S.l., s.d. (vers 1840) in-4, un feuillet liminaire non chiffré [notice], 39 ff. [9 février-juin 1722], [198] ff. mal chiffrés 195 [juin 1722 - décembre 1725], la plupart anopsithographes et couverts d'une écriture moyenne et lisible, assez espacée, nombreuses ratures et biffures, demi-percaline verte modeste, étiquette de titre en long au dos (rel. du milieu du XXe s.). Premier cahier détaché.
Intéressante copie XIXe siècle du Journal du marquis de Calvière, précédée d'une précieuse notice datée du 25 mai 1940, et consécutive à l'achat de notre manuscrit, permettant de retracer sa transmission : rédigée dans les années 1840 (le papier qui l'enveloppait portait la date de 1845), cette copie semble avoir été réalisée par Jules Niel (1800-1872), bibliothécaire du ministère de l'Intérieur (le verso des premiers feuillets porte l'en-tête de ce ministère). Elle comporte de nombreuses biffures et hésitations, attestant de la difficulté de lecture de l'original, et fut en tout cas acquise en 1940 chez un bouquiniste par un certain Albert Lancarne (?) qui signa ce feuillet liminaire.Né à Avignon, Charles-François de Calvière (1693-1777), page du roi dès 1711, avait été admis comme cadet dans les Gardes du Corps en 1714. Il devint mestre de camp de cavalerie le 1er mai 1721 et servait dans la Petite écurie. Il fit ultérieurement une carrière militaire classique jusqu'en 1755, mais la postérité retint surtout son activité de grand collectionneur et de bibliophile érudit. Le journal recopié ici couvre les derniers moments de la Régence (Philippe d'Orléans mourut le 2 décembre 1723), et le ministérat du duc de Bourbon, correspondant à la fin des fonctions de Calvière comme premier page du Roi. En raison de la proximité nécessaire de Calvière avec le jeune prince, ce journal est une mine d'anecdotes sur la vie de Louis XV enfant et adolescent (il avait entre 12 et 15 ans au cours de sa rédaction) ; une importante partie des notes est excessivement concise, et ne se rapporte qu'à des nouvelles extérieures, mais il y a également de bons développements, notamment sur les progrès du jeune Roi dans les activités de jeu et de chasse, auxquelles il commençait à prendre un goût très vif ; surtout, le texte permet de suivre les activités et humeurs de Louis XV quasiment au jour le jour. On regrette qu'il n'ait pas été utilisé par les historiens.La première partie, en pagination séparée, qui court de février à juin 1722, est la seule à avoir connu un début de publication : les frères Goncourt l'ont donnée dans les Portraits intimes du dix-huitième siècle (Paris, Dentu, 1857-58). Les deux frères font une allusion à la volonté de publication par Jules Niel, ce qui corrobore la provenance de notre copie, mais à la date où ils firent publier leurs essais, ils ignoraient ce qu'était devenu le manuscrit original. Ce dernier semble être la propriété actuelle de la Médiathèque d'Avignon, qui annonce dans ses fonds, en provenance du legs d'Esprit-François Calvet (1728-1810), le Journal autographe du marquis de Calvière, ou Mémoires pour servir à l'histoire de l'enfance du Roy Louis XV, depuis et compris le 9 février 1722 (le Roy avait alors douze ans), jusques et compris le dernier décembre 1725 (95 ff.). On notera que notre copie correspond à la même amplitude chronologique. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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