1529 Paris: Galliot, 1529. In-8: 9.5 x 14 cm, 8 ff. n. chiff. de titre, prologue et table, 403 ff. chiff. I à CCCCIII. Achevé d'imprimé en mars 1529 par Pierre Vidoue pour Galliot du Pré. Première édition en lettres rondes et deuxième édition de la version du Roman de la Rose établie par Clément Marot (1ère de 1526 in-fol.). Edition illustrée d'une vignette de titre et de 50 bois dans le texte nouvellement gravés pour cette édition. (Broudillon, The early editions of Roman de la Rose, Londres, 1906: p. 32). Reliure du XVIIIe siècle en veau. Dos à nerfs avec pièce de titre de maroquin lavallière et caissons ornés aux petits fers. Bel exemplaire.
La mode du Roman de la Rose ayant repris vigueur sous le règne de François I, Clément Marot prit la résolution de le réimprimer. (Méon, Le Roman de la Rose, 1814: p. 33). Marot a pris pour base une édition in-folio de 1487 environs. Il s'est souvent contenté de corriger des passages que des fautes rendaient inintelligibles. Parfois, certains rajeunissements de la langue ont pu l'entrainer à modifier des vers entiers. (Langlois, Le Roman de la Rose, I: p. 43-44). La première impression de l'édition de Marot date de 1526, en caractères gothiques, in-fol., chez Galliot du Pré. Elle dut rencontrer un certain succès, vu que Galliot décide de la réimprimer trois ans plus tard. Pour cette édition de 1529, il conçoit un livre moderne et à la mode, comme pour remettre au goût du jour le "Roman de la rose" : un volume de petit format, en lettres rondes et illustré de bois composés spécialement pour cette occasion. En effet, il s'agit de la seule édition en caractères romains recensée par Broudillon. L'illustration, originale, est composée de 32 vignettes sur bois dont certaines sont utilisées à plusieurs reprises. (Broudillon: 88-90). Le Roman de la Rose, fameuse uvre poétique médiévale de 21 780 vers octosyllabiques fut composée en deux temps. Guillaume de Lorris écrivit la première partie (4 058 vers) autour de 1230-1235. Il y conte la cour dun homme à son aimée et ses tentatives de pénétrer dans un jardin clôturé symbolisant la belle. Amour siège dans ce jardin clos, vices et défauts sont représentés par des personnages allégoriques rejetés à l'extérieur des murs. Puis, louvrage fut repris et complété vers 1275-1280 par Jean de Meung (17 722 vers). Cette seconde partie présente une discussion plus philosophique à propos de lamour ainsi que des digressions sur des sujets variés tournant parfois en dérision certaines idées exprimées par Guillaume de Lorris. Cette suite du Roman de la Rose est avant tout une satire : Jean de Meung s'en prend aux ordres monastiques, aux religieux, à la noblesse, au Saint-Siège, aux prétentions excessives de la royauté, et surtout aux femmes...