S.l. [Paris ou Riberpré], 1802 - 1803 20 pièces in-8 ou in-12, en feuilles.
Ensemble de billets et de lettres adressés à Madame Thomé, résidant 105 rue des Francs-Bourgeois à Paris, parfois à Monsieur Thomé, par plusieurs personnes de leur famille. Le contexte permet d'identifier la plupart des acteurs de cette correspondance.Le traitement interne qu'utilisent les rédacteurs est "Ma chère tante" ["mon cher oncle"]. Une seule adresse figure sur deux billets, ainsi que sur une lettre du 17 Messidor, et c'est celle de Riberpré [aujourd'hui Le Thil-Riberpré en Seine-Maritime].Quelques missives sont signées, et dans ce cas, il s'agit de membres de la branche de Castelnouvel de la famille d'Aubusson : Hector d'Aubusson, ; Blanche d'Aubusson ; Pierre d'Aubusson, etc. En fait, il s'agit du couple formé par le dernier représentant mâle de la famille, Pierre-Raymond-Hector d'Aubusson (1765-1848), qui fut homme politique et maire de Riberpré, et sa première épouse, ainsi que de leurs enfants : Augustin-Pierre (1793-1842, mort avant son père et sans héritier mâle) ; Henriette-Blanche (1795-1835, qui devait épouser Auguste-Jean-Gabriel, baron de Caulaincourt, tué à la Bataille de la Moskowa) ; et Raymond (futur sous-lieutenant, dates non trouvées). Une autre soeur, Marie-Catherine, n'est pas évoquée du tout.Les informations contenues en plusieurs endroits permettent d'identifier ce couple Thomé : il s'agit de René Thomé (1732-1805), acheteur et rebâtisseur de 1774 à 1780 du château de Rentilly (Seine-et-Marne), ainsi que de son épouse Marie-Henriette Le Clerc de Grandmaison, la destinataire de la plupart des lettres de notre ensemble. Cette dernière était en effet la soeur d'Élisabeth Le Clerc de Grandmaison (1748-1774), qui, par son mariage avec Jacques-Augustin de La Barberie, marquis de Reffuveille (1734-1794), fut la mère de madame d'Aubusson. On peut répartir cet ensemble en deux groupes :I. Une série de lettres complètement datées ou insérables :1. Du 24 décembre 1802. Écrite à l'occasion des voeux de nouvel an, elle n'est pas signée, mais le contenu permet de l'attribuer à Agathe-Renée de La Barberie de Reffuveille (1772-1803), épouse d'Hector d'Aubusson, et mère des trois enfants Blanche, Pierre et Raymond : "Je veux écrire à ma tante, a dit Pierre - et moi aussi, ont repris à leur tour Raymond et Blanche - il y aurait eu révolte dans ma pension si je n'eusse consenti à leur laisser griffonner un compliment de bonne année pour une tante qu'ils chérissent à tant de titres. Vous sentez bien qu'il est difficile que je me refuse ce que j'ai permis à mes enfans".2. Du 25 décembre 1802 : un billet de voeux écrit par Raymond (graphie encore infantile). C'est le mot annoncé par la lettre de la mère.3. Du 25 décembre 1802 : un billet de voeux écrit par Pierre (graphie encore infantile). Idem.4. Un billet de voeux écrit par Blanche (graphie encore infantile). Idem.5. Du 28 Frimaire an XII [20 décembre 1803]. Longue lettre d'Hector d'Aubusson présentant des excuses pour n'avoir pu visiter sa tante lors de son dernier séjour parisien, occupé de nombre d'affaires pressantes, qu'il détaille assez complaisamment.6. Du 25 décembre 1803 : billet de voeux de nouvelle année de la petite Blanche d'Aubusson.7. Du 26 décembre [1803] : billet de voeux de nouvelle année de Pierre d'Aubusson.8. Du 4 Nivôse an XII [26 décembre 1803]. Lettre d'Hector d'Aubusson, demandant à sa tante un service pour la femme de chambre de sa nièce Mlle Barrayer.II. Une série, plus importante, de lettres sans date, ou ne comportant que le quantième, de la main de madame d'Aubusson, mais, en raison du contexte, datables également des années 1801-1803 (par exemple, Madame de Vaucresson, sur la santé de laquelle on s'inquiète dans la lettre 12, étant décédée en 1802 également) :9. Un 13 brumaire : sur les provisions d'hiver, et notamment un muid de cidre à acheminer à Paris ; annonce un voyage de la famille à Paris par Rouen et les Andelys.10. De Paris, un 8 nivôse : concerne divers travaux et produits des domaines en fermage.11. De Riberpré, un 17 messidor : "Je sais, ma chère tante, que vous êtes à présent à Rentilly. Je vous en félicite, car c'est un lieu dont on doit aimer à jouir quand on en est propriétaire. Vous savez qu'il a toujours fait mon envie, et je suis bien aise que vous ne l'abandonniez pas tout à fait (...). Malgré tous nos soins, nous ne donnerons jamais à Riberpré la grâce de Rentilly, et nos 27 lieues seront toujours une distance moins agréable que celle de ce joli séjour".12. D'un 23 mai : "Votre dernière lettre, ma chère tante, m'a donné trop d'inquiétude sur l'état de Mme de Vaucresson pour ne pas désirer vivement d'en recevoir des nouvelles". Il s'agit très probablement de Marie-Victoire Thomé, fille aînée de sa tante, qui avait épousé Charles-François Martin de Vaucresson.13. D'un 20 juillet : projette de recevoir son oncle et sa tante en septembre prochain.14. D'un 30 novembre [à René Thomé] : "Je vous remercie beaucoup, mon cher oncle, d'avoir bien voulu remplacer ma tante et me donner des nouvelles de sa vaccine. Je suis enchantée qu'elle se soit enfin décidée à se mettre à l'abri d'une aussi fâcheuse maladie que la petite vérole".15-20. Enfin six missives sans aucune indication de date, toutes (sauf une, de René Thomé) rédigées par Madame d'Aubusson et adressées à sa tante Marie-Henriette, portant sur divers détails de leur vie domestique respective. À signaler dans l'une d'entre elles, une allusion à une demande de radiation de la liste des émigrés pour un parent : "Nous allions repartir lorsque la maintenue sur la liste d'un parent de Mr d'Aubusson nous a obligés de rester quelques jours pour avoir une audience du consul Cambacérès". - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT