LA MUSE DES SURRÉALISTES, PEINTE PAR BRETON SOUS LES TRAITS DE LISE MEYER DANS NADJA, ILLUSTRÉE PAR JOAN MIRÓ Lise Deharme, Le Tablier Blanc, gravure sur linoléum de Joan Miró, PAB, février 1958, 8,6 x 8,6 cm, 4 double f., 16 p., couverture blanche titrée à rabats, papier cristal, étui de protection cartonné gris de Jean-Paul Martin. Édition originale. Exemplaire provenant de la bibliothèque de Pierre André Benoit à Rivières 50 exemplaires sur Vélin d’Arches ; XXV exemplaires de tête avec une seconde gravure sur celluloïd tirée en vert signée. Celui-ci 1 des 50 exemplaires sur Vélin d’Arches avec la gravure de Miró sur linoléum. La poétesse Lise Anne-Marie Hirtz (1898-1980), plus connue sous le nom de Lise Deharme — nom de son second mari —, fut l'amie d'André Breton et l'égérie des Surréalistes pour lesquels elle fut la Dame au gant. Breton la peignit dans Nadja sous les traits de Lise Meyer. En 1928, elle commit avec Miró : Il était une petite pie (Éditions Jeanne Bucher), recueil de chansons dédiées à Georges Auric et premier livre illustré de Miro. Sept des chansons furent été écrites pour Hyacinthe, la fille que Lise Hirtz eut de son premier mariage avec Pierre Meyer. L’univers poétique esquissé par Lise Deharme évoque par petites touches une scène bucolique composée d’un oiseau, des flocons de neige, des moutons, un edelweiss et une dame : « Lorsque l’oiseau perdit ses plumes, la neige se mit à tomber Il y avait des flocons dans toutes les directions Les moutons qui paissaient l’edelweiss regardaient vers le ciel et virent des choses qu’ils ne dirent pas. Seul l’oiseau gelait dans les airs l’oiseau, et une dame très pâle habillée comme pour aller au bal. » La linogravure de Joan Miró (4,6x4cm), tirée en noir, et la gravure sur celluloïd tirée en vert réservée aux exemplaires de tête, furent envoyées par l’artiste le 16 janvier 1958 à PAB accompagnées de ces mots : « avec ces deux plaques vous pourrez faire un très joli petit livre ». PAB réalisa le miracle de faire coexister en une même édition deux gravures dont Miró s’inquiéter que leur dimension si différente ne puisse coexister en un même espace. René Char reçut son exemplaire le 5 mars et ne fut pas tendre avec PAB, en retour, quant à la qualité du poème de Lise Deharme : « le poème de L. D. est pitoyable. Attention à la facilité, ne devenez pas les éditions Alès-Seghers. Je comprends, je comprends … mais ce n’est pas une raison ! » Si la gravure supplémentaire du tirage de tête fait explicitement apparaître un oiseau filiforme en plein vol, bec grand ouvert, et ce qui pourrait être la dame en robe de bal évoquée dans les derniers vers du poème, la seconde image que nous reproduisons ci-dessous est réduite à des formes encore plus élémentaires que la première, taches blanches sur fond noir suggérant flocons de neige, edelweiss et moutons dépeints dans le poème. Exemplaire très désirable, en bel état, provenant de la bibliothèque de PAB. Légères rousseurs sur la page de faux-titre. Envoi soigné, assurance comprise.