Editions universitaire, 1973. ("Classiques du Xxe siècle", n°2) In-16, broché, 126 pages.
Bon état. Couverture et 4e légèrement passés, intérieur frais. [LP-9]
Hachette, 1974. In-16, broché, 96 pages.
Bon état. [STR]
Hatier (collection "Profil d'une oeuvre", n°12), 1983. In-16, broché, 95 pages.
Bon état. [FL-8]
S.l., Ed. de la Fraternite, 1975 [published date: 1975] in-8°, 95 pp., broche, couv. illustree.
Bel exemplaire agremente d'une tres belle DEDICACE de l'auteur a M. LOBET. [NV-28]
Paris, Gallimard, 1950. In-4 (280 x 223 mm), 188 pp. Reliure à la Bradel réutilisant les plats du cartonnage Bonet décorés de motifs célestes, dos lisse décoré d'étoiles vertes et dorées, titre, auteur, éditeur et collection dorés, non rogné (P. Goy & C. Vilaine).
Édition originale. Cet essai forme le premier volume de la collection "La galerie de la Pléiade" dirigée par André Malraux. Il est dédié à Pascal Pia, son ami de jeunesse. L’ouvrage est illustré de 130 reproductions dont 20 hors texte en couleurs. Plusieurs tableaux sont reproduits pour la première fois. "Bien que ce livre ne fasse pas partie de la Psychologie de l’Art, nous lui avons donné la même présentation, parce que les gravures y jouent le même rôle. Elles n’appartiennent guère à ce que les ouvrages historiques appellent illustration: elles n’accompagnent pas la description des œuvres mais la remplacent et, comme les images d’un film, entendent parfois suggérer par leur cadrage ou par leur succession" (extrait de la préface). Émouvant exemplaire offert par André Malraux à son fils Gauthier, enrichi d’un petit dessin. André Malraux a inscrit sur le faux titre "Exemplaire de Gauthier", accompagné d’un petit dessin signé représentant un renard au trait. On sait que l’écrivain aimait griffonner à ses heures perdues des silhouettes cocasses et des "dyables" farfelus. "Rêvons en compagnie de ces fins traits de plume, de ces "démons-gardiens"; et puissions-nous retrouver le geste signifié et inépuisable comme l'imaginaire, d'un prémonitoire message que Malraux nous aurait fait la grâce de nous envoyer de sa planète, en nous transportant pour un heureux moment au "Royaume farfelu" cher à sa jeunesse, ce royaume né de sa solitude inquiète, comme pour la conjurer." (Madeleine Malraux, extrait de l'Avant-propos de André Malraux. Messages, signes, & Dyables. Dessins). L’exemplaire renferme aussi, monté sur onglet, un extrait du tapuscrit avec des corrections autographes et le prospectus de l’éditeur. Pierre-Gauthier (1940-1961) était né de la relation adultère d’André Malraux avec la romancière et modèle Josette Clotis, épousée au lendemain de la guerre d’Espagne et qui mourut tragiquement en septembre 1944 dans un accident de chemin de fer. Il avait un frère de deux ans son cadet, Vincent, dont il fut très proche. Les deux enfants grandirent dans une famille recomposée, avec Madeleine, la jeune veuve de Roland Malraux, et son fils Alain. Leur jeunesse fut à la fois dorée et amère: marqué par les drames personnels et les années de guerre, André Malraux se révéla un père distant et austère. Il avait cependant une préférence pour Gauthier, son premier fils, à qui il dédia Les Noyers de l’Altenburg en 1943. De santé fragile mais promis à un avenir brillant, Gauthier Malraux se tua avec son frère dans un accident de voiture le 23 mai 1961, alors qu’ils se rendaient à Port-Cros. Bel exemplaire dans une astucieuse reliure de Goy et Vilaine réutilisant les plats du cartonnage Bonet. Talvart et Place, XIII, 181. Madeleine Malraux, André Malraux. Messages, signes, & Dyables. Dessins, p. 16. Michaël de Saint-Cheron, "Pierre-Gauthier Malraux", Dictionnaire André Malraux, pp. 257-259.
Ensemble de documents relatifs à l'entrée d'André Malraux au Panthéon le 23 novembre 1996. Provenance : collection Gérard Léman 1. Lettre autographe signée de Madeleine Malraux (1914-2014), épouse de l'écrivain, Paris, février 1997, encre noire, sur carton blanc avec marque-page imprimé "20 anniversaire de la mort d'André Malraux" contrecollé. 20x12,5cm. "Pour Monsieur Gérard Léman, avec ma sympathique pensée, en souvenir de la cérémonie du transfert des cendres d'André Malraux au Panthéon, le 23 novembre 1996. Je crois que nos rencontres sont en accord avec notre destinée — il nous appartient d'en découvrir la signification. Madeleine Malraux. Paris février 1997." 2. Lettre tapuscrite signée de Maryvonne de Saint-Pulgent, directrice du patrimoine, en-tête du Ministère de la Culture, 1 f., 30x21cm. Confirmation à Gérard Léman de son invitation à la cérémonie. 3. Carton d'invitation officiel à la cérémonie du 23 novembre 1996 pour l'entrée d'André Malraux au Panthéon, 15,5x11cm. 4. Lettre tapuscrite signée de Sophie Reincke, 23 mars 1971, à Gérard Léman, 27x21cm, relative à l'envoi d'un autographe d'André Malraux à Gérard Léman, en-tête imprimé 2 rue d'Estienne d'Orves / 91 Verrières-Le-Buisson. 5. Carte tapuscrite à en-tête imprimé "2 rue d'Estienne d'Orves / 91 Verrières-Le-Buisson", "de la part d'André Malraux" + enveloppe daté 15 mai 1972. 6. On ajoute 3 marque-page + 1 catalogue "André Malraux / une collection", 20 p., relatif à l'exposition d'une vingtaine de pièce de la collection d'oeuvres d'art d'André Malraux, à Toulouse, en 1996. Bel ensemble
Paris, Gallimard, 1971. in-12, 236 pages, broché, couv. à rabats.
Bon état (rousseurs à la couverture). [GA-2]
Paris, Gallimard, 1974. in-12, 252 pages, broché, couv.
Bon état. [GA-2]
Lausanne, Guilde du Livre, 1957. grand in-8°, 400 pages, front., abondamment ill. in-t. n./coul. (cert. depl.), tables, rel. cartonnage decor. ed. Ex. numerote.
Coin de la p. de garde decoupe (front. altere) sin. Tres bel exemplaire [VU-1]
Paris, Grasset, 1951. in-12 (170x112), 217 pages, broche, couverture rempliee.
Bon etat. [FEN]
Lausanne. La Guilde du Livre, 1948. in-8, reliure toile de l'editeur, exemplaire hors commerce numerote sur velin, reserve aux membres de la Guilde (n°4383/10030), 243 pages.
Bon etat. Dos insolé. [NV-7][AZ-14]
Paris, Gallimard ("Galerie de la Pleiade"),1956. Petit in 4°, 666 pages avec 428 illustrations reproduites en heliogravure, dont 15 planches hors-texte en couleurs, reliure d'editeur pleine toile beige.
Excellent etat (sans jaquette). [109B-4]
Paris, Gallimard, 1974. in-8°, 278 pages, 47 planches en noir, broche, couv. a rabats.
Bel exemplaire, complet de sa bande pub. [nv-29] "Reponse aux questions sans reponses"
P., Gallimard (Collection "Soleil, 335"), 1977. Hardcover in-8, 330 pp., cartonnage pleine toile d'ed., jaquette rhodoide dont avec manque sur le haut de la 4e de couv et le dos, bandeau.
Tres bon etat. [CA-6]
Paris, Gallimard, septembre 1946. in-8, 278 pages, broché, couv.
Tres bel exemplaire, non coupé, complet de sa bande pub. [GAL-4]
Paris, Gallimard ("Folio plus") fort volume in-16, broché.- Contient un important dossier documentaire.
Bel exemplaire. [LP-7]
Paris, Le Livre Moderne Illustré n° 196, 1934. in-8, 170 pp., broché.
Bon état mais dos défraichi avec manques aux coiffes. [FL-7]
André MALRAUX - ZAO Wou-ki : LA TENTATION DE L'OCCIDENT. Les Bibliophiles comtois, s.d. [1962]. Un volume in-folio (39,4 x 29,3 cm), 186 pages, en feuilles, couverture blanche rempliée titrée en bleu sur le premier plat. Emboitage recouvert de soie bleu ciel titré au dos. L'illustration se compose de 10 LITHOGRAPHIES ORIGINALES EN COULEURS ET EN HORS-TEXTE DE ZAO WOU-KI. Un des 20 enrichi de 2 suites signées : UNE SUITE SUR VÉLIN D'ARCHES DES 10 LITHOGRAPHIES ORIGINALES EN COULEURS TOUTES SIGNÉES AU CRAYON PAR L'ARTISTE + UNE SUITE SUR PAPIER JAPON IMPÉRIAL DES 10 LITHOGRAPHIES ORIGINALES EN COULEURS ÉGALEMENT TOUTES SIGNÉES. Note : Seules deux suites des lithographies de Zao Wou-ki pour la Tentation de l'Occident furent imprimées : 20 suites sur vélin d'Arches et 20 sur Japon impérial. Ce sont les seules épreuves signées par l'artiste. - Note historique : La Tentation de l’Occident, paru en 1926 après le voyage en Extrême-Orient de Malraux, se présente sous forme de lettres échangées entre un Chinois voyageant en Europe et un Occidental visitant la Chine. En 1962, Malraux choisit assez logiquement un Chinois vivant à Paris pour illustrer son essai. Le soutien de Malraux, alors ministre des Affaires Culturelles du Général de Gaulle, permit à Zao Wou-Ki d’obtenir deux ans plus tard la nationalité française. RARISSIME EXEMPLAIRE RÉUNISSANT LE LIVRE ILLUSTRÉ DES LITHOGRAPHIES ET LES DEUX SUITES SIGNÉES. —— ENGLISH DESCRIPTION : André MALRAUX - ZAO Wou-ki: LA TENTATION DE L'OCCIDENT (The temptation of the West). Les Bibliophiles Comtois [1962]. 1 of 20 ex. on Arches papre with 2 signed suites by the artist. A folio volume (39.4 x 29.3 cm), 186 pages, in sheets, folded white cover titled in blue on the front cover. Shell-case covered with sky blue silk titled on the back. - 10 ORIGINAL LITHOGRAPHS IN COLOR AND OUT-OF-TEXT BY ZAO WOU-KI.ADDED ONE SIGNED SUITE ON VÉLIN D'ARCHES OF THE 10 ORIGINAL COLOR LITHOGRAPHS ALL SIGNED IN PENCIL BY THE ARTIST + ONE SIGNED SUITE ON IMPERIAL JAPAN PAPER OF THE 10 ORIGINAL COLOR LITHOGRAPHS ALSO ALL SIGNED BY ZAO WOU-KI. Only two suites of Zao Wou-ki's lithographs for "La Tentation de l'Occident" were printed: 20 suites on Arches paper and 20 on Imperial Japan paper. These are the only proofs signed by the artist. - Exceptional copy enriched with these two signed suites brought together here. With a set of type-written letters related to the design and the artistic and editorial choices of the book. - Historical note: "The Temptation of the West", published in 1926 after Malraux's trip to the Far East, takes the form of letters exchanged between a Chinese traveling in Europe and a Westerner visiting China. In 1962, Malraux quite logically chose a Chinese living in Paris to illustrate his essay. The support of Malraux, then Minister of Cultural Affairs under General de Gaulle, enabled Zao Wou-Ki to obtain French nationality two years later. EXTREMELY SCARCE COPY BRINGING TOGETHER THE ILLUSTRATED BOOK OF LITHOGRAPHS AND THE TWO SIGNED SUITES.
Exemplaire exceptionnel enrichi de deux suites signées réunies ici. Joint un ensemble de lettres tapuscrites en relation avec la conception et les choix artistiques et éditoriaux de l'ouvrage. Parfait état. Bibliographie : Agerup-Vallier n°137-146 ; Zao Wou-Ki, estampes et livres illustrés, n°31 ; Zao Wou-Ki et les poètes, pp. 96-101.(Reference book: Agerup-Vallier n°137-146)
Editions du Pavois. 1946. In-4° en feuilles. Couverture rempliée. 28 pages. E.O. 1/80 sur Rives, seul tirage. Dédicace d'André Malraux à " Brigitte " (les guillemets font partie de la dédicace) (1948) - il s'agit probablement de Brigitte Friang, grande résistante, qui tint un rôle important dans le mouvement gaulliste et fut attachée de presse d'André Malraux ; l'un et l'autre ont écrit sur l'une et l'autre : Malraux dans ses " Antimémoires ", Brigitte Friang dans " Un autre Malraux " et " Petit tour autour de Malraux ". /// Très rare. Très bel exemplaire. (Chanussot & Travi, p. 300)
Extrait du " Démon de l'Absolu ", essai sur Lawrence d'Arabie demeuré inédit jusqu'à la parution du tome II des " uvres complètes " d'André Malraux dans la collection de " La Pléiade " en 1996.
Paris & Maastricht. R.-L. Doyon & C. Nypels. 1927. Plaquette grand in-8° cousue. Couverture gris bleu à rabats. Non paginée [16 pages]. « Cette plaquette a été imprimée afn que les récits consignés par le Philosophe, ne servent point dexemple contagieux aux amis du Mandarin René-Louis Doyon et du maître-imprimeur Charles Nypels, pour qui elle est tirée à cent-cinquante exemplaires sur papier de Hollande van Gelder en caractères dits Plantin ». Bel exemplaire de ce délicat exercice typographique. Exemplaire dAndré Malraux, avec ex-dono manuscrit de René-Louis Doyon et Charles Nypels.
Cest chez René-Louis Doyon, dans sa revue la Connaissance, que Malraux publia en 1920 son premier écrit, « Des origines de la poésie cubiste ». Depuis 1919, il travaillait (en même temps quaux éditions du Sagittaire de Simon Kra) pour ce libraire-éditeur spécialisé dans les livres rares. Les relations entre Malraux et Doyon restèrent toujours cordiales. Lors de laffaire du vol des statues khmères, Doyon fera tout son possible pour venir en aide à Malraux. En 1956, Malraux remet à Doyon le Prix des Bouquinistes. À la fn de son existence, Doyon, nécessiteux, reçut de Malraux la garantie que « sa vie matérielle serait assurée ». En 1966, ses obsèques furent prises en charge par le ministère de la Culture.
Skira, Genève 1948, 23x29,5cm, reliure de l'éditeur.
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers. Riche iconographie. Petites traces d'insolation sur le dos. Précieux envoi autographe signé d'André Malraux à son amie, la grande résistante gaullienne Brigitte Friang : «Pour Brigitte. A. Malraux. Oct 1948.» enrichi d'un dessin original en couleur représentant le célèbre "dyable" marchant de profil tracé au crayon de papier rouge et bleu (pour l'oeil et les poils hérissés) Engagée dans la résistance à 19 ans, Brigitte Friang devient rapidement un agent très actif, chargée de l'organisation des parachutages dans la région Ouest. Elle est arrêtée par la Gestapo après avoir tenté de faire évader son ami Pierre Brossolette de la prison de Rennes. Elle tente alors de se faire tuer pour ne pas révéler ses nombreux secrets: «je connaissais tous les terrains d'atterrissage, de parachutage, je connaissais les vrais noms de beaucoup d'agents parce que je les avais envoyés par code à Londres pour les faire immatriculer» rapportera-t-elle dans son témoignage recueilli par l'Association des Amis de la Fondation de la Résistance. Grièvement blessée, elle est déportée à Ravensbrück, puis dans les commandos des Sudètes. Elle réussit à s'évader du convoi la menant vers Dachau en se cachant dans de la paille. En 1946, elle participe à la création du Rassemblement du Peuple Français pour le retour De Gaulle au pouvoir qu'il vient d'abandonner et fait partie, aux côtés d'André Malraux, du petit cercle des fidèles du Général qui rédige le discours fondateur de Strasbourg en 1947. Après l'échec du R.P.F., elle se consacre au journalisme de terrain couvrant les conflits d'Indochine, du canal de Suez, de la Guerre des Six Jours et du Viet-Nam, puis devient l'attachée de presse d'André Malraux. C'est le début d'une longue amitié avec Malraux qui témoignera dans Antimémoires de sa complicité avec sa «Brigitte». Brigitte Friang évoquera à son tour leur trente années d'amitié dans deux ouvrages Un autre Malraux, et Petit tour autour de Malraux, qui brossent un émouvant portrait empreint d'admiration mais sans concession de l'écrivain et homme d'état. - Photos sur www.Edition-originale.com -
BELLE ET INTÉRESSANTE LETTRE DUN INTIME DE MALRAUX : LESSAYISTE ET HISTORIEN EMMANUEL BERL (1892-1976) LUI AVAIT DÉDIÉ SON PREMIER LIVRE (MORT DE LA PENSÉE BOURGEOISE EN 1929) : ...Si la rechute (qui semble tout de même tirer à sa fin) comporte un personnel traitement, piqûres particulières etc.... Ça fait son effet, mais je suis bien délabré...Il ne me semble pas que lunivers soit parti à nous laisser finir nos petits ouvrages (car dans ce lit, jarrange tout de même lédition en un seul volume de la Psycho mis en ordre, ce qui nest pas un petit travail) [il sagit des essais sur lart intitulés La Psychologie de lArt, publiés de 1947 à 49 chez Skira], mais en définitive on ne sest jamais quant à « se dépêcher », cest une plaisanterie. Ça consiste surtout à être obligé de se dépêcher de recommencer...Il a envoyé chez Berl, rue Montpensier, La Monnaie de lAbsolu (troisième volume de La Psychologie de lArt, Skira, 1950) et le Goya (Saturne, essai sur Goya, NRF, 1950), il prévient Beuvet... Il poursuit dans un style télégraphique : ...secrétaire ou bonne dactylo : néant. Vacances... Puis, sur la pensée politique : ...A propos de votre théorie de lamitié politique : la camaraderie de combat, oui ; mais politique, je ne sais pas. Il y a aussi la camaraderie, laccord constructif de ceux qui précisément refusent tout parti, quand cest pour des raisons qui en sont. Je crois plutôt que votre tempérament saccorde mieux à laction chaleureuse dun groupe quà une communauté passive de points de vue [...] ...sur ces bonnes paroles... Journaliste et essayiste, Emmanuel Berl est issu dune famille dindustriels et duniversitaires juifs. Dabord proche des Surréalistes, en particulier dAragon, très lié à Drieu La Rochelle (qui se suicide à la Libération), Berl a fait la Grande guerre et connut ce que Zweig appelait « le monde dhier » : dans les années 20, il fréquente Proust qui se fâche avec lui (lanecdote de cette brouille est racontée dans son roman autobiographique « Sylvia »). En 1928 il fait la connaissance de Malraux et lui dédie Mort de la pensée bourgeoise (Grasset, 1929), un pamphlet dans lequel il dénonce latonie de la pensée intellectuelle et politique de ses contemporains, excepté le Malraux des « Conquérants » dont il fait léloge. En 1932, il lance lhebdomadaire Marianne, puis Pavés de Paris quil dirige jusquen 1940. Successivement favorable à Pétain (dont il rédige quelques discours), il rompt avec Vichy et part se réfugier en Corrèze (juillet 41) où il est rejoint par Malraux et son épouse Josette Clotis. Au lendemain de guerre, il abandonne la politique pour se consacrer à la rédaction douvrages autobiographiques. En 1967 lAcadémie française lui décerne le Grand Prix de littérature.Intime de Malraux, lauteur des Conquérants ; de La Condition humaine, de LEspoir lui reprocha souvent son manque de volonté à sengager dans laction politique « votre rapport avec la politique est mauvais parce que vous ne voulez rien »*, lui avait-il dit. Cependant les deux écrivains nouèrent des liens dune amitié pérenne. Berl dans les entretiens quil accorda à Patrick Modiano à la fin de sa vie lui confiait les raisons de la longévité de sa grande amitié avec Malraux, toute intellectualisée : « Je crois quil y a un lien entre sa métaphysique et la mienne, sans cela, on naurait pas pu se supporter aussi longtemps, tant dannées, tant dheures. Il y a une obsession du divin ressenti en tant quabsence, auquel il faut penser toujours sans en parler jamais... » [Interrogatoire, entretiens avec Patrick Modiano, 1976]* [in Tant que vous penserez à moi, en collaboration avec Jean dOrmesson, 1968, p. 60]
29 janvier 1969, 21x27cm, une feuille filigranée Guerimand Voiron.
Lettre dactylographiée et signée d'André Malraux à Maurice Béjart. Une feuille à en-tête du Ministre d'état chargé des Affaires Culturelles, portant un tampon du 29 janvier 1969. André Malraux souhaite placer le chorégraphe Maurice Béjart à la tête du Ballet de l'Opéra de Paris. Béjart était alors fort bien établi à Bruxelles, parmi sa troupe le Ballet du XXème siècle, se produisant au théâtre de la Monnaie dirigé par son ami Maurice Huismans. à la suite d'un rapport de Jean Vilar pour réformer l'Opéra de Paris, Malraux prend la décision de rappeler Béjart en France?: «?J'aimerais que nous puissions nous rencontrer pour parler d'un projet que vous connaissez déjà et auquel j'attache une grande importance?: la Direction de la Danse à l'Opéra.?» L'idée de Malraux était de nommer à ses côtés Boulez et Jean Vilar, formant ainsi une avant-garde solide, résolument tournée vers l'avenir des arts. Le chorégraphe déclina l'offre et poursuivit ses créations en Belgique. Il ne sera pas moins admiratif de Malraux à qui il consacra quinze ans plus tard un ballet sur des musiques de Beethoven, qu'il intitule «?Malraux ou la métamorphose des dieux?». La lettre constitue l'unique preuve de la demande de Malraux à Béjart, qui était jusqu'à présent soumise à controverse. Cette proposition du Ministre des Affaires culturelles ne fut pas honorée par Béjart, qui resta en Belgique pendant dix ans avant de prendre la route pour Lausanne. Provenance?: archives personnelles de Maurice Béjart. - Photos sur www.Edition-originale.com -
BELLE ET INTÉRESSANTE LETTRE AMICALE À UN INTIME DE LONGUE DATE, LESSAYISTE EMMANUEL BERL QUI LUI AVAIT DÉDIÉ SON PREMIER OUVRAGE « MORT DE LA PENSÉE BOURGEOISE » EN 1929 : ...Jai donc fait une rechute de plus. Ça devient lassant. Passons... Pour le tome III [de LHistoire de lEurope, Gallimard, 1951], jespère que le service [de presse] a été fait proprement (je ne lai évidemment pas vu). Sinon, donnez un coup de téléphone à Beuvet, qui sera chez moi à ma place à partir du 1er août... Il enchaîne sur le roman autobiographique « Sylvia » que Berl venait de faire paraître, également chez Gallimard : ...Je ne trouve pas ce que vous dites de Sylvia, décourageant. Jai toujours pensé que la bizarre barrière quil y a entre vous et le public craquerait un jour. Pourquoi pas sur ce livre, auquel vous semblez vous acharner, et qui recoupe en vous bien des choses importantes ? Sans doute la barrière tombera-t-elle par une sorte de pourriture naturelle, coïncidant avec un tableau davancement (quelque part en enfer) ; encore est-il bon daider le bois mort à tomber... Quant à la politique !... Le journaliste et essayiste Emmanuel Berl (né en 1892 au Vésinet près de Paris), fréquente les Surréalistes, en particulier Aragon, et son ancien condisciple du lycée Carnot, Pierre Drieu La Rochelle avec lequel il publie un périodique éphémère « Les Derniers jours », puis collabore aux Cahiers bleus de Georges Valois. En 1928 il rencontre André Malraux et lui dédie Mort de la pensée bourgeoise (Grasset, 1929), un pamphlet dans lequel il dénonce la pensée intellectuelle conformiste contemporaine. En 1932 il lance lhebdomadaire Marianne, puis Pavés de Paris quil dirige jusquen 1940. Successivement favorable à Pétain et hostile à la révolution nationale, rompant avec Vichy, il sexile en Corrèze en juillet 1941 où il est rejoint par Bertrand de Jouvenel, le dessinateur Jean Effel et André Malraux et sa compagne Josette Clotis. Au lendemain de guerre, il abandonne la politique pour se consacrer à la rédaction douvrages autobiographiques. En 1967 lAcadémie française lui décerne le Grand Prix de littérature.Intime de Malraux qui lui reprocha son manque de volonté politique « votre rapport avec la politique est mauvais parce que vous ne voulez rien » [Tant que vous penserez à moi, en collaboration avec Jean dOrmesson, 1968, p. 60], lui avait dit Malraux. Cependant les deux écrivains nouèrent des liens dune amitié pérenne. Berl dans les entretiens quil accorda à Patrick Modiano à la fin de sa vie lui confiait les raisons de la longévité de sa belle amitié avec Malraux, toute intellectualisée : « Je crois quil y a un lien entre sa métaphysique et la mienne, sans cela, on naurait pas pu se supporter aussi longtemps, tant dannées, tant dheures. Il y a une obsession du divin ressenti en tant quabsence, auquel il faut penser toujours sans en parler jamais... ».
s.l. s.d. (1929), 13,1x17,3cm, deux pages sur un bifeuillet.
| "Mais le camion, plus endurant, reprit le dessus et réduisit le grand poète à l'état de boue" | * Lettre autographe signée d'André Malraux, adressée à Max Jacob. Deux pages à l'encre noire sur un bifeuillet, enrichie d'un dessin de Malraux. Partiellement transcritedansHistoires litte?raires, 2002, p. 123. Hilarante lettre de Malraux, qui rédige une fausse notice nécrologique annonçant la mort de Max Jacob, alors que celui-ci tarde à répondre à ses lettres. Il accompagne sa signature d'un profil de chat. "On nous informe que notre malheureux confrère Max Jacob qu'un entraînement abusif rendit présomptueux vient de trépasser malencontreusement. Ayant rencontré un camion automobile, il se précipita sauvagement sur ce véhicule et engagea avec lui une lutte corps à corps. On peut croire un instant à la victoire de notre valeureux confrère : mais le camion, plus endurant, reprit le dessus et réduisit le grand poète à l'état de boue. C'est ce qui fait qu'il lui a été impossible de répondre aux lettres de ses amis qui lui envoient par courrier des lettres de onze pages. Feu Max Jacob laisse une fortune de deux francs trente cinq qui, sur son désir, a été immédiatement employée à des fondations pieuses. [...] J'ai l'intention de vous réécrire bientôt, mais je serais heureux d'être informé - au moins - de votre existence, à laquelle je tiens [...]" La lettre pourrait dater des mois suivant le- réel - accident de voituredont fut victime Max Jacob en 1929, qui lui valut quelques mois de convalescence silencieuse. Le peintre-poète avait fait entrer lejeune André dans la vie artistique et littéraire parisienne dix ans plus tôt. Malraux le cite dès ses débuts dans son essai sur la peinture cubiste et luiavait dédié son tout premier ouvrage,Les Lunes de papier, paru en 1921. Il était familier deslettres-fleuve à son mentor et ami, d'où l'allusion à "ses amis qui lui envoient par courrier des lettres de onze pages". Superbe témoignagede la correspondance cocasse et complice de Malraux etMax Jacob. - Photos sur www.Edition-originale.com -