P., Librairie de L. Hachette, 1858, in-12, (2) ff., 356 pp, une carte dépliante de l'Inde moderne d'après les documents les plus récents, dressée par F. de Lanoye et gravée par E. George, broché, bon état. Edition originale française
Ouvrage contenant de très nombreux renseignements sur la colonisation anglaise en Inde. L'édition originale anglaise a été publiée en 1857 et Lutfullah est mort en 1874. — "Lutfullah naquit le 4 novembre 1802, dans la ville de Dhar ou Dharanagar, ancienne capitale du Malwa ou Inde-Centrale. Il donne en tête de son ouvrage sa généalogie (...) Lutfullah était à peine âgé de quatre ans quand il perdit son père, et resta sans autre appui que celui d’une mère jeune et sans expérience, et d’un oncle maternel, chargé déjà d’une famille nombreuse. Pour comble de malheur, le pays était désolé à la fois par la famine et l’anarchie. Vers 1810, la position des deux familles était devenue tout à fait misérable ; elles vendaient tout ce qu’elles possédaient, et jeûnaient quelquefois un jour ou deux pour gagner, à force de labeur, une maigre pitance. Les femmes travaillaient du fuseau ou de l’aiguille depuis le matin jusqu'au milieu de la nuit ; l’oncle copiait des livres, et le jeune Lutfullah, déjà versé dans la langue persane et dans les éléments de la grammaire arabe, l’aidait tout le long du jour en lisant et conférant textes et copies. Ce fut alors que, l’oncle, le neveu et la mère de celui-ci s'étant rendus à Baroda pour y recueillir des aumônes, Lutfullah vit avec surprise, parmi la population, deux races d’hommes qu’il n’avait pas encore vues, les Anglais et les Parsis, Ce premier voyage de l’auteur fut suivi d’un autre moins considérable à l’antique cité d’Oudjaïn, si célèbre dans les ouvrages sanscrits. Dans cet endroit, la mère de Lutfullah, cédant aux conseils de son frère, se remaria avec un officier d’un grade correspondant à celui de capitaine (soubadar), au service de la mère de Daulat-Rao Scindiah, maharadjah ou souverain des Mahrattes. Ce personnage traita d’abord fort bien son beau-fils, et ordonna à ses gens de lui apprendre l’équitation et l’usage des armes. Mais, étant devenu père d’un fils, il commença à se détacher de Lutfullah et à l’accabler d’injures, de mortifications et de sévices. L’enfant prit le parti de s’enfuir et se dirigea vers Agra, emportant un pain, un Coran, un exemplaire de Hafiz, que lui avait donné le maharadjah et une épée. (...) On conçoit tout ce qu’un pareil genre de vie pouvait offrir d’intéressant pour un homme doué d’une vive intelligence et d’un esprit observateur. Aussi la description des localités visitées par Lutfullah pendant celte période de son existence forme-t-elle une des parties les plus curieuses de ses mémoires. L’auteur ne laisse échapper aucune occasion de nous faire connailre les monuments remarquables de chaque ville où il séjourna, les moeurs des populations et le caractère des individus avec lesquels il se trouva en rapport. (...) Au mois de juin 1834, Lutfullah, de retour à Surate, entra au service du nawab ou vice-roi nominal de cette ville, en qualité de secrétaire. La cour de ce prince, pensionnaire du gouvernement anglo-indien, était le théâtre de basses intrigues, dans lesquelles l’auteur ne voulut pas jouer un rôle ; il ne tarda donc pas à renoncer à son poste, et fut de nouveau employé par les Anglais comme surintendant d’un district. Vers la fin de 1838, il alla rejoindre un de ses anciens élèves, nommé à des fonctions diplomatiques dans le Sind. On se trouvait alors à la veille de la première expédition des Anglais dans l’Afghanistan, et la mission à laquelle Lutfullah était attaché avait pour objet d’obtenir des émirs du Sind le libre passage d’un corps d’armée anglais à travers leur territoire, et, de plus, un tribut annuel de 300,000 roupies et le payement immédiat de 2,100,000 autres roupies, sous prétexte que la tranquillité à venir des territoires soumis aux émirs dépendait des résultats de la guerre entreprise contre les Afghans. Le récit de celte négociation forme un des chapitres les plus curieux de l’ouvrage. On en peut dire autant du suivant, consacré à raconter divers incidents de la marche de l’armée anglaise dans le Sind. Après avoir quitté le service des Anglais, Lutfullah reprit son ancien métier de professeur de langues, jusqu’au moment (avril 1842), où il fut attaché à la maison de Mir Djafer Aly, un des gendres de son ancien maître, le nawab de Surate. (...) La précédente analyse, bien que détaillée, ne peut donner qu’une idée fort incomplète de l’intérêt soutenu qu’offre la lecture des mémoires de Lutfullah. L’écrivain se montre toujours observateur sagace et narrateur plein de bonne foi. Quoiqu’il proteste souvent de son orthodoxie, il n’a contre la religion chrétienne aucune prévention, et relève assez librement ce qui lui parait blâmable dans les croyances et les coutumes musulmanes. La traduction de l’ouvrage est écrite d'un style facile et, en général, élégant." (Constitutionnel, 19 juillet 1858)
Paris, Hachette, 1858 ; in-12, percaline estampée à froid de l'époque.
Édition originale française, traduite de l'anglais par Ferdinand de Lanoye. Carte dépliante de l'Inde in-fine. Rousseurs éparses.
HACHETTE ET CIE. 1858. In-8. Relié demi-cuir. Etat d'usage, Coins frottés, Dos frotté, Mouillures. 356 pages - Traces de mouillures en tranches de tete en début d'ouvrage, sans conséquence sur la lecture - Tampon sur la page de titre - Contre-plats jaspés - Coins et tranches frottés - Dos fané - Coiffe en tête frottée - Signet conservé.. . . . Classification Dewey : 890-Littératures des autres langues
TRADUIT DE L'ANGLAIS ET ANNOTES PAR L'AUTEUR DE L'INDE CONTEMPORAINE. Classification Dewey : 890-Littératures des autres langues
Hachette & Cie, Paris 1858, 12x18,5cm, relié.
Edition originale de la traduction française établie par Ferdinand Tugnot de Lanoye. Reliure à la bradel en demi percaline rouge, dos lisse orné d'un fleuron central doré, date et double filet dorés en queue, pièce de titre de chagrin bleu marine, plats de papier marbré, coins émoussés, trois ex-libris encollés sur les gardes dont un a été arraché, reliure de l'époque. Ouvrage bien complet de sa carte dépliante in-fine. Quelques petites rousseurs. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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