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‎[MANUSCRIT]. [ARNAUD (Auguste)].‎

Reference : 234947

‎[Correspondance active pendant la Guerre de 1914]..‎

‎S.l., s.d. (1914-1915) 139 pièces in-12 ou in-8, en feuilles. ‎


‎Ensemble bien cohérent de lettres adressées au moins une fois par semaine (parfois tous les trois jours, parfois même tous les jours) à ses parents et frère (René Arnaud) par Auguste Arnaud (1890-1946), un canonnier, qui avait été conscrit du village rhodanien de Sarras (Ardèche), et incorporé en octobre 1911 au 38e Régiment d'artillerie. Originaire d'une famille catholique, vraisemblablement paysanne et même viticole, étant données les nombreuses considérations sur les travaux des champs, les vendanges et le soin des vignes, il avait déjà accompli pendant les deux années de son service militaire (1911-1913) la campagne du Maroc. Évidemment, il fut de nouveau mobilisé dans la 9me batterie au début de la Grande guerre. Rédigées généralement sur un bifeuillet, et presque uniquement au crayon de bois, par manque de plumes, ses lettres courent du 14 août 1914 au 18 août 1915. À la différence de sa correspondance marocaine, elles sont généralement très concises (parfois un billet) et contiennent le moins de détails possible sur les opérations et leur localisation, ce qui était prohibé par la censure (mais s'atténue avec le service en tranchées) ; le tempérament fort concret d'Auguste ne le portait de toute façon pas à des épanchements ni à des détails inutiles. Tout au long, il sera demeuré plus intéressé à la nourriture quotidienne qu'à toute autre considération. Ce "au jour le jour " dira mieux que toute déclamation le quotidien monotone et angoissant du poilu. Au demeurant, il est excessivement préoccupé de la santé de ses parents et de la fatigue que leur occasionne un travail des champs qui repose désormais presque uniquement sur eux (moissons, vendanges).Comme dans la correspondance marocaine, on a droit parfois à un petit post-scriptum en dialecte local à la fin des lettres (19, 53, 69), par exemple : "Tacho mouyen de pas laissa aigri la tino" ; "Coummençou d'ové souin minis na me coucha ; bounsoua a tous et bouno neu".PREMIÈRE PARTIE : 1914. 1. Lettre du 14 août 1914 : Auguste et ses amis n'ont pas encore connu d'engagement à cette date. - 2. Du 17 août 1914 : "Nous avons passé la frontière" (il n'est évidemment pas précisé laquelle, mais le 38e d'artillerie participait en ce mois d'août 1914 à la "bataille des frontières" en Lorraine, Alsace et Luxembourg). - 3. Du 18 août 1914 : "Je ne vous en dis pas davantage, les détails sur la campagne, je vous les ferai de vive voix". - 4. Du 21 août 1914 : Auguste est en bonne santé .. - 5. Du 25 août 1914 : "Vous êtes probablement mieux renseignés que nous sur la guerre ; ici, on ne sait rien à part ce qui se passe dans notre zone ; il n'y a qu'à attendre, peut-être que dans quelques jours il y aura quelque chose de décisif". - 6. Du 27 août 1914 : banalités du quotidien. - 7. Du 29 août 1914 : "Voilà plusieurs jours que le canon tonne du matin au soir sans interruption, hier nous avons eu un grand nombre de prisonniers allemands". - 8. Du 1er septembre 1914 : "Le canon et la fusillade font rage pas bien loin d'ici". - 9. Du 3 septembre 1914 : Auguste s'inquiète de ne pas avoir reçu de nouvelles de ses parents depuis le début des hostilités ; de son côté, il ne peut qu'être satisfait ("j'ai bon appétit et la boustifaille ne manque pas", ce qui est évidemment le principal). - 10. Du 4 septembre 1914 : "Nous devons embarquer de nouveau sous peu, nous changeons de région". - 11. Du 7 septembre 1914 : banalités du quotidien. - 12. Du 11 septembre 1914 : l'optimisme déplacé est de mise ("On attend toujours avec confiance la fin des hostilités qui sera le jour de la libération"). - 13. Du 13 septembre 1914 : "Hier on nous a lu une dépêche du général Joffre annonçant la déroute dela 1ère et 2me armées allemandes, ici on a pris des canons et caisses que j'ai vus hier, il faut espérer qu'on les chasse vite et que cela finisse bientôt". - 14. Du 15 septembre 1914 : "En ce moment, nous sommes sur le chemin de la victoire, les Allemands se sauvent". Ceci est écrit en pleine retraite de la Marne .. - 15. Du 17 septembre 1914 : banalités du quotidien. - 16. Du 22 septembre 1914 : Auguste voit souvent ses pays du 38e. - 17. Du 27 septembre 1914 : banalités du quotidien. - 18. Du 30 septembre 1914 : "Mon groupe est séparé des autres, il y a quelques jours que je n'ai pas vu les pays". - 19. Du 2 octobre 1914 : "N'écoutez pas le bavardage de certaines gens qui prennent plaisir à vous alarmer". - 20. Du 7 octobre 1914 : banalités du quotidien. - 21. Du 10 octobre 1914 : "Si vous pouviez me voir, vous me diriez que j'ai engraissé et c'est vrai ; c'est dommage que je n'ai pas eu l'occasion de me peser, sans ça je vous dirais mon poids". - 22. Du 12 octobre 1914 : banalités du quotidien. - 23. Du 15 octobre 1914 : première lettre où sont évoquées les souffrances de la guerre (prisonniers, morts), mais "Voilà déjà longtemps que nous ne sommes plus en première ligne". - 24. Du 17 octobre 1914 : "Voilà quelques jours que nous sommes au repos". - 25. Du 18 octobre 1914 : intéressante description d'une journée-type. - 26. Du 20 octobre 1914 : "Aujourd'hui, on s'occupe à raccommoder et à nettoyer nos effets". - 27. Du 25 octobre 1914 : les deuils se multiplient dans le village d'Auguste ("Vous m'annoncez encore la mort de Badel, que de deuils nous coûtera cette maudite guerre"). - 28. Du 29 octobre 1914 : réunion la veille de tous les pays d'Auguste (douze en tout). - 29. Du 1er novembre 1914 : Auguste a assisté à la messe de la Toussaint et s'est rendu au cimetière voisin ("où sont enterrés cinq soldats tombés sur le champ de bataille"). Un ordre de départ est arrivé pour le lendemain. - 30. Du 3 novembre 1914 : "Nous sommes allé prendre position pas très loin des Alboches". - 31. Du 5 novembre 1914 : banalités du quotidien. - 32. Du 7 novembre 1914 : quotidien d'une tranchée, ou Auguste est maintenant positionné. - 33. Du 11 novembre 1914 : "C'est toujours terrés dans nos trous que je vous envoie de mes nouvelles", Auguste détaille les conditions de vie et le roulement dans les tranchées. - 34. Du 15 novembre 1914 : "Hier il est arrivé ici bon nombre de jeunes soldats de la classe 1914 ; ils viennent d'Avignon et de Nîmes". - 35. Du 16 novembre 1914 : "Comme on se gèle les pieds sans bouger dans la tranchée, j'ai été volontaire pour préparer un emplacement de batterie peut-être à 500 mètres de la nôtre". - 36. Du 17 novembre 1914 : "Hier, pendant une heure, toute l'artillerie s'est mise à cracher à la fois, aujourd'hui on en a fait de même". - 37. Du 19 novembre 1914 : "Nous sommes à trois kilomètres de Saint-Mihiel où les Allemands sont établis". C'est la première indication topographique de la correspondance : devenue un point stratégique important, cette ville de la Meuse fit l'objet de nombreuses tentatives françaises de reconquêtes. La ville fut régulièrement bombardée, mais les contre-attaques françaises aboutirent à un échec. - 38. Du 21 novembre 1914 : intensification du froid (- 15° la nuit précédente). - 39. Du 23 novembre 1914 : "L'attaque dirigée contre Saint-Mihiel n'a donné aucun résultat". - 40. Du 26 novembre 1914 : "Nous avons fait une étape de 30 kilomètres, nous sommes arrivés à Saint-André [Saint-André-en-Barrois] à la tombée de la nuit". - 41. Du 28 novembre 1914 : nouvelles essentiellement alimentaires. - 42. Du 30 novembre 1914 : "Nous avons pu nous rendre compte de la fureur du combat qui s'est livré par là [dans un bois voisin] par le nombre de tombes qui sont sur la lisière de la forêt, certaines contiennent d'après le dire des gens du pays 100 à 120 corps et Français et Allemands sont ensemble. La forêt est complètement fauchée d'obus". - 43. Du 2 décembre 1914 : un réserviste se suicide avec son arme. - 44. Du 4 décembre 1914 (rare lettre écrite à l'encre) : banalités du quotidien. - 45. Du 6 décembre 1914 : vaccination contre la typhoïde. - 46. Du 7 décembre 1914 : "Depuis le commencement de la campagne, c'est le premier village où nous sommes bien considérés par les habitants". - 47.-48. Des 10 et 12 décembre 1914 : banalités du quotidien. - 49. Du 16 décembre 1914 : départ pour Fréméréville [= Fréméréville-sous-les-Côtes depuis 1924], pour aller prendre des positions devant Montfaucon [Montfaucon-d'Argonne]. - 50. Du 18 décembre 1914 : banalités du quotidien. - 51. Du 20 décembre 1914 : cantonnement dans les tranchées. - 52. & 53. Des 22 et 24 décembre 1914 : banalités du quotidien. - 54. Du 26 décembre 1914 : le front est calme. - 55. Du 28 décembre 1914 : banalités du quotidien. - 56. Du 30 décembre 1914 : fin de l'année dans les tranchées.SECONDE PARTIE : 1915. 57. Du 3 janvier 1915 : bivouac à Betlainville [= Béthelainville, Meuse]. - 58. Du 4 janvier 1915 : montée surprise vers la position. - 59. Du 6 janvier 1915 : le front demeure calme. - 60. Du 7 janvier 1915 : banalités du quotidien. - 61. Du 11 janvier 1915 : "La batterie descend au repos ce soir en laissant le matériel sur la position". - 62. Du 15 janvier 1915 : banalités du quotidien. - 63. Du 17 janvier 1915 : "Nous ne sommes pas les plus malheureux, ayant une tranchée bien abritée et solide". - 64. Du 18 janvier 1915 : "Hier au soir, notre infanterie a perdu une tranchée, ce matin la batterie du 55e qui l'avait comme objectif a dû la bombarder pour la détruire". Première mention de la guerre aérienne dans le secteur. - 65. Du 19 janvier 1915 : banalités du quotidien. - 66. Du 20 janvier 1915 : réinstallation à Béthelainville. - 67. Du 21 janvier 1915 : la veille, revue passée par le nouveau commandant ("il a pas l'air d'être bien souple"). - 68. Du 26 janvier 1915 : cérémonie de décorations d'officiers et de sous-officiers artilleurs le 24 à Montzéville (Meuse). - 69. Du 27 janvier 1915 : nettoyage des tranchées rendu possible par le temps sec. - 70. Du 29 janvier 1915 : "Les Boches ont bombardé assez violemment nos tranchées d'infanterie, on croyait à une attaque, mais elle a certainement été arrêtée par le 51e d'artillerie qui a tiré en plein dans les tranchées ennemies". - 71. Du 31 janvier 1915 : banalités du quotidien. - 72. Du 2 février 1915 : "On entend en ce moment une canonnade assez violente sur notre gauche". - 73. Du 4 février 1915 : tirs d'aviation. - 74. Du 5 février 1915 : mission à Esnes [-en-Argonne]. - 75. Du 7 février 1915 : banalités du quotidien. - 76. Du 9 février 1915 : "La discipline est à présent très sévère". - 77. Du 11 février 1915 : "Notre repos tire à sa fin, nous allons reprendre demain soir la position". - 78. Du 14 février 1915 : banalités du quotidien. - 79. Du 16 février 1915 : "Dans notre secteur, tout est calme". - 79. Du 18 février 1915 : troisième revue d'armes en 15 jours. - 80. Du 19 février 1915 : corvée de bois avec un menuisier pour faire des timons, des manches de pioches, etc. - 81. Du 22 février 1915 : "On continue à améliorer nos abris et à creuser des boyaux de manière à ne pas être aperçus pour aller aux postes d'observation". - 82. Du 24 février 1915 : banalités du quotidien (vêtements d'hiver,gamelle). - 83. Du 26 février 1915 : banalités du quotidien. - 84. Du 1er mars 1915 : son frère cadet René est appelé à Marseille pour servir (il était resté avec les parents depuis le début de la guerre). - 85. Du 3 mars 1915 : s'inquiète de la désertification du village où tout le monde a été rappelé, y compris les auxiliaires et les réformés. - 86. Du 5 mars 1915 : banalités du quotidien. - 87. Du 7 mars 1915 : nouvelles de René, qui est au service d'un médecin-chef dans ce qui ressemble bien à une confortable planque. - 88. Du 9 mars 1915 : banalités du quotidien. - 89. Du 12 mars 1915 : "Il passe une rumeur que la correspondance va être supprimée pendant quelque temps, ce n'est pas officiel, personne ne nous a avertis, c'est un bruit qui court". - 90.-91. Des 11 et 15 mars 1915 : banalités du quotidien. - 92. Du 17 mars 1915 : pas de nouvelles de René. - 93. Du 19 mars 1915 : un local a été aménagé pour des douches, grande innovation bienvenue. - 94. Du 21 mars 1915 : banalités du quotidien. - 95. Du 24 mars 1915 : inspection du général la veille ; il s'est montré insatisfait de la propreté, et annonce une seconde inspection dans 3 jours. - 96. Du 28 mars 1915 : "Notre capitaine a été évacué sur l'arrière, je ne sais pas s'il sera remplacé par un autre". - 97. Du 30 mars 1915 : rencontre fortuite de vieux camarades à Montzéville. - 98. Du 2 avril 1915 : "Notre secteur est très calme, nous n'avons pas même tiré un coup". - 99. Du 4 avril 1915 : une alerte interrompt le temps de repos de la batterie. - 100. Du 8 avril 1915 : "Donnez-moi des nouvelles des prisonniers" (du village). - 101. Du 12 avril 1915 : banalités du quotidien. - 102. Du 14 avril 1915 : "Depuis que le capitaine est parti, c'était notre lieutenant qui faisait fonction, mais étant de la réserve, il n'était pas assez capable, il est remplacé par un autre lieutenant qui, je crois, va prendre son troisième galon". - 103. Du 18 avril 1915 : "Pour ne pas rester sans rien faire, nous travaillons tous à nos parcs". - 104. Du 21 avril 1915 : banalités du quotidien. - 105. Du 25 avril 1915 : "On occupe nos moments de loisir à parler aux dames et puis nous avons tous les jours un journal qu'un camarade de la pièce fait monter par le ravitaillement". - 106. Du 30 avril 1915 : "On travaille presque tout le jour à charger du fumier pour les paysans qui labourent et sèment avoine et pommes de terre". - 107. Du 2 mai 1915 : premier jour sans corvées. - 108. Du 7 mai 1915 : banalités du quotidien. - 109. Du 10 mai 1915 : un accident occasionne la rentrée d'un couteau à cran dans la cuisse d'Auguste, d'où infirmerie. - 110. Du 13 mai 1915 : installation à Montzéville. - 111. Du 16 mai 1915 : plaie entièrement guérie. - 112.-113. Des 17 & 19 mai 1915 : banalités du quotidien. - 114. Du 21 mai 1915 : "Nous montons sur la position après-demain". - 115. Du 23 mai 1915 : "Nous voici installés dans notre nouvele position depuis ce matin. Je n'avais jamais rêvé quelque chose de si bien. Figurez-vous que nous sommes dans une forêt comme on n'en voit qu'ici. C'est dans un véritable village qui ne se voit que lorsqu'on y est, tellement les cahutes sont dissimulées sous les taillis, et puis il y a les rues toutes pavées en bois avec une rampe de chaque côté. Comme position, c'est bien mieux que celle que nous avons quittée". - 116. Du 25 mai 1915 : Auguste a été bien soigné après son accident, contrairement à ce que s'imagine son père. - 117. Du 2 juin 1915 : banalités du quotidien. - 118. Du 7 juin 1915 : nouvelles de son frère René. - 119.-120. Des 9 et 12 juin 1915 : rencontre de plusieurs pays, dont Auguste Badel. - 121. Du 14 juin 1915 : le groupe va se cantonner à Brabant [-sur-Meuse]. - 122. Du 16 juin 1915 : banalités du quotidien. - 123. Du 18 juin 1915 : "On continue à travailler pour améliorer les abris". - 124. Du 20 juin 1915 : "Je crois que tout le monde souffre beaucoup de cette guerre, surtout dans la campagne où est toujours le même travail et il n'y a que des femmes ou des vieux pour le faire". - 125. Du 26 juin 1915 : banalités du quotidien. - 126. Du 2 juillet 1915 : sur une permission de René passée dans la maison familiale. - 127. Du 6 juillet 1915 : banalités du quotidien. - 128. Du 9 juillet 1915 : "Maintenant nous construisons une cabine téléphonique". - 129. Du 13 juillet 1915 : "Il paraît que les Boches ont attaqué près de Boureuil la cote 263". - 130. Du 15 juillet 1915 : banalités du quotidien. - 131. Du 19 juillet 1915 : "Me voici de nouveau sur la position depuis ce matin". - 132. Du 22 juillet 1915 : "Dans notre secteur il ne se passe rien d'important". - 133. Du 26 juillet 1915 : "En ce moment, il y a quatre avions boches qui nous survolent, les canons les font partir". - 134. Du 29 juillet 1915 : "Voilà déjà nos quatre jours de position écoulés, nous descendons demain à Brabant pour autant de repos". - 135. Du 31 juillet 1915 : banalités du quotidien. - 136. Du 4 août 1915 : "Vous me dites qu'il est arrivé des prisonniers d'Allemagne". - 137. Du 9 août 1915 : sur une permission éventuelle. - 138. Du 11 août 1915 : banalités du quotidien. -139. Du 18 août 1915 : "On vient d'apprendre à l'instant que nous quittons la position ce soir, c'est tout ce que l'on sait, on ignore où nous allons".C'est là la dernière missive conservée. On ignore la suite de la guerre d'Auguste, mais il devait y survivre, se mariant juste après et ne mourant qu'en 1946 dans son village natal. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT‎

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‎[MANUSCRIT]. [ARNAUD (Auguste)].‎

Reference : 234912

‎[Correspondance active pendant son service militaire]..‎

‎S.l. [Nîmes, puis Casablanca et Mazagan], 1911 - 1913 112 pièces in-12 ou in-8, en feuilles. ‎


‎Ensemble cohérent de lettres adressées au moins une fois par semaine (parfois tous les trois jours) à ses parents et frère par Auguste Arnaud (1890-1946), un canonnier, conscrit de Sarras (Ardèche), incorporé en octobre 1911 au 38e Régiment d'artillerie, et originaire d'une famille vraisemblablement paysanne et même viticole, étant données les nombreuses considérations sur les travaux des champs et le soin des vignes ; rédigées généralement sur un bifeuillet, soit à l'encre soit au crayon de bois (surtout les marocaines), elles courent du 10 octobre 1911 au 7 octobre 1913, soit la presque totalité de son temps de conscription (soumis encore à la loi des deux ans), et se présentent dans un langage élémentaire mais correct, sans trop de fautes d'orthographe. À noter cependant, un petit post-scriptum en dialecte local à la fin des lettres 72, 74, 78, 81 et 93.On peut diviser naturellement ce dossier en deux parties : la vie de garnison à Nîmes (octobre 1911 - août 1912), avec des lettres débordant de considérations familiales, de détails répétitifs sur la vie quotidienne du soldat, envisagée sous son côté le plus terre à terre ; la campagne de "pacification" du Maroc, effectuée à la suite des émeutes de Fès du 17 avril 1912.Le conscrit Arnaud représente vraiment le degré le plus élémentaire du soldat de la IIIe République : comptant dans presque toutes ses lettres le nombre de jours le séparant de la "classe" [ = "quille"], il ne se préoccupe guère que de ses conditions matérielles d'existence (permissions, gamelle, couchage, parties de piquet et de manille avec les copains), sans qu'il s'attarde véritablement sur les missions proprement militaires de son séjour marocain. Quant aux populations locales côtoyées pendant son temps de service africain, ou ses étapes dans l'arrière-pays, elles sont unilatéralement considérées de façon négative (e.g. "Moukères, elles ne sont vraiment pas belles"). Il en va de même pour la nourriture locale (le couscous est considéré comme immangeable ...). Il s'indigne quand même du traitement "barbare" infligé à une prisonnier marocain : "Seul un blessé a été trouvé, et quel sort on lui a fait subir, c'est barbare pour des gens civilisés, laisser faire des choses pareilles : devant un lieutenant et d'autres hommes, un Sénégalais a jeté le malheureux dans un silo, a rempli le trou de buissons que des trainglos ont allumés et ont ainsi brûlé vivant le Marocain" (lettre 82).PREMIÈRE PARTIE [Nîmes] : 1. Lettre du 10 octobre 1911 : arrivée au quartier du 38e Régiment d'artillerie à Nîmes et affectation à la 3e batterie, avec son ami Saunier. - 3. Du 17 octobre 1911 : aperçu de la vie de quartier (punaises, mauvaise nourriture, etc.). - 3. Du 1er novembre 1911 : sur la rareté des permissions. - 4. Du 2 novembre 1911 : sur l'entraînement à cheval. - 5. Du 8 novembre 1911 : sur une revue par un général. - 6. Du 15 novembre 1911 : sur une marche de 12 km en-dehors du quartier. - 7. Du 23 novembre 1911 : banalités du quotidien. - 8. Du 29 novembre 1911 : idem. - 9. Du 7 décembre 1911 : visite de la Tour Magne et des arènes à Nîmes. - 10. Du 13 décembre 1911 : sur un défilé au champ de tir. - 11. Du 19 décembre 1911 : sur la permission de Noël et le retour à la maison à cette occasion. - 12. Du 29 décembre 1911 : retour de permission, vague à l'âme ... - 13. Du 7 janvier 1912 : reprise de l'exercice, banalités du quotidien. - 14. Du 14 janvier 1912 : banalités du quotidien. - 15. Du 21 janvier 1912 : détail des manoeuvres de la semaine. - 16. Du 27 janvier 1912 : exercices de tir. - 17. Du 2 février 1912 : revue de mobilisation par le commandant du corps. - 18. Du 8 février 1912 : préparation de nouvelles revues. - 19. Du 17 février 1912 : revue du général et marches de nuit. - 20. Du 25 février 1912 : permission à Montpellier le dimanche précédent et participation au carnaval. - 21. Du 3 mars 1912 : visite à la foire de Nîmes. - 22. Du 7 mars 1912 : sur un accident survenu au retour d'un exercice au polygone. - 23.-24. Des 14 et 22 mars 1912 : banalités du quotidien. - 25. Du 3 avril 1912 : annonce de 6 jours de permission pour Pâques. - 26. Du 14 avril 1912 : un "bleu" passe en conseil de guerre. - 27. Du 21 avril 1912 : arrivée d'un nouveau capitaine. - 28. Du 28 avril 1912 : banalités du quotidien. - 29. Du 5 mai 1912 : différentes sanctions de militaires dans le corps. - 30. Du 8 mai 1912 : visite au dentiste, qui propose de remplacer 10 dents cariées irrécupérables. - 31. Du 15 mai 1912 : suite de l'affaire du dentiste. - 32. Du 19 mai 1912 : premiers exercices et revues avec le nouveau capitaine. - 33. Du 30 mai 1912 : arrivée de 2000 réservistes. - 34. Du 13 juin 1912 : permission de 6 jours accordée à la demande des parents (vraisemblablement pour travaux agricoles). - 35. Du 27 juin 1912 : suite de l'affaire de la permission. - 36. Du 7 juillet 1912 : quartier désert à cause du grand nombre de permissionnaires. - 37. Du 19 juillet 1912 : proposition d'un lieutenant pour devenir son ordonnance (n'a pas de suite). - 38. Du 29 juillet 1912 : exercices de tir (très détaillés). - 39. Du 3 août 1912 : banalités du quotidien. - 40. Du 11 août 1912 : pose de l'appareil dentaire. - 41. Du 18 août 1912 : le 38e doit fournir deux batteries sur pied de guerre pour le Maroc, mais on ignore encore lesquelles seront désignées par tirage au sort ("Ne vous faites par du mauvais sang pour celui qui ne s'en fait pas", conclusion de cette missive). - 42. Du 19 août 1912 : "Depuis hier, il y a bien du nouveau ; aujourd'hui, nous sommes renseignés sur les batteries qui partent au Maroc, le sort est tombé sur la 3me et la 6me ... Je sais que cela va vous faire beaucoup de la peine et c'est ce qui m'attriste, sans cela je partirais volontiers. Ne vous faites pas du mauvais sang, c'est tout ce que je demande : si vous me le promettez, je partirai heureux de voir des pays qui me sont encore inconnus". SECONDE PARTIE [Maroc] : 43. Du 30 août 1912 (écrite de Marseille) : arrivée au port de Marseille pour l'embarquement le dimanche suivant sur l'Anatolie. - 44. Du 6 septembre 1912, première missive écrite de Casablanca : débarquement des chevaux après la traversée. - 45. Du 8 septembre 1912 : débarquement à Casablanca, premières nuits à terre. - 46. Du 18 septembre 1912 : visite de Casablanca, incendie d'un cinéma. - 47. Du 28 septembre 1912 : nouvelle affectation comme garçon d'hôtel au mess des officiers, amélioration du quotidien, cérémonie de dégradation militaire de soldats de l'infanterie coloniale. - 48. Du 6 octobre 1912 : punition de deux camarades retrouvés ivres. - 49. Du 8 octobre 1912 : banalités du quotidien. - 50. Du 11 octobre 1912 : départ le lendemain pour Mazagan (= El Jadida). - 51. Du 14 octobre 1912 : petites étapes vers Mazagan. - 52. Du 17 octobre 1912 : arrivée sur place, installation. - 53. Du 20 octobre 1912 : séjour à Mazagan. - 54. Du 22 octobre 1912 : départ de Mazagan, étape à Aïn Schrama. - 55. Du 28 octobre 1912 : étapes de Ouled Ranem [= Ouled Ghanem], Ouali Dia et Si Aïssa [= Safi]. - 56. Du 3 novembre 1912 : retour d'une mission de 4 jours. - 57. Du 7 novembre 1912 : nouvelle étape. - 58. Du 11 novembre 1912 : difficultés pour trouver de l'eau potable. - 59. Du 17 novembre 1912 : nouvelle étape aux abords de Marrakech. - 60. Du 21 novembre 1912 : banalités du quotidien. - 61. Du 27 novembre 1912 : considérations sur le climat local. - 62. Du 29 novembre 1912 : Arnaud a assisté à une séance de derviches, à laquelle évidemment il ne comprend rien. - 63. Du 2 décembre 1912 : considérations sur la violence des pluies. - 64. Du 6 décembre 1912 : retour à Mazagan et installation malcommode. - 65. Du 12 décembre 1912 : détails de l'installation (couchage, etc.). - 66. Du 20 décembre 1912 : nettoyage du matériel. - 67. Du 25 décembre 1912 : ennuis de la vie de garnison, une fois le nettoyage du matériel terminé. - 68. Du 1er janvier 1913 : festivités du Nouvel an. - 69. Du 17 janvier 1913 : arrivée depuis Casablanca d'une colonne composée de 3 compagnies de tirailleurs et d'une compagnie d'infanterie coloniale, destinée à Mogador [= Essaouira]. - 70. Du 19 janvier 1913 : banalités du quotidien. - 71.-72. Des 26 et 29 janvier 1913 : sur les retards du courrier. - 73. Du 2 février 1913 : vives inquiétudes d'Auguste ne recevant plus de courrier. - 74. Du 7 février 1913 : attente de l'arrivée du général Lyautey. - 75. Du 12 février 1913 : banalités du quotidien. - 76. Du 14 février 1913 : rumeurs d'un départ pour Marrakech. - 77. Du 18 février 1913 : banalités du quotidien. - 78. Du 23 février 1913 : le général Lyautey, attendu sur place, n'est pas venu. - 79. Du 26 février 1913 : annonce du départ de Mazagan pour la semaine suivante. - 80. Du 9 mars 1913 : départ de Mazagan, transit d'une nuit à Casa, puis formation d'une colonne vers Berrechid. - 81. Du 14 mars 1913 : étape à Bir Mezoui, intensification des reconnaissances comme des attaques marocaines. - 82. Du 22 mars 1913 : composition de la colonne (environ 3000 hommes pris dans différentes armes et sous les ordres de deux colonels ; deux batteries), opérations brutales. - 83. Du 25 mars 1913 : évacuation des malades. - 84. Du 28 mars 1913 : Séjour à l'infirmerie de Ben Ahmed (près de Casa) pour une bronchite "droite simple". - 85. Du 31 mars 1913 : nouvelles d'un combat du 27 mars qui aurait fait 7 morts parmi les Français. - 86. Du 4 avril 1913 : "De ma vie, je n'ai jamais passé de si beaux jours qu'ici" (à l'infirmerie). - 87. Du 8 avril 1913 : départ annoncé de l'infirmerie ("Je vais tâcher de me faire exempter de service encore quelque temps, ce sera toujours ça de tiré en attendant la classe"). - 88. Du 11 avril 1913 : évacuation d'Arnaud au dépôt des convalescents de Berrechid, séjour qui l'enchante ("On est bien nourri .. la boustifaille est bonne" ...). - 89. Du 15 avril 1913 : toujours une prodigieuse activité guerrière ("Le soir, je suis libre d'aller à la maison du soldat, où il y a à boire et à manger ... C'est une vie de bourgeois, jamais je n'avais passé de jours comme j'en passe en ce moment ici"). - 90. Du 21 avril 1913 : nouvelles de la colonne Mangin. - 91. Du 24 avril 1913 : banalités du quotidien. - 92. Du 30 avril 1913 : un convoi de Marrakech amène 25 convalescents au dépôt. - 93. Du 8 mai 1913 : arrivée d'un convoi amenant une centaine d'évacués, dont 56 blessés de guerre. Écho de combats meurtriers. - 94. Du 15 mai 1913 : inquiétudes au sujet du vote éventuel de la loi des trois ans (qui sera acceptée le 7 août 1913). C'est que, lorsque les appelés de la classe 1911 - dont faisait partie Arnaud - apprirent que leur temps de service allait être prolongé d'un an, un vif mécontentement se déclencha dans nombre d'unités. - 95. Du 18 mai 1913 : renforcement de la colonne qui combat dans les zones non pacifiées. - 96. Du 25 mai 1913 : rapatriement du 4e Chasseurs en France. - 97. Du 30 mai 1913 : "C'est toujours la même vie tranquille ces jours-ci". - 98. Du 8 juin 1913 : banalités du quotidien. - 99. Du 12 juin 1913 : toujours au dépôt depuis plus de deux mois. - 100. Du 18 juin 1913 : arrivée d'un important convoi de blessés venant de Tadlas [= région de Tadla]. - 101. Du 24 juin 1913 : toujours des inquiétudes sur la loi de trois ans. - 102. Du 28 juin 1913 : "La classe s'approche et la perspective d'aller en colonne est passée". - 103. Du 2 juillet 1913 : sortie du dépôt le 1er juillet et attente d'un convoi pour se rendre à Oued-Zem. - 104. Du 11 juillet 1913 : arrivée hier à Oued-Zem, retour de la 6me batterie à Casablanca. - 105. Du 14 juillet 1913 : arrivée à Kasbah Tadla. - 106. Du 17 juillet 1913 : banalités du quotidien. - 107. Du 24 août 1913 : incertitudes autour de la "classe", Arnaud va fêter ses 23 ans. - 108. Du 7 septembre 1913 : "Ici tout se passe comme vous savez déjà, quelques coups de fusil de temps en temps et c'est tout". - 108. Du 17 septembre 1913 : "Il serait temps de quitter ce sale pays qui est si peu fait pour nous". - 109. Du 20 septembre 1913 : annonce officielle du départ de la batterie pour Casa. - 110. Du 30 septembre 1913 : "Maintenant nous ne bougeons plus d'ici jusqu'à notre départ pour la France". - 111. Du 3 octobre 1913 : le rapatriement serait prévu le 9 du mois ("Maintenant, on commence à sentir un peu cette vie civile ; il n'y a plus que quelques jours qui nous séparent, aussi sommes-nous tous contents en attendant ce bateau libérateur"). - 112. Du 7 octobre 1913 : "Je crois que c'est la dernière fois que je vous écris de ce Maroc que nous allons quitter après-demain. Je vous assure que c'est sans regret que je vais lui dire adieu, car il nous a assez fait souffrir". - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT‎

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