S.l. (Paris), nrf / Bibliothèque de la Pléiade, s.d. (1964). In-16, reliure d'éditeur pleine peau brune, dos lisse orné de filets dor., titre dor., sous jaquette rhodoïd, tranchefiles, double signet, tête grise.
Quatre-vingt-douzième volume de la "Bibliothèque de la Pléiade". Deuxième édition, la première datant de 1952, ici sans son emboitage, complet des tableux généalogiques en fin de volume. Petit froissement du rhodoïd, sinon bel exemplaire.
1550, Sans mention d'éditeur ni de date. Édition originale des premières oeuvres complètes de Machiavel en un volume in-8, reliure plein vélin ivoire d’époque, dos long, titre à la plume. Édition alla testina dont chaque partie figure un portrait sur bois de Machiavel sur la page de titre. P.1 : 3-8, 320pp - P.2 : 106pp - P.3 : [11], 280, 3-152, [2], 3-158. Une figure sur bois en double page 116-117 de l’Art de la Guerre. Un ouvrage d’une fraîcheur stupéfiante hormis la coiffe de queue arasée et un brunissement chimique important du texte.
Dans l'histoire de l'édition des œuvres de Machiavel, la Testina est d'une importance considérable. Il s'agit de l'édition - que suivra une série de réimpressions - de la première et la plus complète collection de toutes les oeuvres de Niccolo Machiavelli, citoyen et secrétaire florentin, divisée en V parties, imprimée et daté 1550, sans mention de lieu ni d’éditeur. Sur la page de titre figure un portrait (d'où le nom testina, signifiant affectueusement petite tête). Si de nombreuses spéculations entourent cet ouvrage et les différentes éditions et impressions - supposée avoir eu lieu à Genève - Bartolomeo Gamba, décrit, dans sa « Serie dei testi di lingua e di altre opere importanti nella italiana letteratura scritte dal secolo XIV al XIX », les éditions d’oeuvres de Machiavel faites sous la date de 1550 (chez Comino da Trino par exemple en 1541) ; les suivantes mentionnant la date de 1550 ne pouvant être que des contrefaçons du fait de la mise à l’Index Librorum Prohibitorum des oeuvres de Machiavel dès 1559. De ces cinq Opere donc, seules les deux premières éditions sont celles auxquelles les amateurs doivent s’attacher. L’édition originale commence par un frontispice général, suivi du privilège de Clément VII à Blado et de «Tavola dell’opere» ; puis viennent ensuite les différentes parties organisées comme suit : Prima parte : Delle Historie Fiorentine di Nicolo Machiavelli cittadino et secretario Fiorentino : al santissimo et beatissimo Padre Signore nostro Clemente VII. Pont. Massimo. Seconda Parte : IL principe di Nicolo Machiavelli, al Magnifico Lorenzo di Piero di Medici, La vita di Castruccio Castracani da Lvcca, IL modo che tenne iL Dvca Valentino per Ammazzare Vitellozzo Vitelli, Oliverotto da Fermo, IL Signor Pagolo, et iL Dvca di Gravina, i ritratti delle cose della Francia et della Alamagna Terza parte : Discorsi di Nicolo Machiavelli cittadino et secretario Fiorentino, sopra la prima deca di Tito Livio, a Zanobi Bvondelmonti et a Cosimo Rvcella Qvarta parte : I sette libri dell'arte della gverra, di Nicolo Machiavelli cittadino et secretario Fiorentino Qvinta parte : L'asino d'oro di Nicolo Machiavelli, cittadino et secretario Fiorentino, con tvtte l'altre sve oprette, la contenenza delle qvali havrai nella seguente carta. L’édition que nous appelons la seconde a été basée sur la première, à la différence que les quatre premiers traités de la première partie ont chacun, au lieu d’un faux titre, un titre particulier avec le portrait de Machiavel et la date de 1550, comme le titre général. Le portrait de Machiavel en un buste de trois quarts orienté vers la droite figure un homme au crâne chauve et au nez grossièrement aquilin, qui soutient d'une main un grand volume et jette sur le lecteur un regard froid et pénétrant, dépourvu de toute ironie, une véritable métaphore visuelle du supposé manque de scrupules du secrétaire florentin, personnage dont Diderot estimait que “son génie brilla (...) dans sa manière de traiter l’Histoire moderne. Il saisit, par une supériorité de génie, les vrais principes de la constitution des Etats, en démêla les ressorts avec finesse, expliqua les causes de leurs révolutions ; en un mot, il se fraya une route nouvelle et sonda toutes les profondeurs de la politique”.