M. E. Guillaume Rey, membre de la société de géographie, etc., etc.
Reference : 200
(1860)
Voyage dans Le Haouran et aux bords de la mer morte exécuté pendant les années 1857 et 1858, Tome 1 de M. E. Guillaume Rey, membre de la société de géographie, etc., etc. chez Arthus Bertrand, Libraire-Éditeur Non daté (1860-1869). Le livre est illustré d'une figure, manque les 2 cartes de fin . Le livre mesure 16x25 cm et pèse 1,100 kg (c) pour 306 pages. Reliure d'éditeur souple, Broché. Le livre est en très bon état, non coupé, légèrement gauchi, dos légèrement frotté, rares rousseurs, manque les 2 cartes de fin.
AVANT-PROPOS. Pendant mes études, je me suis toujours senti un at trait particulier pour l'archéologie, et je désirais vive ment ajouter mon faible tribut aux observations que j'avais recueillies dans les ouvrages des auteurs qui se sont spécialement occupés de l'Orient. Les récits de Seetzen, de Burckhardt, de Von Richter me firent pressentir qu'il y avait dans la Syrie orientale de curieuses explorations à faire. Avant de me mettre en voyage, je croyais que le Haouran n'avait encore été visité que par ces savants et par le révérend M. Porter; mais j'ai appris, depuis mon retour en France, que cette contrée avait été aussi par courue, durant l'automne de 1858, par M. Wetztein, consul de Prusse à Damas. J'ai donc pensé que ce pays, avec les régions trans jordanes, devait être la partie de l'Orient où mes études archéologiques auraient le plus de chance de succès; car toutes les ruines de la Palestine et de la Galilée ont été tant de fois décrites, qu'il me semblait n'y avoir plus rien à faire de ce côté. De plus, les discussions passionnées qu'avait soulevées la relation des récentes découvertes de M. de Saulcy dans le bassin du lac Asphaltite contribuèrent puissamment à me faire comprendre dans le programme de mon expédition le théâtre des études des lieutenants Malgneux et Castigna, morts victimes de leur dévouement à la science, et que, depuis, avaient visité tour à tour le capitaine Lynch et M. de Sauley. J'avais compté d'abord n'avoir qu'un seul compagnon, le docteur E. Delbet; mais, peu de jours avant notre départ, je vis avec plaisir notre petite caravane s'augmenter du prince Eugène Lubomirski, que nous trouvâmes à Marseille et qui fut bientôt pour nous un ami de vieille date. Nous quittâmes Paris le 16 septembre, en compagnie du P. Ratisbonne, qui se rendait à Jérusalem et qui devait faire route avec nous jusqu'à Jaffa. Le lendemain, nous étions tous réunis à Marseille, et deux jours après nous prenions passage sur le Danube, paquebot des messageries impériales, qui devait nous conduire à Beyrouth. Qu'il me soit permis d'exprimer ici toute ma gratitude envers M. le lieutenant de vaisseau Payen de Valance, commandant du Danube, pour les égards sans nombre dont il n'a cessé de nous entourer pendant toute la traversée. Je dois aussi remercier MM. de Saulcy et Reinaud, membres de l'Institut, qui ont bien voulu me guider dans la rédaction de ce travail; M. le Play, conseiller d'État, à qui j'ai dû la connaissance du docteur E. Delbet, qui devait partager les travaux et les fatigues de notre expédition; et enfin M. Alexis Noël, ancien officier d'artillerie, qui m'a initié à la topographie et dont les conseils m'ont mis à même de lever à peu près régulièrement la plupart des points que nous avons visités. J'ignore si la relation de nos courses dans des régions si peu explorées jusqu'à ce jour pourra intéresser quelques personnes, mais je m'estimerais heureux si elle inspirait à quelques autres le désir d'aller poursuivre les recherches que je n'ai fait qu'ébaucher sur cette terre d'Orient, si féconde en souvenirs et où il reste tant à faire.