin de la campagne et de la Guerre franco-chinoise, enfin marche sur Tuyen Quang). Rien en revanche, et sans surprise, sur les énormes répercussions politiques de l'Affaire de Lang Son en métropole. Le tout se termine par le récit du voyage de retour et des retrouvailles au foyer familial (13 juin 1886), après 43 mois d'absence.Mais le plus intéressant est constitué par une série de notations assez développées sur le pays et ses habitants, regroupées à la fin du texte (pp. 96-111) : données statistiques et militaires sur le Tonkin, excursus sur les Pavillons noirs, description d'un village annamite type, des costumes indigènes, des pratiques agricoles, de l'alimentation, des coutumes matrimoniales et funéraires.Le passage le plus étonnant du texte concerne la fausse (mais officielle) annonce de la mort du rédacteur dans les engagements du Kelung (où il ne s'est par ailleurs jamais trouvé). Communication officielle fut adressée au maire de Gien, selon la procédure, ce qui eut pour conséquence la tenue d'un service funèbre "absente corpore" dans la cathédrale d'Orléans, ainsi qu'un article élogieux dans le Républicain orléanais du 6 mars 1885 (Gien. Un héros inconnu, nécrologie par Pierre Defaucamberge). Ce fut une lettre de leur fils bien vivant, datée du 10 mars 1885, qui révéla aux parents de Louis Sarrat l'énormité de l'erreur administrative. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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